Voici une description du grand jour de jugement qui, pour beaucoup de gens, semble tout à fait correcte : « En ce jour, l’âme humaine recevra le châtiment ou la récompense qui lui sera dû. Ni l’argent des riches, ni la force des puissants, ni l’argument des éloquents ne leur servira à rien. Les bonnes œuvres seront le seul témoin et la seule défense, soit en faveur de soit contre leur auteur. En ce jour, aucun ne sera victime d’une injustice, et aucun ne recevra quoi que ce soit qu’il n’aura pas mérité. »
Au premier abord, tout cela paraît normal. Mais nous avons vu qu’une telle description est incomplète. Elle ne laisse aucune place pour la miséricorde de Dieu. Le Coran nous dit : « Demandez pardon à Allah. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux… Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense » (Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 199,268). La grâce est la faveur accordée, mais que l’on ne mérite pas. Le pardon suppose qu’on a posé des actes indignes, de mauvaises œuvres, mais que Dieu choisit oublier ces péchés et ne pas les punir. Le salut ne sera donc pas tout simplement sur la base de bonnes œuvres.
Si le salut était strictement par nos œuvres placées dans une balance divine, plusieurs conséquences négatives en découleraient.
Le danger de l’orgueil
Nous avons pris l’exemple d’un bonhomme qui se dit : « Je suis confiant d’avoir fait assez de bonnes œuvres pour que la balance parle en ma faveur au dernier jour. Mes péchés sont mineurs, et je n’aurai pas besoin qu’on enlève quelque chose du côté des mauvaises œuvres pour éviter l’enfer. » Probablement sans le savoir, il tombe dans l’un des péchés les plus détestables aux yeux de Dieu. La Bible nous dit : « Revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable » (1 Pierre 5.5,6). Nous devons avoir une attitude d’humilité dans nos rapports les uns avec les autres. Mais cette attitude est aussi importante dans nos rapports avec Dieu. Jésus raconta une parabole qui démontre ce principe de manière mémorable. Nous lisons dans l’Évangile de Luc 18.9-14 :
« Il raconta aussi une parabole pour ceux qui étaient convaincus d’être justes et méprisaient les autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier : un pharisien et un collecteur d’impôts. Le pharisien, debout, faisait intérieurement cette prière : « Ô Dieu, je te remercie de ne pas être avare, malhonnête et adultère comme les autres hommes, et en particulier comme ce collecteur d’impôts là-bas. Moi, je jeûne deux jours par semaine, je donne dix pour cent de tous mes revenus. » Le collecteur d’impôts se tenait dans un coin retiré, et n’osait pas lever les yeux au ciel. Mais il se frappait la poitrine et murmurait : « Ô Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! » Je vous l’assure, c’est ce dernier et non pas l’autre qui est rentré chez lui déclaré juste par Dieu. Car celui qui s’élève sera abaissé ; celui qui s’abaisse sera élevé. »
L’orgueil humain offense Dieu ; celui qui se croit juste devant son Créateur est aveugle à la gravité de ses péchés, et son orgueil l’amène à commettre d’autres péchés. Si nous enseignons que le salut d’un homme est strictement la récompense de sa propre justice, nous disons, en réalité, que cet homme gagne la vie éternelle comme le salaire pour un travail accompli. Si vous acceptez un contrat de travail – que ce soit dans un bureau, dans une usine ou dans un champ – et que vous faites dans les normes ce qui vous est demandé, l’employeur vous doit votre salaire ; c’est votre droit. L’employeur n’a plus vraiment de choix dans l’affaire. Il a une obligation. S’il en est ainsi de nos œuvres de justice sur la terre, cela voudrait dire que Dieu nous devrait le salut. Et au lieu d’être reconnaissants, nous pourrions en être fiers et nous glorifier. Dieu n’a certainement pas établi un système qui encourage l’orgueil chez les pécheurs que nous sommes.
