La vie d’Issa, al-Masih

18. Le Christ rejeté à Nazareth

« Jésus partit de là, et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent. Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Beaucoup de gens qui l’entendirent étaient étonnés et disaient : D’où lui viennent ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles se font-ils par ses mains ? N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? et ses sœurs, ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et il était pour eux une occasion de chute.

Mais Jésus leur dit : Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison. Il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il imposa les mains à quelques malades et les guérit. Et il s’étonnait de leur incrédulité. » (Marc 6.1-6)

Les frères et sœurs de Jésus ? ! !

Dans l’un de nos premiers études sur la vie de Jésus nous avons souligné l’enseignement biblique concernant la naissance de Jésus, notamment qu’il est né d’une vierge. Marie, sa mère, n’avait pas eu de relations sexuelles avec un homme quand elle est devenue enceinte. Quand elle a accouché de Jésus, elle était encore vierge. Il a souvent été enseigné que Marie est restée toujours vierge, même après la naissance de Jésus. Pour beaucoup de gens, cette pureté, cette virginité perpétuelle, est la raison pour laquelle ils honorent tellement Marie. C’est certainement la raison pour laquelle ils se réfèrent toujours à elle comme « la vierge Marie » ou tout simplement « la Vierge ». Quand on leur dit qu’elle a, de toute évidence, eu des rapports sexuels avec son mari Joseph après la naissance de Jésus, c’est, pour eux, comme si on disait du mal de cette femme pieuse. Mais c’est la manière la plus naturelle de comprendre ce que dit Matthieu 1.25 : « Il n’eut pas de relations avec elle jusqu’à ce qu’elle ait mis au monde son fils, que Joseph appela Jésus. » Et en fait, une femme mariée ne se souille pas quand elle couche avec son mari légitime. Au contraire, quand une femme refuse des rapports sexuels à son mari, elle désobéit à Dieu. 1 Corinthiens 7.4,5 dit :

« La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son corps, mais c’est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre manque de maîtrise de soi. »

Si Marie avait refusé de coucher avec Joseph, elle n’aurait pas été une bonne épouse ; elle n’aurait pas été un bon exemple à suivre par les autres femmes. Mais rien dans la Bible ne suggère que Marie est restée vierge après avoir mis au monde l’enfant Jésus.

Par contre, plusieurs passages militent dans le sens contraire. Ce sont des passages qui nous parlent des frères et sœurs de Jésus. Tout à l’heure nous avons lu un passage qui parle d’une visite de Jésus dans le village de Nazareth où il avait grandi. Les habitants de Nazareth avaient dit à son sujet : N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? et ses sœurs, ne sont-elles pas ici parmi nous ? En Actes 1.14, nous retrouvons ces frères parmi ceux qui avaient cru en Jésus et priaient ensemble après son ascension : « Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. » L’apôtre Paul parle aussi de ceux qu’il appelle les frères du Seigneur. En 1 Corinthiens 9.5 il dit : « N’ai je pas le droit d’emmener avec moi une épouse chrétienne, comme le font les apôtres, les frères du Seigneur et Pierre ? » En Galates 1.19 Paul dit, en parlant d’une visite à Jérusalem : « Je n’ai vu aucun autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur. »

Certaines personnes essaient de nier le sens naturel de ces versets en nous disant qu’ils parlent des cousins et non pas des frères de Jésus. Elles essaient de faire croire que le mot « cousin » n’existait pas à l’époque. Ils disent que c’était comme en Afrique où on ne fait pas de distinction entre frère et cousin. Mais ce n’est pas vrai. L’apôtre Paul, qui était juif, savait faire la distinction. En Colossiens 4.10 il écrit : « Aristarque, qui est en prison avec moi, vous adresse ses salutations, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas. »

En fait, il n’y a aucune raison biblique pour ne pas penser que les habitants de Nazareth parlaient des vrais frères et sœurs de Jésus quand ils citaient leurs noms. L’idée était celle-ci : « Nous connaissons ce Jésus. Il a grandi parmi nous. Nous connaissons parfaitement sa famille : sa mère, ses frères et ses sœurs. Il arrivera peut-être à tromper les autres, mais on se connaît ici. C’est le charpentier, c’est tout. » Non seulement, les autres habitants de Nazareth ne croyaient pas en Jésus, mais ses propres frères avaient la même attitude, au moins avant sa résurrection. En Jean 7.5 nous lisons : « Ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui. »

Pourquoi n’ont-ils pas cru ?

Reconnaissons donc que Marie a eu d’autres enfants. Elle a eu au moins cinq fils et deux filles. Et alors ? Où est le mal dans cela pour une femme mariée ? Mais pourquoi cette attitude incrédule chez ceux qui connaissaient Jésus et chez la famille dans laquelle il a grandi ? Pourquoi n’avaient-ils pas de respect pour Jésus, qui en ce moment était acclamé partout ailleurs comme un grand prophète ?

