La Bible parle-t-elle de Mohamed ? (Deuxième partie – la Torah)

La Torah

Pour ce qui est de la loi de Moïse, les musulmans considèrent que Deutéronome 18.15,17-19 parle clairement de Mohamed.

« L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez ! » Moïse rappela au peuple que lorsqu’ils étaient au pied du mont Sinaï, là où la Torah, c’est-à-dire la loi, fut donnée, ils avaient demandé à ne plus entendre la voix de Dieu lui-même, pour ne pas mourir. Il poursuivit : « L’Éternel me dit : Ce qu’ils ont dit est bien. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu’un n’écoute pas mes paroles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte » (Deutéronome 18.15,17-19).

Les musulmans voient plusieurs ressemblances entre Moïse et Mohamed et tirent la conclusion que Mohamed est bien le prophète dont la venue est prédite dans ce passage. Par exemple, Moïse et Mohamed étaient tous deux des hommes mariés ayant des enfants, tous les deux émigrèrent après qu’on avait voulu les assassiner, tous les deux conduisirent à la guerre et la victoire ceux qui les suivaient, et tous les deux donnèrent une loi et un code de vie détaillés. Par contre, on voit facilement un certain nombre de ressemblances entre Moïse et Jésus, aussi : Par exemple, peu de temps après sa naissance, Jésus fut sauvé par Dieu d’une mort certaine comme le fut Moïse. Jésus et Moïse ont tous les deux été transfigurés sur une montagne de sorte que leur visage resplendisse (Exode 34.29,30 et Matt. 17.1-5). Chacun d’eux intercédait auprès de Dieu en faveur des hommes coupables. Chacun d’eux a inauguré, au moyen du sang sacrificiel, une alliance entre Dieu des hommes.

Mais au lieu de chercher à voir si ce sont les musulmans ou les chrétiens qui sont capables de dresser la plus longue liste de ressemblances, regardons de plus près les critères mentionnés dans la prophétie concernant le prophète qui devait venir. Voici les deux critères à examiner :

1) Moïse dit au peuple d’Israël : « L’Éternel, ton Dieu, suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète » ;

2) et Dieu dit que ce prophète serait « comme » Moïse.

« Entre tes frères »

Les commentateurs musulmans aiment insister sur l’expression « susciter d’entre tes frères » et suggérer que les Israélites ne sont pas leurs propres frères, que Dieu parlait sans doute de l’un des « peuples frères » des Israélites. Selon eux, on devrait chercher ce prophète parmi les nations qui étaient apparentées aux Israélites et non parmi les Israélites eux-mêmes. Pour identifier les nations « apparentées » à Israël, on remonterait dans l’histoire pour savoir quelles nations étaient issues des frères des ancêtres d’Israël. Par exemple, le père de la nation israélite s’appelait Israël, ou Jacob, et il avait un frère, du nom d’Ésaü. Les descendants d’Ésaü étaient les Édomites. Il y a un passage biblique, Deutéronome 2.4,8, où les Édomites sont appelés les « frères » des Israélites. Si l’on remonte un peu plus loin, on trouve que le père de Jacob, qui s’appelait Isaac, avait des demi-frères : Ismaël, Madian, Zimran, Medan, et d’autres. Selon l’idée avancée par certains musulmans, on pourrait considérer que les Ismaélites (les Arabes sont les descendants d’Ismaël), les Madianites et les autres seraient des « frères » de la nation d’Israël. Mohamed, étant arabe, serait parmi les frères des Israélites. On devrait noter, pourtant, que la Bible n’emploie nulle part le terme « frères » en parlant des Ismaélites (ou Arabes), des Madianites, ou de ces autres peuples issus d’Abraham.

Mais en fait, même si l’on voulait considérer ces autres peuples comme des nations « frères » vis-à-vis d’Israël, cela n’établirait pas que le prophète prédit par Moïse pourrait sortir d’un de ces peuples. D’abord, il faudrait supprimer la première partie de la phrase prononcée par Moïse, qui dit : « L’Éternel ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi » (Deutéronome 18.15). Comme Moïse s’adressait à Israël, le mot « toi » doit forcément se référer à Israël ; le prophète serait donc un Israélite. Mais deuxièmement, il faudrait interpréter les mots « d’entre tes frères » d’une manière singulière, pour ne pas dire bizarre. Qui parmi nous, si on lui disait d’appeler un de ses « frères » pour occuper un poste important, tirerait la conclusion que les membres de sa propre famille étaient exclus et qu’il fallait trouver un homme dont les ancêtres avaient été, des milliers d’années auparavant, apparentés à ses ancêtres ?

Pour ce qui est de l’expression « du milieu de tes frères », nous avons un parallèle dans le chapitre précédent. En Deutéronome 17.14,15, Moïse dit à Israël : « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, lorsque tu le posséderas, et que tu diras : Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent, tu mettras sur toi un roi que choisira l’Éternel, ton Dieu, tu prendras un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère. » Or, dans toute leur histoire les Israélites ne se dotèrent jamais d’un roi non-israélite. Dieu n’a choisi ni un Ismaélite, ni un Édomite, ni un Madianite, ni quelqu’un d’aucune autre nation pour régner sur son peuple. Il désigna premièrement Saül, qui était israélite de la tribu de Benjamin, et puis la famille de David, qui était israélite de la tribu de Juda.

Il est clair que le prophète dont la venue fut prédite par Moïse serait bien un Israélite, ce qui disqualifie Mohamed comme l’accomplissement de cette prophétie.

Ce qui distinguait Moïse

Mais revenons au deuxième critère : le prophète serait « comme » Moïse. Nous avons déjà reconnu que, de plusieurs manières, Mohamed était bien comme Moïse ; pareillement, Jésus était, de plusieurs manières, comme Moïse. Mais selon la Bible elle-même, qu’est-ce qui distinguait Moïse des autres Israélites ou même des autres prophètes ? Qu’est-ce qui pourrait permettre aux Israélites de reconnaître un jour qu’ils se trouvaient devant celui qui était le « prophète comme Moïse » ?

