Personnages du Coran et de la Bible

Adam et Ève

Connaissez-vous quelqu’un qui s’appelle Adam ou Adama ? Connaissez-vous une femme qui porte le nom Ève ou Awa ? Vous savez probablement que ce sont les noms du premier homme et de la première femme, mais que savez-vous de ce que dit la parole de Dieu concernant ce premier couple ? L’histoire est assez bien connue. En fait, plusieurs aspects de l’histoire sont presque les mêmes dans la Bible d’un côté et le Coran et la tradition musulmane de l’autre. La Bible ne traite pas cette histoire comme un mythe ou une parabole, et nous devons la prendre au sérieux. Elle nous montre pourquoi nous sommes tous, quelle que soit notre ethnie ou notre nationalité, des frères, issus d’un même père (Actes 17.26). Elle nous fait voir la grande valeur de la vie humaine, la sainteté de l’union d’un homme et une femme dans le mariage, la nature de la tentation et les conséquences du péché. Nous n’aurons pas le temps d’explorer toutes ces matières en profondeur ; nous toucherons néanmoins quelques idées importantes.

Dieu crée l’homme et la femme

Après avoir traité de la création de toute autre chose, le livre de Genèse, premier livre de la Bible, nous donne les détails suivants concernant la création de l’homme :

« L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. Puis l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé… [Il] le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. L’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui… Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : Voici… celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! on l’appellera femme parce qu’elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte. » (Genèse 2.7,15-18,21-25).

Créés à l’image de Dieu

Une différence importante entre le récit biblique et celui du Coran se trouve en Genèse 1.26,27. En effet, avant de créer l’être humain, Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. » Il est important de comprendre bien le sens de ces paroles. Le chrétien ne prend pas cette expression, « créé à l’image de Dieu » comme une indication que Dieu et l’homme se ressemblent sur le plan physique. Jésus nous dit en Jean 4.24 que « Dieu est esprit », et il précise en Luc 24.39 : « Un esprit n’a ni chair ni os. » Dieu n’est pas limité à un corps physique comme le nôtre ; il est partout à la fois. Il dit en Jérémie 23.24 : « Quelqu’un se tiendra-t-il dans un lieu caché sans que je le voie ? dit l’Éternel. Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre ? » Que signifie alors cette phrase : « Dieu créa l’homme à son image » ? Contrairement aux animaux, l’homme est créé à l’image de Dieu – intellectuellement, de sorte qu’il puisse y avoir la communion d’idées entre Dieu et l’homme – émotionnellement, de sorte qu’il y ait le partage de sentiments entre l’homme et son Créateur – et moralement, de sorte qu’il ait la capacité d’évaluer la conduite comme étant bonne ou mauvaise, comme Dieu le fait. L’homme est l’image de Dieu dans le fait d’avoir une volonté, le pouvoir de choisir, et dans le fait qu’il domine sur la partie de la création qui lui est inférieure. L’idée que l’homme est créé à l’image de Dieu ne diminue en rien la grandeur infinie de Dieu ; on est loin de mettre l’homme sur un pied d’égalité avec Dieu – ce serait du blasphème. Mais cette idée, cette vérité biblique, fait beaucoup pour exalter l’homme par rapport aux autres créatures de Dieu, et elle donne une valeur particulière à la vie humaine. En effet, supprimer une vie humaine est un acte digne de la peine de mort justement à cause de cette dignité que Dieu donna à l’homme lors de la création. Genèse 9.6 dit : « Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l’homme à son image. »

Le premier péché

Mais revenons au cas d’Adam et Ève. Nous ne savons pas combien de temps l’homme et la femme ont vécu en paix dans le jardin, mais la Bible et le Coran s’entendent sur le fait qu’un jour le diable, rebelle contre Dieu et ennemi de l’homme, est venu pour tendre un piège. Dans la version biblique, le diable se sert d’un serpent qu’il a fait parler à la femme :

« Il dit : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mourriez. Alors le serpent dit à la femme : vous ne mourrez point : mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. »

Avant de continuer, répondons rapidement à une fausse idée qui se répand à l’égard du fruit de l’arbre de la connaissance du bien du mal, le fruit défendu. Certains enseignent que le fruit représente les rapports sexuels. La Bible ne souffle pas mot d’une telle idée. Au contraire, selon Genèse 1.28, Dieu bénit l’homme et la femme après les avoir créés et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez. » Comment auraient-ils pu accomplir la volonté de Dieu à cet égard si Dieu leur défendait en même temps d’avoir des rapports sexuels ? Non, la sexualité dans le cadre du mariage n’a rien d’impur ni de malsain. La Bible n’identifie pas cette histoire comme étant une parabole. Prenons-la donc comme elle est présentée dans la parole de Dieu – le simple récit de la désobéissance à un commandement assez simple et directe que Dieu avait donné au premier couple.

