La vie d’Issa, al-Masih

22. La transfiguration

[Cette étude contient plusieurs fois l’expression « Fils de Dieu ». Si cela vous dérange au point où vous ne voudriez pas continuer la lecture de cette série, nous vous demandons de lire d’abord la série d’articles intitulée « Dieu pourrait-il avoir un Fils ? » avant de reprendre cette étude sur la vie de Jésus.]


En Matthieu 16 Jésus a demandé à ses apôtres ce que les hommes pensaient de lui : « Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Élie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes » (Matthieu 16.13,14). Nous voyons par cette réponse que la population avait une opinion assez favorable de Jésus. On l’associait à certains hommes de Dieu qui l’avaient précédé, des hommes respectés pour leur courage et fidélité, des hommes qui avaient été sans aucun doute envoyés par Dieu. La plupart des Juifs avaient du respect pour Jésus, mais ils ignoraient sa vraie grandeur. Simon Pierre, par contre, avait mieux compris l’identité de Jésus. Quand Jésus dit aux apôtres, « Et vous, qui dites vous que je suis ? Pierre lui dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16.16).

Ce que Pierre a dit est une vérité. Mais comme nous le verrons aujourd’hui, Pierre lui-même ne semble pas avoir compris les implications de sa confession. Il ne comprenait pas encore à quel point Jésus est grand. Le Seigneur lui accorda par la suite une expérience qui devait l’éclairer davantage.

En Matthieu 17.1-8 nous avons le récit de la transfiguration de Jésus :

« Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, son frère, et il les conduisit sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : écoutez-le. Lorsqu’ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent sur leur face, et furent saisis d’une grande frayeur. Mais Jésus, s’approchant, les toucha, et dit : Levez-vous, n’ayez pas peur ! Ils levèrent les yeux, et ne virent que Jésus seul. »

La grandeur de Jésus n’était pas saisie par les hommes, même ses disciples.

Les adversaires de Jésus, c’est-à-dire, les chefs religieux, n’acceptaient pas de mettre Jésus au même niveau que Moïse, celui qui leur avait donné la loi au Mont Sinaï environ 15 siècles auparavant. En Jean 9.28 ils ont dit à un homme que Jésus avait guéri : « C’est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons d’où il est. » De même, d’autres ne voyaient pas à quel point Jésus était spécial. Jésus leur dit en Luc 11.31-32 :

« La reine du Midi (la reine de Séba) se lèvera, au jour du jugement, avec les hommes de cette génération et les condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon ; et voici, il y a ici plus que Salomon. Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas. »

Pierre et les apôtres avaient quand même plus de respect pour Jésus, mais même ceux-ci avaient du mal à exalter Jésus au point qu’il méritait. Quand ils ont vu Jésus sur la montagne avec Moïse et Élie, deux des plus grands personnages de tout l’Ancien Testament, Pierre a dit : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » (Matthieu 17.4). Pierre pensait sûrement faire honneur à son maître en le mettant ainsi au même niveau que les grands Moïse et Élie. Il dresserait une tente pour chacun d’eux. Il s’agit peut-être d’une sorte de tabernacle ou tente sacrée pour les honorer et commémorer un si grand événement. Mais si Jésus était, comme Pierre l’avait confessé, le Christ, convenait-il vraiment d’accorder à deux simples hommes, aussi fidèles à Dieu soient-ils, le même honneur qu’à Jésus ? Est-ce que les disciples avaient vraiment saisi la grandeur de Jésus ?

La grandeur de Jésus dépasse celle des autres messagers de Dieu.

Voilà pourquoi la voix de Dieu lui-même se fit entendre pour souligner que cette vision concernait non pas Moïse ou Élie, mais Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : écoutez-le. » Et quand ce nuage brillant se leva, les disciples ne voyaient plus que Jésus seul. Il n’y avait pas de doute quant à celui dont la voix parlait.

Rappelez-vous que Dieu avait parlé avec Moïse face à face, d’une manière plus directe, plus intime, que ce qu’il avait fait avec aucun autre prophète. Quand Moïse est mort, c’est Dieu lui-même qui l’a enterré. Élie, pour sa part, était l’un de seulement deux hommes dans la Bible qui n’ont pas subi la mort physique. Quand Élie a fini sa tâche sur la terre, Dieu l’a fait monter au ciel dans un tourbillon, accompagné d’un char de feu et des chevaux de feu. Mais Élie et Moïse n’avaient pas le rang de Jésus. L’auteur de l’Épître aux Hébreux fait le contraste en Hébreux 3.5,6 : « Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur…, mais Christ l’est comme Fils sur sa maison. » Au premier chapitre de son épître l’auteur fait le contraste entre tous les prophètes et le Fils de Dieu :

« Autrefois Dieu a parlé à nos ancêtres à plusieurs reprises et de plusieurs manières par les prophètes, mais dans ces jours qui sont les derniers il nous a parlé par son Fils. C’est par lui que Dieu a créé l’univers, et c’est lui que Dieu a désigné pour entrer en possession de tout. Il reflète la splendeur de la gloire divine ; il est la représentation exacte de ce que Dieu est, et il soutient l’univers par sa parole puissante. » (Hébreux 1.1-3, FC)

En parlant de leurs Écritures, les Juifs se référaient souvent à la loi et les prophètes. Moïse, le grand législateur, représentait la loi. Élie, le prophète courageux qui avait défié le méchant roi Achab et sa reine Jézabel, représentait tous les prophètes qui avaient appelé Israël à l’obéissance à la loi de Dieu. La loi et les prophètes (en d’autres termes l’Ancien Testament) faisaient autorité pour les Juifs. Mais dans la transfiguration, qui a révélé brièvement la vraie gloire de Jésus, Dieu fait comprendre que ce n’est plus Moïse et les prophètes qui font autorité, mais Jésus, le Fils.

