La vie d’Issa, al-Masih

3. Son enfance

Notre dernière étude s’est portée sur la naissance de Jésus-Christ. Nous avons insisté sur sa conception miraculeuse. Jésus est né d’une vierge. Ce n’est pas du tout que Dieu a fait des rapports sexuels avec Marie, sa mère, mais Dieu a fait que Marie devienne enceinte miraculeusement, sans coucher avec quelqu’un. Nous avons insisté aussi sur le fait que Jésus, qui avait existé depuis l’éternité dans la gloire du Ciel, a accepté non seulement de devenir un simple homme, mais qu’il est né dans une famille très pauvre. C’était le début d’une vie où Jésus serait exposé à toutes les différentes sortes d’épreuves que les hommes peuvent connaître, une vie difficile. Il a accepté tout cela par amour pour vous et moi. Il sait donc ce que nous ressentons quand nous avons faim, quand nous avons travaillé dur, quand nous avons mal dans notre corps, quand les autres nous déçoivent, quand nous sommes tentés. Il est devenu l’un de nous.

Maintenant nous allons parler de l’enfance de Jésus ; ce qui lui est arrivé quand il était bébé, et comment il a grandi.

Les honneurs

L’arrivée de Jésus sur cette terre n’est pas passée totalement inaperçue, et le roi qui venait de naître n’était pas complètement sans honneurs. Selon Luc chapitre 2, c’était à des bergers que Dieu a envoyés des anges pour annoncer la naissance de Jésus.

« Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! » (Luc 2.8-14)

Après que les anges les ont quittés, ces bergers sont allés en hâte à Bethléhem, où ils ont trouvé Marie et Joseph avec l’enfant couché dans la crèche. « Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant. Tous ceux qui les entendaient furent dans l’étonnement de ce que leur disaient les bergers » (Luc 2.18).

Quarante jours plus tard, Joseph et Marie sont allés à Jérusalem pour présenter leur enfant au Seigneur, conformément à la Torah, la loi juive, qui exigeait un sacrifice spécial lors de la naissance d’un mâle premier-né. Pendant qu’ils entraient au temple avec Jésus, un homme nommé Siméon est venu à leur rencontre. Il avait été averti quelque temps auparavant qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie, c’est-à-dire le Christ. Quand il a vu le petit enfant Jésus, il l’a pris dans ses bras et dit à Dieu : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple » (Luc 2.29-32).

À la même occasion, une femme âgée de 84 ans, une prophétesse qui vivait au temple, a aussi remarqué le petit Jésus. La Bible dit qu’elle « louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » (Luc 2.38).

Selon l’Évangile de Matthieu, il y a eu d’autres personnes qui sont venues d’une grande distance pour rendre hommage à l’enfant Jésus. Ils sont appelés des mages d’Orient. Leur pays d’origine n’est pas précisé, et la Bible ne dit pas non plus combien de mages sont venus. Le mot « mage » pouvait se référer à une sorte de prêtre dans l’ancien pays de Perse, l’Iran actuelle. Les mages étudiaient les étoiles, et ceux-ci ont découvert qu’un nouveau roi naissait parmi les Juifs. Ils se sont donc rendus à Jérusalem, la capitale juive, pour lui rendre hommage. Ayant appris que, d’après le prophète Michée, le Christ devait naître à Bethléhem, les mages ont pu retrouver l’enfant, qui avait maintenant plusieurs mois, peut-être même entre un et deux ans. Il n’était plus dans l’étable où il est né, mais dans une maison. Selon Matthieu 2.11 : « (Les mages) entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. »

La persécution

Mais les honneurs faits à Jésus par les bergers, Siméon, Anne, et les mages n’ont pas duré. Le vieux roi Hérode, qui dans sa crainte de perdre le pouvoir avait déjà fait mourir une de ses femmes et quelques-uns de ses propres fils, était très inquiet quand il apprit par les mages que quelqu’un était né qui devait être roi des Juifs. Sachant que ce roi futur était né à Bethléhem, « il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date dont il s’était soigneusement enquis auprès des mages » (Matthieu 2.16). Mais Dieu avait averti Joseph en songe que la vie de l’enfant serait en danger. Joseph, ou Youssouf, le mari de Maryam, avait pris sa petite famille pour fuir en Égypte, hors du territoire gouverné par Hérode. Quelque temps après, Hérode est mort, et un ange dit à Joseph de retourner dans le pays d’Israël, mais de s’installer au nord du pays dans la région de la Galilée.

