Chacun fut jugé selon ses œuvres

Jusqu’à présent nous avons tenté d’expliquer en profondeur l’idée de la mort de Jésus comme sacrifice pour le péché. Nous avons vu que la Bible et le Coran parlent tous les deux de la miséricorde et du pardon d’Allah. Tous les deux reconnaissent et approuvent l’idée de sacrifices offerts pour racheter des personnes destinées à la mort. Nous avons démontré l’impossibilité d’effacer ses propres péchés en accumulant de bonnes œuvres et reconnu que même le prophète Mohamed ne pouvait pas avoir confiance d’entrer au ciel sur la base de sa propre justice personnelle. Il dit dans le Coran : « Je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous » (Sourate 46 – Al-Ahqat, aya 9). Sans la grâce d’Allah, personne ne sera sauvé ; le moyen par lequel Allah peut offrir le pardon aux hommes sans compromettre sa justice et minimiser ses commandements, c’est le sacrifice volontaire de celui qui ne commit aucun péché. C’est ainsi que Jésus lui-même dit : « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Marc 10.45).

Mais nous avons aussi introduit l’idée suivante : Dieu jugera chacun selon ses propres actions. La Bible dit en 2 Corinthiens 5.10 : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » Le Coran dit dans la Sourate 35 – Fatir, aya 18 : « Or, personne ne portera le fardeau d’autrui. Et si une âme surchargée [de péchés] appelle à l’aide, rien de sa charge ne sera supporté par une autre même si c’est un proche parent. » Nous avons beaucoup parlé de la nécessité de l’intervention du Très Miséricordieux, sans laquelle personne ne sera sauvé. Mais le Coran et la Bible enseignent évidemment aussi la responsabilité personnelle de chacun. En quel sens donc chacun reçoit-il selon le bien ou le mal qu’il a fait, et comment la grâce de Dieu intervient-elle ? Qu’est-ce que Dieu cherche en nous afin de pouvoir nous accorder de sa grâce ?

Qu’est-ce que Dieu recherche en nous ?

Si Dieu cherche en nous la perfection, l’absence du péché, il ne la trouvera pas. (D’ailleurs, il ne serait plus question de la grâce, mais d’une chose qu’on aurait méritée.) Pour que nous soyons agréables à ses yeux strictement par nos œuvres, il faudrait que nous ayons accompli TOUS ses commandements, TOUS les jours, car, « quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous… si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi » (Jacques 2.10,11). La Bible nous dit très franchement : « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous… Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous » (1 Jean 1.8,10).

Alors, si Dieu sait qu’il ne trouvera pas la perfection en nous, qu’est-ce qu’il cherche ? S’il doit accorder sa grâce et son pardon à un homme pour qu’il ne soit pas condamné, qu’est-ce qu’il exige d’un homme avant de lui donner ce pardon ? Après tout, un Dieu juste ne déciderait pas du destin éternel de ses créatures de façon arbitraire, capricieuse, ou selon l’humeur du moment.

La foi

Ce que Dieu cherche en l’homme se résume par le mot « foi ». Les Juifs demandèrent un jour à Jésus : « Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ? Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jean 6.28,29). Le patriarche et prophète Abraham était un homme assez juste, mais il n’était pas parfait. Comme tous les hommes, il commit du péché. Pourtant, il plut à Dieu à cause de sa foi. La Bible dit à plusieurs reprises : « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice » (Romains 4.3). Une autre manière d’exprimer l’idée que la foi lui fut imputée à justice serait de dire que Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foi (FC).

De nombreux passages bibliques enseignent que nous sommes sauvés par la foi. Selon Romains 1.16, l’Injil « est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Éphésiens 2.8 dit très simplement : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. » Évidemment la foi est nécessaire au salut, et sans la foi personne ne sera sauvé. Mais aucun passage ne dit que nous sommes sauvés par la foi seule. En fait, d’autres versets montrent que la foi dans le cœur ne peut pas, en elle-même, sauver le pécheur.

Jacques 2.20,24 dit : « Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ?… Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. » (Précisons que le mot œuvres n’est pas employé ici pour parler des œuvres qui méritent un salaire, mais simplement des actions par lesquelles la foi doit s’exprimer.) Nous avons un exemple concret de foi sans les œuvres en Jean 12.42,43, qui dit : « Cependant, même parmi les chefs [des Juifs], plusieurs crurent en [Jésus] ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Cars ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » Les Juifs dont on parle ici, furent-ils sauvés ? Certainement pas ! (voir Matt. 10.32,33). Ils n’étaient pas sauvés parce qu’ils avaient la mauvaise sorte de foi. Ils avaient une conviction intellectuelle, mais ils ne la démontraient pas dans les actes. Il y a donc une sorte de foi qui ne sauve pas.

La question à résoudre est donc : Quelle sorte de foi sauve, et qu’est-ce que cette foi comporte ?

La sorte de foi qui sauve

Le chapitre 11 de l’Épître aux Hébreux est souvent appelé « le chapitre de la foi », car il insiste tellement sur l’importance de la foi et cite en exemple tant de personnes qui « par la foi » plurent à Dieu. À la fin du chapitre précédent, l’auteur avait exhorté ses lecteurs à être « de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme » (Hébreux 10.39), et au chapitre 11 il leur montre comment cette foi se manifeste et comment elle est récompensée. Il cite de nombreuses personnes en exemple, et nous voyons que la foi de toutes ces personnes les poussait à agir :

Héb. 11.4 – « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent. »

Héb. 11.7 – « C’est par la foi que Noé… construisit une arche pour sauver sa famille. »

Héb. 11.8 – « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage. »

Héb. 11.27,28 – « C’est par la foi que [Moïse] quitta l’Égypte… C’est par la foi qu’il fit la Pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites. »

Dans chaque cas Dieu récompensa les gens pour une foi obéissante. Quand la foi avait mené à l’obéissance, ces personnes ont obtenu la récompense « par la foi ». Une foi qui ne se traduit pas dans l’obéissance et l’amour est inutile pour le salut. Comme Paul le dit en Galates 5.6 : « Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par l’amour. »

À quel moment la foi sauve-t-elle ?

Quand la foi peut-elle être qualifiée d’efficace pour sauver un pécheur ? Est-il possible de savoir quand on passe d’une foi morte à une foi vivante et capable de nous procurer le salut par le sang de Jésus ?

Nous avons déjà vu qu’il faut confesser sa foi en Jésus. Il faut également se repentir, c’est-à-dire prendre la décision sincère de se détourner de ses péchés. Jésus dit en Luc 24.47 que « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés » en son nom. Évidemment ces deux choses sont liées de telle sorte que l’on ne reçoit pas le pardon de Dieu si l’on ne se repent pas. Jésus dit explicitement en Luc 13.5 : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » C’est ainsi que les apôtres n’ont pas manqué de proclamer dans leur prédication que « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (Actes 17.30,31).

Mais ce n’est ni au moment de la confession de foi, ni au moment de la repentance que l’homme pécheur obtient la grâce, ou le pardon de Dieu. C’est au moment où la croyance s’exprime dans le baptême. Ne pensez pas à la cérémonie que certains font sur un enfant nouveau-né avec quelques gouttes d’eau. Ce rite-là n’exprime certainement pas la foi de la personne qui le reçoit. Le baptême selon la Bible, c’est quand une personne qui a écouté l’Injil, y a cru et s’est repentie du péché, se laisse ensuite plonger dans l’eau, selon le commandement de Jésus et à l’image de sa mort et sa résurrection. C’est ainsi que la personne démontre sa foi, son amour, sa confiance et sa soumission envers Dieu.

D’après l’Évangile de Marc, Jésus lui-même associe foi et baptême comme conditions du salut lorsqu’il confie à ses disciples la mission d’évangéliser le monde. Il dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.16). Pour être condamné, il suffit de ne pas croire. Par contre, pour être sauvé, vous devez, selon Jésus, non seulement croire, mais être baptisé aussi. Si nous comprenons ceci, nous ne serons point étonnés de constater que tout au long du Nouveau Testament ceux qui avaient vraiment cru à l’Évangile sont passés directement au baptême. Le jour de la Pentecôte, Pierre a prêché la bonne nouvelle de Jésus. À ceux qui ont indiqué leur foi en demandant ce qu’ils devaient faire, Pierre dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38).

Dire que le baptême est nécessaire au salut n’est pas nier le salut par la foi. Dans la Bible, le baptême n’est jamais mis en opposition à la vraie foi en Jésus-Christ. Le baptême n’est pas contre la foi ; il signifie la foi. C’est un acte qui est motivé par la foi, qui exprime la foi, et qui rend la foi efficace pour nous sauver.

Le baptême est aussi un engagement. Après avoir été baptisé, il faut continuer de démontrer sa foi en faisant de son mieux pour servir Dieu, obéir à ses lois, se repentir sincèrement et se détourner du péché chaque fois que l’on n’a pas résisté à la tentation, mettant notre confiance non pas en notre propre justice, mais dans le sang de Christ qui nous purifie. Nous n’essayons pas de gagner comme un salaire la grâce qui nous a été donnée, mais nous faisons tous nos efforts pour ne pas « déchoir de la grâce » (Galates 5.4) ou nous « priver de la grâce » en nous laissant ramener dans une vie de péché et d’immoralité (Hébreux 12.15). Nous devons demeurer en Christ, qui nous donne la vie (Jean 15.4-6). Et à la fin, nous ne nous présentons pas devant Dieu fièrement avec toutes nos propres bonnes œuvres. Nous nous présentons plutôt avec la justice de Christ, celui à qui nous nous sommes attachés avec persévérance, celui seul en qui nous avons mis notre confiance. Le jugement dépendra donc de la miséricorde de Dieu, rendu possible par le sacrifice de Jésus sur la croix, et de notre choix personnel de croire, de nous confier en Christ pour le salut, et d’obéir à l’Évangile.

Mais il faut faire ce choix pendant qu’il est temps. Le Coran a raison en disant qu’en ce jour « si une âme surchargée [de péchés] appelle à l’aide, rien de sa charge ne sera supporté par une autre ». Si c’est seulement au dernier jour qu’on appelle à l’aide, ce sera trop tard. Christ veut bien porter tes iniquités, mais il faut lui faire appel maintenant, bien avant d’arriver devant le tribunal de jugement.

Cœur orgueilleux, cœur sensible

Voici une description du grand jour de jugement qui, pour beaucoup de gens, semble tout à fait correcte : « En ce jour, l’âme humaine recevra le châtiment ou la récompense qui lui sera dû. Ni l’argent des riches, ni la force des puissants, ni l’argument des éloquents ne leur servira à rien. Les bonnes œuvres seront le seul témoin et la seule défense, soit en faveur de soit contre leur auteur. En ce jour, aucun ne sera victime d’une injustice, et aucun ne recevra quoi que ce soit qu’il n’aura pas mérité. »

Au premier abord, tout cela paraît normal. Mais nous avons vu qu’une telle description est incomplète. Elle ne laisse aucune place pour la miséricorde de Dieu. Le Coran nous dit : « Demandez pardon à Allah. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux… Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense » (Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 199,268). La grâce est la faveur accordée, mais que l’on ne mérite pas. Le pardon suppose qu’on a posé des actes indignes, de mauvaises œuvres, mais que Dieu choisit oublier ces péchés et ne pas les punir. Le salut ne sera donc pas tout simplement sur la base de bonnes œuvres.

Si le salut était strictement par nos œuvres placées dans une balance divine, plusieurs conséquences négatives en découleraient.