Le dernier chapitre du livre de Deutéronome contient cet éloge de Moïse : « Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que l’Éternel connaissait face à face. Nul ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l’envoya faire au pays d’Égypte contre Pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les prodiges de terreur que Moïse accomplit à main forte sous les yeux de tout Israël » (Deutéronome 34.10-12). Ces mots sont généralement attribués à la plume de Josué, auteur inspiré du livre suivant dans les Écritures juives. L’auteur ne dit pas qu’un tel prophète ne pourrait pas se produire encore parmi les Israélites, mais qu’au moment où il écrivait on n’avait pas encore vu son semblable.

Ce que nous voulons remarquer dans ce passage, ce sont surtout les traits concernant Moïse qui le distinguaient :

1) le fait que Dieu connaissait Moïse face à face ; et

2) les grands miracles et prodiges opérés par Moïse.

Quant au premier trait, Dieu lui-même a insisté dessus en Nombres 12. Dieu parlait à d’autres prophètes à travers des visions ou des songes, ou bien il leur envoyait des anges pour transmettre ses messages. Mais en Nombres 12.7,8 Dieu dit : « Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse… Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l’Éternel. » À cet égard nous ne pouvons pas dire que Mohamed était comme Moïse. Mohamed n’a jamais fait de telle prétention à son égard. Les musulmans disent généralement que ce fut l’ange Gabriel qui donna à Mohamed les paroles du Coran, de la part de Dieu, bien sûr. On parle donc d’un intermédiaire. Dans la Sourate 53:2-5, par exemple, Allah dit : « Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur et il ne prononce rien sous l’effet de la passion ; ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée que lui a enseigné [l’ange Gabriel] à la force prodigieuse. » Quant à Jésus, son langage ressemble plus à la description de Moïse que nous avons vue. Jésus dit aux Juifs en Jean 8.40 : « Vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. » Plus loin, en Jean 12.49,50 il dit : « Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer… C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites. »

Le second trait qui distinguait Moïse des autres prophètes était le nombre et la puissance des miracles qu’il a accomplis par la volonté de Dieu et qui attestaient clairement que c’était l’Éternel qui l’avait envoyé délivrer Israël et qui était l’auteur des lois et des commandements que Moïse transmettait au peuple. Quant à Mohamed, une lecture du Coran révèle qu’il ne faisait pas de prodiges comme le faisait Moïse. Au moins sept fois on lit que les adversaires de Mohamed lui demandaient : « Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre sur celui-ci (Mohamed) un miracle venant de son Seigneur ? ». Dans ces différents passages Allah lui donne diverses réponses à faire, comme, par exemple : « En vérité, les miracles ne dépendent que d’Allah » (Sourate 6:109) ; « Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé de mon Seigneur. Ces versets coraniques sont des preuves illuminantes venant de votre Seigneur » (Sourate 7:203) ; « L’inconnaissable relève seulement d’Allah. Attendez donc, je serai avec vous parmi ceux qui attendent » (Sourate 10:20) ; « Les prodiges sont auprès d’Allah. Moi, je ne suis qu’un avertisseur clair » (Sourate 29:50). Dans aucun cas Allah ne lui donne un pouvoir miraculeux pour faire un signe qui ressemble aux miracles pour lesquels Moïse était si réputé et qui aurait pu faire taire les adversaires.

Les contemporains de Jésus, par contre, reconnaissaient tous le grand pouvoir qu’il détenait de la part de Dieu. Les apôtres dans leur prédication faisaient appel à ces signes quand ils appelaient les foules à croire en lui. En Actes 2.22 l’apôtre Pierre le décrit comme « Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. » Même ses ennemis ne pouvaient nier les miracles : « Les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui… » (Jean 11.47,48). À cet égard, aussi, nous voyons que c’est Jésus qui était un prophète comme Moïse.

Et c’est bien la conclusion que des hommes ont tirée à son époque. Très tôt dans son ministère nous lisons en Jean 1.45 : « Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. » Jésus lui-même reconnut que Moïse parlait de lui : « Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi » (Jean 5.46). Enfin, dans leur prédication, les apôtres ont clairement lié la prophétie en Deutéronome à la personne de Jésus-Christ. Pierre dit à la foule juive : « Moïse a dit : Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira… tous les prophètes qui ont successivement parlé, depuis Samuel, ont aussi annoncé ces jours-ci… c’est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités » (Actes 3.22,24,26).

Comme nous l’avons vu, Mohamed n’était pas le Consolateur dont parlait Jésus. Il n’était pas non plus le prophète dont parlait Moïse. Selon l’Évangile, nous n’avons pas besoin de deviner de qui Moïse parlait en se référant à un prophète comme lui. C’est bien Jésus de Nazareth. N’oublions donc pas de faire ce que Moïse recommanda de faire à l’égard de ce prophète quand il serait venu : Écoutons-le.

Pourquoi Dieu envoya-t-il plusieurs révélations ?

Un ami musulman m’a posé cette question : Pourquoi Dieu a-t-il envoyé beaucoup de prophètes et leur a-t-il donné d’autres livres, tels que le Zabour (les Psaumes), l’Injil (l’Évangile) et le Coran, alors qu’il avait déjà donné la Torah à Moïse ? Pourquoi aurions-nous besoin du reste de la Bible en plus de la Loi de Moïse, sans parler du Coran ? Mon ami a donné sa propre réponse en ces termes : Quand les rabbins juifs déformaient le livre que Dieu avait donné précédemment, Dieu envoyait un autre messager avec un autre livre divin pour rappeler ce qui avait eu lieu auparavant.

Pas une simple répétition de ce qui était déjà révélé

Comme nous l’avons déjà vu, la réponse de mon ami ne tient pas debout pour plusieurs raisons.

