Personnages du Coran et de la Bible

Jésus-Christ (deuxième partie)

Notre étude précédente a introduit un dernier personnage qui est mentionné dans le Coran aussi bien que la Bible : il s’agit de Jésus, le Christ. Nous avons vu que ce prophète devait être très spécial, car non seulement Dieu l’a envoyé avec une mission, comme il avait fait pour les autres prophètes, mais il a aussi annoncé bien à l’avance la venue de ce prophète. Ce n’est pas un seul passage de l’Écriture qui prédisait sa venue ; ce n’est pas un passage ambigu ou contesté qui pourrait désigner une autre personne que Jésus. Non. Il y a des dizaines, sinon des centaines de détails concernant Jésus qui furent clairement signifiés des siècles avant sa naissance. Des anges annoncèrent sa naissance quand elle eut lieu, naissance d’ailleurs qui était miraculeuse, puisque sa mère n’avait eu des rapports sexuels avec personne avant de le concevoir. Des gens ont prophétisé le concernant quand ils l’ont vu encore bébé. Et juste avant que Jésus ne se mette à prêcher en public, Dieu suscita le prophète Jean-Baptiste pour apprêter le peuple à le recevoir.

Ne semble-t-il pas probable que Jésus soit un prophète, mais aussi plus qu’un prophète ? Considérons d’autres vérités qui se rapportent à cet homme :

Une vie sans péché

Plusieurs passages de la Bible soulignent l’idée que Jésus n’a pas péché. En 2 Corinthiens 5.21 l’apôtre Paul écrit : « Le Christ était sans péché, mais Dieu l’a chargé de notre péché. » L’apôtre Jean écrit en 1 Jean 3.5 : « Vous le savez, Jésus-Christ est apparu pour enlever les péchés, et il n’y a point de péché en lui. » L’apôtre Pierre, aussi, affirme la même vérité : « Il n’a pas commis de péché ; on n’a jamais entendu de mensonge sortir de sa bouche » (1 Pierre 2.22). Pierre cite ici une parole du prophète Ésaïe concernant le Christ : « On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche, quoiqu’il n’eût point commis de violence et qu’il n’y eût point eu de fraude dans sa bouche » (Ésaïe 53.9). Mais ce n’est pas simplement les autres qui ont prétendu que Jésus n’avait pas de péché. Jésus lui-même a lancé ce défi à ses adversaires : « Qui parmi vous peut prouver que j’ai péché? Et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? » (Jean 8.46).

Mohamed n’a pas essayé de prouver que Jésus avait commis du péché. Au contraire, nous voyons dans la sourate 19:19 du Coran que l’ange dit à Marie : « Je suis en fait un messager de ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur ». De même le Hadîth, ou tradition musulmane, atteste la sainteté de Jésus. Abu Huraira a reporté que le messager d’Allah a dit : « Personne ne naît parmi les enfants d’Adam sans être touché par Satan au moment de sa naissance. Alors l’enfant crie très fort à cause du toucher de Satan. Mais il n’en est pas ainsi avec Marie et son fils. » L’un des commentateurs musulmans, du nom d’Er-Razi, dit que le titre de Messie fut donné à Jésus parce qu’il était libre de la souillure du péché. Étrangement, cet état de pureté n’est attribué à aucun autre prophète dans le Coran. Dans nos études précédentes nous avons vu les faiblesses et parfois même les péchés des autres prophètes. Adam a mangé le fruit défendu ; Noé s’est enivré, Abraham a menti, Jacob a trompé son père et volé le droit d’aînesse de son frère, Moïse a désobéi à l’ordre de Dieu de parler au rocher afin de donner de l’eau au peuple dans le désert, David a commis l’adultère, Salomon a adoré les idoles de ses femmes. Même Mohamed reconnaît avoir du péché dans sa vie. Dans la Sourate 40, aya 55, Allah lui dit : « Endure donc, car la promesse d’Allah est vérité, implore le pardon de ton péché et célèbre la gloire et la louange de ton Seigneur, soir et matin. » La même exhortation d’implorer le pardon de ses péchés est donnée dans la Sourate 47, aya 19. La 48ième sourate commence par ces mots qu’Allah adresse à Mohamed : « En vérité Nous t’avons accordé une victoire éclatante afin qu’Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu’il parachève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite. » Enfin, Mohamed lui-même avoue qu’il ne connaît pas son sort éternel : « Dis : Je ne suis pas une innovation (une merveille ou quelqu’un de spécial) parmi les messagers ; et je ne sais pas ce qu’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé » (Sourate 46:9).

L’apôtre Jean dit : « Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1.8). Mais ce même Jean dit au sujet de Jésus : « Il n’y a point de péché en lui » (1 Jean 3.5). Certainement, Jésus est un prophète pas comme les autres.

Ses paroles étonnantes : une préexistence ?

Personne ne trouvait de quoi condamner dans les actions de Jésus. Il est le seul Juif qui ait jamais gardé parfaitement la loi que Dieu leur avait donnée. Les paroles de Jésus étaient, par contre, souvent très surprenantes, pour ne pas dire choquantes. Un jour en parlant avec les Juifs, Jésus leur dit :

« “Celui qui obéira à mes paroles ne mourra jamais.”