Le danger de l’orgueil

Nous avons pris l’exemple d’un bonhomme qui se dit : « Je suis confiant d’avoir fait assez de bonnes œuvres pour que la balance parle en ma faveur au dernier jour. Mes péchés sont mineurs, et je n’aurai pas besoin qu’on enlève quelque chose du côté des mauvaises œuvres pour éviter l’enfer. » Probablement sans le savoir, il tombe dans l’un des péchés les plus détestables aux yeux de Dieu. La Bible nous dit : « Revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable » (1 Pierre 5.5,6). Nous devons avoir une attitude d’humilité dans nos rapports les uns avec les autres. Mais cette attitude est aussi importante dans nos rapports avec Dieu. Jésus raconta une parabole qui démontre ce principe de manière mémorable. Nous lisons dans l’Évangile de Luc 18.9-14 :

« Il raconta aussi une parabole pour ceux qui étaient convaincus d’être justes et méprisaient les autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier : un pharisien et un collecteur d’impôts. Le pharisien, debout, faisait intérieurement cette prière : « Ô Dieu, je te remercie de ne pas être avare, malhonnête et adultère comme les autres hommes, et en particulier comme ce collecteur d’impôts là-bas. Moi, je jeûne deux jours par semaine, je donne dix pour cent de tous mes revenus. » Le collecteur d’impôts se tenait dans un coin retiré, et n’osait pas lever les yeux au ciel. Mais il se frappait la poitrine et murmurait : « Ô Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! » Je vous l’assure, c’est ce dernier et non pas l’autre qui est rentré chez lui déclaré juste par Dieu. Car celui qui s’élève sera abaissé ; celui qui s’abaisse sera élevé. »

L’orgueil humain offense Dieu ; celui qui se croit juste devant son Créateur est aveugle à la gravité de ses péchés, et son orgueil l’amène à commettre d’autres péchés. Si nous enseignons que le salut d’un homme est strictement la récompense de sa propre justice, nous disons, en réalité, que cet homme gagne la vie éternelle comme le salaire pour un travail accompli. Si vous acceptez un contrat de travail – que ce soit dans un bureau, dans une usine ou dans un champ – et que vous faites dans les normes ce qui vous est demandé, l’employeur vous doit votre salaire ; c’est votre droit. L’employeur n’a plus vraiment de choix dans l’affaire. Il a une obligation. S’il en est ainsi de nos œuvres de justice sur la terre, cela voudrait dire que Dieu nous devrait le salut. Et au lieu d’être reconnaissants, nous pourrions en être fiers et nous glorifier. Dieu n’a certainement pas établi un système qui encourage l’orgueil chez les pécheurs que nous sommes.

Au contraire, Dieu a décidé d’offrir aux hommes le salut sur la base de sa grâce, sa faveur que nous n’avons pas méritée. L’Injil dit en Éphésiens 2.8,9 : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. [Ce salut] ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. »

Le danger du désespoir

Mais il y a un autre danger dans la doctrine que notre destinée éternelle dépend entièrement de notre justice personnelle. Pour ceux qui, au lieu d’être remplis d’orgueil, sont tout à fait conscients de leurs fautes, de leurs manquements, de leurs impuretés intérieures, de leur hypocrisie, des paroles méchantes qu’ils ont prononcées, bref, de leur état de pécheur, ils vivent dans le doute continuel concernant leur relation avec Dieu et le sort qui les attend au jour du jugement. Ils veulent désespérément savoir qu’ils seront accueillis au paradis, mais ils se demandent tous les jours si leurs bonnes œuvres pèseront plus que les mauvaises ? Quand on a un compte en banque, on peut toujours obtenir un relevé de compte qui fait connaître son solde. Mais aucun passage du Coran, aucun récit des hadith ne permet de savoir comment Dieu fera ses calculs. Si j’ai mangé quelque chose de « haram », qu’est-ce que je dois faire au juste, qui soit au-delà de mon devoir, afin de compenser la faute que j’ai commise. Si j’ai négligé de faire mes prières obligatoires du matin pendant toute une semaine, je dois faire de bonnes œuvres pour remplir l’autre panier de la balance, mais quelles sortes d’œuvres, et combien, suffiront ? Puis-je savoir que mon compte est créditeur ? Ce n’est pas pour que je me repose un peu et diminue mes efforts pour être juste. Non, mais j’aimerais dormir dans la paix et ne pas être terrifié de la mort et du jugement à suivre.

En fait, si l’on rejette le sacrifice de Jésus sur la croix pour nos péchés, on n’aura jamais droit à la paix d’âme concernant son salut. Le prophète Mohamed lui-même n’avait pas d’assurance de son salut ; comment l’aurais-tu ? Dans le Coran, Allah donne cet ordre au prophète : « Dis : « Je ne suis pas une innovation parmi les messagers ; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé ; et je ne suis qu’un avertisseur clair » » (Sourate 46 – Al-Ahqat, aya 9). Cette incertitude chez Mohamed explique ce qu’il dit un jour, selon un hadith attesté : « Au nom d’Allah, je demande pardon à Allah et me repens devant lui plus de soixante-dix fois par jour » (Sahih Bukhari, Volume 8, livre 74, numéro 319, page 213). Quel homme aujourd’hui pourrait être assez juste pour avoir la moindre confiance de sa place au paradis ? On est tous pécheurs, et nos bonnes actions ne suffisent pas pour enlever un seul de nos péchés. Voilà pourquoi l’apôtre Paul dit que son souhait le plus profond était d’être trouvé en Christ, « non avec ma justice, dit-il, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi » (Philippiens 3.9). Cette optique libère de l’incertitude et de la terreur de la mort et du jugement. Elle permet la confiance exprimée en Romains 8.33,34,39 :

« Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie !… Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !… [Rien] ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »

Voulez-vous la paix ?

Jésus est bien mort sur la croix. Les prophètes l’avaient prédit, l’histoire l’atteste, et contrairement à l’opinion populaire, ni le Coran ni les hadiths les plus anciens ne le contredisent. Selon la Bible, et semble-t-il, selon le Coran, la mort de Jésus faisait partie du plan de Dieu, conçu par lui avant même de créer le monde. Et pourquoi Allah aurait-il voulu que son saint serviteur, Jésus le Messie, meure de cette façon ? Tout simplement parce que c’était le seul moyen de racheter les hommes pécheurs ; pendant des siècles Dieu a laissé impunis les péchés des grands hommes de foi, tel que Noé, Abraham, Joseph, Moïse et bien d’autres. Mais il fallait bien que cette dette de péché soit payée un jour. Le salaire du péché, c’est la mort. Tous l’ont mérité. Un sacrifice était nécessaire comme rançon. Sans que le sang soit versé, il n’y a pas de pardon. Mais le sang des animaux ne peut pas ôter le péché d’un homme. Il a fallu le sang d’un homme sans péché. Voilà donc ce que Dieu a pourvu. Il a fait pour l’homme ce que l’homme ne pouvait jamais faire pour lui-même. Pas de place donc pour l’orgueil. Qu’aucun homme ne se glorifie devant le Tout-Puissant. Pas de raison pour désespérer ou pour vivre dans la peur exagérée. En Jean 14.27 Jésus a fait, avant d’aller à la croix, cette promesse : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point, et se s’alarme point. » Voulez-vous cette paix ?

Qui a besoin du sacrifice ?

Un verset bien connu du Coran dit au sujet du grand jugement : « Ceux dont la balance est lourde seront les bienheureux ; et ceux dont la balance est légère seront ceux qui ont ruiné leurs propres âmes et ils demeureront éternellement dans l’Enfer » (Sourate 23 – Les croyants, ayat 102,103). Selon ce verset, il faudra, au jour du jugement, que le poids des bonnes actions d’une personne l’emporte sur celui de ses mauvaises. Mais le Coran dit également : « Demandez pardon à Allah. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux… Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense » (Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 199,268). Si Dieu pardonne réellement, il est évidemment possible que les mauvais choix et les actions pécheresses des hommes soient enlevés de la balance au dernier jour.

Quand le fils d’Abraham devait mourir aux mains de son père, Allah, dans sa bonté, a pourvu une rançon, un bélier qui fut sacrifié à la place du jeune homme. Ce sacrifice, qui est célébré chaque année par les Musulmans lors de la fête des moutons, préfigurait une autre rançon que Dieu avait l’intention de pourvoir, le sacrifice de Jésus sur la croix. Comme nous l’avons dans l’Injil, Romains 3.24-26 :

« C’est lui que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés, pour ceux qui croient en son sacrifice. Ce sacrifice montre la justice de Dieu qui a pu laisser impunis les péchés commis autrefois, au temps de sa patience. Ce sacrifice montre aussi la justice de Dieu dans le temps présent, car il lui permet d’être juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus. »

Voilà comment Allah peut être pardonneur et miséricordieux, sans ressembler au magistrat corrompu qui ne fait pas appliquer la loi. La dette du péché a été payée par celui qui n’avait pas de péché, pas de dette à payer, à savoir Jésus, fils de Marie, le « fils pur » annoncé par le messager.

Qui a besoin de ce sacrifice ?

Peut-être que vous vous dites : Cela est bien beau pour les grands pécheurs, ceux qui n’ont pas marché dans le droit chemin. Mais moi, j’ai toujours accompli mon devoir envers Dieu : je ne manque jamais de faire la Salat cinq fois par jour ; je paie la Zakat ; je ne triche pas pendant le mois de Ramadan ; j’ai même économisé pendant des années pour faire le hajj ; je ne mange pas la chair de porc ; j’ai aussi construit une petite mosquée. Je suis confiant d’avoir fait assez de bonnes œuvres pour que la balance parle en ma faveur au dernier jour. Mes péchés sont mineurs, et je n’aurai pas besoin qu’on enlève quelque chose du côté des mauvaises œuvres pour éviter l’enfer.

Si vous raisonnez ainsi, vous êtes tout simplement dans l’erreur : en fait, si Dieu n’enlève pas nos péchés de la balance, nous n’avons absolument aucun espoir.

Pourquoi la loi (ou les bonnes œuvres) ne donne pas d’espoir au pécheur

La nature des lois

Si nous réfléchissons à la nature de toute loi, y compris celle de Dieu, nous verrons que l’image des actions mises dans la balance est une image assez incomplète de la justice de Dieu. Oui, Dieu va prendre en considération ce que chacun a fait de bon et ce qu’il a fait de mal. Mais il ne sera pas simplement question de déterminer si le poids des bonnes actions l’emporte sur celui des mauvaises.