Si je n’accepte pas l’idée que la Parole de Dieu ait été changée par les hommes qui l’auraient ainsi empêché d’accomplir ce qu’Il voulait, quelle réponse donnerais-je à la question soulevée par mon ami : Pourquoi Dieu a-t-il envoyé beaucoup de prophètes et leur a-t-il donné d’autres livres, alors qu’il avait déjà donné la Torah à Moïse ?

La première chose à comprendre est que les différents livres de la Bible ne prétendent pas simplement, comme le Coran, répéter ce qui avait été révélé auparavant. (Dans la Sourate 41 – Fussilat, aya 43, Allah dit à Mohamed : « Il ne t’est dit que ce qui a été dit aux Messagers avant toi. »)

Le premier livre de la Torah s’appelle la Genèse, ce qui veut dire « commencement ». Il parle du commencement (ou création) de l’univers et des êtres humains, l’entrée du péché dans le monde, l’origine du peuple d’Israël, et d’autres « commencements ». Les quatre livres suivants de la Torah contiennent les lois que Dieu donna à son peuple, Israël, et donnent la suite de l’histoire de ce peuple pendant la vie de Moïse. Les douze livres qui viennent ensuite dans l’Ancien Testament nous donnent l’histoire des relations de Dieu avec le peuple d’Israël au cours des mille ans entre la mort de Moïse et le ministère du prophète Malachie. Pendant ces dix siècles, Dieu envoya des prophètes, non pas pour changer les lois données à Moïse, mais pour appeler le peuple à obéir à ces lois dans l’amour et la fidélité, et à revenir à Dieu quand ils s’étaient égarés de la bonne voie. Les messages qu’ils ont livrés de la part de Dieu se trouvent dans dix-sept autres livres de l’Ancien Testament, appelés les grands prophètes et les petits prophètes (« grand » pour les livres plus longs, et « petits » pour les livres plus courts). Il y a cinq autres livres, y compris les Psaumes de David, le Zabour. Ils contiennent beaucoup de sagesse pratique pour la vie quotidienne et des paroles inspirées, paroles de louange et de supplication adressées à Dieu. La loi donnée à Moïse est au cœur de tous les autres livres de l’Ancien Testament, de telle sorte que le tout est parfois appelé « la Loi ». On l’appelle aussi l’ancienne alliance.

Un changement annoncé

Il est important de savoir que l’Ancien Testament regardait en avant vers autre chose. Moïse avait parlé au peuple d’un prophète comme lui-même que Dieu susciterait et que tous auraient à écouter. (Je sais que les musulmans croient qu’il parlait de Mohamed et les chrétiens croient qu’il parlait de Jésus. Nous en parlerons ailleurs.) Ce que je veux souligner, c’est que déjà au temps de Moïse, Dieu disait au peuple de s’attendre à un grand personnage qu’il enverrait à l’avenir. Plus tard, Dieu dit à David qu’il susciterait un descendant de David pour régner sur un royaume qui n’aurait pas de fin. D’autres prophètes ont fourni des détails supplémentaires concernant ce descendant, connu comme l’oint, le Messie. L’un des prophètes qui prêchaient au peuple avant la chute du royaume de Juda, six cents ans avant Christ, donna un message dans lequel le Seigneur dit : « Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je ferai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte, alliance qu’ils ont violée, quoi que je fusse leur maître, dit l’Éternel » (Jérémie 31.31,32).

Pour accomplir, non pour abolir

Quand Jésus arriva et qu’il se mit à prêcher, il fit une déclaration que beaucoup de gens, y compris des chrétiens, ont mal comprise, même jusqu’à nos jours. Il dit : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé » (Matthieu 5.17,18). Voici un passage qui, pour certaines personnes, soutient que la loi est éternelle. Mais qu’est-ce que Jésus veut dire quand il dit qu’il n’est pas venu pour abolir la loi et les prophètes, mais pour les accomplir ? Jésus promet, en quelque sorte, permettre à la loi de jouer le rôle pour lequel elle avait été donnée. Il ne va pas tout simplement la supprimer.

Supposons que je signe une reconnaissance de dette pour attester que je dois 100 000 francs à mon voisin. Si, le jour où il me présente le papier que j’ai signé, je le prends et le jette au feu, sans restituer l’argent que je dois, j’ai aboli ce document, mais je n’ai pas accompli ce qui était écrit. Il est vrai qu’on ne peut plus se servir de ce papier pour m’encaisser. Il est détruit. Mais je ne l’ai pas respecté. Si, par contre, je rembourse l’argent que je devais, et qu’il est noté sur le papier que la dette a été payée dans sa totalité, mon voisin ne peut plus se servir de ce papier pour me réclamer de l’argent. Mais là j’ai respecté la reconnaissance de dette que j’avais signée. Dans les deux cas, on ne se sert plus du papier, mais dans le premier exemple il est tout simplement aboli ; dans le deuxième ce qui avait été écrit est réellement accompli. Les paroles de Jésus ne signifient pas que la loi devait rester éternellement en vigueur, mais que Jésus allait respecter le but pour lequel la loi avait été donnée.

Jésus dit que la moindre partie de la loi ne disparaîtrait pas jusqu’à ce que tout soit accompli. Or, en disant cela, Jésus affirme que la loi disparaîtrait. En effet, tout au long de l’Évangile il est écrit que telle ou telle chose eut lieu « afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes. » En Jean 19.30 nous voyons les derniers mots de Jésus avant de mourir sur la croix : « Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l’esprit. » Quand Jésus est revenu à la vie, il a essayé de faire comprendre à ses disciples la nécessité de ses souffrances et de sa mort. « Puis, il leur dit : C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes » (Luc 24.44). Rien ne devait disparaître de la loi jusqu’à ce que tout soit accompli. Avec la mort de Christ, tout a été accompli.