Au contraire, Dieu a décidé d’offrir aux hommes le salut sur la base de sa grâce, sa faveur que nous n’avons pas méritée. L’Injil dit en Éphésiens 2.8,9 : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. [Ce salut] ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. »
Le danger du désespoir
Mais il y a un autre danger dans la doctrine que notre destinée éternelle dépend entièrement de notre justice personnelle. Pour ceux qui, au lieu d’être remplis d’orgueil, sont tout à fait conscients de leurs fautes, de leurs manquements, de leurs impuretés intérieures, de leur hypocrisie, des paroles méchantes qu’ils ont prononcées, bref, de leur état de pécheur, ils vivent dans le doute continuel concernant leur relation avec Dieu et le sort qui les attend au jour du jugement. Ils veulent désespérément savoir qu’ils seront accueillis au paradis, mais ils se demandent tous les jours si leurs bonnes œuvres pèseront plus que les mauvaises ? Quand on a un compte en banque, on peut toujours obtenir un relevé de compte qui fait connaître son solde. Mais aucun passage du Coran, aucun récit des hadith ne permet de savoir comment Dieu fera ses calculs. Si j’ai mangé quelque chose de « haram », qu’est-ce que je dois faire au juste, qui soit au-delà de mon devoir, afin de compenser la faute que j’ai commise. Si j’ai négligé de faire mes prières obligatoires du matin pendant toute une semaine, je dois faire de bonnes œuvres pour remplir l’autre panier de la balance, mais quelles sortes d’œuvres, et combien, suffiront ? Puis-je savoir que mon compte est créditeur ? Ce n’est pas pour que je me repose un peu et diminue mes efforts pour être juste. Non, mais j’aimerais dormir dans la paix et ne pas être terrifié de la mort et du jugement à suivre.
En fait, si l’on rejette le sacrifice de Jésus sur la croix pour nos péchés, on n’aura jamais droit à la paix d’âme concernant son salut. Le prophète Mohamed lui-même n’avait pas d’assurance de son salut ; comment l’aurais-tu ? Dans le Coran, Allah donne cet ordre au prophète : « Dis : « Je ne suis pas une innovation parmi les messagers ; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé ; et je ne suis qu’un avertisseur clair » » (Sourate 46 – Al-Ahqat, aya 9). Cette incertitude chez Mohamed explique ce qu’il dit un jour, selon un hadith attesté : « Au nom d’Allah, je demande pardon à Allah et me repens devant lui plus de soixante-dix fois par jour » (Sahih Bukhari, Volume 8, livre 74, numéro 319, page 213). Quel homme aujourd’hui pourrait être assez juste pour avoir la moindre confiance de sa place au paradis ? On est tous pécheurs, et nos bonnes actions ne suffisent pas pour enlever un seul de nos péchés. Voilà pourquoi l’apôtre Paul dit que son souhait le plus profond était d’être trouvé en Christ, « non avec ma justice, dit-il, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi » (Philippiens 3.9). Cette optique libère de l’incertitude et de la terreur de la mort et du jugement. Elle permet la confiance exprimée en Romains 8.33,34,39 :
« Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie !… Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !… [Rien] ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »
Voulez-vous la paix ?
Jésus est bien mort sur la croix. Les prophètes l’avaient prédit, l’histoire l’atteste, et contrairement à l’opinion populaire, ni le Coran ni les hadiths les plus anciens ne le contredisent. Selon la Bible, et semble-t-il, selon le Coran, la mort de Jésus faisait partie du plan de Dieu, conçu par lui avant même de créer le monde. Et pourquoi Allah aurait-il voulu que son saint serviteur, Jésus le Messie, meure de cette façon ? Tout simplement parce que c’était le seul moyen de racheter les hommes pécheurs ; pendant des siècles Dieu a laissé impunis les péchés des grands hommes de foi, tel que Noé, Abraham, Joseph, Moïse et bien d’autres. Mais il fallait bien que cette dette de péché soit payée un jour. Le salaire du péché, c’est la mort. Tous l’ont mérité. Un sacrifice était nécessaire comme rançon. Sans que le sang soit versé, il n’y a pas de pardon. Mais le sang des animaux ne peut pas ôter le péché d’un homme. Il a fallu le sang d’un homme sans péché. Voilà donc ce que Dieu a pourvu. Il a fait pour l’homme ce que l’homme ne pouvait jamais faire pour lui-même. Pas de place donc pour l’orgueil. Qu’aucun homme ne se glorifie devant le Tout-Puissant. Pas de raison pour désespérer ou pour vivre dans la peur exagérée. En Jean 14.27 Jésus a fait, avant d’aller à la croix, cette promesse : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point, et se s’alarme point. » Voulez-vous cette paix ?