Imaginez une personne qui a toujours respecté toutes les lois du pays où elle vit. Elle a respecté la limite de vitesse en conduisant, elle paie ses impôts, elle s’abstient de voler, et c’est un employé modèle. Mais un jour cette personne se met en colère contre son voisin et le tue. Elle ne peut pas citer le fait qu’elle a obéi à toutes les autres lois pour convaincre le juge de ne pas la condamner. On a le devoir d’obéir à toutes les lois. Il suffit d’en violer une seule pour être condamné à prison, à payer une amende, ou même à être mis à mort. L’obéissance à certaines lois ne nous donne pas le droit de violer celles que nous trouvons difficiles ou insignifiantes ou que nous n’aimons pas. Si cela est vrai pour les lois d’origine humaine, combien plus ce serait vrai pour les lois du Seigneur de l’univers ! Voici pourquoi la Bible dit en Jacques 2.10,11 :

« Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. »

Les lois, de par leur nature même, condamnent ceux qui les violent. Le péché, selon 1 Jean 3.4, est « la transgression de la loi ». La fonction de la loi n’est pas d’excuser ou de pardonner le coupable. Voilà pourquoi l’Injil dit en Galates 3.21,22 : « Si une loi avait été donnée qui puisse procurer la vraie vie aux hommes, alors l’homme pourrait être rendu juste aux yeux de Dieu par le moyen de la loi. Mais l’Écriture a déclaré que le monde entier est soumis à la puissance du péché. »

Un homme doit obéir à tous les commandements de Dieu. Supposez qu’il reconnaît en avoir violé plusieurs. Il prend la résolution de les respecter tous à l’avenir. Cela est bien, mais il faut reconnaître deux problèmes : premièrement, si je me garde de voler aujourd’hui, cela n’enlève pas ma culpabilité pour avoir volé hier et ne me permet pas d’éviter la peine du crime que j’ai déjà commis. Respecter la loi à partir de maintenant ne procure pas le pardon des péchés que j’ai faits dans le passé. Et deuxièmement, supposez que je prends la résolution de respecter parfaitement tous les commandements de Dieu à partir de ce jour. C’est bien, mais pensez-vous que j’arriverai à ne plus commettre de péché jusqu’au jour de ma mort ? Certainement pas. Ainsi, non seulement mon obéissance future n’enlèvera pas mes péchés du passé, mais comme mon obéissance sera toujours imparfaite, les fautes commises continueront à s’accumuler. Comme la Bible dit en Romains 2.5 : « Tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres. »

Selon un autre passage, la loi de Dieu est sainte, et ses commandements sont justes et bons, mais la loi rend l’homme très conscient de sa faiblesse, de ses échecs, de son état indigne et souillé par le péché. L’apôtre Paul parle pour la plupart d’entre nous quand il écrit :

« Je ne comprends pas ce que je fais : car je ne fais pas ce que je voudrais faire, mais je fais ce que je déteste… Au fond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais je trouve dans mon être une autre loi qui combat contre celle qu’approuve mon intelligence. Elle me rend prisonnier de la loi du péché qui est en moi. Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ? » (Romains 7.15,22-24)

Vous voyez qu’au lieu de permettre à l’homme de gagner la faveur de Dieu, la loi lui fait voir sans cesse à quel point il est loin de satisfaire aux exigences saintes du Dieu de justice et de sainteté. Elle montre que l’homme a besoin de quelqu’un pour le délivrer, un Sauveur.

L’impact du péché v. la valeur des bonnes œuvres

Pensons pour un instant à cette question en termes de bonnes œuvres qui pourraient compenser les mauvaises. Il y de nombreuses situations dans la vie où il est évident qu’il serait inutile de mettre le bon et le mauvais dans une balance. Supposez, par exemple, que vous recevez un visiteur et voulez lui faire un repas en vous servant de ce que vous avez à portée de main. Vous voyez trois œufs, et vous décidez de lui faire une omelette. En cassant les œufs, vous découvrez que le troisième est pourri. Si vous mettez ce troisième dans l’omelette avec les deux autres, en vous disant que les bons œufs pèsent plus que le seul qui est pourri, le plat sera gâté, et votre visiteur ne pourra pas le manger. D’ailleurs, vous n’oseriez jamais présenter un tel repas à un visiteur. Même si vos bonnes œuvres sont deux fois plus nombreuses que vos péchés, ces actions nobles ne pourront jamais cacher ou éliminer devant le Dieu saint l’odeur nauséabonde du mal que vous avez commis au cours de votre vie.

Pensez, par exemple, à une femme qui déteste son mari et veut s’en débarrasser. Elle décide de l’empoisonner, petit à petit, en mettant chaque jour un peu de poison, peut-être de l’arsenic, dans sa nourriture. Les repas que cette dame prépare sont bons, nourrissants, pleins de vitamines et protéines et de tout ce dont le corps a besoin. Mais les bons ingrédients dans cette nourriture, bien qu’ils pèsent énormément plus que la petite quantité d’arsenic, n’empêcheront pas le poison de produire son effet. Le péché est un poison. Il tue, malgré la présence de ce qui est bon, noble et honnête.

Pensez à une personne qui dit beaucoup de choses bienveillantes et utiles au cours de sa vie. Elle dit la vérité, elle encourage les autres, elle donne de bons conseils. Mais quand on interroge cette personne concernant ses idées sur Dieu, elle prononce des paroles de blasphème et de haine qui déshonorent son Créateur. La vaste majorité des paroles de cette personne sont très bonnes, mais ces bonnes paroles ne peuvent pas neutraliser les quelques paroles blasphématoires qu’elle prononce.

Qui a besoin du sacrifice de Jésus que Dieu a ordonné ? Qui d’entre nous a besoin qu’Allah enlève ses mauvaises œuvres de la balance pour qu’il ne soit pas condamné au dernier jour ? Il est clair que c’est nous tous. Tout le monde a besoin du pardon de Dieu, parce tous ont péché. Même si je n’ai pas violé tous les commandements de Dieu, je suis un pécheur, et je suis indigne de me présenter devant Dieu. Toutes mes bonnes œuvres ne pourront pas changer cette réalité. Nous avons tous besoin de la grâce qui a été rendu possible par la mort de Jésus, prévue par Dieu depuis le commencement.

Pourquoi Dieu aurait-il voulu que Jésus meure sur la croix ?

Il n’y a pas de raison valable pour nier le fait que Jésus fut mis à mort. Le Coran le soutient, les hadith ne le nient pas. Les prophètes l’avaient prédit. Les non-chrétiens l’ont confirmé. Et avant tout, ce fait est au cœur de l’Injil que Dieu, selon le Coran, donna au Messie, Jésus. L’idée répandue que la condamnation, l’humiliation et la crucifixion de Jésus auraient constitué un échec qui empêcha le Serviteur de Dieu d’accomplir sa mission est fausse – du moment où Jésus est ressuscité d’entre les morts, on ne peut plus parler d’échec. L’idée qu’Allah va forcément rendre tous ses apôtres « victorieux » en les délivrant du danger est fausse également – le Coran lui-même parle à maintes reprises des prophètes fidèles que les Juifs avaient tués et des martyrs musulmans qui ont donné leur sang pour la cause de l’Islam. Quant au verset du Coran que l’on prend pour affirmer que Jésus n’est pas mort sur la croix, il enseigne simplement que c’est Dieu, et non pas les Juifs, qui était à l’origine de la mort de Jésus. (Voir l’article « Jésus est-il réellement mort ? ».)

Mais la question demeure :

Pourquoi Dieu aurait-il voulu que Jésus meure sur la croix ?

Jésus lui-même a répondu à cette question : en Jean 10 il se comparait à un berger et ses disciples aux brebis. Il dit : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis… Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père » (Jean 10.11,17,18). Dans ces versets, nous voyons que Jésus confirme que sa mort avait été ordonnée par Dieu – c’était bien Dieu qui l’avait voulue – mais il dit également qu’il obéissait volontairement à cet ordre de donner sa vie. Quand Jésus dit que le berger donne sa vie pour ses brebis, il indique que sa mort devait servir les autres. Il donnerait sa vie pour sauver ses « brebis ». En Marc 10.45 il ajoute un élément concernant sa mort pour les autres. Il dit : « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Une rançon est le prix payé pour obtenir la vie ou la liberté d’un esclave ou un prisonnier. Jésus dit que sa vie servirait de rançon pour plusieurs.

Ces paroles de Jésus s’accordent bien avec les propos des prophètes qui l’avaient précédé. Dans un long passage écrit par le prophète Ésaïe il est affirmé très clairement que le Christ devait mourir. Il ne devait pas être sauvé à la dernière minute pour ne pas souffrir, pour ne pas connaître la honte. Non, selon le plan de Dieu, il devait mourir. Mais le même texte nous dit la raison de la mort du Christ :

« Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous… Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, et il se chargera de leurs iniquités… il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, et il a intercédé pour les coupables. » (Ésaïe 53.5,6,11,12)

On ne pourrait pas trouver de paroles plus claires, mais ne serait-il pas injuste de faire souffrir une personne à la place d’une autre ? Le coupable ne devrait-il pas être puni ? Dieu ne jugera-t-il pas chacun selon ses propres actions ?

Le Coran dit : « Ceux dont la balance est lourde seront les bienheureux ; et ceux dont la balance est légère seront ceux qui ont ruiné leurs propres âmes et ils demeureront éternellement dans l’Enfer » (Sourate 23 – Les croyants, ayat 102,103). En d’autres termes, il faudra, au jour du jugement, que le poids des bonnes actions l’emporte sur celui des mauvaises. La Bible semble parler dans le même sens quand elle dit en 2 Corinthiens 5.10 : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » Le Coran dit dans la Sourate 35 – Fatir, aya 18 : « Or, personne ne portera le fardeau d’autrui. Et si une âme surchargée [de péchés] appelle à l’aide, rien de sa charge ne sera supporté par une autre même si c’est un proche parent. » Et encore, la Bible dit en Romains 14.12 : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. »

Certainement, Dieu jugera chacun de nous en fonction de ses choix et de ses actions. Mais encore, la Bible et le Coran s’accordent en affirmant que Dieu est miséricordieux et prêt à pardonner. Dans le Zabur David dit : « Car tu es bon, Seigneur, tu pardonnes, tu es plein d’amour pour tous ceux qui t’invoquent » (Psaumes 86.5). Dans le Coran nous lisons : « Demandez pardon à Allah. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux… Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense » (Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 199,268). La plupart des sourates du Coran commencent par les mots : « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ».

Que veut dire le mot « pardonner » ? N’est-ce pas acquitter, faire grâce, renoncer à punir, oublier ou faire comme si une faute n’avait pas été commise ? Qu’est-ce que la miséricorde ? N’est-ce pas la pitié qui pousse à pardonner au coupable ?

Évidemment il est donc possible que les mauvais choix et les actions pécheresses des hommes soient enlevés de la balance au dernier jour. Mais par quel moyen ?

La nécessité d’un sacrifice

Celui qui ne comprend pas profondément la justice de Dieu pourrait répondre qu’il n’y a pas besoin de « moyen » : Dieu est souverain, et s’il veut pardonner, il choisit simplement de le faire. Il dit : « Je pardonne », et la chose est faite – le péché est enlevé.

Oui, Dieu est souverain – il peut faire ce qu’il veut. Mais il est juste, aussi, et il refuse de compromettre sa justice, son intégrité. La Bible dit : « Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2 Timothée 2.13). Parce qu’il n’acceptera jamais de faire le mal, la Bible nous rappelle en Hébreux 6.18 qu’il est impossible que Dieu mente. Mais sa justice l’empêche aussi de regarder avec faveur les coupables. Le prophète Habacuc lui dit : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux regarder l’iniquité. Pourquoi regarderais-tu les perfides, et te tairais-tu ? » (Habacuc 1.13). Comme le patriarche et prophète Abraham a demandé un jour au Tout-Puissant : « Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ? » (Genèse 18.25). Être un Dieu de miséricorde et compassion et en même temps le Juge juste et saint qui examine et pèse les actions de tout homme présente un dilemme. Comment est-il possible d’être à la fois miséricordieux et juste ? Comment Dieu peut-il pardonner le péché et en même temps honorer ses saints commandements et les faire respecter ? Si un magistrat humain pardonnait aux coupables par favoritisme envers ses amis ou ses parents, ou parce qu’il avait reçu un cadeau, nous le traiterions comme étant indigne d’occuper son poste. Un juge a la responsabilité de faire appliquer la loi, de punir les coupables et de laisser aller les innocents. Comment Dieu serait-il un Juge juste quand il blanchit les coupables, quand la peine méritée n’est pas administrée ?

Voilà ce qui montre la nécessité du sacrifice pour le péché. C’est un concept connu de toute l’humanité depuis au moins le temps de Caïn et Abel, les fils d’Adam et Ève. Vous vous rappelez qu’Abel offrit à Dieu des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. C’est un concept qui existe certainement dans l’Islam. « Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie » (Sourate 108 – Al-Kawtar, aya 2). « Et accomplissez pour Allah le pèlerinage et l’Umra. Si vous en êtes empêchés, alors faites un sacrifice… Et ne rasez pas vos têtes avant que l’animal à sacrifier n’ait atteint son lieu d’immolation… Et craignez Allah. Et sachez qu’Allah est dur en punition » (Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 196).

