Personnages du Coran et de la Bible

David (troisième partie)

Dans nos études précédentes, nous avons fait la connaissance du jeune berger David, ou Daouda, que Dieu a élevé à la position de roi sur tout Israël. Un grand soldat et un général habile, David combattait les ennemis du peuple de Dieu, et l’Éternel était avec lui. En toutes choses, David donnait à Dieu la gloire et l’honneur pour les succès qu’il connaissait. Comme il l’avait fait pendant ses années d’épreuve, David a continué, au cours des années de gloire et de puissance, à composer des psaumes qui exprimaient son amour et son admiration pour le Roi le l’univers.

L’arche transporté

Animés donc de sentiments pieux, David a pris l’initiative de chercher l’arche de l’alliance et de l’apporter au milieu de réjouissances à Jérusalem. L’arche de l’alliance n’était pas du tout une idole, mais c’était un objet extrêmement sacré qui représentait le trône de Dieu parmi son peuple. C’était un coffre entièrement recouvert d’or, fabriqué au temps de Moïse selon les ordres de Dieu lui-même. Ce coffre contenait les deux tables de pierre sur lesquelles étaient écrits les dix commandements qui résumaient la Torah, la loi que Dieu avait donnée à Israël. Il s’y trouvait aussi un pot de manne, la nourriture que Dieu avait fournie miraculeusement aux Israélites pendant les 40 ans qu’ils passèrent au désert après leur délivrance de l’esclavage en Égypte, et le bâton d’Aaron que Dieu avait fait fleurir pour désigner Aaron et ses descendants comme sacrificateurs. Pendant le règne du roi Saül, les Israélites avaient négligé l’arche de l’alliance, mais David leur proposa de la faire venir à Jérusalem et de l’entourer de l’honneur qui lui convenait.

Malheureusement, David et le peuple ne se sont pas renseignés dans la loi de Dieu avant de vouloir déplacer l’arche. Plusieurs commandements, en effet, régissaient le traitement de l’arche. Personne ne devait la toucher. Le peuple ne devait même pas la regarder ; il fallait la recouvrir d’une étoffe spéciale. Des barres couvertes d’or devaient être passées par des anneaux aux quatre coins de l’arche. Quatre hommes consacrés de la tribu de Lévi devaient la charger sur leurs épaules au moyen de ces barres. Au lieu de suivre ces consignes, David a fait placer l’arche dans un char neuf tiré par des bœufs. Tout le peuple chantait et dansait avec joie en accompagnant l’arche vers la ville sainte, mais arrivés à un certain endroit, les bœufs faillirent faire tomber le coffre sacré. Un homme du nom d’Ouza étendit la main pour le retenir. Alors le Seigneur se mit en colère contre lui : il le frappa sur place à cause de ce geste irréfléchi. Ouza mourut là, à côté de l’arche.

Le défilé s’arrêta sur le coup ; David fut scandalisé et renonça à transférer l’arche à Jérusalem. Il le fit déposer plutôt dans la maison d’un certain Obed-Édom. Elle y demeura pendant trois mois, et le Seigneur bénit Obed-Édom et tous les siens. Entretemps, David comprit que la mort d’Ouza avait eu lieu parce qu’on ne s’était pas conformé aux ordres de l’Éternel concernant le coffre sacré. La sincérité de l’intention d’honorer Dieu était bonne, mais la sincérité ne remplace pas l’obéissance à la parole de Dieu. David commettait des fautes, comme tous les hommes ; mais quand il était en faute, au lieu d’endurcir son cœur, David se repentait. Il prépara un emplacement et y dressa une tente pour y abriter l’arche de l’alliance à Jérusalem ; mais cette fois-ci il fit venir les Lévites et leur confia la charge de transporter l’arche conformément à la loi de Dieu. Les chants de louange et la fumée des sacrifices montèrent devant Dieu, qui les agréa.

Désir de construire temple


« Le roi David s’installa dans son palais… Un jour, le roi dit au prophète Nathan : “J’habite une maison de bois de cèdre et le coffre sacré de Dieu n’a pour abri qu’une tente de toile…”. Nathan répondit : “Va, fais tout ce que tu as dans le cœur, car l’Éternel est avec toi.”

Mais la nuit suivante, le Seigneur adressa la parole à Nathan pour lui dire : “Va trouver David, mon serviteur. Tu lui diras : Voici ce que te déclare le Seigneur : ‘Ce n’est pas toi qui me construiras un temple où je puisse habiter… Lorsque tu n’étais qu’un gardien de moutons, je t’ai pris au pâturage pour faire de toi le chef d’Israël, mon peuple. Je t’ai soutenu dans toutes tes entreprises… Grâce à moi, tu vas acquérir un renom semblable à celui des plus grands rois de la terre… Je t’ai accordé du repos en te délivrant de tous tes ennemis. Et l’Éternel t’annonce qu’il te créera une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et j’affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils… ma grâce ne se retirera point de lui, comme je l’ai retiré de Saül, que j’ai rejeté devant toi. Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés, ton trône sera pour toujours affermi.’ ” » (2 Samuel 7)

