L’un des personnages les plus importants de la Bible s’appelle David. Au moins 60 chapitres de l’Ancien Testament se rapportent à ce grand homme qui n’était qu’un simple berger mais qui devint le roi le plus célèbre de toute l’histoire d’Israël. Les musulmans le connaissent comme Daouda, celui à qui Allah a donné le Zabour, ou les Psaumes. Son nom paraît souvent dans l’Évangile, aussi, car Jésus, le fils de Marie, était son descendant. En fait, on se référait souvent à Jésus comme « le Fils de David », celui dont la venue et le règne avaient été annoncés d’avance par les prophètes. Quelle est donc l’histoire de David ?
Le règne de Saül
Pour mieux comprendre la vie de David, il est utile de revenir un peu en arrière pour parler d’abord de son prédécesseur, celui que la Bible appelle Saül et que le Coran appelle Talout.
Pendant plus de 300 ans après que les Israélites firent la conquête du pays de Canaan sous la conduite de Josué, l’adjoint de Moïse, ils n’avaient pas de roi, sauf Dieu lui-même. À maintes reprises ils sont devenus infidèles envers Dieu, qui les punissait en permettant à des peuples païens d’envahir et de les dominer et les opprimer. Sous l’effet de cette oppression, les Israélites revenaient à eux-mêmes, reconnaissaient que leur idolâtrie était un péché, et imploraient Dieu de les pardonner et les sauver de la main de leurs oppresseurs. Dieu suscitait alors un chef militaire, appelé un « juge », pour chasser l’ennemi et libérer Israël. Cette délivrance était suivie d’un temps où le peuple servait Dieu fidèlement sous l’influence du juge et jouissait de la paix. Mais ensuite on se mettait une fois de plus à adorer les images taillées et les divers faux dieux.
Le dernier juge que Dieu suscita s’appelait Samuel. Il a servi Dieu et le peuple pendant toute sa vie, mais finalement les anciens du peuple lui dirent : « Vois-tu, Samuel, tu es vieux, et tes fils ne suivent pas ton exemple. Désigne donc un roi pour nous gouverner, comme cela se fait chez tous les autres peuples… nous aussi nous serons comme toutes les nations ; notre roi nous jugera, il marchera à notre tête et conduira nos guerres » (1 Samuel 8.5). Cette requête ne plût pas à l’Éternel, car c’est lui qui était déjà le vrai roi de son peuple ; d’ailleurs, son peuple ne devait pas ressembler aux autres. Néanmoins, Dieu dit au prophète Samuel d’établir comme roi l’homme que lui-même indiquerait. Celui que Dieu choisit s’appelait Saül. La Bible dit qu’il était jeune et beau, plus beau qu’aucun des autres Israélites, et les dépassait tous de la tête. Le prophète lui versa de l’huile sur la tête pour le désigner comme celui qui était l’oint de l’Éternel. Au début, quelques-uns des Israélites ne voulaient pas que Saül soit leur roi, mais la première fois que des ennemis, les Ammonites, assiégèrent une ville israélite, Saül rassembla son peuple pour combattre cet ennemi. Sa victoire fut totale, et l’opposition à son règne se dissipa (1 Samuel 11).
Dans un premier temps Saül était humble et soumis à la volonté de Dieu. Mais plus tard il se mit à désobéir aux ordres de Dieu. C’est ainsi que Samuel dit à Saül : « L’Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël ; et maintenant ton règne ne durera point. L’Éternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’Éternel l’a destiné à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observé ce que l’Éternel t’avait commandé » (1 Samuel 13.13,14).
David est désigné comme le futur roi
Cet « homme selon le cœur de Dieu » était David. À ce moment David était encore un jeune berger, probablement un adolescent. Quand Dieu envoya le prophète Samuel à Bethléhem, chez Isaï (ou Jessé), le père de David, Samuel savait seulement qu’il devait oindre l’un de ses fils pour remplacer Saül.
« Les anciens de la ville, tout inquiets, vinrent au-devant de lui et demandèrent : “Ta venue annonce-t-elle quelque chose d’heureux ?” – “Oui, répondit-il. Je suis venu offrir un sacrifice au Seigneur. Purifiez-vous pour la cérémonie et venez ensuite avec moi.”
