Dans nos études de La vie de Jésus, nous sommes arrivés à la veille de sa mort. Nous avons déjà vu qu’il s’est retiré seul avec ses apôtres pour manger le repas de la Pâque. Il leur a enseigné encore une leçon sur l’humilité en leur lavant les pieds. Il a institué la Sainte Cène ou repas du Seigneur comme rappel continuel du sacrifice qu’il s’apprêtait à faire. Il savait que le lendemain il serait mis à mort. Quelque temps après sa résurrection, il remonterait vers Dieu, et les apôtres auraient la lourde charge d’accomplir la mission qu’il leur confiait, celle d’annoncer la bonne nouvelle au monde entier.
Dans ces dernières heures avec les apôtres Jésus les prépare pour ce qui vient. Une chose qu’il dit pour les rassurer, c’est qu’ils auront l’aide du Consolateur dans l’accomplissement de leur tâche. Dans ce qu’il leur dit concernant le Consolateur, une idée revient à plusieurs reprises : c’est que le Christ lui-même est au centre de son œuvre
Nos lecteurs musulmans sont invités à suivre avec attention les versets que nous allons lire et expliquer aujourd’hui. En effet, beaucoup ont l’idée que « le Consolateur » que Jésus promet ici est le prophète Mohamed. En examinant ce que Jésus dit concernant celui qui devait venir après lui, vous pourrez juger si, effectivement, ces prophéties sont accomplies en Mohamed. Nos amis charismatiques ou pentecôtistes sont aussi invités à prêter attention à l’enseignement de Jésus que nous entendrons et à le comparer à leurs attitudes à l’égard du Saint-Esprit.
Jean 14.16,17 : « Quelqu’un pour vous aider »
En Jean 14.16,17 Jésus dit : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous et il sera en vous. » Jésus ne dit pas que les apôtres doivent prier que l’Esprit vienne. Quand il remontait au ciel, selon Actes 1, il ne leur dit pas de retourner à Jérusalem et de jeûner ou veiller ou prier pour que Dieu leur envoie l’Esprit. Il leur dit simplement d’attendre ce que le Père avait promis. L’Esprit était promis en réponse à la prière de Jésus.
Ici Jésus appelle l’Esprit « le consolateur ». En fait, le mot grec, paraklétos, qui est traduit par « consolateur » dans ce passage, est beaucoup plus général que notre mot français « consolateur ». Ce mot ne désignait pas particulièrement quelqu’un qui console ou soulage une personne qui est affligée, ou attristée ou en deuil. Littéralement le mot veut dire quelqu’un qui est appelé à côté d’un autre. Il était employé parfois pour parler d’une personne qui se présentait devant un tribunal pour plaider en faveur d’un autre. C’est quelqu’un qui se met à côté d’un autre pour l’aider. C’est ainsi que la Bible en français courant l’appelle simplement au verset 26 « celui qui doit vous aider ». Par la suite, Jésus précisera la sorte d’aide qu’il a en vue. Le Christ nous aide, mais il n’est pas le Saint-Esprit. Jésus dit : Le Père vous donnera « un autre consolateur ». Le Saint-Esprit serait une autre aide pour les disciples.
Jean 14.26 : « Il vous enseignera et vous rappellera tout »
En Jean 14.26 Jésus dit : « Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » Le fait que l’Esprit viendrait « au nom du Christ » est important. Jésus ne dirige pas notre attention au-delà de sa personne pour être fixée sur l’Esprit. L’Esprit dirige notre regard, non pas vers lui-même, mais plutôt vers le Christ. La venue de l’Esprit au nom du Christ signifie que l’Esprit représentera Christ, il ne le remplacera pas.
La mission de l’Esprit serait celle d’enseigner et de rappeler. Dans l’accomplissement de leur mission, les apôtres auraient besoin principalement de deux choses : ils auraient besoin de se rappeler ce que le Christ leur avait dit, et ils auraient besoin de comprendre ce qu’il leur avait dit. L’Esprit leur viendrait en aide pour satisfaire à ces besoins. Nous voyons encore que c’est Jésus qui est au cœur de l’activité de l’Esprit. Le verset aurait pu être traduit : « Il vous remettra en mémoire tout ce que moi-même je vous ai dit. »
Il est important de souligner que nous ne pouvons pas traiter ce verset comme une promesse faite directement à nous, à tous les chrétiens. En effet, il faut toujours respecter le contexte historique de l’Écriture. Nous tirons profit de l’histoire de Noé, par exemple, mais il va sans dire que l’ordre de construire une arche pour sauver des hommes du déluge ne s’adresse pas à nous. La promesse qui dit : « Il vous rappellera tout ce que je vous ai dit » a été adressée à des hommes qui avaient entendu ce que Jésus avait enseigné pendant son ministère sur la terre. Jésus parlait à des personnes bien précises, à ses apôtres. Ce sont les apôtres qui seraient inspirés du Saint-Esprit et non pas tout chrétien ou tout prédicateur. L’Esprit a bien guidé les apôtres dans ce qu’ils ont enseigné et écrit. Ils les a aidés à se souvenir infailliblement de ce que Jésus avait fait et dit quand il était avec eux. Nous bénéficions du fruit de cette aide divine chaque fois que nous lisons le Nouveau Testament. La promesse a été faite pour nous aussi, mais elle ne s’adresse pas à nous.
