La vie d’Issa, al-Masih

25. Les disciples que Jésus veut

« Pendant qu’ils étaient en chemin, un homme lui dit : Seigneur, je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Il dit à un autre : Suis-moi. Et il répondit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi, va annoncer le royaume de Dieu. Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu. » (Luc 9.57-62)

Personne n’a jamais été plus surprenant que Jésus. Très souvent il faisait le contraire de ce à quoi nous nous attendons. Prenons, par exemple, le texte que nous venons de lire. Nous savons que Jésus voulait des disciples, des hommes pour le suivre, pour apprendre de lui, pour être formés, pour répandre son message. Mais voilà trois hommes qui disent qu’ils sont prêts à le suivre, et Jésus que fait-il ? Il leur dit des choses décourageantes. Il leur fait des exigences qui semblent déraisonnables. C’est presque comme s’il refuse leur offre de devenir ses disciples. Pourquoi agirait-il de la sorte ?

Une autre fois, selon Luc 14.25-30,

« De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit : Celui qui vient à moi doit me préférer à son père, sa mère, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même sa propre personne. Sinon, il ne peut pas être mon disciple… Si l’un de vous veut construire une tour, il s’assied d’abord et calcule combien cela coûtera, afin de voir s’il a assez d’argent pour achever le travail. Autrement, s’il pose les fondations et ne peut pas ensuite achever la tour, tous ceux qui verront cela se mettront à se moquer de lui en disant : Cet homme a commencé de construire mais a été incapable d’achever le travail ! »

Jésus veut bien que tous les hommes viennent à lui pour le suivre, pour être bénis par lui. Mais personne ne doit prendre cet engagement à la légère. Jésus ne veut pas une foule de personnes qui le suivent seulement quand tout est facile et agréable. Il peut faire plus avec 12 vrais disciples qu’avec 5000 disciples tièdes et sans engagement.

Alors, quelle sorte de personne Jésus voulait-il comme disciple ?

Celui qui accepte les conditions dures (« Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête »)

Premièrement, Jésus veut que ses disciples soient prêts à accepter des conditions dures. Tout à l’heure nous avons lu, en Luc 9.57,58 : « Un homme lui dit : Seigneur, je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » Est-ce que cet homme s’attendait à recevoir un avantage matériel en suivant Jésus ? Nous ne le savons pas, mais ce qui est sûr, c’est que certains viennent à l’Église aujourd’hui comme on souscrit à une assurance – pour les aider en cas de maladie, pour les enterrer en cas de décès, etc. Ils cherchent un avantage matériel. Il y a des Églises qui promettent une vie facile à leurs membres. Ils prêchent des messages comme « Arrêtez de souffrir », ou « Tous les serviteurs de Dieu doivent être riches ».

Mais Jésus n’a pas caché le fait que son disciple pouvait connaître la pauvreté et la souffrance dans cette vie. Jésus lui-même était pauvre. Selon le proverbe africain, « si tu vas chez la grenouille et qu’elle est accroupie, ne lui demandes pas une chaise pour t’asseoir ». Jésus a souffert. 1 Pierre 2.21 dit : « Le Christ lui-même a souffert pour vous et vous a laissé un exemple afin que vous suiviez ses traces. » Ses apôtres, aussi, ont connu toutes sortes de souffrances. Voici ce que l’apôtre Paul écrit en 1 Corinthiens 4.9-13 concernant la vie d’un apôtre :

« Car il me semble que Dieu nous a mis, nous les apôtres, à la dernière place : nous sommes comme des hommes condamnés à mourir en public, nous sommes donnés en spectacle au monde entier, aux anges aussi bien qu’aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ… nous sommes méprisés… Jusqu’à cette heure même, nous souffrons de la faim et de la soif, nous manquons d’habits, nous sommes battus, nous passons d’un endroit à l’autre ;…On nous considère maintenant encore comme les balayures du monde, comme le déchet de l’humanité. »

Mais celui qui accepte les souffrances avec et pour Jésus ne sera pas perdant. Après avoir dit en Matthieu 16.24 : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive », Jésus ajoute : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera. » En suivant Jésus tu peux perdre des biens, ta place dans la société, ou dans certains pays même ta vie physique, mais Jésus promet que tu trouveras la vie, la vie véritable et éternelle.

Cette espérance a soutenu Paul dans toutes ses souffrances pour le Seigneur. Il dit en 2 Corinthiens 4.17-5.1 :

« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre (c’est-à-dire notre corps physique) est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. »

Celui qui met le Seigneur en premier lieu (« Laisse les morts ensevelir leurs morts »)

Deuxièmement, Jésus veut que ses disciples le mettent en premier lieu dans leurs vies. Revenons en Luc 9 et lisons les versets 59,60 : Jésus « dit à un autre : Suis-moi. Et il répondit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi, va annoncer le royaume de Dieu ». Il est possible que le père de cet homme ne fût pas encore mort. Si les funérailles étaient déjà en cours, il n’est pas probable que l’homme soit là en train de parler à Jésus. Si donc son père était en vie, sa demande signifierait soit qu’il avait peur de l’opposition que son père ferait à sa décision de suivre Jésus, soit qu’il voulait mettre Jésus en deuxième place après son père. Dans les deux cas, Jésus n’accepte pas. Il dit clairement en Matthieu 10.37 : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. »

Mais supposons que l’homme à qui Jésus parlait venait d’apprendre la mort de son père. Il est vrai que la parole de Dieu ordonne aux enfants d’honorer leurs parents, et cela comporterait normalement le fait de les enterrer quand ils meurent. L’honneur aux parents, l’enterrement des gens dignes de respect, l’hospitalité – ce sont des devoirs que Dieu ordonne dans les circonstances ordinaires et que les hommes reconnaissent aussi comme des devoirs. Mais il y a des devoirs encore plus élevés. Malheureusement, les hommes ne connaissent pas toujours quels devoirs sont plus importants que d’autres.