L’Évangile nous enseigne un respect profond pour la loi et les prophètes qui l’ont précédé, car nous y apprenons de très nombreuses leçons spirituelles. Mais il enseigne également que la loi de Moïse n’est plus en vigueur. Elle a servi le but pour lequel Dieu l’avait donnée. Ce but était de nous conduire justement à la foi en Christ. Comme il est écrit en Galates 3.23-25 : « Avant que la foi [l’Évangile] vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi [l’Évangile] qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue » (Galates 3.21-25). Deux Corinthiens 3.6-11 enseigne que la loi, bien que glorieuse, était passagère ; l’Évangile, qui est permanent, la dépasse en gloire. Et cet Évangile, cette foi, selon Jude 3, « a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Dieu préserve sa Parole et n’a pas besoin de la transmettre à nouveau.

Nous voyons donc que les différents livres de la Bible n’ont pas été révélés pour rectifier ce qu’on avait changé dans les révélations précédentes, comme si les hommes arrivaient constamment à frustrer le Tout-Puissant et l’obliger à refaire ce qu’il avait déjà fait. Non. Toutes ces révélations étaient des étapes dans le plan de l’Omniscient, Celui qui voit la fin depuis le début. Toutes ces révélations jouèrent leur rôle dans ce plan et l’avancèrent vers son objectif. Elles forment un tout harmonieux, mais seulement du moment où l’on reconnaît qu’elles nous conduisent à Jésus, le Sauveur.

Comment Dieu préserva-t-il la Bible ?

Les premiers musulmans croyaient que Dieu avait veillé sur les révélations qu’il avait données avant le temps de Mohamed ; Dieu continue de protéger et préserver sa Parole. Mais comment le fait-il, et quelles preuves pouvons-nous fournir pour montrer que la Bible est restée intacte ?

Un peu d’histoire

Pour mieux comprendre la préservation de la Bible, et surtout le Nouveau Testament, il serait utile de rappeler l’histoire des premiers siècles du christianisme.

Les différents livres qui composent le Nouveau Testament furent écrits par les apôtres et d’autres hommes inspirés de Dieu dans les années qui suivirent la mort de Jésus. Ces hommes étaient soit des témoins oculaires du ministère de Jésus, soit des hommes qui avaient beaucoup de contact avec les témoins oculaires. Ils ont fini de rédiger ces livres avant la fin du premier siècle, du vivant donc de ceux qui avaient personnellement connu Jésus, c’est-à-dire de ses adversaires aussi bien que ses amis. Ceci est important quand nous considérons que ces livres circulaient un peu partout dans le monde au moment où il aurait été facile de relever des erreurs, des mensonges ou des exagérations. Les écrivains de la Bible n’auraient pas pu se permettre d’inventer des miracles que Jésus n’a pas faits ou des enseignements qu’il n’avait jamais dispensés. Il faut dire, en comparaison, qu’il y a typiquement beaucoup plus de temps entre la vie des grands personnages de l’histoire et les premières biographies écrites à leur sujet. Par exemple, les biographies principales qui nous décrivent la vie d’Alexandre le Grand, l’empereur grec qui conquit le monde depuis la Grèce jusqu’à l’Inde, furent rédigées environ 400 ans après sa mort. Ibn Ishaq, l’auteur de Sirat Rasoul, la première biographie de Mohamed, naquit plus de 70 ans après la mort du prophète. Il n’était pas témoin des événements qu’il décrit et aurait pu difficilement parler avec un témoin oculaire même des événements les plus tardifs dans la carrière de Mohamed. D’ailleurs, nous ne disposons plus de son livre, mais d’un abrégé produit par Ibn Hisham, qui mourut 60 ans après Ibn Ishaq. La proximité des auteurs de l’Évangile aux événements qu’ils décrivent nous donne donc confiance que ce sont des récits fiables.

Mais parlons surtout de la préservation de ces écrits de sorte qu’ils ne soient pas changés.

Les textes originaux et les premières copies

Les livres qui composent le Nouveau Testament ont été écrits dans la langue grecque, qui était à l’époque la lingua franca, la langue internationale de l’époque, la langue de tous les jours que des hommes de toutes les nations de l’Empire romain employaient. Ils écrivaient sur du papyrus, une sorte de papier que l’on fabriquait à partir d’une espèce de roseau qui poussait en Égypte. Ils envoyaient dans les différentes villes du monde ces récits de la vie de Jésus et des lettres adressées à des Églises et des disciples individuels. Les premiers destinataires en faisaient soigneusement des copies de ces livres afin de les partager avec d’autres. Ces copies, faites à la main, s’appellent « manuscrits ». Chaque assemblée locale faisait en sorte de s’en acquérir afin d’enseigner ses membres. Ces manuscrits n’étaient pas tous issus d’un seul lieu ou d’une seule organisation centrale. Des chrétiens dans chaque ville, chaque région et chaque pays s’appliquaient au travail de recopier avec amour ces textes afin que le plus grand nombre puisse y avoir accès. C’est ainsi qu’on a commencé très tôt à traduire l’Évangile dans différentes langues. En effet, tout comme il y a des gens dans des pays francophones ou anglophones qui ne parlent pas français ou anglais, il y avait à l’époque des gens qui ne parlaient pas grec. On faisait pour eux des traductions de la Bible dans leurs propres langues, tout comme aujourd’hui il existe des traductions soit de la Bible soit du Coran en différentes langues.

(Disons entre parenthèses qu’il y a parfois de la confusion chez certaines personnes à cause du mot « version » qu’on emploie souvent pour « traduction ». Ces personnes pensent que les différentes « versions » de la Bible sont différentes Bibles, des livres dont le contenu et le sens varient. Ce n’est pas du tout le cas. Ce sont des traductions d’un même texte grec pour faire comprendre ce texte à ceux qui ne connaissent pas la langue grecque. On peut avoir plusieurs traductions dans une même langue parce les langues évoluent avec le temps et parce que tout le monde n’a pas le même niveau ou vocabulaire. Personnellement, je possède quatre traductions différentes du Coran en anglais et deux en français. Bien qu’elles n’emploient pas exactement les mêmes mots, le contenu est le même, et les idées ne changent pas. Ces traductions sont très utiles, étant donné qu’on estime que 80 pour cent des musulmans du monde ne parlent pas arabe.)

