Bien que nous ayons déjà présenté trois études sur David, le plus grand roi de l’histoire du peuple juif, nous nous proposons d’en faire une dernière dans cette série d’émissions sur les personnages de la Bible qui sont également des personnages du Coran. L’histoire que nous verrons montre, une fois de plus, que Dieu ne fait pas de favoritisme et sa Parole ne cache pas les fautes de ses serviteurs. C’est un Dieu de justice, et il condamne le péché de tout être humain. Il est aussi compatissant, et il est prêt à pardonner le pécheur qui s’humilie et se repent de ses mauvaises voies.
Voyons donc cet épisode triste dans la vie de David que la Bible nous raconte en 2 Samuel 11 et 12.
« Un soir, David se leva de sa couche ; et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, il aperçut de là une femme qui se baignait, et qui était très belle de figure. David fit demander qui était cette femme, et on lui dit : “N’est-ce pas Bath Schéba, fille d’Éliam, femme d’Urie, le Héthien ?” [Urie était un officier dans l’armée israélite qui, à ce moment précis était en train de faire la guerre contre les Ammonites.] Et David envoya des gens pour la chercher. Elle vint vers lui, et il coucha avec elle. Après s’être purifié de sa souillure, elle retourna dans sa maison.
Cette femme devint enceinte, et elle fit dire à David : “Je suis enceinte.” Alors David expédia un ordre à Joab [le commandant de son armée] : “Envoie-moi Urie, le Héthien.” Urie vint se présenter devant le roi, qui lui demanda des nouvelles de Joab et de l’armée, ainsi que du déroulement de la guerre. Puis il lui dit : “Va chez toi et prends un peu de repos.”…
Mais Urie ne se rendit pas chez lui ; il alla dormir en compagnie des soldats de la garde royale, près de l’entrée du palais. Lorsque David en fut informé, il interrogea Urie : “Voyons, tu viens d’arriver après un long trajet. Pourquoi ne vas-tu pas chez toi ?” – “Majesté, répondit Urie,… l’armée d’Israël et de Juda n’ont pour abris que des tentes ; le général Joab et tes officiers campent en rase campagne. Et pendant ce temps, moi, j’irais à la maison pour manger, boire et dormir avec ma femme ? Jamais de la vie je ne ferai une chose pareille, je te le jure !” – “Bon, répondit le roi, reste encore ici aujourd’hui. Je te laisserai repartir demain.” Urie resta donc à Jérusalem jusqu’au lendemain. David l’invita à manger et à boire à sa table, et il l’enivra. Mais le soir Urie alla quand même dormir avec les soldats de la garde royale, plutôt que de rentrer chez lui.
Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et la confia à Urie. Il y disait : “Placez Urie en première ligne, là où le combat est le plus violent, puis retirez-vous en le laissant seul, afin qu’il soit atteint par l’ennemi et qu’il meure.” »
Comme David l’a voulu, ce soldat loyal fut tué par les Ammonites. Lorsque Bath Schéba apprit que son mari était mort, elle prit le deuil. Mais quand le temps du deuil fut passé, David la fit venir chez lui. Il l’épousa et elle lui donna un fils.
« Mais ce que David avait fait déplut au Seigneur ; le Seigneur envoya donc le prophète Nathan auprès de David. Nathan entra chez le roi et lui dit : “Dans une ville, il y avait deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre. Le riche avait de grands troupeaux de bœufs et de moutons. Le pauvre ne possédait qu’une seule petite brebis qu’il avait achetée. Il la nourrissait, et elle grandissait chez lui, en même temps que ses enfants. Elle mangeait le même pain et buvait le même lait que lui, elle dormait tout près de lui. Elle était comme sa fille. Un jour un visiteur arriva chez le riche. Celui-ci évita de prendre une bête de ses troupeaux pour le repas ; au contraire il prit la brebis du pauvre et l’apprêta pour son visiteur.”
David entra dans une violente colère à l’égard du riche et dit à Nathan : “Que le Seigneur vivant m’entende : l’homme qui a fait cela mérite la mort ! Puisqu’il a agi ainsi, sans aucune pitié, il remplacera la brebis volée par quatre autres brebis.” – “L’homme qui a fait cela, c’est toi ! répliqua Nathan. Et voici ce que déclare le Seigneur Dieu d’Israël. ‘Je t’ai consacré roi d’Israël. Je t’ai sauvé des attaques de Saül. J’ai livré en ton pouvoir la famille de ton maître Saül… J’ai placé sous ton autorité les peuples d’Israël et de Juda. N’est-ce pas assez ? Je pourrais encore faire bien plus pour toi. Alors, pourquoi as-tu méprisé mes commandements en faisant ce qui me déplaît ? Tu as assassiné Urie le Hittite, oui, tu as tout organisé pour qu’il soit tué par les Ammonites, puis tu as pris sa femme et tu l’as épousée.’” »
Nathan poursuivit en déclarant les châtiments que David subirait de la part de l’Éternel, y compris de la violence au sein de sa propre famille et la violation publique de ses femmes. Quand le prophète finit de parler, David fut frappé de la gravité de son crime et reconnut humblement : « J’ai péché contre l’Éternel ». Il n’a pas cherché à nier sa faute ni à se justifier. Il se voyait aussi coupable que l’homme dans la parabole contre lequel il venait de se fâcher. Nathan lui dit de la part de l’Éternel, qui voyait la sincérité de la repentance du roi, que David était pardonné. Néanmoins, les conséquences temporelles de ses actes demeurèrent. En plus de celles que Nathan avait déjà énumérées, il ajouta que l’enfant de David et Bath Schéba mourrait.