Il faut absolument que les hommes comprennent que c’est la nouvelle alliance, le Nouveau Testament, la parole de Christ et de ses apôtres, qui est en vigueur aujourd’hui. L’Ancien Testament a toujours une grande importance, et il faut l’étudier, mais il était passager. Son but est atteint. C’est le Nouveau Testament qui doit nous diriger en tant que chrétiens. Paul fait le contraste entre les deux alliances en 2 Corinthiens 3.6-11. Il appelle l’Ancien Testament « la lettre », et il appelle l’Évangile de Christ « l’esprit » :

« Dieu nous a aussi rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit ; car la lettre tue, mais l’esprit vivifie. (LS) La loi a été gravée lettre par lettre sur des tablettes de pierre et la gloire de Dieu a resplendi à ce moment-là. Le visage de Moïse brillait d’un tel éclat que les Israélites ne pouvaient pas fixer leurs regards sur lui, et pourtant cet éclat devait disparaître. Si la loi, dont la fonction avait pour effet de conduire à la mort, est apparue avec une telle gloire, combien plus grande doit être la gloire qui entoure la fonction exercée par l’Esprit ! La fonction qui entraînait la condamnation des hommes était glorieuse ; combien plus glorieuse est la fonction qui a pour effet de rendre les hommes justes devant Dieu ! Nous pouvons même dire que la gloire qui brilla dans le passé n’est rien en comparaison de la gloire actuelle, tellement supérieure. En effet, si ce qui n’a duré qu’un peu de temps a été glorieux, combien plus glorieux est ce qui demeure pour toujours ! » (FC)

Le message de la transfiguration de Jésus est que sa gloire et son autorité dépassent celles des messagers de Dieu qui l’avaient précédé, tous ceux de l’Ancien Testament.

La grandeur de Jésus exige qu’on lui obéisse.

La voix du Ciel a dit : « Écoutez-le. » Écouter sous-entend ici « obéir ». Il ne sert à rien de confesser : « Jésus est bien le Christ, le Fils du Dieu vivant », si l’on n’est pas prêt à respecter son autorité en toutes choses. Jésus lui-même a dit en Luc 6.46 : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur ! Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » Il dit aussi en Jean 12.48 : « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. »

L’Épître aux Hébreux nous rappelle dans les termes les plus sévères que désobéir à la loi de Moïse entraînait une condamnation à mort. Refuser de se soumettre au Christ mérite pire que la mort, en vue non seulement de sa grandeur, mais aussi du sacrifice suprême qu’il a fait pour nous pécheurs. Elle dit :

« Tout homme qui désobéit à la loi de Moïse est mis à mort sans pitié, s’il est reconnu coupable d’après le témoignage de deux ou de trois personnes. Qu’en sera-t-il alors de celui qui méprise le Fils de Dieu, considère comme une chose sans valeur le sang de l’alliance de Dieu par lequel il a été purifié, et insulte l’Esprit de la grâce ? Vous pouvez bien penser à quel point la punition qu’il méritera sera pire ! » (Hébreux 10.28,29, FC)

Conclusion

Pendant son ministère sur la terre, Jésus menait une vie très humble. Il n’avait pas de riches vêtements, il ne vivait pas dans un palais, il ne commandait pas d’armée. Comme la prophétie d’Ésaïe 53.2 avait prédit : « Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. » Ce n’était pas facile, même pour Pierre et les autres apôtres, de saisir pleinement sa gloire. Bientôt ils verraient Jésus totalement humilié sur la croix de Golgotha. Voir Jésus brillant d’une gloire céleste, ne serait-ce que pour quelques instants, devait fortifier leur foi et leur faire comprendre plus profondément ce que cela voulait dire, « le Fils du Dieu vivant ».

Cette expérience a laissé un souvenir que Pierre a gardé jusqu’à ses derniers jours, comme il le dit dans sa deuxième épître, 1.16-18 :

« En effet, nous ne nous sommes pas appuyés sur des légendes habilement imaginées pour vous faire connaître la venue puissante de notre Seigneur Jésus-Christ : nous avons vu sa grandeur de nos propres yeux. Nous étions présents au moment où il a reçu honneur et gloire de Dieu le Père ; dans sa Gloire suprême Dieu lui fit alors entendre sa voix qui disait : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je mets toute ma joie.” Nous avons entendu nous-mêmes cette voix qui venait du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte. »

La voix de Dieu avait dit, « Voici mon Fils, écoutez-le. » Même si nous n’avons pas personnellement vu Jésus glorifié sur la montagne de la transfiguration, c’est lui que nous devons écouter aujourd’hui, à travers le Nouveau Testament. Pour reprendre les paroles d’Hébreux 1.1,2 : « Autrefois Dieu a parlé à nos ancêtres à plusieurs reprises et de plusieurs manières par les prophètes, mais dans ces jours qui sont les derniers il nous a parlé par son Fils. »

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