La Torah insiste souvent sur l’idée d’expier le péché, de faire apaiser la colère divine. Le péché ne devait pas rester impuni. Étant donné que « le salaire du péché, c’est la mort » (Romains 6.23), nous comprenons pourquoi le moyen prescrit pour l’expiation, c’était le sang sacrificiel. Dieu dit aux Israélites : « L’âme de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servît d’expiation pour vos âmes, car c’est par l’âme que le sang fait l’expiation » (Lévitique 17.11). L’Injil appuie ce principe en Hébreux 9.22, où il est écrit : « Presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon. »

Si donc Allah ordonna que les hommes offrent le sang des animaux pour expier leurs péchés, pourquoi aurait-il ordonné que son serviteur Jésus donne sa vie comme une « rançon pour plusieurs » ? La réponse se trouve quelques versets plus loin dans le passage que nous venons de citer : « Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébreux 10.4). Même si la Bible ne l’avait pas dit explicitement, nous aurions pu deviner cette vérité, n’est-ce pas ? En effet, en parlant de sacrifice, on reconnaît que l’homme pécheur mérite la mort – son propre sang devait être versé ; mais il demande à Dieu d’accepter le sang (la vie) de l’animal sacrifié à la place du sien. L’animal est substitué au coupable. Mais voilà le problème évident : la vie d’un animal n’est pas égale à la vie d’un homme. La valeur de son sang n’est pas suffisante pour racheter un être humain. Les sacrifices ordonnés par la Loi de Moïse servaient à enseigner le principe qu’il faut expier le péché et qu’un sacrifice pourrait, théoriquement au moins, ôter le péché et apaiser la colère juste de Dieu. Mais la vraie expiation exigerait le sang d’un être humain, du sang qui représente une vie de la même valeur (ou d’une plus grande valeur) que celle de la personne qui demandait pardon. Il faut reconnaître, pourtant, que le sang d’un homme pécheur ne ferait pas l’affaire. (Ce principe était représenté par le fait que l’animal à immoler devait être, selon la Loi, « sans défaut ».) L’homme qui a péché doit déjà payer de sa vie ; s’il est condamné à mourir pour son propre péché, il ne peut guère offrir sa vie à la place d’un autre condamné. Non, seul un homme libre, un homme sans péché, pourrait s’offrir à la place du coupable.

Voilà pourquoi Jésus est le seul homme qui aurait pu donner sa vie comme sacrifice pour les péchés.

Plusieurs passages de la Bible soulignent l’idée que Jésus n’a pas péché. En 2 Corinthiens 5.21 l’apôtre Paul écrit : « Le Christ était sans péché, mais Dieu l’a chargé de notre péché. » L’apôtre Pierre, aussi, affirme la même vérité : « Il n’a pas commis de péché ; on n’a jamais entendu de mensonge sortir de sa bouche » (1 Pierre 2.22).

Mohamed n’a pas essayé de prouver que Jésus avait commis du péché. Au contraire, nous voyons dans la Sourate 19 – Maryam, aya 19, que l’ange dit à Marie : « Je suis en fait un messager de ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur. » Étrangement, cet état de pureté n’est attribué à aucun autre prophète dans le Coran.

Revenons à l’idée que Dieu est miséricordieux et désire accorder le pardon, mais qu’il est aussi le Juge de toute la terre et doit exercer la justice et faire appliquer sa sainte loi. Nous pouvons maintenant comprendre la solution à ce dilemme, une solution que la parole de Dieu déclare dans l’Injil en ces termes : « Tous ont péché, en effet, et sont privés de la présence glorieuse de Dieu, et ils sont déclarés justes par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance apportée par Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés, pour ceux qui croient en son sacrifice. Ce sacrifice montre la justice de Dieu qui a pu laisser impunis les péchés commis autrefois, au temps de sa patience. Ce sacrifice montre aussi la justice de Dieu dans le temps présent, car il lui permet d’être juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus » (Romains 3.23-26, Traduction du Semeur).

Quand Abraham devait faire mourir son fils unique, Allah, dans sa grâce, est intervenu pour sauver la vie du jeune homme. Selon la Sourate 37 – As-Saffat, aya 107, Dieu dit, après avoir fourni un bélier pour le sacrifice : « Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse. » N’est-ce pas une action prophétique de sa part pour symboliser ce qu’il ferait plus tard pour tout le monde ? Dieu lui-même fournit le sacrifice nécessaire pour sauver l’âme qui ne peut pas se sauver elle-même.

Jésus, plus qu’un prophète ? (Troisième partie)

Jésus était bien un prophète de Dieu – nous sommes d’accord là-dessus. Mais nous examinons la question : fut-il plus qu’un prophète ? Nous avons déjà vu plusieurs choses qui le distinguent des autres : le fait que sa venue avait été annoncée de nombreux siècles d’avance et préparée spécialement par l’envoi d’un autre prophète ; il était unique par le fait de mener sa vie sans jamais commettre un péché ; il faisait des prétentions qu’aucun autre prophète n’a fait – par exemple, il prétendait avoir existé des milliers d’années avant sa naissance ; il prétendait avoir le droit de pardonner les péchés ; il portait le titre de Messie, un titre que même le Coran lui attribue. Et il faisait de grands miracles. Mais un de ses miracles dépasse ceux de tous les autres prophètes.

Sa résurrection

Dans l’Évangile de Jean 2.18-22 nous lisons :

« Alors les chefs juifs lui demandèrent : “Quel miracle peux-tu faire pour nous prouver que tu as le droit d’agir ainsi ?” Jésus leur répondit : “Détruisez ce temple et en trois jours je le rebâtirai.” – “On a mis quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, tu vas le rebâtir en trois jours ?” lui dirent-ils. Mais le temple dont parlait Jésus était son corps. Quand Jésus revint de la mort à la vie, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; et ils crurent à l’Écriture et aux paroles que Jésus avait dites. »

Ces disciples « crurent aux Écritures » parce qu’ils ont compris que la résurrection de Jésus faisait partie des choses qui avaient été annoncées d’avance à son égard. L’apôtre Pierre a prêché au peuple de Jérusalem quelques semaines après la mort et la résurrection de Jésus. Il dit :

« Dieu l’a ramené à la vie, il l’a délivré des douleurs de la mort, car il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir. En effet, David a dit à son sujet : …tu ne m’abandonneras pas dans le monde des morts, tu ne permettras pas que moi, ton fidèle, je pourrisse dans la tombe… Frères, il m’est permis de vous parler très clairement au sujet du patriarche David : il est mort, il a été enterré et sa tombe se trouve encore aujourd’hui parmi nous. Il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis avec serment d’accorder à l’un de ses descendants la position de roi qui était la sienne. David a vu d’avance ce qui allait arriver et il a donc parlé de la résurrection du Messie…. Dieu a ramené à la vie ce Jésus dont je parle, et nous en sommes tous témoins. » (Actes 2.24,25,27,29-32)

L’apôtre Paul, aussi, insistait particulièrement sur ce miracle. Quand il prêchait dans la ville d’Athènes, en Grèce, il dit :

« Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes étaient ignorants, mais il appelle maintenant tous les hommes, en tous lieux, à changer de comportement. Il a en effet fixé un jour où il jugera le monde entier avec justice, par un homme qu’il a désigné. Il en a donné la preuve à tous en ramenant cet homme de la mort à la vie ! » (Actes 17.30,31)

Dès l’aube du premier jour de la semaine après la crucifixion, les disciples de Jésus ont constaté que le tombeau où avait été déposé son corps était vide. En plus, différentes personnes se sont mis à témoigner que Jésus, revenu à la vie, s’était présenté à elles. Il y a eu d’abord Marie de Magdala, puis certaines autres femmes ; ensuite, Cléopas et un autre disciple ont parlé avec Jésus sur la route d’Emmaüs. À leur retour à Jérusalem, ils apprirent que Pierre, aussi, disait avoir vu le Seigneur. Enfin, Jésus s’est présenté à dix apôtres à la fois. Judas s’était déjà donné la mort, et Thomas ne se trouvait pas avec les autres. Mais les dix autres ont pu, ce premier dimanche soir après la mort de Jésus, parler avec lui, le toucher et le voir manger pour savoir que ce n’était pas un fantôme. D’autres apparitions du Seigneur ressuscité suivraient pendant une période de quarante jours. Ces deux faits attestent pleinement la réalité de la résurrection de Jésus de Nazareth : le tombeau vide et les témoins oculaires.

Le tombeau vide

Trois jours après la crucifixion de Jésus, on a découvert son tombeau vide. C’est un fait historique, bien attesté. Si le corps de Jésus s’était trouvé dans le tombeau où on l’avait déposé, le christianisme serait mort-né. Qui aurait proclamé Jésus comme le Seigneur vivant tandis que son cadavre pourrissait dans le sépulcre ? Personne.

Ceux qui ne veulent pas accepter l’idée que Jésus est ressuscité ont proposé des théories pour expliquer pourquoi le corps ne s’y trouvait plus.

1. Le corps volé par les disciples ? Certains nous disent que les disciples de Jésus ont volé son corps. Ce fut la première explication offerte par les non-croyants. Rappelons-nous qu’après la mort de Jésus, les principaux sacrificateurs juifs et les pharisiens étaient allés auprès de Pilate et dirent : « Nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : Après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple : Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : Vous avez une garde ; allez, gardez-le comme vous l’entendez » (Matthieu 27.63-65). Toutes les précautions possibles ont donc été prises : le sépulcre était taillé dans le roc ; une grosse pierre, pesant au moins une tonne, a été roulée devant l’entrée pour la fermer ; le sceau du gouvernement romain fut mis sur la pierre comme avertissement contre toute personne qui penserait déranger le tombeau ; et des soldats furent placés, selon certains experts jusqu’à seize hommes dont quatre seraient de garde en tout moment. Selon la coutume romaine, un soldat pris en train de dormir pendant qu’il était chargé d’être à son poste devait être mis à mort pour sa faute. Malgré toutes ces précautions, d’aucuns ont parlé d’un vol du corps.

En Matthieu 28.11-15 la Bible nous parle de ce qui s’est passé après que certaines femmes ont vu le Seigneur :

« Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d’argent, en disant : Dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons de peine. Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce jour. »

Matthieu ne se donne même pas la peine de réfuter cette idée – après tout, qui peut dire ce qui se passe autour de lui quand il dort ? D’ailleurs, tous ces soldats n’auraient pas osé s’endormir au péril de leur vie. Les disciples n’auraient pas eu l’occasion de voler le corps de Jésus.

Si les disciples avaient pu voler le corps de Jésus, c’est qu’ils ont commis la plus grande fraude que l’histoire a jamais vue. C’est qu’ils mentaient sciemment. Mais leur comportement n’est pas celui de menteurs conscients : au contraire, presque tous les apôtres sont morts pour leur témoignage (et ils ont tous été battus et emprisonnés). On n’accepterait pas de subir cela et de donner sa vie pour ce qu’on savait être un mensonge délibéré. Non seulement ils ont donné leur propre vie au lieu de retirer leur parole, mais ils savaient que beaucoup de ceux qui accepteraient leur témoignage mourraient également pour avoir cru. Pourtant, aucun d’eux n’a renoncé à son témoignage concernant la résurrection de Jésus.

2. Le corps volé par les autorités juives ? Une deuxième théorie dit que le corps de Jésus fut volé par ses ennemis. Mais cette idée est encore plus invraisemblable que la première. Les autorités juives voulaient mettre fin à la prédication des chrétiens. Ils ont dit aux apôtres : « Ne vous avons-nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom-là? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement… ! » (Actes 5.28). S’ils avaient le corps de Jésus, ils auraient pu tout simplement le produire et le promener dans les rues de Jérusalem. Il n’y aurait même pas eu besoin de dire aux apôtres de ne pas prêcher – on se serait moqué d’eux. Plus personne ne se serait converti au christianisme. Le fait que les chefs n’ont pas produit le corps de Jésus prouve clairement qu’ils ne l’avaient pas volé.