Pour revenir au sujet des manuscrits, on faisait des copies non seulement à cause du nombre croissant de chrétiens et d’Églises locales, mais aussi parce que le papyrus, ce papier de l’époque, n’était pas très durable. On utilisait les manuscrits constamment, et ils s’usaient avec le temps. Il fallait donc, non seulement produire de nouvelles copies pour les nouvelles assemblées, mais aussi remplacer celles qui vieillissaient.

Comme vous le voyez certainement, nous ne disposons pas des manuscrits originaux, écrits par les mains des apôtres ; mais cela ne doit pas vous alarmer. En effet, on ne dispose plus du manuscrit original du Coran, non plus, celui produit par Zaïd ibn Thabit sur les ordres du calife Aboubacar. Contrairement à l’opinion populaire, on ne possède pas non plus de copies faites à partir de ce premier manuscrit, copies que le calife Othmane fit produire plus tard. En cela, c’est à peu près la même situation pour la Bible et pour le Coran – on ne possède pas les originaux.

Des milliers de manuscrits

Par contre, nous possédons des milliers d’anciens manuscrits de la Bible, et c’est ici que nous voyons la main de Dieu pour protéger sa Parole. Pour être plus précis, nous avons au moins quatre sortes de manuscrits qui nous permettent de confirmer que nous possédons aujourd’hui la même Parole de Dieu qu’à l’origine.

Les archéologues ont découvert des milliers de manuscrits partiels qui datent de l’an 100 après Jésus jusqu’à l’an 325. Ce sont des manuscrits qui contiennent des parties du Nouveau Testament. Ils s’accordent parfaitement avec les manuscrits faits plus tard, les codex ou manuscrits en forme de livres qui contiennent la Bible complète. En plus, quand on compare ces manuscrits partiels ou complets les uns aux autres, on voit qu’ils dérivaient des mêmes sources originelles.

Quant aux manuscrits complets, il y en a plusieurs. L’un des plus anciens est le Codex Sinaïticus. Il date de 325 apr. J-C., et il est gardé au British Library à Londres. D’autres manuscrits complets sont le Codex Vaticanus, qui date de 350 apr. J.-C. et le Codex Alexandrinus, qui date de l’an 400. Toutes les traductions modernes de la Bible sont faites sur la base des ces manuscrits. Il est significatif, très significatif d’ailleurs, que Mohamed naquit en 570 apr. J.-C. L’Injil ne peut pas avoir été corrompu après la vie de Mohamed. Les copies de l’Injil que nous possédons aujourd’hui remontent à des siècles avant son ministère. En recommandant qu’on lise les Écritures du peuple du Livre, comme nous l’avons déjà vu, Mohamed donna son approbation précisément aux textes que lisent les chrétiens et les Juifs de nos jours.

Il y a des gens qui ne comprennent pas la valeur de disposer de ces milliers de manuscrits. Considérez alors ceci : supposez que quelqu’un, un homme non inspiré, avait réuni toutes les copies de l’Injil, qu’il avait fait son propre manuscrit, et qu’il avait brûlé toutes les autres copies. À partir de là, toutes les copies futures de l’Injil proviendraient de ce seul exemplaire qu’il avait produit. Il n’y aurait plus de moyen de contrôle pour prouver que cet homme n’avait pas omis certaines parties, ou ajouté certaines choses ou changé les mots employés à l’origine. Si, en regardant les copies qu’on lui avait envoyées, il y voyait quelques divergences, il aurait pu choisir juste les versions du texte qui l’arrangeaient, lui et ses partisans. Après tout, si les copies qu’on lui aurait envoyées n’avaient pas varié par-ci par-là du manuscrit qu’il produisait, il n’y aurait pas eu de raison pour les brûler après avoir fini son travail. Détruire toutes les copies « non officielles » ne serait utile que si l’on voulait cacher quelque chose ou réduire au silence tout autre point de vue. La multitude de manuscrits du Nouveau Testament que nous possédons aujourd’hui nous donne raison, non pas de douter, mais d’avoir une pleine confiance que Dieu a bien préservé sa Parole.

Trois moyens de confirmer les manuscrits

En plus du nombre de manuscrits dont nous venons de parler, nous avons trois autres outils pour confirmer l’authenticité de la Bible.

1) Une source de confirmation que le texte actuel de la Bible est identique à celui des premiers siècles du christianisme est l’ensemble d’écrits faits par ceux qu’on appelle parfois les pères apostoliques. Ce sont des conducteurs et des théologiens parmi les chrétiens pendant les premiers deux siècles qui ont suivi la mort des apôtres. Ils ont écrit des lettres aux Églises ou même à des non-croyants qu’ils voulaient persuader de la vérité de l’Injil. Ces écrits, produits par plus de 200 auteurs, contiennent tant de citations directes des copies du Nouveau Testament qu’ils avaient à leur disposition, que nous pourrions nous en servir pour vérifier la totalité du texte que nous possédons aujourd’hui. Ces citations s’accordent parfaitement avec les manuscrits dont nous avons parlé.

2) Une deuxième sorte de document qui confirme le texte du Nouveau Testament est ce qu’on appelle des lectionnaires, ou des lectionnaires dominicaux. Ces livres contenaient les lectures bibliques désignées pour les rassemblements publics de l’Église tout au long de l’année. Plus de trois mille anciens lectionnaires sont à notre disposition aujourd’hui.

3) Enfin, on peut parler des différentes traductions que les premiers chrétiens ont faites de l’Évangile dans les langues de l’époque, telles que le latin, le syriaque, le copte, l’arménien, l’éthiopien, l’arabe nubien, le slave et le perse. Plus de 6.000 manuscrits d’anciennes traductions dans de nombreuses langues ont été découverts. On peut ré-traduire ces textes vers le grec et ensuite faire une comparaison aux manuscrits grecs que nous possédons. Le résultat confirme une fois de plus que la Bible dont nous disposons aujourd’hui est la même que celle des premiers chrétiens. Elle n’a pas été changée.