Samuel invita aussi Jessé et ses fils à se purifier et à participer au sacrifice. Lorsque ceux-ci arrivèrent, Samuel aperçut Éliab et se dit : “C’est certainement lui que le Seigneur a choisi.” Mais le Seigneur lui dit : “Ne te laisse pas impressionner par sa mine et sa taille imposante, car je ne l’ai pas choisi. Je ne juge pas de la même manière que les hommes ; les hommes s’arrêtent aux apparences, mais moi je vois jusqu’au fond du cœur.”
Jessé appela ensuite Abinadab et le fit passer devant Samuel, qui déclara : “Le Seigneur n’a pas non plus choisi celui-ci.” Jessé fit passer Chamma, mais Samuel répéta : “Le Seigneur n’a pas non plus choisi celui-ci.” Jessé fit ainsi passer sept de ses fils devant Samuel, mais Samuel lui dit : “Le Seigneur n’a choisi aucun d’eux.” Puis il ajouta : “Sont-ils tous là ?” – “Non, répondit Jessé ; il y a encore le plus jeune, David, qui garde les moutons.” – “Envoie-le chercher, ordonna Samuel. Nous ne commencerons pas le repas sacrificiel avant qu’il soit là.”
Jessé le fit donc venir. Le jeune homme avait le teint clair, un regard franc et une mine agréable. Le Seigneur dit alors à Samuel : “C’est lui, consacre-le comme roi.” Samuel prit l’huile et en versa sur la tête de David pour le consacrer, en présence de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David, et fut avec lui dès ce jour-là. » (1 Samuel 16.4-13)
David démontre son courage et foi en Dieu
Ce même Esprit de Dieu avait été auparavant avec Saül, mais Dieu retira son Esprit de ce dernier à cause de ses désobéissances. Par contre, un mauvais esprit, c’est-à-dire un esprit qui faisait souffrir, lui fut envoyé à la place. Pour l’aider, les serviteurs du roi lui firent cette proposition : « Nous te trouverons quelqu’un qui sache jouer de la lyre. Ainsi, lorsque l’esprit mauvais s’abattra sur toi, le musicien jouera et cela te soulagera. » Lorsque Saül accepta cette idée, ce fut David que l’un d’eux a suggéré. On le chercha à Bethléhem et lui faisait appel de temps à autre pour venir jouer de la musique pour le roi. Or, Saül et ses serviteurs ne savaient pas encore que Dieu avait désigné David pour le succéder comme roi d’Israël.
Les qualités de celui que Dieu avait choisi n’ont pas tardé à se manifester. Les ennemis perpétuels d’Israël, les Philistins, entrèrent une fois de plus en guerre avec le peuple de Dieu. Leur armée s’est rangée sur une certaine colline, et celle de Saül s’est rangée sur la colline d’en face ; une vallée les séparait. La Bible dit qu’ « un soldat philistin s’avança hors des rangs, pour provoquer un combat singulier. Il était de la ville de Gat et s’appelait Goliath. Il mesurait près de trois mètres ». Il était bien armée et portait, entre autres, un javelot
« dont le bois était gros comme le cylindre d’un métier à tisser et dont la pointe de fer pesait plus de sept kilos. Devant lui, marchait son porteur de bouclier. Goliath s’arrêta et cria aux soldats israélites : “Pourquoi vous êtes-vous mis en ordre de bataille ? Je suis un Philistin ; vous êtes des esclaves de Saül. Choisissez parmi vous un homme qui vienne me combattre. S’il peut me vaincre et me tuer, nous serons vos esclaves ; mais si c’est moi qui peux le vaincre et le tuer, c’est vous qui serez nos esclaves. Aujourd’hui, je lance un défi à votre armée…” Lorsque Saül et toute son armée entendirent ces paroles du Philistin, ils furent écrasés de terreur…
Pendant quarante jours, Goliath le Philistin se présenta matin et soir en face de l’armée d’Israël. »
Un de ces jours-là, Jessé dit à son fils David d’apporter des provisions à ses grands frères qui faisaient partie de l’armée de Saül et de lui rapporter des nouvelles de leur santé. Le lendemain David confia ses moutons à un autre gardien et s’en alla. Arrivé au camp, il vit et entendit Goliath, qui répétait son défi habituel. Tous les Israélites reculèrent quand ils virent Goliath, car ils en avaient très peur. David en fut scandalisé. Il demanda :