L’oubli ?

Après avoir été l’objet de beaucoup d’attention, d’abord de la part des gens pieux qui louaient Dieu pour sa naissance et ensuite de la part du roi jaloux, Hérode le Grand, qui chercha à le tuer, Jésus semble avoir été oublié par le public pendant plusieurs années. Ses parents ont certainement conservé la mémoire de tout ce qui s’était passé de spécial en rapport avec sa naissance, mais il paraît que son entourage dans la petite ville de Nazareth ne se rendait pas compte que Jésus était un personnage exceptionnel.

La visite au temple à l’âge de 12 ans

Nous avons un seul aperçu de Jésus dans sa jeunesse, avant le commencement de son ministère à l’âge de 30 ans. Le récit se trouve en Luc 2.41-51 :

« Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. Lorsqu’il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête. Puis, quand les jours furent écoulés, et qu’ils s’en retournèrent, l’enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s’en aperçurent pas. Croyant qu’il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Mais, ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher. Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. Quand ses parents le virent, ils furent saisis d’étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Vois ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse. Il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur. »

Pour résumer ce que nous venons de lire, Jésus avait accompagné ses parents à Jérusalem pour observer une fête juive. Les pèlerins, c’est-à-dire ceux qui venaient de loin pour participer à la fête, voyageaient ensemble dans de grands groupes, et les parents de Jésus ne se sont pas rendu compte qu’il n’était pas dans leur groupe. Après trois jours, ils l’ont retrouvé toujours à Jérusalem en compagnie des enseignants de la loi de Dieu, en train de leur poser des questions et de parler avec eux des Écritures. Bien qu’on compatisse à l’angoisse que Joseph et Marie avaient ressentie, on peut aussi comprendre la surprise de Jésus. En effet, le connaissant, ses parents devaient avoir l’idée qu’il se trouverait là où on parlait de Dieu, c’est-à-dire au temple. Il fallait qu’il s’occupe des choses de Celui qui l’avait envoyé. Ce n’était que naturel.

Conclusion

Les chrétiens doivent prendre Jésus comme modèle en toutes choses. Cette histoire nous montre que déjà, à un âge très tendre, Jésus nous donnait un exemple à suivre. Bien qu’il soit encore jeune, il s’intéressait à la Parole de Dieu. Plus tard, quand il serait adulte, il dirait un jour à ses disciples : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4.34). Jésus savait pourquoi il était dans ce monde, et cela se voyait par les choses qui l’occupaient. Quand on considère les choses qui passionnent la plupart d’hommes, beaucoup ne semblent pas connaître la raison de leur existence. Ils pensent que le but de la vie, c’est d’amasser de l’argent, ou de jouer au football, ou de se donner le maximum de plaisirs, ou de se faire admirer par les autres, ou de tout simplement vivre le plus longtemps possible. Mais en réalité, nous existons pour glorifier notre Créateur, pour chercher à le connaître, pour faire sa volonté, pour saisir la vie spirituelle et éternelle qu’il nous offre.

L’histoire de la visite de Jésus au temple à l’âge de douze ans nous montre aussi qu’on ne doit pas attendre d’avoir un certain âge, un âge où les plaisirs du monde n’ont plus d’intérêt, avant de donner sa vie à Dieu. Dieu veut que nous nous mettions à son service, que ce soit dans la force et l’énergie de la jeunesse, dans la responsabilité et l’influence de la maturité, ou dans l’expérience et la sagesse de la vieillesse. Un jeune homme ou une jeune fille de douze ans devrait déjà s’intéresser à connaître la volonté de Dieu, et continuer de s’y intéresser jusqu’à la fin de leurs jours.

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