Les Juifs lui dirent : “Maintenant nous sommes sûrs que tu es possédé d’un esprit mauvais ! Abraham est mort, les prophètes sont morts, et toi, tu dis : ‘Celui qui obéit à ce que je dis ne mourra jamais.’ Abraham, notre père, est mort : penses-tu être plus grand que lui ? Les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ?” Jésus répondit : “Si je me glorifiais moi-même, ma gloire ne vaudrait rien. Celui qui me glorifie, c’est… lui dont vous dites : ‘Il est notre Dieu’, mais que vous ne connaissez pas. Moi je le connais… Abraham votre père s’est réjoui en pensant qu’il devait voir mon jour ; il l’a vu et en a été heureux.” Les Juifs lui dirent : “Tu n’as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham ?” [Le patriarche Abraham avait vécu presque deux mille ans avant le temps de Jésus.] Jésus leur répondit : “Je vous le déclare, c’est la vérité : avant qu’Abraham soit né, ‘je suis’.” » (Jean 8.51-58)

Cette parole de Jésus rejoint le témoignage que Jean-Baptiste avait rendu. Rappelez-vous que l’ange Gabriel avait annoncé à Zacharie, le père de Jean, que sa femme Élisabeth aurait un fils. Rappelez-vous aussi qu’elle était déjà dans son sixième mois de grossesse quand ce même ange de Dieu s’est rendu auprès de Marie pour lui dire qu’elle serait la mère du Christ. Jean était donc de six mois plus âgé que Jésus. Mais qu’est-ce que Jean dit dans l’Évangile de Jean 1.30 ? Quand il vit Jésus, Jean dit : « C’est de lui que j’ai parlé en disant : “Un homme vient après moi, mais il est plus grand que moi, car il existait déjà avant moi.” »

En parlant avec un chef des Juifs nommé Nicodème, Jésus était encore un peu plus précis. Il dit : « Personne n’est monté au ciel, excepté le Fils de l’homme qui est descendu du ciel » (Jean 3.13). Le terme « Fils de l’homme » était l’expression que Jésus utilisait le plus pour parler de lui-même.

Le prophète Jérémie dit que Dieu le connaissait quand il était encore dans le ventre de sa mère. Mais Jésus prétend avoir été au ciel avant sa naissance et d’avoir parlé avec Abraham.

Paroles choquantes : le droit de pardonner le péchés

Mais le prophète Jésus a fait d’autres prétentions qui choquaient les auditeurs de son époque et qui continuent de choquer certains qui les lisent aujourd’hui. Un exemple clair se trouve dans l’Évangile de Marc 2.1-12 :

« Jésus revint à Capernaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Une si grande foule s’assembla qu’il ne restait plus de place, pas même dehors devant la porte. Jésus leur donnait son enseignement. Quelques hommes arrivèrent, lui amenant un paralysé porté par quatre d’entre eux. Mais ils ne pouvaient pas le présenter à Jésus, à cause de la foule. Ils ouvrirent alors le toit au-dessus de l’endroit où était Jésus ; par le trou qu’ils avaient fait, ils descendirent le paralysé étendu sur sa natte. Quand Jésus vit la foi de ces hommes, il dit au paralysé : “Mon fils, tes péchés sont pardonnés.” Quelques maîtres de la loi, qui étaient assis là, pensaient en eux-mêmes : “Comment cet homme ose-t-il ainsi parler contre Dieu ? Qui peut pardonner les péchés ? Dieu seul le peut !” Jésus sut aussitôt ce qu’ils pensaient et leur dit : “Pourquoi avez-vous de telles pensées ? Est-il plus facile de dire au paralysé : ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou de dire : ‘Lève-toi, prends ta natte et marche’? Mais je veux que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés.” Il adressa alors ces mots au paralysé : “Je te le dis, lève-toi, prends ta natte, et rentre chez toi.” Aussitôt, tandis que tout le monde le regardait, l’homme se leva, prit sa natte et partit. Ils furent tous frappés d’étonnement ; ils louaient Dieu et disaient : “Nous n’avons jamais rien vu de pareil !” »

Conclusion

Nous voyons donc que, plus que pour tout autre prophète, les choses se compliquent quand on parle de Jésus, ce prophète qui prétend n’avoir jamais commis du péché, ce prophète dont Dieu avait si soigneusement préparé la venue. Nous apprenons, en plus, qu’il s’agit d’une « venue » dans un sens assez littéral. C’est-à-dire, Jésus se trouvait auparavant au ciel – sa conception dans le ventre de Marie et sa naissance à Bethléhem ne représentent pas le commencement de son existence ; il est « venu » de quelque part. Avant d’être conçu par mon père et ma mère, je n’existais pas. Ma vie a commencé sur la terre – je ne suis pas « venu » ici. La réincarnation n’est pas une croyance des religions juive, chrétienne et musulmane. Et Jésus ne prétend pas être la réincarnation de quelqu’un. Mais il dit clairement qu’il existait au ciel avant de naître ici-bas. En plus, il revendique le droit de pardonner les péchés des hommes. Ce sont des choses qu’aucun autre prophète de Dieu n’avait faites. Jésus serait-il donc plus qu’un prophète ?

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