Les preuves du contraire ?

Il est facile d’affirmer gratuitement que la Bible a été corrompue, mais il faut bien apporter des preuves et fournir quelques détails. Par exemple, comment et quand est-ce que ces changements auraient été apportés ? Les manuscrits étant dispersés à travers le monde, il n’y aurait pas eu de moyen pour les changer tous, surtout quand on considère que pendant des siècles aucun pouvoir central n’existait parmi les chrétiens. Si le changement avait eu lieu avant la vie du prophète Mohamed, on doit expliquer pourquoi, au lieu de signaler que la Torah et l’Injil avaient été corrompus et n’étaient plus dignes de confiance, il a plutôt recommandé très fort de les écouter et les suivre et de s’en servir pour vérifier le message qu’il recevait. Par contre, il est impossible que la Bible ait été changée après le temps de Mohamed, parce que les textes à partir desquels nos traductions modernes se font datent de quelques siècles avant le temps de Mohamed.

Nous n’avons pas eu le temps de détailler les efforts que les ennemis de la Foi ont menés au cours de l’histoire pour détruire les Écritures chrétiennes, pour déchirer ou brûler toutes les copies de la Bible. Comme nous l’avons déjà démontré : ces efforts ont été en vain. Non, il est clair : « Il n’y aura pas de changement aux paroles d’Allah – Voilà l’énorme succès ! » (Coran 10:64).

La Bible a-t-elle été corrompue ?

Beaucoup de musulmans ne considèrent pas la Bible parce qu’ils estiment qu’elle a été changée par les Juifs ou les chrétiens, qu’elle a été corrompue et qu’on ne peut plus y faire confiance. Certains disent que Dieu a bien donné le Tawrat (la Torah) de Moïse, mais la Torah fut corrompue. Alors il envoya le Zabour (les Psaumes) à David, mais le Zabour fut corrompu. Il envoya ensuite l’Injil (l’Évangile) à Jésus, fils de Marie, mais l’Injil fut corrompu. Enfin Allah fut obligé de donner le Coran à Mohamed. Ont-ils raison ? La vraie Bible a-t-elle été soit changée, soit enlevée carrément ?

« Nul ne peut changer les paroles d’Allah »

Un croyant a dit que lorsque quelqu’un prétend que la Bible a été corrompue, il répond, Astaghfir ‘Allah ! C’est-à-dire il demande tout de suite qu’Allah pardonne à cette personne d’avoir prononcé du blasphème. Il ne faut pas, en effet, qu’un serviteur d’Allah dise légèrement que de simples hommes mortels aient pu faire une telle chose. Après tout, nous savons tous que Dieu est le Tout-Puissant. N’est-il donc pas capable de protéger sa propre parole ? Bien sûr qu’il en est capable ! Si des êtres humains arrivent à corrompre la Parole de Dieu, c’est que ces êtres humains sont plus forts ou plus malins que Dieu, et nous savons que cela est impossible. Non, il est inconcevable que Dieu permette que sa Parole soit changée.

D’ailleurs, la Bible et le Coran tous deux nous affirment cela. Jésus dit en Marc 13.31 : « Les cieux et la terre passeront, mais mes Paroles ne passeront point. » Le prophète Ésaïe dit : « Toute chair est comme l’herbe, et tout son éclat comme la fleur des champs. L’herbe sèche, la fleur tombe, quand le vent de l’Éternel souffle dessus. Certainement le peuple est comme l’herbe : L’herbe sèche, la fleur tombe, mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement » (Ésaïe 40.6-8). Le Coran affirme clairement la même chose. La Sourate 10 – Yunus, aya 64 dit : « Il n’y aura pas de changement aux paroles d’Allah – Voilà l’énorme succès ! » La Sourate 6 – Al-An’am, aya 34, dit pour sa part : « Et nul ne peut changer les paroles d’Allah. » D’autres passages du Coran soutiennent cette même vérité.

Le Coran ne dit pas d’ailleurs qu’il a été donné parce que les autres Écritures de la part d’Allah avaient été changées. Il suggère plutôt que sa révélation n’était pas encore parvenue au peuple arabe dans leur propre langue et que pour cette raison Allah choisit Mohamed et lui confia la même révélation pour son peuple, mais d’une manière qu’ils puissent la comprendre. Dans la Sourate 41 – Fussilat, ayat 43,44, Allah dit au prophète : « Il ne t’est dit que ce qui a été dit aux Messagers avant toi. Ton Seigneur est certes, Détenteur du pardon et Détenteur aussi d’une punition douloureuse. Si Nous en avions fait un Coran en une langue autre que l’arabe, ils auraient dit : “Pourquoi ces versets n’ont-ils pas été exposés clairement ? Un Coran nonarabe et un Messager arabe ?” » Ou encore, la Sourate 14 – Ibrahim, aya 4 : « Et Nous n’avons envoyé de Messager qu’avec la langue de son peuple, afin de les éclairer. » Encore, la Sourate 42 – As-Sura, aya 7 : « Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un Coran arabe, afin tu avertisses la Mère des cités (la Mecque) et ses alentours et que tu avertisses du jour du rassemblement, – sur lequel il n’y a pas de doute. »

On voit clairement que le don du Coran à Mohamed n’avait rien à voir avec une soi-disant corruption des révélations précédentes.

Deux sortes de corruption

Dans cette discussion on emploie parfois le mot arabe « Tahrif » qui veut dire que l’on dénature quelque chose, on le change de son état originel. On le traduit donc parfois par « corrompre ». Mais on ignore souvent qu’il y a deux sortes de « tahrif » : il y a tahrif-i lafzi qui désigne le fait de changer le texte écrit, le texte même ; il y aussi tahrif-i ma’nawi, qui désigne le fait de changer le sens, c’est-à-dire de donner de mauvaises explications d’un texte.

