La Bible a-t-elle été changée ?

La Bible parle-t-elle de Mohamed ? (Première partie – l’Injil)

Selon le Coran, Jésus annonça qu’un autre messager viendrait après lui. Cet autre messager s’appellerait Ahmad, qui signifie « celui qui est loué ».

« Et quand Jésus fils de Marie dit : ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Torah, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera ‘Ahmad’. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : C’est là une magie manifeste. » (Sourate 6 As-Saff – Le rang, aya 6)

Selon le Hadith, collection Sahih Muslim, vol. 4, no. 5810, Mohamed dit que son nom était aussi Ahmad.

Dans un autre passage du Coran, Allah promet sa miséricorde à ceux qui suivraient « le Prophète illettré » (Mohamed) qui avait été mentionné dans la Torah et l’Évangile :

« Et Ma miséricorde embrasse toute chose. Je la prescrirai à ceux qui (Me) craignent, acquittent la Zakat, et ont foi en Nos signes. Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Torah et l’évangile. » (Sourate 7 – Al-Araf, ayat 156,157)

Compte tenu de ces faits, les musulmans s’attendent à trouver dans la Bible des références à Mohamed.

L’injil

Pour ce qui est du Nouveau Testament, les musulmans trouvent que les passages où Jésus parle du Consolateur qui devait venir sont des prédictions qui concernent leur prophète Mohamed (Jean 14.16,17; 14,26; 15.26; 16.7-13).

L’argument le plus courant se base sur le mot grec, paraklétos, traduit par Consolateur. Les docteurs musulmans prétendent que les textes bibliques ont été modifiés, et qu’à l’origine, ils contenaient non pas le mot paraklétos, mais le mot periklutos, qui signifie justement « celui qui est loué », comme Ahmad en arabe. Ainsi donc, quand Jésus dit en Jean 14.16 : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur (paraklet), afin qu’il demeure éternellement avec vous », et en Jean 16.13 : « Quand le consolateur (paraklet) sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité », il serait en train de parler de Mohamed, le dernier des prophètes.

Examinons donc ces passages pour déterminer si cette explication est vraie. Soulignons que ceux qui prétendent que le mot paraklétos est une corruption du mot periklutos ne signalent pas de problème en ce qui concerne la nature et les fonctions du consolateur telles que Jésus les décrit dans l’Évangile. Voilà donc les textes en entier :

Jean 14.16,17 : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur (paraklet), afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. »

Jean 14.26 : « Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

Jean 15.26,27 : « Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement. »

Jean 16.7-15 : « Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. »

Tous ces passages ont le même contexte historique. Il s’agit des propos que Jésus a tenus avec ses apôtres la veille de sa mort, après que Judas était sorti pour le trahir. Il préparait ses apôtres pour l’épreuve qui venait (son arrestation et sa mort) et les encourageait pour l’œuvre qu’ils auraient à accomplir quand il ne serait plus là. La promesse de l’aide du consolateur leur a sûrement donné une grande assurance. Après sa résurrection, Jésus a répété sa promesse concernant le Saint-Esprit (le consolateur) : « Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il ; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1.3-5). La venue du consolateur devait donc avoir lieu dans peu de jours. Mohamed naquit en 570 ap. J-C. et se proclama prophète 40 ans plus tard. Après 600 ans, tous les disciples à qui Jésus avait parlé et qu’il avait chargé de rester à Jérusalem étaient morts depuis longtemps. Si Mohamed était le consolateur promis, la promesse ne s’est pas accomplie dans le temps que Jésus ait précisé, et les apôtres n’ont pas pu en bénéficier.

En plus, Jésus dit à ses apôtres concernant le consolateur : « Mais vous, vous le connaissez » (Jean 14.17). Les apôtres de Jésus ne pouvaient pas connaître Mohamed. En plus, il est clair dans les propos de Jésus que le consolateur ne serait pas un homme. Non seulement il l’appelle « Esprit », mais il dit que le monde ne peut pas le voir. Il dit aux apôtres : « Il demeure avec vous, et il sera en vous. »

Mohamed, en tant qu’homme mortel, ne pouvait pas « demeurer avec [les apôtres, ou même les hommes en général] éternellement » (Jean 14.16). On répond que les paroles du consolateur demeurent avec nous telles qu’elles sont contenues dans le Coran. Mais Jésus n’a pas dit ici que les paroles du consolateur demeureraient – il s’est référé au consolateur lui-même. D’ailleurs, les paroles du Coran ne sont pas présentées comme étant celles de Mohamed, mais plutôt celles d’Allah. Les paroles de Mohamed se trouvent dans le Hadith.

