La vie d’Issa, al-Masih

49. Son ascension

Au début de cette série d’études nous avons vu que c’était d’en haut que Jésus est venu dans ce monde. Il était déjà au ciel avec Dieu au commencement de toutes choses. Il existait bien avant de prendre la forme d’un être humain et d’entrer dans le monde au moyen d’une naissance miraculeuse. Il a toujours existé ; mais pour une période d’environ trente-trois ans, il a vécu parmi les hommes sur la terre, comme l’un de nous, afin d’accomplir une mission divine pour notre salut. Cette mission, signifiée d’avance par les prophètes de Dieu, comportait une vie d’homme sans péché, des miracles pour susciter la foi en lui, la formation de douze hommes comme messagers du salut, sa mort sur la croix pour porter le poids de nos crimes, et sa résurrection d’entre les morts pour nous assurer une victoire éternelle. Ayant accompli sa mission terrestre, Jésus est remonté au ciel pour s’asseoir à la droite de Dieu le Père.

Voici le récit, tiré de Luc 24 et Actes 1, de la manière dont le Seigneur est reparti :

« Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut enlevé au ciel » (Luc 24.50,51). « … Il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d’un chemin de sabbat » (Actes 1.9-13), « et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu » (Luc 24.53).

Un fait historique

Remarquez que la montée de Jésus au ciel, appelée l’ascension, est un enseignement biblique et non pas un mythe qui fut ajouté à l’évangile des siècles plus tard. La doctrine de l’Assomption de Marie, par contre, doctrine selon laquelle Marie, la mère de Jésus, est montée corps et âme au ciel, sans que son corps ne connaisse la pourriture du tombeau, n’est nulle part mentionnée dans la Bible. Non seulement la Bible ne parle pas de cette montée au ciel, mais aucun des auteurs chrétiens des quatre premiers siècles du christianisme ne parle de la manière dont Marie est morte, encore moins d’une assomption ou montée dans le ciel. La fête de l’Assomption ne fut célébrée pour la première fois à Rome que vers la fin du septième siècle après Christ, et l’Église Catholique ne proclama officiellement sa foi à la doctrine de l’Assomption de Marie qu’en 1950. Au lieu d’être une invention de l’imagination des hommes, l’ascension de Jésus est un fait historique attesté par des témoins oculaires.

Mais quelle est l’importance de cet événement, qui a marqué de façon si convenable la fin du ministère de Jésus sur la terre ? Il s’agit de la transition du ministère terrestre du Christ vers son ministère céleste. Trois choses importantes, en fait, sont liées intimement à l’ascension : ce sont la venue de l’Esprit Saint, le règne du Christ comme roi des rois, et son rôle comme médiateur ou souverain sacrificateur.

La venue du Saint-Esprit

Peu de temps avant son arrestation Jésus parlait à ses disciples de la venue du Consolateur, c’est-à-dire le Saint-Esprit, qui les aiderait dans leur tâche. Il leur dit en Jean 16.7,8 : « Cependant, je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. » Après sa mort et sa résurrection, il leur dit, juste avant de partir : « Et voici, j’enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut » (Luc 24.49). « Car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1.5).

Dix jours après son ascension, c’est-à-dire le jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit est effectivement descendu sur les douze apôtres. Des langues, comme des langues de feu, se posèrent sur chacun d’eux et ils se mirent à parler miraculeusement des langues étrangères qu’ils n’avaient jamais apprises. Quand une foule curieuse et étonnée s’est assemblée, l’apôtre Pierre se mit debout et prêcha l’évangile à la multitude. Il leur parla de la mort de Jésus, de sa résurrection, et oui, de son ascension. Une preuve de l’ascension citée par Pierre était la venue manifeste de l’Esprit. Pierre dit : « C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez » (Actes 2.32,33).

Le début du règne du Christ

Pierre poursuivit ses remarques en soulignant la deuxième idée qui est si souvent associée à l’ascension : le début du règne du Christ. Pierre cita un Psaume de David qui avait prédit l’ascension : « Car David n’est point monté au ciel, mais il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.34-36).

