Nos dernières études dans cette série sur les personnages bibliques qui sont en même temps des personnages coraniques se porteront sur Jésus de Nazareth. Il est, bien sûr, au cœur du Nouveau Testament. Mohamed disait qu’Allah lui avait confié l’Injil, c’est-à-dire l’évangile. Les chrétiens diraient généralement qu’il est le sujet de l’évangile. Issa, la version coranique du nom Jésus, paraît 25 fois dans le Coran, sans parler des passages qui emploient d’autres termes pour le désigner. On ne peut nier l’importance de Jésus, ni pour les chrétiens ni pour les musulmans. Qu’est-ce que nous pouvons donc apprendre à son sujet ? Revoyons d’abord certaines idées qui sont ressorties dans les études que nous avons déjà faites des autres personnages du Coran et de la Bible.
La venue de Jésus fut prophétisée
Une première chose qui nous frappe au sujet de Jésus est que sa venue avait été prédite par les autres prophètes de Dieu, non pas une seule fois ou d’une manière obscure et contestée, mais clairement et dans différents écrits. Le peuple juif ne comprenait pas bien le caractère du Messie et de l’œuvre que Dieu lui donnerait à faire, mais certaines choses étaient claires pour eux comme nous le voyons dans le récit de Matthieu 2.1-7 :
« Jésus naquit à Bethléem, localité du pays de Judée, à l’époque où Hérode était roi. Après sa naissance, des savants, spécialistes des étoiles, vinrent de l’Est et arrivèrent à Jérusalem. Ils demandèrent : “Où est l’enfant qui vient de naître et qui sera le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile apparaître à l’Est et nous sommes venus pour l’adorer.” Quand le roi Hérode apprit cela, il fut très inquiet, ainsi que tous les habitants de Jérusalem. Il assembla tous les chefs des prêtres et les maîtres de la loi de son peuple, et leur demanda où devait naître le Messie. Ils lui répondirent : “À Bethléem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit :
‘Et toi, Bethléem, du pays de Judée, tu n’es certainement pas la moins importante des localités de Judée ; car c’est de toi que viendra un chef qui conduira mon peuple, Israël.’” »
Le passage auquel les prêtres et les maîtres de la loi se sont référés se trouve dans le livre du prophète Michée et fut écrit sept cents ans avant la naissance de Jésus !
Nous avons vu dans une autre étude que l’aspect miraculeux de la naissance de Jésus avait été prédit également. C’est le prophète Ésaïe qui avait annoncé qu’une vierge se trouverait enceinte et accoucherait d’un fils qu’on appellerait Emmanuel, l’un des noms qui ont toujours été employés pour Jésus. Cette prophétie, aussi, date du huitième siècle avant Christ.
Tout à l’heure nous nous sommes référés à Jésus de Nazareth. Le fait que Jésus a grandi à Nazareth et pendant son ministère s’est basé à Capernaüm, toutes deux des villes de la région de Galilée, a créé un peu de confusion parmi les Juifs. Mais ces faits avaient aussi été évoqués bien avant la venue de Jésus. Sachez que cette région de Galilée, contrairement à la Judée plus au sud, avait une population mixte – beaucoup de Juifs, mais aussi beaucoup de non-Juifs. Traditionnellement, elle avait appartenu aux tribus israélites de Zabulon et de Neftali. Écoutez encore l’Évangile de Matthieu, cette fois-ci Matthieu 4.12-16;
« Quand Jésus apprit que Jean avait été mis en prison, il s’en alla en Galilée. Il ne resta pas à Nazareth, mais alla demeurer à Capernaüm, ville située au bord du lac de Galilée, dans la région de Zabulon et de Neftali. Il en fut ainsi afin que se réalisent ces paroles du prophète Ésaïe : “Région de Zabulon, région de Neftali, en direction de la mer, de l’autre côté du Jourdain, Galilée qu’habite des non-Juifs ! le peuple qui vit dans la nuit verra une grande lumière ! Pour ceux qui vivent dans le sombre pays de la mort, la lumière apparaîtra !” »
Jésus était réputé pour les miracles extraordinaires qu’il faisait. Les prophètes en avaient parlé bien auparavant. En Ésaïe 35.4b-6 nous lisons : « Il viendra lui-même et vous sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. » Après avoir été mis en prison par Hérode, Jean-Baptiste se demandait s’il s’était trompé concernant Jésus. Si le Messie était là, comment Jean pourrait-il subir une si grande injustice pour avoir prêché la vérité? L’Évangile de Matthieu 11.2-6 dit :
« Jean-Baptiste, dans sa prison, entendit parler des œuvres du Christ. Il lui envoya alors quelques-uns de ses disciples pour lui demander : “Es-tu celui dont nous savons qu’il doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?” Jésus leur répondit : “Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n’abandonnera pas la foi en moi !” »
Jean avait demandé à Jésus s’il était bien celui dont on savait qu’il devait venir. Jésus fait remarquer les miracles qu’il faisait et qui étaient l’accomplissement d’une prophétie concernant celui qui devait venir.