Le consolateur devait « enseigner toutes choses » (Jean 14.26) ; il devait « conduire dans toute la vérité » ; évidemment, le consolateur est celui qui a connaissance de toutes choses. Le Coran présente Mohamed, par contre, comme étant un messager dont la connaissance était limitée. Par exemple, Allah dit à Mohamed dans la Sourate 17 Al-Isra – le voyage nocturne, aya 86 – « Et ils t’interrogent au sujet de l’âme, – Dis : l’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur. Et on ne vous a donné que peu de connaissance. » Certains auditeurs de Mohamed voulaient connaître leur sort dans l’au-delà et s’approchèrent de lui pour l’interroger là-dessus. Dans la Sourate 46 – Al-Ahqaf, aya 9, Allah dit à Mohamed de répondre ainsi : « Je ne suis pas une innovation parmi les messagers ; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé ; et je ne suis qu’un avertisseur clair. » Sa connaissance en ce qui concerne les choses à venir était donc limitée. Dans un autre passage Allah lui dit : « Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t’est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. » Allah dit donc à Mohamed d’interroger les Juifs et les chrétiens concernant les points sur lesquels il aurait des doutes, parce qu’ils avaient lu le Livre (la Bible) et pourraient l’instruire. Il serait étonnant si « le consolateur » avait besoin qu’on l’enseigne au lieu de nous enseigner toutes choses, mais cela aurait été le cas si Mohamed était le consolateur dont Jésus avait parlé.

Jésus dit plus d’une fois que le consolateur viendrait en son nom (le nom de Jésus), qu’il viendrait en réponse à la prière de Jésus, qu’il prendrait de ce qui était à Jésus pour l’annoncer aux hommes, et que son rôle serait de glorifier Jésus. Bien que Mohamed ait dit de bonnes choses au sujet de Jésus comme prophète, Mohamed n’a jamais dit qu’il venait en son nom ou qu’il avait été envoyé par Jésus ou à la demande de Jésus. Mohamed n’a pas glorifié Jésus – il ne l’a pas élevé par rapport à lui-même ou aux autres prophètes. La description que Jésus donne de ce que ferait le consolateur ne correspond pas à ce que Mohamed a fait dans son ministère.

Selon l’Évangile, c’est le Saint-Esprit qui était le consolateur promis par Jésus à ses apôtres. Dans le Hadith, Mohamed ne s’identifie jamais comme étant Esprit. Il n’emploie pas non plus le titre « consolateur » pour parler de lui-même. Le Coran reconnaît, par contre, l’existence du Saint-Esprit. Allah dit dans la Sourate 2 Al-Baqarah – La vache, aya 253 – « À Jésus fils de Marie Nous avons apporté les preuves, et l’avons fortifié par le Saint-Esprit. » L’Esprit qui avait, selon Allah, fortifié Jésus viendrait pour aider les apôtres de Jésus.

Il est important de faire remarquer que le monde dispose de milliers de manuscrits (copies faites à la main) des textes du Nouveau Testament qui datent du temps avant la vie de Mohamed. Aucun de ces manuscrits ne contient le mot periklutos dans quelque verset que ce soit.

Mohamed lui-même n’a pas dit que ce mot dans la Bible avait été changé. Au contraire, le Coran affirme plusieurs fois que la parole d’Allah ne peut pas être modifiée :

Sourate 6 Al-Anam – Les bestiaux, aya 34 – « Et nul ne peut changer les paroles d’Allah. »

Sourate 10 Yunus – Jonas, aya 64 – « Il n’y aura pas de changement aux paroles d’Allah. »

Sourate 18 Al-Kahf – La caverne, aya 27 – « Et récite ce qui t’a été révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles. »

Dans l’Évangile, Jésus fait une déclaration pareille : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24.35).

Allah dit à Mohamed de recommander très fort aux chrétiens et aux Juifs de faire confiance au Livre qui leur avait été donné et d’y obéir :

« Dis : “ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Torah et à l’évangile.” » (Sourate 5 Al-Ma-Idah – La table servie, aya 68)

Et encore :

« Dites : Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis. » (Sourate 2 Al-Baqarah – La vache, aya 136)

Il semble clair qu’Allah n’aurait pas permis aux hommes de changer les paroles qu’il avait données à Jésus. Mohamed ne suggéra jamais qu’une telle chose s’était produite. La raison pour laquelle nous avons trouvé tant de problèmes dans l’idée que Mohamed est celui dont Jésus a parlé en Jean 14-16, c’est que Jésus ne parlait pas de Mohamed, et les textes du Nouveau Testament n’ont pas été changés ou corrompus après tout.

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