En lisant les passages du Coran que certains citent pour appuyer l’idée que la Bible a été corrompue, il est clair que presque tous ces textes se réfèrent à la deuxième sorte de Tahrif, et ne mettent donc nullement en doute l’authenticité du texte de la Bible telle que nous l’avons. Par exemple, dans la Sourate 3 – Al-Imran, aya 78, nous lisons : « Et il y a parmi eux certains qui roulent leurs langues en lisant le Livre pour vous faire croire que cela provient du Livre, alors qu’il n’est point du Livre ; et ils disent : ‘Ceci vient d’Allah, alors qu’il ne vient point d’Allah. Ils disent sciemment des mensonges contre Allah. » Iman Fakhar al-Din Razi dans son commentaire sur ce verset dit explicitement que les Juifs commirent « Tahrif-I-Manwai » seulement et que ce passage ne signifie pas qu’ils aient altéré le texte sacré.

On cite également la Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 75,77 :

« Et bien, espérez-vous [Musulmans] que des pareils gens [les Juifs] vous partageront la foi ? alors qu’un groupe d’entre eux, après avoir entendu et compris la parole d’Allah [la Torah], la falsifièrent sciemment… Ne savent-ils pas qu’en vérité Allah sait ce qu’ils cachent et ce qu’ils divulguent ? Et il y a parmi eux des illettrés qui ne savent rien du Livre. »

Remarquez que ces passages se réfèrent uniquement aux Écritures juives et non pas à l’Évangile. En plus, ils ne parlent pas de changer ce qui était écrit, mais plutôt de tordre le sens quand on faisait la lecture à haute voix de ce qui était écrit, ou de changer le sens qu’on donnait aux auditeurs par le fait d’omettre certaines parties et ne pas les prononcer.

Un complot mondial ? Vraiment ?

Il y a, par contre, un texte dans le Coran qui parle d’un péché commis par certains Juifs en écrivant. « Malheur, donc à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d’Allah pour en tirer un vil profit ! Malheur à eux, donc, à cause de ce qu’ils en profitent ! » (Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 79). Mais ces accusations signifient-elles que les Juifs prenaient un texte authentique et l’altéraient de façon permanente ? Supposons qu’une corruption de manuscrits ait eu lieu : Ne peut-on pas demander si tous les Juifs du monde ont suivi ceux à qui Mohamed s’adresse ici ? Et si, bizarrement, les Juifs dans tous les autres pays ont accepté les changements apportés par le groupe mentionné dans ce passage du Coran, faut-il croire que tous les chrétiens à travers le monde aient accepté ces mêmes changements à leurs textes sacrés ? Car il faut se rappeler que les chrétiens, aussi, possèdent la Torah. Eux, aussi, ont chéri et conservé les livres de Moïse et des autres prophètes depuis presque deux mille ans. On ne peut guère déduire de ce texte qui se réfère à un acte commis au sein d’une petite communauté juive dans un endroit reculé ait eu pour résultat la corruption de la Torah dont toute la population juive partout dans le monde à l’époque, ainsi que la population chrétienne, plusieurs fois plus grande, possédaient des exemplaires. Ce n’est pas une déduction raisonnable. En plus, comme nous l’avons dit, aucun de ces passages coraniques ne parle d’une corruption de l’Injil, le Nouveau Testament des chrétiens.

Il est important de savoir qu’avant le douzième siècle, c’est-à-dire cinq cents ans après le temps de Mohamed, aucun érudit musulman n’a suggéré que les textes de la Bible aient été corrompue. Ni Mohamed, ni ceux qu’on appelle « les bien dirigés » n’ont avancé une telle idée. Les anciens commentateurs, tels que Ibn Mazar et Abou Hatim, citaient Ibn Muniyah pour affirmer explicitement que la Torah et l’Injil sont encore dans le même état de pureté dans lequel ils furent descendus du ciel, et qu’aucune modification n’a été faite, mais que les Juifs avaient l’habitude de tromper le peuple par des arguments mal fondés et en tordant le sens de l’Écriture.

Un livre corrompu peut-il confirmer une révélation de Dieu ?

La Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 40,41 dit : « Ô enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont je vous ai comblé… Et croyez à ce que J’ai fait descendre, en confirmation de ce qui était déjà avec vous ; et ne soyez pas les premiers à le rejeter. »

La Sourate 5 – Al-Ma’idah, ayat 68,69 dit :

« Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Torah et à l’Évangile et à ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur… Ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Sabéens, et les Chrétiens, ceux parmi eux qui croient en Allah… et au Jour dernier, et qui accomplissent les œuvres bonnes, pas de crainte sur eux et ils ne seront point affligés. »

Le lecteur ne peut que tirer la conclusion que, selon le Coran, les révélations accordées au peuple du Livre étaient encore à leur disposition. Il n’y a aucune indication que ces Écritures avaient été enlevées ou annulées par Dieu ou corrompues par les hommes. Au contraire, l’existence des Écritures est affirmée explicitement.

Le deuxième passage avertit le peuple du Livre que s’ils n’observent pas la Torah et l’Injil, ils sont des mécréants (kafirun). Si les textes authentiques n’étaient pas disponibles, pourquoi le Coran dirait-il au peuple du Livre de les observer et d’y obéir ?

Nous avons déjà cité la Sourate 4, aya 136 : « Ô les croyants ! Soyez fermes en votre foi en Allah, en Son messager, au Livre qu’Il a fait descendre sur Son messager, et au Livre qu’il a fait descendre avant. Quiconque ne croit pas en Allah, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses messagers et au Jour dernier, s’égare, loin dans l’égarement. » Étant donné que le Coran ordonne aux fidèles de croire à tous les livres (c’est-à-dire à apprendre, à comprendre et à suivre leur contenu), c’est que leur contenu ne peut pas être corrompu ou annulé.

Enfin, même Mohamed, en cas de doute, devait se référer aux Écritures confiées aux Juifs et aux Chrétiens. Allah lui dit dans la Sourate 10 – Yunus, aya 94 : « Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t’est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. » Ne vous semble-t-il pas étrange que certains musulmans prétendent que la Bible a été annulée, enlevée au ciel, ou corrompue de sorte qu’elle ne soit plus une guide fiable ? Évidemment, on ne pourrait pas se servir d’un livre corrompu pour évaluer ou confirmer le Coran.