Jean 15.26,27 : Il rendra témoignage de Christ
Jean 15.26,27 dit : « Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement. »
Quand l’Esprit rend témoignage, il parle du Christ. Les apôtres aussi rendent témoignage. Ils sont qualifiés comme témoins parce qu’ils ont été avec Jésus dès le début de son ministère. Quel est le rapport entre le témoignage de l’Esprit-Saint et celui des apôtres ? Comment l’Esprit donne-t-il son témoignage ? S’agit-il de deux témoignages indépendants ? Non, il y aurait un seul témoignage que les apôtres porteraient avec l’aide du Saint-Esprit qui les guide et les instruit. Le cas de David nous donne l’exemple d’un tel témoignage. En Actes 1.16 nous lisons que l’Esprit a parlé dans l’Écriture par la bouche de David. En Marc 12.36 nous lisons que « David lui-même, par l’Esprit-Saint, a dit… ». À la lumière de tels exemples, nous voyons que quand les apôtres témoignaient, l’Esprit témoignait, et que quand l’Esprit témoignait, il parlait par les hommes que Jésus avait choisis et préparés par leur présence avec lui.
Jean 16.7-11 : L’Esprit convaincra
Jésus continue en Jean 16.7-11 :
« Cependant, je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; de justice parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus ; de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. »
Le travail de l’Esprit à l’égard du monde est de convaincre ou de persuader. L’Esprit convainc les hommes du péché de l’incrédulité afin de les amener à croire. L’Esprit convaincra les hommes de la justice du Christ, justice démontrée par le fait que le Christ est allée à Dieu. L’Esprit donnera la conviction que, par la mort de Christ, Dieu a condamné le mal ; sa mort ne fut ni une simple tragédie, ni l’exécution d’un criminel.
L’Esprit convainc les hommes et les amène à la foi par son témoignage au sujet du Christ, un témoignage donné dans la parole des apôtres. Romains 10.17 nous dit : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. » Voilà pourquoi Jacques 1.18,21 dit que nous sommes engendrés ou nés de nouveau par la parole, et que la parole qui a été plantée en nous peut sauver nos âmes.
Jean 16.12,13 : L’Esprit conduira dans toute la vérité
En Jean 16.12,13 Jésus continue son enseignement sur l’Esprit, en disant :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les comprendre maintenant. Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. »
Par l’Esprit les apôtres seraient rendus capables de comprendre ce qu’ils ne pouvaient pas encore saisir dans l’œuvre du Christ. L’enseignement de l’Esprit ne donnerait pas une nouvelle direction, mais serait en accord avec le Christ et tiré de lui.
Le fait que l’Esprit conduirait les apôtres dans toute la vérité signifie que tout ce que les hommes auraient besoin de savoir pour être sauvés et plaire à Dieu serait révélé du vivant de ces apôtres. Comme Jude a écrit au verset 3 de son épître, « la foi (c’est-à-dire, ce que nous devons croire) a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Cette œuvre étant achevée, selon la promesse de Jésus, à travers l’action de l’Esprit dans les apôtres, il ne reste pas de vérités spirituelles à révéler, ni dans les siècles après la mort des apôtres, ni de nos jours. Tout ce qui est nécessaire est contenu dans le Nouveau Testament.
Jean 16.14-15 : Il glorifiera Jésus
Jésus termine ses paroles sur l’Esprit-Saint en Jean 16.14,15 de cette manière : « Lui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. » On pourrait traduire le verset : « C’est moi qu’il glorifiera. » L’Esprit de Dieu glorifie le Christ. Un faux esprit mène au-delà du Christ et fait que les gens soient préoccupés par une expérience passionnante de l’esprit lui-même.
Le crédo de l’Islam est : Il n’y a qu’un seul Dieu, et Mohamed est son prophète. Dans l’Islam, on parle de Jésus, mais on parle beaucoup plus de Mohamed. Le Consolateur devait, au contraire, glorifier Jésus. Il devait venir au nom du Christ. Il serait envoyé par le Christ. Et il serait dans les apôtres de Christ. Est-ce que Mohamed répond réellement à cette description ?
Conclusion
En Actes chapitre 2, l’apôtre Pierre a prêché un sermon concernant Jésus de Nazareth. Il a parlé de sa crucifixion, sa résurrection, son ascension. Le but du sermon, compte tenu de la conclusion, était de produire la conviction que Jésus est Seigneur et Christ. Il a eu l’effet désiré. Actes 2.37 dit : « Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes, frères, que ferons-nous ? » Dans son sermon, Pierre a-t-il témoigné de Christ ? A-t-il convaincu les hommes ? Les a-t-il conduit à la foi en Christ ? A-t-il glorifié Christ ? Certainement, il a fait toutes ces choses. Alors le Saint-Esprit a-t-il eu part à ce travail ? Sans doute que oui, car c’était lui qui a inspiré le sermon.
L’Esprit œuvre toujours ainsi, par l’Écriture, de manière à convaincre les hommes de péché, de justice et de jugement et les conduire à la foi en Christ. À travers l’Évangile, l’Esprit continue de prononcer le même message avec le même sens.