Soyons francs : à part la résurrection, il n’y a pas d’explication raisonnable du tombeau vide de Jésus. Mais il y a une autre preuve incontournable de la résurrection :

Les témoins oculaires

Rappelons-nous que déjà le jour même de sa résurrection, Jésus se présenta à une variété de personnes et en différentes circonstances. Les témoins n’avaient pas tous le même tempérament. Il y a eu des hommes et aussi des femmes qui l’ont vu. Il s’est présenté à des individus et des groupes. Certaines apparitions ont eu lieu en des endroits fermés et d’autres en plein air, quelques-unes le matin et d’autres le soir.

Remarquons aussi que les témoins de la résurrection de Jésus ne s’attendaient pas à le voir. Malgré la promesse qu’il avait faite de revenir d’entre les morts, on ne peut pas dire que les disciples désiraient ardemment ou espéraient sa résurrection. Les femmes qui l’ont vu se rendaient au tombeau pour embaumer un corps et non pas pour retrouver un Seigneur vivant. Quand ces femmes sont revenues en disant qu’elles avaient vu Jésus ressuscité, les autres disciples se sont moqués d’elles. Avant que Jésus ne se fasse connaître aux deux disciples sur la route d’Emmaüs en Luc 24 à partir du verset 13, il les a trouvé tristes et abattus, sans aucun espoir, malgré le témoignage des femmes qu’ils avaient entendu. Tout ceci montre que, pour ce qui concerne les apparitions de Jésus, il ne s’agit pas d’hallucinations ou de mirage. Ce n’était pas comme la personne au désert qui croit voir un oasis avec beaucoup d’eau et des arbres tandis qu’il n’y a que du sable. De telles visions ne sont pas une activité de groupe où tout le monde voit et entend la même chose. En plus, on voit généralement ce qu’on espère ou désire très fort. Finalement, toutes ces apparitions ont cessé subitement 40 jours après la résurrection, après que Jésus est monté au ciel aux yeux de ses disciples.

Les témoins de la résurrection de Jésus étaient des hommes et des femmes qui le connaissaient très bien. Ils n’auraient pas pu se tromper sur son identité. C’étaient aussi des personnes pieuses qui n’ont jamais été accusées de malhonnêteté ou d’immoralité. Ils appelaient les autres, aussi, à vivre selon la justice absolue. S’ils mentaient délibérément, on a du mal à trouver un mobile. En effet, ils n’ont jamais tiré un avantage matériel de ce qu’ils proclamaient. Au contraire, on les a persécutés à la mort. S’il s’agissait d’un procès moderne, on ne trouverait aucune excuse pour les enlever de la jury. Les historiens ne trouvent aucune raison pour ne pas accepter leurs écrits. Plusieurs historiens ont dit solennellement qu’aucun événement historique n’est mieux attesté que la résurrection de Jésus.

Quel autre prophète annonça d’avance qu’il serait mis à mort et ressusciterait le troisième jour ? Ce qui est plus important, quel autre prophète a pu réaliser une telle promesse ?

L’importance de ce qu’on croit de Jésus

Jésus parla, bien sûr, de la foi en Dieu, mais aucun autre prophète n’a insisté comme lui sur sa propre personne et la nécessité de croire en lui. Jésus osait dire que la destinée éternelle de chacun de nous dépend de la conclusion que nous tirons en ce qui concerne son identité et de notre foi en lui. Ne serait-il pas bien plus qu’un prophète ? Peut-être que le plus grand danger pour nous, que nous soyons des lecteurs de la Bible ou du Coran, serait d’adopter l’attitude des habitants de Nazareth. Quand Jésus, après avoir commencé son ministère, se rendit dans la ville où il avait grandi, les gens étaient étonnés. Ils disaient :

« D’où a-t-il cette sagesse ? Comment peut-il accomplir ces miracles ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? Marie n’est-elle pas sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ? Et ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous ? D’où a-t-il donc ce pouvoir ? Et cela les empêchait de croire en lui…. Jésus n’accomplit là que peu de miracles à cause de leur manque de foi » (Matthieu 13.54-58).

Ces gens pensaient connaître déjà qui était Jésus. Mais leur conception de lui était bien trop limitée. Ils n’ont pas découvert sa vraie identité, parce qu’ils avaient trop d’idées préconçues à son égard. Leurs préjugés les ont empêchés de profiter de ce que Jésus aurait fait pour eux.

Selon la Sourate 3 – Al-Imram, « Allah dit : “O Jésus, je te ferai subir la mort, je t’élèverai à moi, je te délivre des infidèles et ceux qui te suivront seront au-dessus de ceux qui ne te croient pas jusqu’au jour de la résurrection” » (aya 55). Si vous ne l’avez pas déjà fait, procurez-vous une copie de l’Évangile et découvrez en profondeur ce Jésus.

Jésus, plus qu’un prophète ? (Deuxième partie)

Dans notre dernière émission nous avons constaté que les chrétiens et les musulmans s’accordent en disant que Jésus était un prophète. Mais nous avons aussi posé la question : Jésus, était-il plus qu’un prophète ? Nous avons vu que la venue de ce prophète Jésus avait été annoncée plusieurs fois et de manière très claire par les prophètes de Dieu qui l’avaient précédé. Dieu a même envoyé le prophète, Jean-Baptiste, juste pour préparer le peuple afin que Jésus soit accueilli dignement, quelque chose qu’il n’avait fait pour aucun autre prophète. Nous avons vu aussi que le Coran et la Bible s’accordent en disant que Jésus était « pur ». Il était sans péché. Ni Moïse ni Mohamed ni aucun autre prophète n’est décrit de cette façon. Aujourd’hui nous poursuivons en voyant d’autres manières dont Jésus est unique parmi les prophètes de Dieu.

Sa pré-existence

Personne ne trouvait de quoi condamner dans les actions de Jésus. Il est le seul Juif qui ait jamais gardé parfaitement la loi que Dieu leur avait donnée. Les paroles de Jésus étaient, par contre, souvent très surprenantes, pour ne pas dire choquantes. Un jour en parlant avec les Juifs, Jésus leur dit :

« “Celui qui obéira à mes paroles ne mourra jamais.”

Les Juifs lui dirent : “Maintenant nous sommes sûrs que tu es possédé d’un esprit mauvais ! Abraham est mort, les prophètes sont morts, et toi, tu dis : ‘Celui qui obéit à ce que je dis ne mourra jamais.’ Abraham, notre père, est mort : penses tu être plus grand que lui ? Les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ?” Jésus répondit : “Si je me glorifiais moi-même, ma gloire ne vaudrait rien. Celui qui me glorifie, c’est… lui dont vous dites : ‘Il est notre Dieu’, mais que vous ne connaissez pas. Moi je le connais… Abraham votre père s’est réjoui en pensant qu’il devait voir mon jour ; il l’a vu et en a été heureux.” Les Juifs lui dirent : “Tu n’as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham ?” [Le patriarche Abraham avait vécu presque deux mille ans avant le temps de Jésus.] Jésus leur répondit : “Je vous le déclare, c’est la vérité : avant qu’Abraham soit né, ‘je suis.’” » (Jean 8.51-58)

Cette parole de Jésus rejoint le témoignage que Jean-Baptiste avait rendu. Rappelez-vous que l’ange Gabriel avait annoncé à Zacharie, le père de Jean, que sa femme Élisabeth aurait un fils. Rappelez-vous aussi qu’elle était déjà dans son sixième mois de grossesse quand ce même ange de Dieu s’est rendu auprès de Marie pour lui dire qu’elle serait la mère du Christ. Jean était donc de six mois plus âgé que Jésus. Mais qu’est-ce que Jean dit dans l’Évangile de Jean 1.30 ? Quand il vit Jésus, Jean-Baptiste dit : « C’est de lui que j’ai parlé en disant : “Un homme vient après moi, mais il est plus grand que moi, car il existait déjà avant moi.” »

En parlant avec Nicodème, un chef des Juifs, Jésus était encore un peu plus précis. Il dit : « Personne n’est monté au ciel, excepté le Fils de l’homme qui est descendu du ciel » (Jean 3.13). « Fils de l’homme » était l’expression que Jésus utilisait le plus pour parler de lui-même.

Le prophète Jérémie dit que Dieu le connaissait quand il était encore dans le ventre de sa mère (Jér. 1.5). Mais Jésus prétend avoir été au ciel avant sa naissance et d’avoir parlé avec Abraham.

Sa prétention de pardonner les péchés

Le prophète Jésus a fait d’autres prétentions qui choquaient les auditeurs de son époque et qui continuent de choquer certains qui les lisent aujourd’hui. Un exemple clair se trouve dans l’Évangile de Marc 2.1-12 :

« Jésus revint à Capernaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Une si grande foule s’assembla qu’il ne restait plus de place, pas même dehors devant la porte. Jésus leur donnait son enseignement. Quelques hommes arrivèrent, lui amenant un paralysé porté par quatre d’entre eux. Mais ils ne pouvaient pas le présenter à Jésus, à cause de la foule. Ils ouvrirent alors le toit au-dessus de l’endroit où était Jésus ; par le trou qu’ils avaient fait, ils descendirent le paralysé étendu sur sa natte. Quand Jésus vit la foi de ces hommes, il dit au paralysé : “Mon fils, tes péchés sont pardonnés.” Quelques maîtres de la loi, qui étaient assis là, pensaient en eux-mêmes : “Comment cet homme ose-t-il ainsi parler contre Dieu ? Qui peut pardonner les péchés ? Dieu seul le peut !” Jésus sut aussitôt ce qu’ils pensaient et leur dit : “Pourquoi avez-vous de telles pensées ? Est-il plus facile de dire au paralysé : ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou de dire : ‘Lève-toi, prends ta natte et marche’? Mais je veux que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés.” Il adressa alors ces mots au paralysé : “Je te le dis, lève-toi, prends ta natte, et rentre chez toi.” Aussitôt, tandis que tout le monde le regardait, l’homme se leva, prit sa natte et partit. Ils furent tous frappés d’étonnement ; ils louaient Dieu et disaient : “Nous n’avons jamais rien vu de pareil !” »

Le titre de Messie

Le mot prophète désigne quelqu’un qui reçoit un message directement de la part de Dieu, un message inspiré qu’il est censé transmettre aux hommes. Bien sûr, il y a toujours eu des hommes qui prétendent parler pour Dieu mais qui, en fait, trompent leur auditeurs. Le Coran traite Jésus de vrai prophète, mais en même temps il insiste sur l’idée que Jésus n’était pas plus qu’un prophète, qu’il n’était qu’un simple messager. Mais il faut dire aussi que le Coran parle de « al-Masih » (3:28) ou « le Messie, Jésus, le fils de Marie » (4:171). Alors, si Mohamed reconnaissait en Jésus le Messie, cela vaut la peine d’examiner le sens de ce titre.

Dans l’Évangile selon Jean, nous voyons aux premiers chapitres deux futurs apôtres de Jésus, André et son frère Simon Pierre. Jean-Baptiste venait de rendre témoignage à Jésus de Nazareth, et André, qui était déjà un disciple de Jean-Baptiste, l’entendit. Jean 1.41 dit : « Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ). » Dans ce verset nous avons un mot hébreu et un mot grec qui ont tous les deux été francisés. Le mot hébreu, mashiah, et le mot grec, christos, ont le même sens : ils signifient « oint », ou « celui qui a été oint ». Mais quel est le sens de ce terme curieux ?