Dans son amour pour Dieu, David avait eu l’intention de faire quelque chose de grand pour lui. Dieu ne l’autorisa pas à construire un temple à son honneur. Selon 1 Chroniques 28.3,6 Dieu dit à David : « Tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu es un homme de guerre et tu as versé du sang… Salomon, ton fils, bâtira ma maison et mes parvis. » Mais ce n’était pas pour punir David. Non, tout en disant que David ne bâtirait pas une maison pour Dieu, Dieu promet bâtir une maison pour David – non pas une maison dans le sens d’un bâtiment, mais dans le sens d’une dynastie, d’un pouvoir royal qui se transmettrait de génération en génération.

Quand il entendit ces paroles, David était ému d’une gratitude inexprimable. Il pria Dieu en ces termes : « Seigneur mon Dieu, je sais que ni moi ni ma famille n’avons mérité tout ce que tu nous as déjà accordé. Mais pour toi, Seigneur, ce n’est pas encore suffisant. Voilà que tu fais des promesses pour l’avenir de ma famille ; de plus tu m’en informes, moi qui ne suis qu’un homme ? » (1 Samuel 7.18,19).

Promesse d’un fils

Comme beaucoup de prophéties de la Bible, celle-ci visait un double accomplissement : un premier dans un avenir assez proche du point de vue du prophète qui la prononce, et un deuxième aspect qui s’accomplirait dans la vie de Jésus-Christ. La promesse de Dieu concernait bien Salomon, le fils de David qui le succéda sur le trône d’Israël et qui fit construire le premier temple à Jérusalem. Mais certains aspects de la promesse s’appliquent plutôt à un descendant de David qui viendrait mille ans plus tard, Jésus, né à Bethléhem, la ville natale de David. En effet, Dieu avait promis affermir pour toujours le trône du fils de David ; il avait dit : « Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés. » Pourtant, après quatre cents ans la dynastie de David semblait s’éteindre quand les Babyloniens détruisirent la ville de Jérusalem et déportèrent son roi, Sédécias, le dernier descendant de David à s’asseoir sur un trône terrestre. Les Juifs ont pu retourner dans le pays de Canaan après 70 ans de captivité en Babylonie, mais les descendants de David n’ont pas repris leur règne en tant que rois. Les Juifs espéraient toujours que « le Fils de David » reviendrait un jour pour restaurer le royaume. Certains Juifs attendent toujours ce Fils de David, le Messie, celui qui sera oint de Dieu comme roi sur son peuple.

Selon l’Évangile, c’est en Jésus que Dieu accomplit la promesse qu’il fit à David. Remarquez d’abord les propos de l’ange Gabriel qui annonça à la vierge Marie qu’elle serait la mère du Christ : « Tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura pas de fin » (Luc 1.31-33).

Ce que nous devons comprendre, c’est que le trône de David dont l’ange a parlé, symbole de l’autorité royale sur le peuple de Dieu, ne se trouve pas sur la terre comme au temps de David lui-même. Jésus règne, mais il règne à partir du ciel. C’est ce que l’apôtre Pierre a expliqué à la foule le jour de la Pentecôte en Actes 2, quand il dit :

« Frères, il m’est permis de vous parler très clairement au sujet du patriarche David : il est mort, il a été enterré et sa tombe se trouve encore aujourd’hui parmi nous. Mais il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis avec serment d’accorder à l’un de ses descendants la position de roi qui était la sienne (« de faire asseoir un de ses descendants sur son trône » – traduction de Louis Segond). David a vu d’avance ce qui allait arriver et il a donc parlé de la résurrection du Messie quand il a dit : “Il n’a pas été abandonné dans le monde des morts, et son corps n’a pas pourri dans la tombe.” Dieu a ramené à la vie ce Jésus dont je parle et nous en sommes tous témoins. Il a été élevé à la droite de Dieu et il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis… Car David n’est pas monté lui-même au ciel, mais il a dit : Le Seigneur Dieu a dit à mon Seigneur : “Viens siéger à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.” Tout le peuple d’Israël doit donc le savoir avec certitude : ce Jésus que vous avez cloué à la croix, c’est lui que Dieu a fait Seigneur et Messie ! » (Actes 2.29-36)

Dans ce que nous venons de lire, Pierre a cité ce que David, en tant que prophète, avait prononcé dans le Zabour, c’est-à-dire les Psaumes, ce livre que le Coran reconnaît comme inspiré de Dieu : David prédit la résurrection de Jésus d’entre les morts et son règne jusqu’à la fin des temps. David est certainement un personnage très important dans la parole de Dieu. De plusieurs manières, cet homme « selon le cœur de Dieu » nous sert d’exemple. Mais il est surtout important parce qu’il préfigure Jésus, le roi parfait auquel Dieu a donné toute autorité.

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