Quand il s’agit de sa mort, les prophéties concernant le Messie se multiplient. Il fut annoncé d’avance que le Christ entrerait dans Jérusalem assis sur un âne, qu’il serait trahi par un ami et abandonné par les autres, que ses mains et ses pieds seraient percés, qu’on tirerait au sort pour se partager ses vêtements, qu’il aurait soif et on lui donnerait du vinaigre à boire, que ses os ne seraient pas brisés, et qu’on lui percerait le côté. Les prophètes avaient même prédit les mots exacts que les moqueurs emploieraient pour l’humilier : « Il a remis son sort au Seigneur, eh bien, que le Seigneur le tire d’affaire ! Le Seigneur l’aime, eh bien, qu’il le sauve » (Psaume 22.9; Matthieu 27.43). Le prophète Zacharie écrit ceci environ quatre cents ans avant la mort de Jésus : « Ils pesèrent pour mon salaire trente sicles d’argent. L’Éternel me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m’ont estimé ! Et je pris les trente sicles d’argent, et je les jetai dans la maison de l’Éternel, pour le potier » (Zacharie 11.12,13). Ceux qui connaissent déjà l’histoire savent que Judas, celui qui a trahi Jésus, avait reçu exactement trente pièces d’argent, non pas de l’or mais de l’argent, pour avoir donné aux ennemis du Seigneur les renseignements qu’ils voulaient pour pouvoir arrêter Jésus loin des foules. Mais quand il a vu comment les choses se sont déroulées par la suite, Judas a été pris de remords. La Bible dit que Judas
« …rapporta les trente pièces d’argent aux chefs des prêtres et aux anciens. Il leur dit : “J’ai péché en livrant un innocent à la mort !” Mais ils lui répondirent : “Que nous importe ? C’est ton affaire !” Judas jeta l’argent dans le temple et partit ; puis il alla se pendre. Les chefs des prêtres ramassèrent l’argent et dirent : “Notre loi ne permet pas de verser cet argent dans le trésor du temple, car c’est le prix du sang.” Après s’être mis d’accord, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y établir un cimetière d’étrangers. » (Matthieu 27.3-7)
Dans le chapitre 53 du livre du prophète Ésaïe, nous trouvons toutes les prédictions suivantes au sujet de Jésus : il est écrit qu’il serait méprisé des hommes, habitué à la souffrance et rejeté par son propre peuple, mais aussi qu’il serait châtié pour les péchés des autres, qu’il intercéderait pour les coupables, qu’il serait mis au nombre des criminels, que son tombeau serait avec le riche, et qu’il ressusciterait d’entre les morts.
Le ministère de Jean-Baptiste
En plus de toutes ces prophéties qui avaient été données des centaines d’années par avance, Dieu envoya un messager spécial juste pour annoncer l’arrivée de Jésus. Comme nous l’avons vu dans une étude précédente, Jean s’identifiait simplement comme une voix, la voix de quelqu’un qui criait : « Préparez un chemin bien droit pour le Seigneur » (Jean 1.23). Disons en passant que même cet aspect de la vie de Jésus avait été prophétisé. Malachie, le dernier livre de l’Ancien Testament, contient l’annonce que Dieu enverrait son messager afin d’ouvrir le chemin en appelant le peuple à la repentance (Malachie 3.1). Quand un chef d’état se rend quelque part, il est de coutume d’y envoyer des gens bien à l’avance afin qu’il soit accueilli d’une manière qui convienne à sa dignité. Voilà ce que Jean faisait pour Jésus, le roi qui viendrait pour apporter une bénédiction aux uns et un jugement sur les autres. L’Évangile de Luc 3.15-17 dit :
« Le peuple attendait, plein d’espoir : chacun pensait que Jean était peut-être le Messie. Jean leur dit alors à tous : “Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais quelqu’un de plus puissant que moi va venir : je ne suis pas même assez bon pour délier la courroie de ses sandales. Il vous baptisera avec le Saint-Esprit et avec du feu. Il tient en sa main la pelle à vanner pour séparer le grain de la paille. Il amassera le grain dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint jamais.” »
Quand Jésus est venu se faire baptiser, Jean dit à la foule : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai parlé en disant : “Un homme vient après moi, mais il est plus grand que moi” » (Jean 1.29,30).
Conclusion
Il serait difficile de ne pas conclure déjà que Jésus devait être non seulement un prophète de Dieu, mais bien plus qu’un prophète. En effet, de quel autre de ses serviteurs Dieu a-t-il donné d’avance tant de détails. Il n’a pas simplement annoncé que son serviteur devait venir, il a signalé d’avance des centaines de détails concernant sa vie : son lieu de naissance ; son activité, son rejet par son peuple, sa mort et bien plus. Il l’a fait entrer dans le monde par une naissance extraordinaire – sa mère était vierge ! C’est une vérité que même le Coran confirme. Et il a envoyé un grand prophète, Jean-Baptiste (ou Yahya), dont toute la mission était de préparer le peuple à recevoir dignement cet autre prophète, Jésus. Le Coran, aussi, nous assure que ce précurseur de Jésus était un homme intègre, un homme qui disait la vérité au peuple.
Juste la préparation pour la venue de Jésus doit nous impressionner profondément. Mais nous avons encore plus à découvrir concernant celui que le Coran appelle, Jésus, fils de Marie. Continuez donc à suivre cette étude importante avec nous.