Ils sont appelés par plusieurs noms dans la Bible : tantôt les mauvais esprits, les esprits méchants ou les esprits impurs, tantôt les dominations, les autorités, les princes de ce monde de ténèbres. Très souvent on les appelle « démons » ; il s’agit probablement de ce que les musulmans appellent « djinn ». Il peut y avoir plusieurs sortes, mais ils sont tous des alliés ou des serviteurs de Satan, l’ennemi de nous tous. Comme Satan, ils essaient d’éloigner les hommes de Dieu, de détourner notre dévotion du Créateur, et de nous asservir.
Bien qu’invisibles, ils œuvrent parmi les hommes de plusieurs manières.
Selon 1 Timothée 4.1, ils sont à la base des faux enseignements qui détournent les hommes de la vraie foi chrétienne. « Mais l’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. » 1 Jean 4.1 aussi associe aux faux prophètes les esprits qui ne sont pas de Dieu : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » Ces démons ne se manifestent pas en tant que tels quand ils inspirent les fausses doctrines. Ils se cachent et ils se déguisent en anges de lumière (2 Corinthiens 11.13-15).
Les démons se cachent également derrière les idoles et les fétiches qui, selon leurs adorateurs, sont très utiles aux hommes. En Deutéronome 32.16,17, Moïse reproche le peuple israélite pour son infidélité envers Dieu. Il dit : « Ils ont excité sa jalousie par des dieux étrangers, ils l’ont irrité par des abominations ; ils ont sacrifié à des démons qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient point, nouveaux, venus depuis peu, et que vos pères n’avaient pas craints. » Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul reprend la même idée. En expliquant pourquoi le chrétien ne doit jamais sciemment manger de la viande qui a été sacrifiée à une idole, il dit que la puissance qui est derrière les idoles et les fétiches est, en fait, une puissance démoniaque :
« Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez manger à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Corinthiens 10.19-22)
La Bible reconnaît et l’existence et la puissance des démons. Ils font même des miracles afin de séduire les hommes et les éloigner de Dieu. Elle parle, par exemple, de l’apparition d’un impie qui se fera « par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité, pour ceux qui périssent parce qu’il n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thessaloniciens 2.9,10).
Les démons se manifestent aussi par la possession Que veut dire être possédé? Il ne s’agit pas d’une personne qui commet tel ou tel péché qui serait la spécialité d’un esprit particulier. Par exemple, une personne qui vit dans le péché sexuel serait « possédé » d’un esprit de fornication, ou une personne qui ment très souvent aurait un esprit de mensonge. Jean-Baptiste, Jésus, les apôtres de Christ − eux tous disaient aux hommes pécheurs de se repentir, ce qui veut dire prendre une résolution ferme d’abandonner ses péchés pour faire la volonté de Dieu. Considérez, par exemple, les instructions que Jean-Baptiste donnait aux collecteurs d’impôts pour le gouvernement romain :
« Il vint aussi des publicains pour être baptisés, et ils lui dirent : Maître, que devons-nous faire ? Il leur répondit : N’exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. Des soldats aussi lui demandèrent : Et nous, que devons-nous faire ? Il leur répondit : Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et contentez-vous de votre solde. » (Luc 3.12-14)
Ni Jean ni Jésus ni les apôtres n’ont jamais dit à un pécheur : « Vous êtes possédé du démon de cupidité. Je dois le chasser. » Ou bien : « Vous avez les démons de l’adultère, d’escroquerie, et de colère. On doit faire votre délivrance. » Ils ont dit plutôt : « Repentez-vous », ou : « Va, et ne pèche plus. »
La possession démoniaque n’était pas une condition que la personne concernée ou son entourage ignoraient jusqu’à ce qu’un prédicateur ou un prophète les en informait. Rien dans la Bible ne suggère que la possession était comme une maladie qui devait être dépistée et diagnostiqué par un médecin.