« “Quelle récompense recevra celui qui tuera ce Philistin et qui vengera ainsi l’insulte infligée à Israël ? Et qui est donc ce Philistin païen qui ose insulter l’armée du Dieu vivant ?”…
Tout le monde entendit parler de l’intérêt de David pour cette affaire. Saül lui-même en fut informé. Il fit aussitôt venir David, qui lui dit : “Majesté, personne ne doit perdre courage à cause de ce Philistin. J’irai, moi, me battre avec lui.” –“Non, répondit Saül, tu ne peux pas aller le combattre. Tu n’es qu’un jeune enfant, alors qu’il est soldat depuis sa jeunesse.” – “Majesté, reprit David, quand je garde les moutons de mon père, si un lion ou un ours vient et emporte un mouton du troupeau, je le poursuis, je le frappe et j’arrache la victime de sa gueule. S’il se dresse contre moi, je le saisis à la gorge et je le frappe à mort. C’est ainsi que j’ai tué des lions et des ours. Eh bien, je ferai subir le même sort à ce Philistin païen, puisqu’il a insulté l’armée du Dieu vivant. Le Seigneur qui m’a protégé des griffes du lion et de l’ours saura aussi me protéger des attaques de ce Philistin.” – “Vas-y donc, répondit Saül, et que le Seigneur soit avec toi.” »
Saül offrit à David sa propre armure et son épée, mais David les refusa, car il n’y était pas habitué. Il prit plutôt son bâton et alla choisir cinq pierres bien lisses au bord du torrent ; il les mit dans son sac de berger, puis la fronde à la main, il se dirigea vers Goliath. Celui-ci examina David et n’eut que du mépris pour lui, car David, jeune encore, avait le teint clair et une jolie figure. Goliath lui cria :
« “Me prends-tu pour un chien, toi qui viens contre moi avec des bâtons ? Maudit sois-tu, par tous les dieux des Philistins ! Viens ici, que je donne ta chair en nourriture aux oiseaux et aux bêtes sauvages.” – “Toi, répondit David, tu viens contre moi avec une épée, un javelot et une lance ; moi je viens armé du nom du Seigneur de l’univers, le Dieu des troupes d’Israël, que tu as insulté. Aujourd’hui même, le Seigneur te livrera en mon pouvoir ; je vais te tuer et te couper la tête… Alors tous les peuples sauront qu’Israël a un Dieu, et toute la communauté d’Israël saura que le Seigneur n’a pas besoin d’épée ni de javelot pour donner la victoire…” David courut rapidement à la rencontre du Philistin, prit une pierre dans son sac, la lança avec sa fronde et l’atteignit en plein front. La pierre s’y enfonça et l’homme s’écroula, la face contre terre…
David courut jusqu’à Goliath, lui tira son épée du fourreau et lui coupa la tête. Alors les Philistins, voyant que leur héros était mort, s’enfuirent. »
Les soldats d’Israël et de Juda poussèrent des cris et allèrent à la poursuite des Philistins.
Réactions à la victoire de David
Au vu de l’acte courageux de David et sa grande confiance en Dieu, Jonathan, le fils de Saül, fut rempli d’affection pour ce jeune homme. Jonathan lui fit des cadeaux et conclut un pacte d’amitié avec lui. Les soldats, aussi, étaient très contents, parce que Saül lui confia le commandement de ses troupes de choc. Au retour de l’armée, les femmes de toutes les villes israélites vinrent à la rencontre du roi Saül ; elles chantaient et dansaient et poussaient des cris de joie. Elles proclamaient joyeusement : « Saül a battu des milliers d’ennemis, David en a battu des dizaines de milliers. » Saül fut agacé, irrité même par ce chant. Il se disait : « On lui en accorde dix fois plus qu’à moi ! Pour peu, on lui donnerait encore la royauté ! » Dès ce moment, il regarda David avec méfiance.
La Bible raconte beaucoup d’actions de David, de bonnes et de mauvaises. Nous n’aurons pas le temps d’examiner sa vie entière, mais notre prochaine étude fera ressortir, en plus de sa confiance complète en Dieu, d’autres qualités qui ont sûrement fait de lui celui qu’on appelle « l’homme selon le cœur de Dieu ». Ne manquez pas de suivre le reste de cette étude avec nous.