Jésus-Christ a fait de nombreux miracles. L’apôtre Jean appelle ses miracles des « signes ». Ils signifient quelque chose. Aujourd’hui nous allons examiner un miracle de puissance et de compassion. C’est aussi un miracle qui fait voir la lumière, dans plus d’un sens.
« En chemin, Jésus vit un homme qui était aveugle depuis sa naissance. Ses disciples lui demandèrent : Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ? Jésus répondit : Ce n’est ni à cause de son péché, ni à cause du péché de ses parents. Il est aveugle pour que l’œuvre de Dieu puisse se manifester en lui. Pendant qu’il fait jour, nous devons accomplir les œuvres de celui qui m’a envoyé. La nuit s’approche, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.
Après avoir dit ces mots, Jésus cracha à terre et fit un peu de boue avec sa salive ; il frotta les yeux de l’aveugle avec cette boue et lui dit : Va te laver la figure à la piscine de Siloé. (Ce nom signifie “Envoyé”.) L’aveugle y alla, se lava la figure et, quand il revint, il pouvait voir. » (Jean 9.1-7)
Un miracle de puissance et de compassion
Ce miracle est impressionnant. C’est déjà quelque chose que de donner la vue à un aveugle. Mais l’homme guéri l’a dit lui-même : « On n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’une personne née aveugle » (Jean 9.32). Pour Celui qui a formé l’œil de l’homme, de l’aigle et de tout être vivant, ce n’est pas une chose difficile que de guérir un homme aveugle, mais c’est quand même une démonstration du pouvoir divin de Jésus. Pour l’aveugle qui a été guéri, c’était une preuve que Jésus était de Dieu. Les miracles de Jésus et de ses apôtres avaient toujours ce but : de confirmer l’identité de Jésus et le message que les apôtres apportaient en tant que ses porte-parole. Marc 16.20 dit : Les apôtres « s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient ».
Mais ce miracle montre plus que la puissance de Jésus. Comme beaucoup de ses miracles, il montre aussi sa compassion. La compassion, c’est le fait d’être touché, ému devant les problèmes et les souffrances d’un autre ; c’est un sentiment de pitié et un désir d’aider ou de soulager la douleur. Son contraire, c’est l’insensibilité, la dureté de cœur ou l’indifférence. Très souvent, les miracles de Jésus étaient motivés, non seulement par son désir de créer la foi chez les autres, mais aussi par simple compassion. Avant de multiplier les pains et les poissons pour nourrir la multitude, il dit en Matthieu 15.32 : « Je suis ému de compassion pour cette foule ; car voilà trois jours qu’ils sont près de moi, et ils n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin. » Quand un lépreux, un homme avec qui tout contact humain était interdit par la loi, s’est présenté à Jésus, le Seigneur a montré sa compassion non seulement par le fait de le guérir, mais aussi par sa manière de le guérir : il a touché l’intouchable. Marc 1.40-42 dit : « Un lépreux vint à lui ; et, se jetant à genoux, il lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta et il fut purifié. »
Encore un exemple se trouve en Luc 7.11-16 :
« Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville. Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas ! Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
Face à une personne ayant une maladie, un malheur ou une souffrance quelconque, les Juifs se demandaient quel péché en était la cause. Le cas d’une personne née malade ou handicapée posait un problème que les disciples de Jésus ont soulevé : « Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ? » (Jean 9.2). Ils étaient tellement certains que la souffrance venait toujours du péché, qu’ils admettaient même la possibilité qu’une personne pèche avant sa naissance. Beaucoup de peuples dans divers pays croient à la réincarnation et au karma. Selon ces croyances, une personne qui meurt renaît ensuite dans un autre corps afin d’être récompensée pour ses bonnes actions ou de souffrir pour le mal qu’elle a fait dans ses vies précédentes. Une telle croyance ne motiverait pas une personne à agir pour soulager quelqu’un en douleur. Après tout, la personne souffrante a fait quelque chose pour mériter cette peine, même si c’était dans une autre vie. Un proverbe arabe parle de Dieu plutôt que du karma, mais l’esprit est le même. Il dit : « Si tu vois un aveugle, donne-lui un coup de pied. Pourquoi serais-tu plus bon que Dieu ? »
Par ses actes et ses paroles, Jésus a enseigné plutôt qu’il faut avoir pitié de ceux qui souffrent, et exercer la miséricorde au lieu de chercher à déterminer d’abord qui est en faute. Ce n’est pas toujours à nous de savoir la source précise d’un mal, mais nous devons, comme lui, saisir chaque occasion pour manifester les œuvres de Dieu, des œuvres qui montrent son amour et sa compassion. Dans son enseignement, Jésus, comme les prophètes de l’Ancien Testament d’ailleurs, a toujours insisté sur l’importance de la miséricorde et la compassion. En Matthieu 23.23 il a critiqué les chefs juifs parce qu’ils donnaient scrupuleusement à Dieu la dixième part de leurs revenus, même jusqu’aux épices du jardin, mais ils négligeaient ce qui était plus important dans la loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. En Luc 14.12-14 il recommande à ses disciples d’inviter à leurs festins, non pas leurs amis et riches voisins, mais les pauvres, les infirmes, les boiteux et les aveugles, qui ne pourraient pas leur le rendre. Dieu les récompenserait au dernier jugement. En Matthieu 25 Jésus enseigne que l’une des bases du dernier jugement sera la compassion que nous avons montrée ou manqué de montrer envers les autres. Aux versets 41-45 il dit :
« Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. Ils répondront aussi : Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté? Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. »
L’enseignement de Jésus n’a pas été sans effet sur ses disciples. Ils ont voulu lui ressembler. Dès le début de l’Église nous voyons un esprit d’amour et de générosité qui poussait beaucoup à vendre leurs biens et leurs terrains afin d’aider ceux qui étaient dans le besoin. Cette attitude a continué de se manifester. Environ cent ans après l’établissement de l’Église, un auteur du nom d’Aristide a écrit ceci au sujet des chrétiens :
« Ils s’aiment les uns les autres. Ils ne négligent pas la veuve, et ils sauvent l’orphelin. Celui qui en a sert sans hésitation celui qui n’en a pas. Quand ils voient un étranger ils le prennent dans leur maison et se réjouissent sur lui comme sur un frère, car ils ne se disent pas frères selon la chair, mais selon l’âme… Et s’ils entendent que quelques-uns sont condamnés ou emprisonnés à cause du nom de leur Seigneur, ils contribuent pour les condamnés et leur envoient ce dont ils ont besoin, et si possible, ils les rachètent. Et s’il y a un esclave ou un pauvre, ils jeûnent deux ou trois jours, et ce qu’ils auraient mangé, il le leur envoient… »
Pour revenir à la guérison de l’aveugle-né, Jésus n’a pas cherché à culpabiliser l’aveugle ou ses parents. Il a tout simplement utilisé cette occasion pour démontrer la grande puissance de Dieu et en même temps sa compassion. Mais comme pour beaucoup de ses miracles, il y avait, en plus, une leçon à trouver, et l’indice qui permet de deviner quelle sera la leçon se trouve au verset 5 de notre texte en Jean 9 : « Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Un miracle qui fait voir la lumière
La lumière révèle, elle dévoile les choses telles qu’elles sont, elle montre leur vrai caractère. La lumière guide. Celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Les ténèbres représentent l’état de ceux qui n’aiment pas le bien, et qui craignent la lumière qui expose leurs péchés. Les ténèbres représentent la vie sans Christ. On y trouve aussi l’idée de l’ignorance, mais surtout de l’ignorance volontaire.
La suite du récit de la guérison de l’homme aveugle montre tous les efforts des chefs juifs de ne pas reconnaître ce que Jésus avait fait et ce que cela signifiait, tous leurs efforts de ne pas voir la lumière. D’abord, ils ont dit que Jésus ne pouvait pas être de Dieu puisqu’il avait violé le sabbat en guérissant cet homme un samedi. En fait, Jésus n’avait violé que leurs interprétations erronées de la loi du sabbat. Ensuite, ils ont essayé de dire que l’homme n’avait pas été pas aveugle, ou du moins pas aveugle depuis sa naissance. Mais les parents de l’homme guéri ont confirmé qu’il était bien aveugle-né. Le miracle était bien attesté. Le problème était que les chefs juifs ne voulaient pas admettre que Jésus était de Dieu. Comme nous voyons en Jean 9.22, « les chefs s’étaient déjà mis d’accord pour chasser de la synagogue toute personne qui affirmerait que Jésus est le Messie ».
L’homme guéri a confessé sa foi en Jésus, et il a effectivement été chassé de la synagogue. Nous lisons à partir du verset 35 :
« Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé. Il le rencontra et lui dit : Crois-tu au Fils de l’homme ? Dis-moi qui c’est, Maître, répondit l’homme, pour que je puisse croire en lui. Jésus lui dit : tu le vois ; c’est lui qui te parle maintenant. Je crois, Seigneur, dit l’homme. Et il se mit à genoux devant Jésus.
Jésus dit alors : Je suis venu dans ce monde pour qu’un jugement ait lieu : pour que les aveugles voient et pour que ceux qui voient deviennent aveugles. Quelques-uns des Pharisiens, qui se trouvaient avec lui, entendirent ces paroles et lui demandèrent : Sommes-nous des aveugles, nous aussi ? Jésus leur répondit : Si vous étiez aveugles, vous ne seriez pas coupables ; mais comme vous dites : Nous voyons, vous restez coupables. »
Conclusion
Le miracle de Jésus a permis à un homme de voir la lumière, d’abord dans un sens physique. Il lui a donné la vue. Par la suite, cet homme, dans sa simplicité et humilité, a pu voir la lumière spirituelle, la lumière du monde. Il a cru en Jésus-Christ. Les chefs des Juifs, par contre, ont prononcé un jugement sur eux-mêmes par le fait de ne rien voir de bon en Jésus, par le fait de ne pas vouloir venir auprès de lui, la vraie lumière. Le premier pas vers le salut c’est l’humilité pour reconnaître qu’on n’a pas bien dirigé ses pas, qu’on a besoin de la lumière de Christ pour arriver à bon port. Si l’on dit : « Je vois déjà », on restera dans les ténèbres, loin du Dieu d’amour, de compassion et de lumière. Venez à lui pendant que vous en avez encore l’occasion. Contactez-nous si nous pouvons vous aider dans ce sens.