Dans un cas de possession, l’esprit mauvais entrait dans le corps d’une personne et prenait contrôle de sa vie – à des moments précis ou en permanence. Dans certains cas on voit que l’esprit parlait par la bouche de la personne qu’il possédait. La personnalité du possédé était supprimée et la voix qu’on entendait était celle du démon. La Bible n’attribue pas des péchés à la possession, mais elle parle parfois de certains pouvoirs du possédé, tels qu’une force surhumaine ou une connaissance de l’avenir, et elle parle souvent de souffrances ou infirmités physiques imposées par le démon. Une femme possédée était courbée et ne pouvait pas se redresser pendant 18 ans. Un autre possédé, un jeune homme, était sourd et muet, et le démon le saisissait parfois et le jetait dans de l’eau ou du feu.
Un cas particulièrement dramatique se trouve en Marc 5.1-20. Jésus venait de traverser la mer ou le lac de Galilée, et pendant la traversée il avait démontré son pouvoir sur les forces de la nature en calmant une grande tempête. Dans le récit qui suit, nous voyons son pouvoir sur les forces spirituelles.
« Ils arrivèrent à l’autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens. Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé d’un esprit impur. Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne. Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes, et brisé les fers, et personne n’avait la force de le dompter. Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et s’écria d’une voix forte : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. Car Jésus lui disait : Sors de cet homme, esprit impur. Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays. Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons le prièrent, disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : Il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer. Ceux qui les faisaient paître s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Jésus, et ils virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur. Ceux qui avaient vu ce qui s’était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. »
Quelle est la leçon que nous devons tirer de ce passage ? Certaines personnes disent qu’il ne faut pas manger du porc, que c’est une viande impure puisque les démons sont entrés dans ces animaux. Cela n’est pas du tout logique. La viande de porc que vous mangeriez aujourd’hui ne vient pas de ces animaux qui ont été possédés pendant quelques instants il y a deux mille ans. D’ailleurs, c’était quelque temps après cet événement que Jésus dit : « Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller ? Car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis s’en va dans les lieux secrets qui purifie tous les aliments » (Marc 7.18,19, voir aussi 1 Timothée 4.3,4).
Mais quelle est la leçon à dégager ? C’est que Jésus a un pouvoir absolu sur les mauvais esprits. À maintes reprises Jésus a chassé des démons des gens possédés, et il le faisait par sa simple parole. Il n’avait pas besoin de se servir d’eau bénite, de chapelets, de statuettes, de bougies ou de récitations. Il n’avait pas besoin de crier pendant des heures. Chaque fois, il donnait un simple ordre, et le démon n’avait pas de choix. Il s’exécutait. À cette occasion, l’homme était possédé d’un très grand nombre de démons. Ils se nommaient « Légion. » Or une légion était une division de l’armée romaine qui comptait environ 5 000 hommes. Malgré leur nombre, ces démons n’ont pas pu résister contre la volonté de Jésus-Christ qui leur disait de sortir.
Jésus continue d’avoir plein pouvoir sur les démons. Éphésiens 1.21,22 nous rappelle que Dieu a fait asseoir Jésus « au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds ». Ce Jésus a promis rester avec ses disciples jusqu’à la fin des siècles.
Pour le chrétien fidèle, il n’y a plus de raison pour craindre le pouvoir des démons. Que ce soit par la sorcellerie ou par la possession, les démons n’ont pas la possibilité de faire du mal à celui qui est en Christ. Jésus les a dépouillés. Celui qui a délivré par sa simple parole cet homme gadarénien possédé par une légion de démons, il est parfaitement capable de répondre aux prières de ses serviteurs aujourd’hui qui ont à faire avec les démons. Il les écoutera et les protégera L’apôtre Jean nous rappelle : « Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4.4). Dès notre baptême, le Christ habite en nous par son Saint-Esprit. Il ne reste donc plus de place en nous pour un esprit mauvais.