Dans la Bible on trouve trois catégories de personnes qui recevaient une onction d’huile, c’est-à-dire qu’on leur versait de l’huile sur la tête quand ils entraient dans leurs fonctions. Ces trois catégories étaient les prêtres, chargés de présenter à Dieu les sacrifices de son peuple, les prophètes, chargés de transmettre au peuple des messages de la part de Dieu, et les rois, chargés de gouverner et conduire le peuple au nom de Dieu, le véritable roi des rois. Mais le terme, le Messie, est encore plus spécial. Il était l’objet de diverses prophéties dans l’Ancien Testament. Le Messie serait à la fois prophète, prêtre et roi. Celui-ci serait oint, non pas de la main d’un homme, mais de Dieu lui-même. Dans les Psaumes (connu comme le Zabour par les musulmans), David a écrit à l’égard des ennemis de Dieu : « Celui qui siège dans les cieux rit, Le Seigneur se moque d’eux. Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur : C’est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte » (Psaume 2.4-6). Tout le peuple juif du temps de Jésus attendait ardemment la venue de cet individu oint par Dieu. Même parmi le peuple samaritain, peuple métisse dont les ancêtres païens s’étaient mariés avec des Juifs, on était au courant de Celui qui devait venir. En Jean 4.25,26 une femme samaritaine qui s’entretenait avec Jésus affirma : « Je sais que le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ) ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses. Jésus lui dit : “Je le suis, moi qui te parle.” »

Ses miracles

Mais que dire de ces miracles opérés par Jésus ? Y a-t-il une différence entre ce qu’il a fait et ce que les autres ont pu faire ? Les Évangiles sont remplis des récits de miracles opérés par Jésus. Le Coran, aussi, lui attribue des miracles. Dans la Sourate 5, aya 110, Allah lui dit :

« Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit…. tu guérissais par Ma permission, l’aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. Je te protégeais contre les Enfants d’Israël pendant que tu leur apportais les preuves. »

Les différentes œuvres miraculeuses de Jésus manifestaient non seulement son pouvoir sur les forces de la nature, sur les démons, sur la maladie et la mort ; non seulement elles démontraient sa connaissance même des pensées secrètes des hommes ; non seulement elles constituaient très souvent des preuves de sa grande compassion devant la souffrance ; mais elles témoignaient aussi de son identité. Et Jésus n’hésitait pas de tirer l’attention des hommes sur ce que signifiaient ses miracles. Dans l’Évangile de Jean nous lisons : « Les Juifs l’entourèrent, et lui dirent : Jusques à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous franchement. Jésus leur répondit : Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi » (Jean 10.24,25). Les ennemis de Jésus reconnaissaient la réalité des miracles de Jésus, mais ils n’étaient pas prêts à croire, malgré les preuves. Jean 11.47,48 dit : « Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui. »

D’autres prophètes avaient fait des miracles avant Jésus, mais comme nous l’avons suggéré, un de ses miracles dépasse tous les autres. Ce miracle fera l’objet de notre prochaine émission.

Jésus, plus qu’un prophète ? (Première partie)

Jésus de Nazareth est, bien sûr, au cœur du Nouveau Testament. Il occupe une place importante dans le Coran également. Les deux livres lui accordent le titre de prophète. Issa, la version coranique du nom Jésus, paraît 25 fois dans le Coran, sans parler des passages qui emploient d’autres termes pour le désigner. On ne peut nier l’importance de Jésus, ni pour les chrétiens ni pour les musulmans. Mais aurait-on raison d’élever Jésus en importance au-dessus des autres prophètes de Dieu ? Pourquoi recevrait-il plus d’attention que tous les autres ?

La venue de Jésus fut prophétisée

Une première chose qui nous frappe au sujet de Jésus est que sa venue avait été prédite par les autres prophètes de Dieu, non pas une seule fois ou d’une manière obscure et contestée, mais clairement et dans différents écrits. Le peuple juif ne comprenait pas bien le caractère du Messie et de l’œuvre que Dieu lui donnerait à faire, mais certaines choses étaient claires pour eux comme nous le voyons en Matthieu 2.1-6 :

« Jésus naquit à Bethléhem, localité du pays de Judée, à l’époque où Hérode était roi. Après sa naissance, des savants, spécialistes des étoiles, vinrent de l’Est et arrivèrent à Jérusalem. Ils demandèrent : “Où est l’enfant qui vient de naître et qui sera le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile apparaître à l’Est et nous sommes venus pour l’adorer.” Quand le roi Hérode apprit cela, il fut très inquiet, ainsi que tous les habitants de Jérusalem. Il assembla tous les chefs des prêtres et les maîtres de la loi de son peuple, et leur demanda où devait naître le Messie. Ils lui répondirent : “À Bethléhem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit : ‘Et toi, Bethléhem, du pays de Judée, tu n’es certainement pas la moins importante des localités de Judée ; car c’est de toi que viendra un chef qui conduira mon peuple, Israël.’” »

Le passage auquel les prêtres et les maîtres de la loi se sont référés se trouve dans le livre du prophète Michée et fut écrit sept cents ans avant la naissance de Jésus !

L’aspect miraculeux de la naissance de Jésus avait également été prédit. C’est le prophète Ésaïe qui avait annoncé qu’une vierge se trouverait enceinte et accoucherait d’un fils qu’on appellerait Emmanuel, l’un des noms qui ont toujours été employés pour Jésus. Cette prophétie date du huitième siècle avant Christ (Ésaïe 7.14).

Jésus était réputé pour les miracles extraordinaires qu’il faisait. Les prophètes en avaient parlé bien auparavant. En Ésaïe 35.4b-6 nous lisons : « Il viendra lui-même et vous sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. » Après avoir été mis en prison par Hérode, Jean-Baptiste se demandait s’il s’était trompé concernant Jésus. Si le Messie était là, comment Jean pourrait-il subir une si grande injustice pour avoir prêché la vérité ? Il envoya donc des messagers pour demander à Jésus s’il était bien celui qu’ils attendaient. « Jésus leur répondit : “Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n’abandonnera pas la foi en moi !” » (Matt. 11.4-6). Jean avait demandé à Jésus s’il était bien celui dont on savait qu’il devait venir. Jésus fait remarquer les miracles qu’il faisait et qui étaient l’accomplissement d’une prophétie concernant celui qui devait venir.

Quand il s’agit de sa mort, les prophéties concernant le Christ se multiplient. Il fut annoncé d’avance qu’il entrerait dans Jérusalem assis sur un âne, qu’il serait trahi par un ami et abandonné par les autres, que ses mains et ses pieds seraient percés, qu’on tirerait au sort pour se partager ses vêtements, qu’il aurait soif et on lui donnerait du vinaigre à boire, que ses os ne seraient pas brisés et qu’on lui percerait le côté. Les prophètes avaient même prédit les mots exacts que les moqueurs emploieraient pour l’humilier : « Il a remis son sort au Seigneur, eh bien, que le Seigneur le tire d’affaire ! Le Seigneur l’aime, eh bien, qu’il le sauve » (Psaume 22.9; Matt. 27.43). Le prophète Zacharie écrivit ceci environ quatre cents ans avant la mort de Jésus : « Ils pesèrent pour mon salaire trente siècles d’argent. L’Éternel me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m’ont estimé ! Et je pris les trente siècles d’argent, et je les jetai dans la maison de l’Éternel, pour le potier » (Zacharie 11.12,13). Ceux qui connaissent déjà l’histoire savent que Judas, celui qui a trahi Jésus, avait reçu exactement trente pièces d’argent pour avoir donné aux ennemis du Seigneur les renseignements qu’ils voulaient pour pouvoir arrêter Jésus loin des foules. Mais quand il a vu comment les choses se sont déroulées par la suite, Judas a été pris de remords. La Bible dit que Judas rapporta les trente pièces d’argent et les jeta dans le temple avant d’aller se pendre. Les chefs des prêtres ramassèrent l’argent et achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y établir un cimetière d’étrangers (Matt. 27.3-7).

Dans le chapitre 53 du livre du prophète Ésaïe, nous trouvons que le Messie serait méprisé des hommes, habitué à la souffrance et rejeté par son propre peuple, mais aussi qu’il serait châtié pour les péchés des autres, qu’il intercéderait pour les coupables, qu’il serait mis au nombre des criminels, que son tombeau serait avec le riche et qu’il ressusciterait d’entre les morts.

Le ministère de Jean-Baptiste

En plus de toutes ces prophéties, Dieu envoya un messager spécial juste pour annoncer l’arrivée de Jésus. Le Coran reconnaît cet individu comme un prophète, un homme intègre, un homme qui disait la vérité au peuple. Ce messager, que la Bible appelle Jean et que les musulmans connaissent sous le nom de Yahya, s’identifiait simplement comme une voix, la voix de quelqu’un qui criait : « Préparez un chemin bien droit pour le Seigneur » (Jean 1.23). Disons en passant que même cet aspect de la vie de Jésus avait été prophétisé. Malachie, le dernier livre de l’Ancien Testament, contient l’annonce que Dieu enverrait son messager afin d’ouvrir le chemin en appelant le peuple à la repentance (Mal. 3.1). Quand un chef d’état se rend quelque part, il est de coutume d’y envoyer des gens bien à l’avance afin qu’il soit accueilli d’une manière qui convienne à sa dignité. Voilà ce que Jean faisait pour Jésus, le roi qui venait pour apporter une bénédiction aux uns et un jugement sur les autres. L’Évangile de Luc 3.15-17 dit :

« Le peuple attendait, plein d’espoir : chacun pensait que Jean était peut-être le Messie. Jean leur dit alors à tous : “Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais quelqu’un de plus puissant que moi va venir : je ne suis pas même assez bon pour délier la courroie de ses sandales. Il vous baptisera avec le Saint-Esprit et avec du feu. Il tient en sa main la pelle à vanner pour séparer le grain de la paille. Il amassera le grain dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint jamais.” »

Quand Jésus est venu se faire baptiser, Jean dit à la foule : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai parlé en disant : “Un homme vient après moi, mais il est plus grand que moi” » (Jean 1.29,30). La mission de Jean était de préparer le peuple à recevoir dignement cet autre prophète, Jésus.

Juste la préparation pour la venue de Jésus doit nous impressionner profondément. Sa vie et ses œuvres le feront davantage.

Une vie sans péché

Plusieurs passages de la Bible soulignent l’idée que Jésus n’a pas péché. En 2 Corinthiens 5.21 l’apôtre Paul écrit : « Le Christ était sans péché, mais Dieu l’a chargé de notre péché. » L’apôtre Pierre, aussi, affirme la même vérité : « Il n’a pas commis de péché ; on n’a jamais entendu de mensonge sortir de sa bouche » (1 Pierre 2.22). Pierre cite ici une parole du prophète Ésaïe concernant le Christ : « On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche, quoiqu’il n’eût point commis de violence et qu’il n’y eût point eu de fraude dans sa bouche » (Ésaïe 53.9). Mais ce n’est pas simplement les autres qui ont prétendu que Jésus n’avait pas de péché. Jésus lui-même a lancé ce défi à ses adversaires : « Qui parmi vous peut prouver que j’ai péché ? Et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? » (Jean 8.46).