La désobéissance d’Adam et Ève eut des conséquences très graves. Dans le dernier verset que nous avons lu, on a l’impression qu’au lieu d’être ravis de l’effet d’avoir mangé le fruit, ils ont ressenti une certaine honte là où ils n’en avaient pas eu auparavant : ils ont pris des feuilles pour cacher leur nudité. L’idée de la honte se renforce dans le verset suivant : « Ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. » À ce point, il y a encore une divergence entre l’histoire biblique et celle du Coran. Dans la Bible, les conséquences de ce péché sont assez vastes – pas aussi vastes que certains théologiens ont affirmé, mais quand même très graves. Voici le reste de l’histoire :

« L’Éternel Dieu appela l’homme et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as donc mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? L’homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. » (Genèse 3.9-13)

(Disons en passant que nous ressemblons à Adam et Ève, parce que, comme eux, nous préférons souvent accuser d’autres personnes pour les péchés que nous commettons au lieu d’assumer la responsabilité de nos choix. Adam et Ève connaissaient, tous les deux, le commandement que Dieu avait donnée en ce qui concerne l’arbre défendu.) Après les avoir écoutés, Dieu prononça alors des sanctions contre le serpent dont Satan s’était servi, contre Satan lui-même, contre la femme et contre l’homme. Parmi les conséquences pour la femme était la souffrance dans les grossesses et au moment de l’accouchement, et une soumission plus accentuée à son mari. Les conséquences pour l’homme comportaient le fait que ses travaux seraient rendus plus pénibles, car la terre produirait plus facilement les épines et les mauvaises herbes que les plantes utiles à l’homme. Mais la conséquence la plus grave de la désobéissance de l’homme et la femme est bien celle-là dont Dieu les avait prévenus : la mort.

Conséquences ou jugement ?

Avant d’aller plus loin, faisons une distinction importante entre porter des conséquences d’un acte et être jugé coupable d’un acte. Selon l’Islam, Dieu ne punit personne pour les fautes d’autrui. Ce même principe est enseigné dans la Bible. Par exemple, Ézéchiel 18.20 dit : « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » Et Romains 14.12 dit : « Ainsi, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. » De tels passages bibliques démentent la doctrine du péché originel qui dit que chaque être humain naît dans le monde déjà souillé par le péché d’Adam, ayant hérité la culpabilité de la faute de ses premiers parents et une nature déjà corrompue. En fait, le nouveau-né vient au monde pur et innocent aux yeux de Dieu – il n’a rien fait encore, ni du bien ni du mal, et il n’est pas encore capable de prendre des décisions conscientes. Cela ne veut pas dire que cet enfant ne peut pas souffrir dans cette vie à cause des actions de ceux qui l’ont précédé. Supposez que son grand-père avait une fortune très vaste, mais que son père, se donnant à la boisson, la drogue, les jeux de hasard, et toutes sortes de vices, ait gaspillé la fortune, de telle sorte que son enfant naisse dans la pauvreté extrême. L’enfant souffrira par la faute de son père, mais l’enfant n’est pas tenu coupable des crimes de son père. Un autre enfant pourrait naître infecté du SIDA parce que sa mère avait mené une vie d’immoralité sexuelle. L’enfant souffre des conséquences douloureuses du péché de son parent, mais l’enfant ne porte pas son iniquité devant Dieu.

La mort : salaire du péché

Quand nous parlons des conséquences du péché d’Adam et Eve, la plus grave était sans aucun doute la mort dont Dieu leur avait parlé. En fait, il y avait deux sortes de mort en vue. D’abord, nous pensons à la mort physique. Certes, Adam et Ève ne sont pas morts physiquement le jour même où ils ont mangé le fruit défendu, mais la mortalité s’est mise à l’œuvre dans leurs corps. Dans le jardin d’Éden, l’homme avait accès à l’arbre de vie ; après son péché Dieu dit :

« Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. Et l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultivât la terre, d’où il avait été pris. C’est ainsi qu’il chassa Adam ; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie. » (Genèse 3.22-24)

Voilà pourquoi l’apôtre Paul a écrit en Romains 5.12 : « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes. »

Mais il y a une autre sorte de mort qui a frappé Adam et son épouse le jour même de leur péché : c’est la mort spirituelle, qui est la condamnation et la séparation d’avec Dieu. Bannis du jardin, ils perdirent la communion qu’ils avaient jusqu’alors avec leur Créateur. Cette mort, qui est beaucoup plus grave que la mort physique, n’est pas transmise de père en fils. On ne l’hérite pas. Elle est le résultat de nos propres actes. C’est ainsi que Paul dit aux chrétiens en Éphésiens 2.1,2 : « Vous étiez morts par vos offenses et vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois. » Nous ne pouvons pas accuser Adam de notre état de mort spirituelle. Non, « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.23).

L’espoir de l’homme déchu

Gloire à Dieu, qui n’a pas abandonné l’homme après ce premier péché. Au contraire, avant même de créer le monde, Dieu savait comment il allait résoudre le problème du péché de l’homme. La solution, c’est Jésus-Christ. Paul dit en Romains 5.17 : « Si par l’offense d’un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul. » Le salut est offert à tout être humain.

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Noé