Dans cette histoire nous apprenons plusieurs choses au sujet de Dieu. Nous apprenons que même l’homme le plus saint et le plus dévoué à Dieu parmi nous n’est qu’un homme. Nous ne devons pas placer une confiance aveugle et absolue en qui que ce soit sur la terre. La Bible nous dit en Romains 3 : « Il n’y a point de juste, pas même un seul… Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » Nous ne sommes jamais si spirituel que nous ne pouvons pas être tentés par le mal. Il faut toujours être vigilant. Nous apprenons en plus que nous ne pouvons jamais cacher des yeux de Dieu les péchés que nous commettons. David a tout fait pour couvrir ses traces après avoir commis l’adultère avec Bath Schéba. Il a essayé de faire en sorte que le mari de cette femme couche avec elle et pense que la grossesse était de lui, mais Urie était trop loyal à ses camarades d’armes pour accepter de jouir des rapports avec son épouse pendant que les autres supportaient les conditions dures du champ de bataille. David a même fait boire à ce soldat, espérant que dans un état d’ivresse il accepterait de coucher avec sa femme. Mais non. Finalement, David fit mourir le brave Urie et prit rapidement la veuve comme sa propre femme, espérant peut-être que personne n’oserait suggérer que l’enfant avait dû être conçu avant la mort d’Urie mais pendant qu’il était absent de sa femme à cause de ses devoirs militaires. Mais tous ces agissements de David furent en vain : le Tout-Puissant avait tout suivi. Comme la Bible dit en Hébreux 4.13 : « Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » Nous devons comprendre que, pas plus que David, nous ne pouvons jamais cacher nos péchés du grand Juge de toute la terre.
La confession de David qui nous est relatée en 2 Samuel est très brève, et on pourrait se demander si elle était bien sincère. Mais en lisant le 51ème chapitre du Zabour, c’est-à-dire le Psaume 51, nous voyons clairement, non seulement que David, le grand serviteur et prophète de Dieu, a bien péché, comme nous autres êtres humains, mais nous voyons aussi que David, l’homme selon le cœur de Dieu, était profondément attristé par la grande faute qu’il avait commise. Entendez l’angoisse de son âme, cet homme qui désire tant la purification de son péché :
« O Dieu ! aie pitié de moi dans ta bonté ;
Selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions ;
Lave-moi complètement de mon iniquité,
Et purifie-moi de mon péché.
Car je reconnais mes transgressions,
Et mon péché est constamment devant moi.
J’ai péché contre toi seul,
Et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux,
En sorte que tu seras juste dans ta sentence,
Sans reproche dans ton jugement…
Tu veux que la vérité soit au fond du cœur ;
Fais pénétrer la sagesse au dedans de moi !
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;
Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. (LS)
Annonce-moi ton pardon,
il m’inondera de joie.
Que je sois en fête,
moi que tu as brisé !
Détourne ton regard de mes fautes,
efface tous mes torts.
Ô Dieu, crée en moi un cœur pur ;
renouvelle et affermis mon esprit.
Ne me rejette pas loin de toi,
ne me prive pas de ton Saint-Esprit.
Rends-moi la joie d’être sauvé,
soutiens-moi par ton Esprit généreux. »
Pour ceux qui, comme David, sont profondément peinés et conscients en tout moment de la gravité de leurs péchés devant Dieu, c’est une joie incomparable que de savoir que Dieu leur offre le plein pardon à cause du sang de Jésus. 1 Pierre 1.18-22 dit :
« Vous savez, en effet, à quel prix vous avez été délivrés de l’inutile manière de vivre que vos ancêtres vous avaient transmise. Ce ne fut pas au moyen d’objets qui perdent leur valeur, comme l’argent ou l’or ; non, vous avez été délivrés par le sacrifice précieux du Christ, qui a été comme un agneau sans défaut et sans tache. Le Christ avait été choisi par Dieu avant la création du monde, et il a été manifesté pour votre bien dans ces temps qui sont les derniers. Par lui vous croyez en Dieu qui l’a ramené de la mort à la vie et lui a donné la gloire ; ainsi votre foi et votre espérance sont dirigées vers Dieu. Vous vous êtes purifiés en obéissant à la vérité. »
David a dit dans les Psaumes : « Heureux ceux dont Dieu a pardonné les fautes et dont il a effacé les péchés ! Heureux l’homme à qui le Seigneur ne compte pas son péché ! » Connaissez-vous ce bonheur ?