Le problème est que nous permettons aux devoirs moins importants de nous empêcher dans nos devoirs spirituels, tels que l’adoration de Dieu, l’écoute de sa parole, ce qui contribue au salut des âmes, et ce qui fortifie et agrandit le royaume de Dieu, l’Église. En Luc 10.38-42, Jésus fut reçu par deux sœurs, nommées Marthe et Marie. Marthe s’affairait aux soins domestiques, tels que les préparatifs du repas qu’elle voulait servir au Seigneur. C’étaient des occupations tout à fait justifiables. Marie, par contre, était assise aux pieds de Jésus et l’écoutait. Quand Marthe a demandé à Jésus de dire à sa sœur de l’aider, Jésus lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas enlevée. » S’occuper d’un repas était bien. Écouter la parole de Jésus était encore mieux. Enterrer un parent est important. Suivre Jésus l’est encore plus.

Malheureusement, nos actions montrent souvent que les choses de Dieu n’ont pas la priorité qu’elles devraient avoir dans nos vies. Nous savons, par exemple, qu’un chrétien devrait être fidèle en assistant à l’adoration de chaque dimanche et aux autres activités de l’Église. Mais combien de chrétiens donnent les excuses suivantes pour leurs absences : « Je suis allé à des funérailles ; on m’a invité à un mariage ; il y avait une réunion des ressortissants de notre village ; j’étais fatigué ; je suis allé voter ; je devais faire ma lessive ; j’ai voyagé ; j’ai eu de la visite. »

Si Jésus a dit à l’homme qui voulait enterrer son père : « Laisse les morts enterrer leurs morts, et toi, va annoncer le royaume de Dieu », que penserait-il de nos excuses ? Il faut le reconnaître : Jésus est tout pour nous ou il n’est rien du tout.

Celui qui ne regarde pas en arrière (« Quiconque met la main à la charrue… »)

Enfin, Jésus veut comme disciples des gens qui ne regardent pas en arrière après avoir pris leur décision. En Luc 9.61,62, nous avons lu : « Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu. »

Jésus nous semble peut-être trop dur ici. Quel mal peut-il y avoir dans le fait de dire au revoir à sa famille avant de suivre Jésus ? Mais ce n’est pas de la dureté chez Jésus. Il connaissait sûrement les pressions que cet homme allait rencontrer à la maison pour ne pas le suivre. Beaucoup de ceux qui disent « Je vais parler avec ma famille et puis je me ferai baptiser » ne se convertissent plus après avoir écouté les parents. Ce n’est pas qu’on doit abandonner les parents, mais on doit décider pour le Christ, quel que soit leur avis. Si c’est seulement avec leur accord que tu acceptes de suivre Christ, c’est qu’ils occupent encore la première place pour toi. Jésus n’est pas méchant ; au contraire, il parle avec une connaissance parfaite de ce qui est mieux pour l’homme.

Il ne faut pas regarder en arrière. Quand on travaille avec une charrue pour tracer des sillons, on doit regarder devant soi, sinon les sillons ne seront pas droits. Dans la vie spirituelle aussi, il faut regarder devant soi, vers le but céleste. Oui, Jésus nous appelle à laisser certains avantages apparents et souffrir avec lui, mais Paul dit en Romains 8.18 : « J’estime que ce que nous souffrons dans le temps présent ne peut pas se comparer à la gloire que Dieu nous révélera. »

Conclusion

Quelle sorte de disciple Jésus veut-il aujourd’hui ? Il veut celui ou celle qui est prêt à accepter des conditions dures pour sa cause. Jésus n’avait pas où reposer sa tête. Il s’est privé de beaucoup de choses pour nous. Il veut des disciples qui l’aiment en retour, qui voient la grandeur de sa cause, et qui se priveront de tout ce qu’il faudra afin de le servir.

Jésus veut celui ou celle qui est prêt à lui donner la première place dans sa vie. Si l’on demandait à ton sujet : « Qu’est-ce qui est la chose la plus importante dans sa vie ? », quelle réponse recevrait-on ? Si tu es chrétien, les gens autour de toi devraient savoir que ta vie est bâtie sur un engagement absolu envers Jésus.

Jésus veut comme disciple celui qui met la main à la charrue et ne regarde pas en arrière. Il a calculé le coût, il a pris sa décision pour Jésus, et il ne reviendra pas dessus. Il sait que le monde ne lui a rien donné de réel et de durable. Tout son espoir est en Jésus.

Et vous, Jésus a-t-il la place qu’il veut et qu’il mérite dans votre vie ?

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