Mohamed n’a pas essayé de prouver que Jésus avait commis du péché. Au contraire, nous voyons dans la Sourate 19:19 du Coran que l’ange dit à Marie : « Je suis en fait un messager de ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur. » L’un des commentateurs musulmans, du nom d’Er-Razi, dit que le titre de Messie fut donné à Jésus parce qu’il était libre de la souillure du péché. Étrangement, cet état de pureté n’est attribué à aucun autre prophète dans le Coran. Dans la Bible nous voyons les faiblesses et parfois même les péchés des autres prophètes. Adam a mangé le fruit défendu ; Noé s’est enivré ; Abraham a menti ; Jacob a trompé son père ; David a commis l’adultère ; Salomon a adoré les idoles de ses femmes. Même Mohamed reconnaît avoir du péché dans sa vie. Plus d’un verset du Coran l’exhorte à implorer le pardon de son péché. La 48e Sourate commence par ces mots qu’Allah adresse à Mohamed : « En vérité Nous t’avons accordé une victoire éclatante afin qu’Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu’il parachève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite. » En plus, Mohamed lui-même avoue qu’il ne connaît pas son sort éternel : « Dis : Je ne suis pas une innovation (une merveille ou quelqu’un de spécial) parmi les messagers ; et je ne sais pas ce qu’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé » (46:9).

L’apôtre Jean dit : « Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1.8). Mais ce même Jean dit au sujet de Jésus : « Il n’y a point de péché en lui » (1 Jean 3.5). Certainement, Jésus se distingue nettement de tous les autres que les hommes ont reconnus comme prophètes.

Jésus est-il réellement mort ? (Deuxième partie)

Selon le Coran, les Juifs se vantaient en ces termes :

« Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah… Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué » (la Sourate 4 – An-Nisa’, aya 157).

Nous avons vu dans notre dernière émission, que la majorité des musulmans pense que ce verset coranique signifie que Dieu est intervenu de façon miraculeuse pour empêcher que Jésus soit mis à mort. Il aurait fait qu’une autre personne ait l’apparence de Jésus et soit crucifiée à sa place. Aucun des hadiths ne soutient cette interprétation, mais elle est très populaire, malgré qu’elle fait de Dieu un trompeur qui serait responsable de l’invention d’une doctrine chrétienne que les musulmans considèrent comme étant fausse.

Nous avons tiré l’attention de nos auditeurs sur une autre interprétation de ce verset dans le Coran. En effet, la phrase « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! », ne signifie pas forcément que la crucifixion n’a pas eu lieu, mais qu’en fin de compte, les Juifs n’en étaient pas les responsables – c’est le Dieu souverain qui dirigeait les événements et faisait accomplir son propre plan. Ce ne serait pas la seule fois où Allah s’exprime de cette façon dans le Coran. Dans la Sourate 8 – al-Anfal, aya 17, il s’adresse aux musulmans qui avaient remporté une victoire à la bataille de Badr. Il leur dit : « Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! » (Sourate 8 – al-Anfal, aya 17).

Quelle interprétation s’accorde mieux ?

Voyons si cette deuxième façon de comprendre le passage sur la crucifixion ne s’accorde pas mieux avec les faits.

Le caractère de Dieu

Nous avons déjà évoqué l’idée que l’on porte atteinte au caractère du Dieu totalement saint et juste si l’on prétend qu’il a usé de son pouvoir miraculeux pour tromper l’humanité et lui faire croire à un mensonge. Dire que Dieu a fait exprès pour égarer les gens de cette façon ne l’honore pas.

Le Coran

L’interprétation que nous avons proposée, selon laquelle la crucifixion a bien eu lieu, s’accorde mieux avec la façon la plus naturelle de comprendre d’autres versets dans le Coran. Par exemple, nous lisons dans la Sourate 19 – Maryam, ayat 33,34 que Jésus dit : « Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant. » Compte tenu de ce qu’on avait prêché au sujet de Jésus depuis presque six cents ans, ces paroles seraient naturellement comprises comme une confirmation non seulement de la mort, mais aussi de la résurrection de Jésus. Elles contredisent certainement la version de ceux qui disent que Jésus fut enlevé directement au ciel sans passer par la mort quand les soldats arrivèrent pour l’arrêter.

Un autre passage qui s’accorde avec l’idée que Jésus est bien mort sur la croix se trouve dans la Sourate – Al-‘Imran, aya 55, qui dit : « (Rappelle-toi) quand Allah dit : Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre, t’élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n’ont pas cru et mettre jusqu’au Jour de la Résurrection ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis c’est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai entre vous ce sur quoi vous vous opposiez. » Dans plusieurs traductions, le début de ce verset est rendu : « Ô Jésus, je te ferai mourir. » Ce n’était pas les Juifs qui étaient les vrais responsables de sa mort ; c’est Dieu qui l’avait voulu.

Les écrits des prophètes que Dieu avait envoyés auparavant

L’Islam enseigne qu’il faut croire aux prophètes que Dieu a envoyés dans le monde, tous les prophètes. Mais ceux qui prétendent que Jésus, le Messie, n’a pas été mis à mort ignorent ce que les prophètes avant Jésus avaient dit et écrit à son sujet. Ces messagers de Dieu ont prédit clairement son humiliation, sa souffrance et sa mort.

Lisez, par exemple, ce que le prophète Ésaïe écrit au sujet du Messie dans les chapitres 52 et 53 de son livre :

« Mon serviteur, dit le Seigneur, va obtenir un plein succès et recevoir les plus grands honneurs. La plupart, en le voyant, ont été horrifiés, tant son visage était défiguré, tant son aspect n’avait plus rien d’humain. Et maintenant bien des étrangers sont stupéfaits à son sujet, des rois ne savent plus que dire, car ce qu’ils voient n’a rien de commun avec ce qu’on a pu leur raconter, ce qu’ils apprennent est inouï. Qui de nous a cru la nouvelle que nous avons apprise ? Qui de nous a reconnu que le Seigneur était intervenu ? Car devant le Seigneur le serviteur a grandi comme une simple pousse, comme une pauvre plante qui sort d’un sol desséché. Il n’avait pas l’allure ni le genre de beauté qui attirent les regards. Il était trop effacé pour se faire remarquer. Il était celui qu’on dédaigne, celui qu’on ignore, la victime, le souffre-douleur. Nous l’avons dédaigné, nous l’avons compté pour rien, comme quelqu’un qu’on n’ose pas regarder…. Nous errions ça et là comme un troupeau éparpillé, c’était chacun pour soi. Mais le Seigneur lui a fait subir les conséquences de nos fautes à tous. Il s’est laissé maltraiter sans protester, sans rien dire, comme un agneau qu’on mène à l’abattoir, comme une brebis devant celui qui la tonde. On l’a arrêté, jugé, supprimé, mais qui se souciait de son sort ? … On l’a enterré avec les criminels, dans la mort on l’a mis avec les riches, bien qu’il n’ait pas commis de violence ni pratiqué la fraude. Mais le Seigneur approuve son serviteur accablé, et il a rétabli celui qui avait offert sa vie à la place des autres. » (Ésaïe 52.13-15; 53.1-3,6-10, FC)

Ce texte date de 700 ans avant la naissance de Jésus, et nous disposons d’un manuscrit, une vieille copie, qui précèdent la mort de Jésus de plus d’un siècle.

Le roi et prophète David, dans le Zabour, nous a donné les paroles du Messie qui décrit dans tous ses détails horribles la souffrance du crucifié.

Psaume 22.2,8,9,15-19 :

« Mon Dieu ! Mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné, et t’éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? … Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent la bouche, secouent la tête : Recommande-toi à l’Éternel ! L’Éternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu’il l’aime… Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se séparent ; mon cœur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles. Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais ; tu me réduis à la poussière de la mort… Ils ont percé mes mains et mes pieds. Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent ; Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. »

Le même sujet revient dans un autre passage du Zabour :

« Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie ; tous mes adversaires sont devant toi. L’opprobre me brise le cœur, et je suis malade ; j’attends de la pitié, mais en vain, des consolateurs, et je n’en trouve aucun. Ils mettent le fiel dans ma nourriture, et pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. » (Psaume 69.20-22)

Ces différents détails, nous les retrouvons dans les récits des témoins oculaires qui ont vu Jésus sur la croix.

Jésus, fils de Marie, qui était, bien sûr, un prophète lui-même, a prédit à maintes reprises qu’il serait arrêté, maltraité, condamné injustement, et mis à mort par les Romains. Il ajoutait, certes, qu’il ressusciterait d’entre les morts. Quand il était revenu d’entre les morts, il dit aux disciples :

« O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât ainsi dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait… Il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour. » (Luc 24.25-27,46)

Jésus lui-même a prédit ses propres souffrances et sa propre mort. Si cette mort n’a pas eu lieu, c’est qu’il n’était pas un vrai prophète. Or, le Coran nous dit le contraire.

Les témoignages historiques

En plus des prophéties dans la Torah, les prophètes et le Zabour concernant la mort du Christ, en plus des nombreux passages de l’Injil qui en parlent, il existe de multiples témoignages historiques par des non-chrétiens du premier et deuxième siècles qui confirment le fait de la crucifixion de Jésus.

L’historien romain du nom de Tacite, né en 58 après Jésus, écrit concernant les chrétiens : « Ce nom leur vient de Christ, que, sous le principat de Tibère, le procurateur Ponce Pilate avait livré au supplice. » L’auteur grec Lucien, né dans la province romaine de Syrie en l’an 120 se référa à Jésus comme « l’homme qui fut crucifié en Palestine parce qu’il introduisit dans le monde cette nouvelle secte ». Lucien dénonçait les chrétiens concernant « ce sophiste crucifié » sous les lois duquel ils vivaient. L’historien juif, Josèphe, le Talmud, l’écrivain romain Thallus – tous du premier siècle – attestent également de la crucifixion. Aucun de ces auteurs n’était chrétien, (la plupart étaient hostiles aux chrétiens). On ne saurait donc pas les accuser d’avoir intérêt à répandre une fausse doctrine pour soutenir les chrétiens.

Problème historique ou théologique ?

À vrai dire, la raison pour interpréter la Sourate 4, aya 157, de la manière que le fait la majorité des musulmans n’a rien à voir avec des preuves dans l’histoire, dans la Bible ou dans le Coran. On l’interprète comme on le fait à cause d’une préconception théologique. C’est-à-dire, avant de considérer le cas de Jésus, on se dit que Dieu ne permettrait pas à son serviteur de connaître l’échec ; or, on voit la condamnation, l’humiliation et la crucifixion de Jésus comme un échec qui l’aurait empêché d’accomplir sa mission. On pense qu’Allah va forcément délivrer ses apôtres du danger et les rendre victorieux.

Ceux qui pensent de cette façon oublient de nombreux passages dans leur propre Coran qui montrent clairement qu’Allah avait permis à beaucoup d’hommes justes, y compris ses prophètes, de mourir aux mains des rebelles et incrédules. En parlant des Juifs, il dit dans la Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 61 : « L’avilissement et la misère s’abattirent sur eux ; ils encoururent la colère d’Allah. Cela est parce qu’ils reniaient les révélations d’Allah, et qu’ils tuaient sans droit les prophètes. Cela parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. »

Dans un autre passage il est écrit : « Ceux qui ne croient pas aux signes d’Allah tuent sans droit les prophètes et tuent les gens qui commandent la justice, annonce-leur un châtiment douloureux » (Sourate 3 – Al-Imran, aya 21).

Encore un autre dit :

« Certes, Nous avons donné le Livre à Moïse ; Nous avons envoyé après lui des prophètes successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et Nous l’avons renforcé du Saint-Esprit. Est-ce qu’à chaque fois qu’un messager vous apportait des vérités contraires à vos souhaits vous vous enfliez d’orgueil ? Vous traitiez les uns d’imposteurs et vous tuiez les autres. » (Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 87)

(Voir aussi 3.112,181,183 ; 4.155 ; 5.70.)

De même, le Coran montre clairement que Dieu ne préserve pas toujours la vie de ceux qui se battent pour lui : « Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le sentier d’Allah qu’ils sont morts. Au contraire ils sont vivants, mais vous en êtes inconscients » (Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 154. Voir aussi 3:169).