Le fait que Jésus, directement après son ascension, s’est « assis », est mentionné dans plusieurs passages : Marc 16.19 dit : « Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s’assit à la droite de Dieu. » En Hébreux 1.3 nous lisons : « Après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très-hauts » (traduction dite « la Colombe »). La même idée revient en Éphésiens 1.20-22, où Paul dit que Dieu a déployé sa puissance « en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds ». Le fait de s’asseoir n’indique pas l’inactivité. Au contraire, un roi s’assied – sur son trône royal, bien sûr – pour juger, pour faire un décret, pour recevoir des ambassadeurs, bref, pour exercer son règne. Le règne du Christ n’est pas pour un temps futur ; il règne déjà, depuis qu’il est monté au ciel et qu’il s’est assis à la droite du Père céleste. Quelles que soient les apparences aux yeux humains, il est actuellement, selon Apocalypse 1.5, « le prince des rois de la terre ». La manifestation de son royaume sur terre n’est pas pour la fin du monde ; il s’est manifesté depuis le jour de la Pentecôte, dix jours après son ascension. Son trône ne se trouvera pas à Jérusalem physique en Palestine ; à maintes reprises le Nouveau Testament nous rappellent qu’il « est à la droite de Dieu depuis qu’il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances lui ont été soumis » (1 Pierre 3.22).

Quand Jésus commençait son ministère public, il disait aux hommes : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1.14). À partir de l’ascension du Christ où il s’assit sur son trône, et du jour de la Pentecôte où il établit son Église et invita les hommes à devenir citoyens des cieux, son royaume n’est plus proche – il est venu. Il est là. Et Jésus règne avec son Père sur l’univers entier.

Son rôle comme grand prêtre

Mais depuis son ascension, Jésus joue, en plus de son rôle à la tête du royaume de Dieu, un autre rôle important : Il est notre grand prêtre, notre souverain sacrificateur, notre seul médiateur. Une bonne partie de l’Épître aux Hébreux est consacrée à l’explication de ce rôle. Elle fait une comparaison entre le travail des sacrificateurs juifs dans le tabernacle ou le temple et celui du Christ dans le ciel. Le souverain sacrificateur sous la loi de Moïse devait se présenter dans le lieu très saint avec le sang d’un animal, une fois chaque année, pour demander le pardon des péchés du peuple. Hébreux 9.11,12 nous dit :

« Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est pas de cette création ; et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. »

Le service que Christ nous rend est supérieur, non seulement parce qu’il le rend dans le ciel même en offrant son propre sang au lieu du sang des animaux, mais il est supérieur pour une autre raison. Hébreux 7.23-25 dit :

« Il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d’être permanents. Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. »

Cette intervention continuelle du Christ en faveur des siens devant la justice divine est aussi représentée par l’image d’un avocat à la cour qui défend des accusés. 1 Jean 2.1 dit : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » Jésus ne plaide pas notre cas en diminuant la gravité de nos fautes, mais en rappelant que lui-même a payé sur la croix le prix de nos péchés. Non seulement Jésus plaide pour nous, mais il est lui-même le moyen par lequel nous pouvons nous approcher de Dieu pour présenter nos besoins. Hébreux 4.14-16 nous exhorte dans ce sens :

« Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. »

Jésus est le seul qui puisse nous servir de cette façon : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (I Timothée 2.5,6).

Conclusion : Son retour

En considérant l’ascension de Jésus, nous voyons la transition de son ministère terrestre à son ministère céleste. Mais dans les récits de l’ascension nous avons aussi un rappel de son retour. Les anges n’ont-ils pas dit aux apôtres émerveillés : « Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel » (Actes 1.11). Le jour de son retour − jour qui viendra comme un voleur dans la nuit, quand on ne s’y attend pas − ce jour sera le désastre pour ceux qui n’auront pas obéi à l’évangile. Ils seront bannis de la présence de Dieu pour toujours et consignés au châtiment éternel. Mais ce sera un jour de joie inexprimable pour ceux qui auront mis leur confiance en Jésus en obéissant à la bonne nouvelle. Qu’en sera-t-il pour vous − un jour de pleurs ou un jour de joie ? C’est à vous le choix. Par la foi en Christ, la repentance du péché, la confession de foi, et le baptême en Christ pour le pardon de vos péchés, vous pouvez devenir aujourd’hui citoyen du royaume de Dieu. Saisissez donc la vie éternelle en Jésus pendant que vous en avez encore le temps.


Si vous ne l’avez pas déjà fait, nous vous recommandons de lire ensuite la série d’articles intitulée « La mort de Jésus ».

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