La vie d’Issa, al-Masih

2. Sa naissance

Chaque année en décembre, et pour certains en janvier, presque toutes les Églises du monde observent la fête de Noël à l’honneur de la naissance de Jésus-Christ. Dans les Églises du Christ, nous ne le faisons pas pour la simple raison que la Parole de Dieu ne demande nulle part aux hommes de le faire.

Mais cela ne veut pas dire que nous ne parlons pas de l’événement que les hommes célèbrent à Noël : c’est-à-dire, la naissance de Jésus. La Bible en parle, le Coran en parle, et nous sommes heureux d’en parler aussi. Après tout, l’entrée du Messie dans ce monde est l’un des événements les plus importants de toute l’histoire.

Rappelons-nous donc quelques faits concernant sa conception et sa naissance :

Comme nous l’avons vu, Jésus existait bien avant sa naissance. Il dit aux Juifs qu’il avait connu Abraham, le patriarche qui avait vécu 2 000 ans auparavant. Il dit dans une prière qu’il avait été dans la gloire avec Dieu avant que le monde n’existe.

Comment Jésus est né

Quand Jésus devait naître, sa mère, selon la Bible, est devenue enceinte par la vertu du Saint-Esprit, sans avoir eu des rapports sexuels avec un homme. Voici ce que nous dit l’Évangile selon Luc :

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L’ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi… Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus… Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 1.26,27,30,31,35)

Jésus est donc né miraculeusement, mais il est aussi né pauvre et dans des conditions humbles, pour ne pas dire humiliantes. Dans la providence de Dieu, le moment de l’accouchement est venu pendant que Marie et Joseph étaient à Bethléhem pour se faire recenser, conformément à l’ordre de l’empereur. Mais avec les grandes foules qui s’y trouvaient à cause du recensement, il n’y avait pas de place dans l’hôtel. Jésus est donc né là où on gardait les animaux et placé dans un mangeoire, une crèche, là où on met l’aliment des bêtes. Et bien qu’il soit le plus grand roi qui est jamais venu dans ce monde, ce sont de simples bergers que Dieu a invités à la célébration.

Quarante jours plus tard, ses parents l’ont présenté au temple, conformément à la loi juive. Ils n’avaient même pas les moyens de s’acheter un agneau pour faire le sacrifice qui était demandé dans la loi de Moïse, la Torah. Ils ont plutôt offert deux jeunes pigeons, ce que la loi autorisait pour ceux qui étaient trop pauvres. Il est évident que cet enfant n’allait pas grandir dans le luxe.

Ce que sa manière de naître ne prouve pas

Jésus est donc né petit enfant humain, un enfant très pauvre. Il a pris la forme d’une créature, un simple homme. Qu’est-ce que tout cela prouve ? Et qu’est-ce que cela ne prouve pas ?

Commençons par ce qu’on ne doit pas dire à partir de cette histoire :

On ne doit pas penser que Dieu a commis l’adultère, ou qu’il a pris Marie comme son épouse.

Au temps de Mohamed, les païens de la Mecque croyaient que Dieu avait des filles. Et certains chrétiens disaient que la vierge Marie était la mère de Dieu. Ils considéraient en plus que Jésus était physiquement le Fils de Dieu, comme si Dieu avait fait des rapports sexuels avec Marie, qui d’ailleurs était déjà la fiancée de quelqu’un. C’est probablement pour cette raison que l’on trouve dans le Coran ces versets : « Le Créateur des cieux et la terre ! Comment peut-il avoir un enfant, s’il n’existe pas pour lui de conjoint ?…Et nous croyons que Lui – exalté soit la gloire de notre Seigneur, n’a pris ni épouse ni fils ».

La Bible dit en Luc 2.34,35,37 : « Marie dit à l’ange : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? L’ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu… Car rien n’est impossible à Dieu. » On ne décrit pas ici des relations sexuelles. On décrit un miracle qui se fait par la puissance de Dieu. Si les médecins de nos jours sont capables, avec leur connaissance limitée, d’implanter un embryon dans l’utérus d’une femme et de la rendre enceinte sans qu’elle ait des rapports sexuels, à plus forte raison Dieu pouvait faire que Marie soit enceinte sans faire des rapports avec elle.

Mais une autre chose que nous ne devons pas dire à partir de cette histoire dans la Bible est que Marie est plus qu’une femme, qu’elle est médiatrice ou source de toutes les grâces. On se base en grande partie sur la parole de l’ange Gabriel qui a dit : « Je te salue , Marie, pleine de grâce, ou comblée de grâce. » On se dit que si elle est comblée de grâce, elle en a en surplus. Elle peut en donner à nous autres si nous lui prions de penser à nous, pauvres pécheurs.

