Jésus dit en Marc 10.45 : « Le Fils de l’homme est venu… pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Il avait quitté la gloire du ciel afin de subir la mort à notre place. Aujourd’hui donc, nous contemplons l’accomplissement de la mission de notre Seigneur.
Nous avons déjà vu qu’au cours du procès de Jésus devant Pilate, il avait été battu par les soldats romains. La manière romaine de fouetter un condamné tuait souvent le prisonnier, même s’il n’avait pas été condamné à mort. L’instrument, fait de plusieurs lanières de cuir entrelacées de morceaux d’os ou de pierre tranchante et attachées à un manche, était manié de telle façon que la chair de la victime était rendue comme de la viande hachée, tous les nerfs exposés. La plupart des victimes perdaient connaissance avant que les soldats n’aient fini leur travail. Il n’était pas rare que la victime devienne folle sous cette torture. Jésus a supporté cela, après quoi il fut encore frappé, humilié de diverses manières, et forcé à porter le bois auquel il serait attaché.
Mais la crucifixion qui devait suivre ce fouettement et ce chemin douloureux était pire encore. C’était une mort si honteuse et si cruelle qu’il était interdit, voir inconcevable, de l’administrer à un citoyen romain, quel que soit son crime. Elle était réservée aux esclaves et aux criminels les plus détestables, étant la forme de mort la plus redoutée à travers le monde du premier siècle. Notre lecture est tirée des récits de Matthieu 27, Luc 23 et Jean 19.
Le récit
« Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d’un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis s’agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant : Salut, roi des Juifs ! Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. » (Matthieu 27.27-30)
« … Ils prirent donc Jésus, et l’emmenèrent. Jésus, portant sa croix… » (Jean 19.16,17)
« Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus. » (Matthieu 27.32)
« Il était suivi d’une grande multitude de peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles, et dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car voici, des jours viendront où l’on dira : Heureuses les stériles, heureuses les mamelles qui n’ont point allaité ! Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines : Couvrez-nous ! Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ?
On conduisait en même temps deux malfaiteurs. » (Luc 23.27-32)
« Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, ils lui donnèrent du vin mêlé de fiel ; mais, quand il l’eut goûté, il ne voulut pas boire. » (Matthieu 27.33-34)
« Ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche. Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font…. » (Luc 23.33,34)
« Pilate fit une inscription, qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin. Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate, N’écris pas : Roi des Juifs. Mais écris qu’il a dit : Je suis roi des Juifs. Pilate répondit : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.
Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. » (Jean 19.19-24)
« Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête, en disant : Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu. Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière. »(Matthieu 27.39-44)
« L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.39-43)
« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis, il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19.25-27)
« Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent : Il appelle Élie. » (Matthieu 27.45-47)
« Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture fût accomplie : J’ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. » (Jean 19.28,29)
« Mais les autres disaient : Laisse, voyons si Élie viendra le sauver. » (Matthieu 27.49)
« Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. » (Jean 19.30)
« Jésus s’écria d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. » (Luc 23.46)
« Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent… Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis d’une grande frayeur, et dirent : Assurément, cet homme était Fils de Dieu. Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin ; elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. » (Matthieu 27.51-56)
« Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent, se frappant la poitrine. » (Luc 23.48)
« Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, – car c’était la préparation et ce jour de sabbat était un grand jour, – les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés, et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec lui. S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Ces choses sont arrivées, afin que l’Écriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé. Et ailleurs l’Écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont percé. » (Jean 19.31-7)
Il pensait aux autres
Même au cours des souffrances atroces du Calvaire, Jésus pensait aux autres. Quand les femmes au bord du chemin pleuraient sur lui, Jésus pensait aux souffrances qui attendaient la ville de Jérusalem quand sa destruction viendrait quelques années plus tard. Si le bois vert brûle, le bois sec ne brûlera-t-il pas à plus forte raison ? Si l’on traitait ainsi Jésus, l’innocent, qu’en serait-il de la ville qui avait réclamé sa mort ? Quand les soldats romains enfonçaient à coup de marteau les rudes pointes de fer dans ses mains et ses pieds, Jésus pensait à eux et priait : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Les Juifs qui, par jalousie et haine, avaient demandé sa mort savaient ce qu’ils faisaient. Pilate savaient aussi qu’il livrait un homme innocent à la mort. Mais ces soldats romains, venus probablement de Césarée pour renforcer la sécurité de Jérusalem pendant la fête de la Pâque, que savaient-ils de l’homme qu’ils mettaient à mort. Leur crime était, en fait, indescriptible, mais ils agissaient par ignorance, et Jésus a demandé que Dieu les pardonne. Quand Jésus était en agonie sur la croix, il pensait à Marie, celle qui l’avait mis au monde et élevé. Il pensait à la douleur et la solitude de Marie après la mort de son premier fils. Les frères de Jésus ne croyaient pas encore en lui (Jean 7.5). Il a donc confié Marie à son disciple Jean pour qu’il la réconforte et l’assiste. Jésus pensait à ces autres, malgré sa propre souffrance. N’est-il pas certain qu’il pensait aussi à vous et à moi et à tous ceux pour qui il était en train de donner sa vie ?
Il donnait sa vie de lui-même
Bien avant son arrestation, Jésus avait dit en Jean 10.17,18 : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre. » Quand Pierre a voulu le défendre pour qu’on ne le saisisse pas, Jésus lui a dit : « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? » (Matthieu 26.53). Mais il ne l’a pas fait. Au cours de son procès il n’a fait aucun effort pour se défendre contre les accusations fausses et injustes qu’on portait contre lui. Il aurait pu sauver sa peau facilement en disant qu’il n’était pas le Christ. Mais il ne l’a pas fait. Quand on lui a offert du vinaigre mêlé de fiel, c’est-à-dire d’une drogue amère qui le rendrait moins sensible aux douleurs, il l’a refusée. Il était prêt à supporter pleinement le châtiment mérité par nos péchés.
Ceux qui se moquaient de Jésus − les soldats, les sacrificateurs, les brigands et les passants − lui disaient de descendre de la croix, s’il était le Fils de Dieu, pour qu’ils croient en lui. Dieu merci, il ne l’a pas fait. Et c’est parce qu’il a tenu ferme jusqu’à la fin que nous pouvons nous confier pleinement à lui aujourd’hui pour notre salut.