Les paroles de Jésus suggèrent qu’il s’agit de quelque chose qui se produit assez souvent : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison. » Pourquoi cela ? Probablement parce les proches d’une personne ont déjà des idées fixes concernant la personne avant qu’elle ne se manifeste comme prophète de Dieu. Ils l’ont déjà classée. Ils ne l’ont pas vu faire des miracles pendant sa jeunesse ; ils ne l’ont pas entendu prêcher publiquement quand elle vivait chez eux. Alors ils font l’erreur de penser qu’il n’en était pas capable, ou ils ne se rendent pas compte que, dans le plan de Dieu, la personne devait attendre un certain moment avant de commencer son ministère. Les gens de Nazareth avaient tout simplement des préjugés. Ils avaient jugé Jésus d’avance, et ils ne voulaient pas se gêner pour « ouvrir son dossier » de nouveau. Ils avaient l’esprit fermé.

Pour parvenir à la foi, pour connaître la vérité, nous devons d’abord avoir un esprit ouvert qui accepte d’examiner sans parti pris les preuves qu’on nous présente. Ensuite, il faut que les preuves soient dignes de foi, raisonnables, logiques. Elles doivent tenir debout. Et enfin, nous devons exercer notre volonté pour faire un choix. Beaucoup de motivations sont capables d’amener des hommes à refuser de croire, même quand ils se trouvent face à des preuves incontournables. Il y a surtout l’orgueil qui empêche de reconnaître certaines vérités. On a honte de reconnaître qu’on avait tort ; on a peur que les autres ne se moquent de nous ; on ne veut pas abandonner un style de vie qui est contraire à la vérité à laquelle nous faisons face ; on ne veut pas s’associer à certaines personnes qui sont partisans de cette vérité avant nous ; etc. On cherche donc des arguments pour réfuter ce qui est pourtant vrai.

Mais les habitants de Nazareth ne sont pas les seules personnes qui ont fermé leur esprit à l’égard de Jésus croyant savoir déjà tout ce qu’il y a à savoir à son sujet. Beaucoup de gens qui vivent dans des régions dites chrétiennes ont déjà classé Jésus sans examiner sa vie et sans réfléchir à ses enseignements. Beaucoup de jeunes qui grandissent dans des familles chrétiennes ne s’y intéressent pas sérieusement. Parfois c’est parce que l’exemple de leurs parents laisse à désirer, parfois c’est parce que ces enfants veulent vivre dans les plaisirs du monde. Quoiqu’il en soit, ils rejettent Jésus sans l’avoir jamais connu.

Tout ceci fait penser au peuple juif qui devait, en principe, être le premier à accepter l’Évangile. Dans la réalité, ce fut une minorité de Juifs qui ont cru à la bonne nouvelle, malgré tout ce que Dieu avait fait pour se révéler à eux. C’est comme l’Éternel a dit en Romains 10.20-21 : « J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, dit Dieu, je me suis montré à ceux qui me demandaient pas. Mais au sujet d’Israël il dit : J’ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle et contredisant. »

À cause de l’incrédulité des habitants de Nazareth, « Jésus ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il posa les mains sur quelques malades et les guérit » (Marc 6.5). Il ne faut pas mal comprendre cette phrase. Ce n’est pas que Jésus, comme certains soi-disant guérisseurs et prophètes de nos jours, essuyait des échecs, n’arrivait pas à faire certains miracles et puis mettait le blâme sur le manque de foi des autres. Jésus a démontré de plusieurs manières qu’il pouvait guérir sans que le malade n’ait de foi – il a guéri à distance, il a guéri quand le malade ne le connaissait même pas, il a ressuscité des morts. Le problème à Nazareth s’explique sûrement par cette parole de l’Épître de Jacques, le frère du Seigneur : « Vous n’avez pas ce que vous voulez, parce que vous ne le demandez pas à Dieu. Et si vous demandez, vous ne recevez pas, parce que vos intentions sont mauvaises » (Jacques 4.2b,3). Jésus n’était pas incapable de faire des miracles à Nazareth, mais il n’en a pas fait beaucoup parce que dans leur manque de foi, les habitants de son village n’ont pas demandé beaucoup.

Conclusion

Résumons donc. Après la naissance miraculeuse de Jésus, Marie et Joseph ont eu d’autres enfants d’une manière non-miraculeuse. Ils ont élevé leur famille à Nazareth, en Galilée, et Jésus a appris le métier de charpentier, celui de son père adoptif, Joseph. Quand Jésus, à l’âge de 30 ans, a commencé son ministère public, il est devenu célèbre à cause de ses miracles et ses enseignements, et beaucoup ont cru en lui. Mais quand Jésus est venu prêcher à Nazareth, la plupart des habitants, même ses propres frères, n’ont pas cru en lui. Pensant le connaître parfaitement, alors qu’ils ne le connaissaient qu’en partie, superficiellement, ils n’ont pas pris au sérieux ce qu’il faisait. Ayant l’esprit fermé, ils le prenaient toujours pour un charpentier et non pour un prophète, encore moins pour le Messie, c’est-à-dire le Christ. C’est ainsi qu’ils se sont privés non seulement des miracles qu’il aurait faits parmi eux, mais aussi de la vie spirituelle qu’il offrait.

Et vous, avez-vous classé Jésus sans le connaître ? Il n’y a pas d’erreur plus grave qu’on puisse commettre dans la vie. Examinez sa vie, écoutez son enseignement, et par la foi, la repentance et le baptême, recevez son pardon et la vie éternelle.

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