Mais le passage n’enseigne pas que Marie est une source de grâce ; elle a été un objet de la grâce de Dieu. Luc 1.28 dit dans la traduction de Louis Segond : « Je te salue, toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi. » Certainement, Marie était une bonne femme qui craignait Dieu. Mais aucune femme ne pourrait être digne de devenir la mère du Christ. Une grâce est une faveur qu’on n’a pas méritée. En choisissant Marie, Dieu lui a fait une faveur dont elle n’était pas digne. C’était une grâce.

Ce que sa manière de naître prouve

Voilà donc des choses que des gens disent parfois en rapport avec la naissance de Jésus qui ne sont pas vraies, des choses que l’histoire biblique ne prouve pas. Mais qu’est-ce qu’elle prouve ? Jésus a quitté la gloire du paradis pour naître petit enfant humain, et un enfant pauvre en plus. Qu’est-ce que cela m’enseigne ?

Premièrement, cela m’apprend que Jésus m’aime, plus que je ne pourrai jamais comprendre.

Si nous comprenons qu’avant de naître comme l’enfant de Marie, Jésus existait depuis toujours avec Dieu, qu’il connaissait la gloire et la majesté au ciel, alors nous pouvons mieux saisir la grandeur de son sacrifice pour nous. Son sacrifice n’était pas seulement le fait de mourir sur la croix. C’est le fait qu’il a quitté le paradis, qu’il est né dans la pauvreté. Il s’est privé non seulement des conforts et de la gloire de sa demeure céleste, mais il s’est privé des conforts, des luxes et de la gloire que ce monde peut offrir. Il a tout laissé pour nous, parce que nous étions des rebelles, et il voulait nous approcher de Dieu.

Deuxièmement, la manière dont Jésus est né m’apprend que Jésus est capable de compatir à tous mes problèmes, même aux difficultés de la personne la plus misérable. Non seulement il peut compatir, mais il peut nous aider.

« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même… il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fut un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés. » (Hébreux 2.14,17,18)

Le même auteur dit un peu plus loin : « Il peut compatir à nos faiblesses ; il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Hébreux 4.15).

Jésus n’est pas descendu du Ciel pour aller directement à la croix. Il n’est pas même venu juste pour les trois ans de son ministère d’enseignement. Il est né enfant, et il a grandi comme nous le faisons. Pendant 33 ans il a ressenti tout ce que nous pouvons ressentir. Il a été fatigué, ses pieds lui ont fait mal, il pouvait se sentir attiré par une femme, il a sûrement été malade, il a connu la moquerie, il a transpiré ; Jésus sait ce que c’est que d’avoir faim ; il sait ce que ressent la personne dont l’ami le plus intime lui tourne le dos ; il a été un grand frère ; il a pleuré devant le tombeau d’un ami. Il a mené la vie d’un homme depuis le berceau jusqu’au tombeau comme l’un de nous. Il nous comprend. Nous pouvons nous confier à lui sans crainte.

Troisièmement, le fait que Jésus a quitté la gloire du Ciel pour devenir un homme comme moi, m’apprend que Jésus n’a pas seulement donné des enseignements et des lois, il a lui-même été le modèle que je dois suivre.

« Aime ton prochain » a été dit par un homme dont les prochains ont essayé de le tuer.

L’exhortation de laisser sa famille à cause de l’Évangile a été donnée par quelqu’un qui avait eu à laisser sa propre mère pour la même cause.

« Priez pour ceux qui vous persécutent » a été enseigné par celui qui serait bientôt en train de demander pardon pour ceux qui ont mis les pointes dans ses mains et ses pieds.

C’est comme 1 Pierre 2.21 le dit : « Christ vous a laissé un exemple afin que vous suiviez en ses traces. »

Conclusion

Dans la naissance de Jésus, Dieu lui-même a donné le don le plus précieux qui puisse exister. Cela peut sembler presque absurde de donner quelqu’un de si saint, de si bon et de si pur, pour qu’il souffre à la place des pécheurs indignes que nous sommes. Qui peut comprendre un amour si grand ?

Mais une chose serait encore plus absurde, plus difficile à comprendre : c’est le fait de refuser ce don magnifique. De dire à Dieu : « Non, merci, je n’ai pas besoin de Jésus. Il aurait pu rester au ciel. Je ne veux pas de ton pardon. » Quand des hommes préfèrent rester dans leurs péchés au lieu d’accepter l’Évangile, quand ils préfèrent continuer d’offenser le Dieu qui les aime tant, voilà ce qui est absurde et incompréhensible.

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