Comment dire alors que Jésus ne pouvait pas subir une mort douloureuse, tué par des hommes méchants ? Pourquoi tenir à une interprétation qui contredit le Coran, l’histoire et les écrits de tous les saints prophètes de Dieu ?

Conclusion

Si votre souci est de protéger l’honneur d’Allah, et que vous pensez qu’il serait déshonorant au grand Roi de l’univers d’admettre que des hommes mortels ont réussi à tuer son envoyé et, semble-t-il, mettre fin à sa mission, réfléchissez à cette question : Qu’est-ce qui glorifie Dieu davantage : Dire que Dieu a aidé Jésus à s’enfuir devant les hommes méchants, ou dire que Dieu a permis à Jésus de vaincre la mort en ressuscitant le troisième jour ? Qu’est-ce qui exalte davantage le Tout-Puissant : faire ce qui ressemble à un tour de magie pour tromper les hommes et aider Jésus à s’échapper à la mort, ou bien permettre à Jésus de mourir et puis le faire revenir à la vie trois jours plus tard ? Quelle preuve merveilleuse de la puissance de Dieu ! Proclamer la mort et la résurrection de Jésus ne fait pas du tout honte à Dieu. N’hésitons pas donc de reconnaître les faits, et de nous en réjouir.

Jésus est-il réellement mort ? (Première partie)

Les chrétiens catholiques et protestants attribuent trop souvent à Jésus des idées qu’il n’a jamais enseignées et qui ne se trouvent pas dans la Sainte Bible. La création de monastères, la cérémonie de confirmation, la confession des péchés au prêtre, et le sacrement des malades (l’extrême-onction) sont des exemples de pratiques non-bibliques, parmi tant d’autres. Ces pratiques, qui étaient inconnues des chrétiens pendant des siècles, sont maintenant devenues des éléments fondamentaux de la foi de millions de personnes, des éléments qu’elles ne mettent jamais en doute. Pareillement, la majorité des musulmans accepte certaines idées et pratiques comme articles de foi, sans soupçonner que ces idées n’ont pas été enseignées par celui qu’ils considèrent le dernier prophète d’Allah. On peut attribuer une partie de la division entre chrétien et musulman à ce phénomène : au cours du temps les hommes ont ajouté des doctrines qui les éloignent de la vérité et qui éloignent le christianisme et l’islam l’un de l’autre.

Nous savons tous que le message central du christianisme se base sur trois événements historiques : 1) Jésus-Christ est mort sur une croix ; 2) il a été enterré ; 3) trois jours après il est ressuscité d’entre les morts. La majorité des musulmans, par contre, nie la crucifixion de Jésus. Le fait-elle parce que Mohamed a réellement dit que la crucifixion n’a pas eu lieu ? Ou bien cette idée fait-elle partie des croyances qui ont été ajoutées beaucoup plus tard ?

Un verset clé du Coran

Quand nous interrogeons nos amis musulmans sur ce point, ils se réfèrent toujours au même verset coranique : la Sourate 4 – An-Nisa’, ayat 156-158. Dans ce passage Allah dit qu’il avait scellé le cœur des Juifs

« à cause de leur mécréance et de l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie, et à cause de leur parole : Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah… Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué. »

De très nombreuses explications ont été proposées pour ce passage. Certains disent qu’un ange protégea Jésus ou qu’il se cacha dans une niche dans le mur, alors que les soldats mirent les mains sur l’un de ses disciples, qui fut tué à sa place. D’autres disent que Simon de Cyrène, le passant juif que l’on obligea à porter la croix de Jésus y fut attaché plutôt que le Christ. Plusieurs, y compris le soi-disant Évangile de Barnabas, prétendent que Dieu changea l’apparence de Judas, le traître, et lui fit ressembler miraculeusement à Jésus pour qu’on le crucifie à sa place. En fait, même si les détails ne s’accordent pas, la plupart des explications comprennent l’idée que Dieu est intervenu pour changer l’apparence de quelqu’un et faire croire aux gens qu’ils crucifiaient Jésus, alors que c’était une autre personne. Ahmad Deedat, un musulman sud-africain qui a écrit un livre dessus, prétend que Jésus fut bien attaché à la croix, mais qu’il n’y est pas mort. Il dit que Jésus s’était évanoui et on a pensé, à tort, qu’il était décédé ; mais quand on l’a déposé dans la fraîcheur de la tombe, il s’est réveillé. D’autres encore disent qu’il n’y a même pas eu de crucifixion ; ils disent que des hommes ont inventé de toutes pièces l’histoire de la mort de Jésus.

Problèmes dans les explications habituelles

Toutes ces explications ont certains problèmes. Il y a, par exemple, un problème moral si nous disons que Dieu a employé la ruse ou la tromperie pour faire croire délibérément un mensonge. Dieu est parfaitement saint, pur et sans péché. La Bible dit clairement en Hébreux 6.18 : « Il est impossible que Dieu mente » et en Tite 1.2 : « Dieu ne ment point. » Il avait ordonné dans la loi de Moïse : « Vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres » (Lév. 19.11). Lui qui dit à l’homme de ne pas user de tromperie, userait-il, lui, de tromperie avec les hommes ? Comment pourrait-on désormais lui faire confiance ? Loin de Dieu, le Dieu de Vérité – loin de lui l’idée de tromper des hommes et leur faire croire ce qui est faux. Vous vous rendez-compte que si Allah avait trompé les hommes pour leur faire croire que Jésus est mort sur la croix, il serait responsable d’avoir inventé l’une des doctrines fondamentales du christianisme. Il serait menteur et quelqu’un qui aide à commencer de fausses religions. Qu’il pardonne aux hommes d’avoir suggéré une telle chose. Dieu n’aurait pas employé sa puissance miraculeuse pour tromper des hommes. C’est Satan qui agit de cette façon. Ne déshonorons pas Dieu.

Mais peut-on croire que, sans intervention miraculeuse de la part de Dieu, on aurait pu crucifier et enterrer un autre à la place de Jésus ? Pendant qu’il était sur la croix il était reconnu par le centenier romain et ses soldats, les passants qui l’avaient entendu prêcher, les chefs des Juifs, et les deux brigands. Il y avait aussi ceux qui le connaissaient intimement : des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, sa propre mère et son disciple Jean. Son corps devaient être facilement reconnaissable après avoir été enlevé de la croix, non seulement par son visage, mais aussi par les cicatrices de la couronne d’épines que les soldats avaient placée sur sa tête. D’ailleurs, Joseph d’Arimathée et Nicodème, qui l’ont enterré, ainsi que les femmes qui observaient quand on préparait le corps, connaissaient tous très bien Jésus. Sans tromperie miraculeuse, ils n’auraient pas pu prendre un autre pour lui.

Et que dire de l’idée d’Ahmad Deedat que Jésus a bien été crucifié, mais qu’il n’est pas mort ? Jésus se serait simplement évanoui et puis se serait réveillé plus tard dans la fraîcheur de la tombe. On aurait pensé à tort qu’il était mort, et quand on l’a vu vivant quelques jours plus tard, on aurait proclamé qu’il était ressuscité.

Soyons honnêtes et réalistes : Jésus était bien mort. Il avait été battu sévèrement par des experts avant sa crucifixion. Les soldats romains savaient parfaitement manipuler leurs fouets de cuir munis de morceaux de verre et de pierre tranchante pour meurtrir tout le corps et laisser la peau suspendue en rubans sanglants. Ils connaissaient bien leur méthode d’exécution, l’une des méthodes les plus cruelles jamais inventées par les hommes, une mort lente de douleur et de suffocation. Ils savaient bien déterminer si leur victime était morte. Et dans le cas de Jésus ils l’ont aussi percé d’une lance. « S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau » (Jean 19.33,34). Ajoutons que Jésus fut enterré d’après la coutume juive : « Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs » (Jean 19.39,40).

Même si l’on suppose que Jésus n’était pas mort, mais qu’il s’était évanoui, comment aurait-il pu survivre pendant trois jours enfermé dans un sépulcre humide, sévèrement blessé, enveloppé de plusieurs mètres de bandes de tissu attachées avec presque 50 kilos d’aromates gluantes, sans nourriture, sans eau, sans soins quelconques ? Comment aurait-il eu la force de se dégager des bandes, rouler la pierre gigantesque devant l’entrée du sépulcre, se rendre maître des gardes, faire quelques kilomètres sur des pieds qui avaient été percés des pointes, et puis se présenter à ses disciples dans un état qui puisse les convaincre qu’il était le Seigneur de la vie ? La version de Monsieur Deedat ne tient tout simplement pas debout.

Aucun soutien dans les hadith

Au vu de l’opinion de la majorité écrasante de musulmans de nos jours, il est très intéressant d’apprendre que les deux recueils les plus réputés des hadiths, celui de Sahih al-Bukhari et celui de Sahih Muslim, sont absolument silencieux sur la question de la crucifixion. Ceux qui lisent les hadiths savent très bien qu’ils parlent souvent des questions que tel ou tel disciple du prophète lui posait et de ses réponses. Parfois les questions concernent le sens de tel ou tel verset coranique. Bizarrement, quand on pense à la divergence qui existe parmi les musulmans aujourd’hui sur le sens des 40 mots arabes qui composent aya 157 de la Sourate 4, parmi tous les récits conservés pendant les deux premiers siècles de l’islam, aucun ne décrit un disciple de Mohamed en train de l’interroger sur la crucifixion de Jésus ou sur le sens du verset. Cela veut dire qu’il n’y a pas vraiment de soutien crédible pour les explications habituelles que nous avons vues pour ce passage du Coran.

Résumons un peu :

  • Certains disent que Dieu substitua quelqu’un à la place de Jésus, mais ils ne sont pas d’accord sur qui était sur la croix – Simon de Cyrène ? Judas ? Pierre ? un Juif inconnu ? On ne sait pas.
  • Certains disent que ni Jésus ni quelqu’un qui lui ressemblait n’a été crucifié.
  • Certains disent que Jésus s’est échappé et qu’il est allé mourir en Inde des années plus tard d’une mort naturelle.
  • Certains disent que Jésus a été crucifié, mais il n’en est pas mort. Il s’est réveillé dans la tombe.
  • Certains disent que Dieu l’a enlevé au ciel avant qu’il ne soit arrêté, d’autres que ce fut quand il était en route pour être attaché à la croix, d’autres que ce fut des années plus tard.

Notre texte du Coran dit : « Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures. » C’est une description parfaite, non pas de ceux qui soutiennent le récit contenu dans l’Injil, mais de ceux qui nient la crucifixion.

Une autre explication du verset

Savez-vous qu’il y a une autre manière de comprendre le passage coranique que nous avons lu ? Il s’agit d’une explication donnée, non par des chrétiens mais par des érudits musulmans. Dans le contexte de la Sourate 4, aya 157, il s’agit d’un reproche adressé aux Juifs qui avaient rejeté les prophètes de Dieu, parlé contre Marie, et se vantaient d’avoir fait crucifier Jésus-Christ. En réfutant les Juifs, le Coran dit : « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! » Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de crucifixion, mais que, même si elle a eu lieu, c’est Dieu qui en fut responsable. Les Juifs n’ont fait que ce que Dieu, le Tout-Puissant, leur a permis de faire pour accomplir son plan. La même sorte de langage se trouve dans la huitième sourate du Coran qui parle des actions des musulmans à la Bataille de Badr : « Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! » (Sourate 8 – al-Anfal, aya 17). Les fidèles musulmans ont, en fait, tué leurs adversaires, mais ce fut uniquement, selon l’idée de ce verset, avec l’aide et selon la volonté d’Allah. De même, les Juifs ont bien joué un rôle dans la mort de Jésus, mais c’est Dieu qui l’avait voulu et qui a fait que cette mort a eu lieu.