Le musulman a-t-il droit de lire la Bible ?

Seriez-vous d’accord que nous ne devons rejeter ni le christianisme ni l’islam à cause de ce que disent ou ce que font les mauvais chrétiens ou les mauvais musulmans, ceux qui ne connaissent pas ou ne suivent pas les vraies doctrines chrétiennes ou musulmanes ? Il serait plus juste d’examiner la vie et les enseignements de Jésus ou la vie et les enseignements de Mohamed afin de décider si chacun d’eux a été envoyé par Dieu ou non.

La religion de nos pères

Ils sont trop nombreux à ne jamais remettre en cause les croyances qu’ils ont héritées de leurs parents : ils sont chrétiens parce que leurs parents étaient chrétiens, ou ils sont musulmans parce que leurs parents étaient musulmans. Mais les chrétiens et les musulmans demandent aux païens de rejeter leurs idoles, leurs faux dieux, malgré le fait ces païens ont hérité ces dieux de leurs parents. Si nous demandons aux autres d’examiner la religion dans laquelle ils sont nés, ne devrions-nous pas, nous aussi, examiner la religion dans laquelle chacun de nous est né, pour déterminer si elle est la vraie ? Et ne devrions-nous pas nous donner la peine d’aller à la source avant d’évaluer la religion des autres ?

Il faut éviter de baser ses conclusions sur les « on-dit ». Un chrétien parlait avec son ami musulman, Kamal. Il lui dit : « Kamal, as-tu jamais lu l’Injil (l’Évangile) ?

— Non, dit-il avec dédain. Il a été changé.

— Mais, si tu ne l’as pas lu, dit le chrétien, comment sais-tu qu’il a été changé ?

— Ben, mon père m’a dit qu’il a été changé.

— Ton père avait-il lu l’Injil, demanda le chrétien.

— Non, répondit Kamal.

— Alors, comment sait-il que l’Injil a été changé ?

— Parce que grand-père l’a dit. »

Le chrétien n’a pas pu s’empêcher de demander :

« Et grand-père, a-t-il lu l’Injil ? »

Et encore Kamal répondit que son grand-père n’avait pas lu l’Injil.

De mauvais renseignements sont passés de cette façon d’une génération à l’autre, sans que quiconque les vérifie. N’est-ce pas dangereux ? Malgré l’amour et le respect que nous avons pour nos parents, nous reconnaissons que, comme tous les hommes, ils peuvent ignorer certaines vérités. C’est ainsi que nous découvrons et bénéficions de nouvelles méthodes pour soigner certaines maladies, cultiver nos champs, nous déplacer, communiquer avec ceux qui habitent au loin ou faire bien d’autres choses. Ce n’est pas mépriser nos parents que de garder un esprit ouvert. Nous pouvons apporter une bénédiction à nous-mêmes et aux parents.

Il y a deux cents ans, le peuple païen de certaines îles dans l’océan Pacifique étaient déchirés par la guerre et la violence. Un jour une grande tempête a pris deux hommes qui voyageaient en pirogue et les a détournés loin de leur destination. Après beaucoup de jours à la dérive ils ont débarqué sur une île appelée Raratonga. Le chef Raratongin leur a demandé les nouvelles de chez eux. Ils se sont mis à expliquer que de grands changements arrivaient dans leur île : tout le monde brûlait leurs idoles. Ils se mettaient à adorer plutôt le Dieu des cieux et de la terre. Le chef s’est étonné. Il leur a demandé : « Qu’est-ce que ce Dieu des cieux et de la terre a bien pu vous donner pour vous pousser à délaisser les dieux de vos pères ? » Les voyageurs ont répondu très simplement : « La paix. Ce Dieu nous a apporté la paix. » Sur quoi le chef de Raratonga dit à son peuple de prier le Dieu des cieux et de la terre pour qu’il leur envoie un messager, à eux aussi, et qu’ils puissent adorer ce Dieu et connaître la paix. Malgré que ses ancêtres ignoraient ce Dieu, il reconnaissait en avoir besoin.

La Bible est-elle interdite aux musulmans ?

Les musulmans ont parfois l’idée erronée qu’il leur est même interdit de lire ou de posséder la Bible. Si un de leurs enfants s’acquiert une Bible, ils chicotent l’enfant et arrachent la Bible. Si un de leurs amis est découvert en train de lire la Bible, on le traite de coupable d’un grand mal.

Ils oublient que selon l’un des hadith, « Le prophète dit : Raconte les histoires du bani-Israël, car ce n’est pas un péché de le faire. » Ce qui est encore plus important, nulle part le Coran lui-même n’interdit la lecture de la Bible. Au contraire :

Le Coran dit dans la Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 136 : « Dites : Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes soumis. » Au lieu d’interdire les Écritures des Juifs et des chrétiens, ce verset dit clairement que le musulman doit leur accorder le même respect qu’il donne au Coran. Tous ces écrits auraient la même source et mériteraient donc la même considération.

Le Coran dit dans la Sourate 4 – An-Nisa, aya 136 : « Ô les croyants ! Soyez fermes en votre foi en Allah, en Son messager, au Livre qu’Il a fait descendre sur Son messager, et au Livre qu’il a fait descendre avant. Quiconque ne croit pas en Allah, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses messagers et au Jour dernier, s’égare, loin dans l’égarement. » Il est inconcevable qu’un musulman fidèle puisse traiter avec haine la Bible, qui selon son propre Coran est descendu d’Allah lui-même et que tous les croyants doivent accepter.

D’autres passages dans le Coran parlent dans le même sens :

« Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons. » (Sourate 29 – Al-Ankabut, aya 46)

Allah dit à Mohamed en Sourate 2 – Al-Baqarah, ayat 4,5 :

« Ceux qui croient à ce qui t’a été descendu (le Coran) et à ce qui a été descendu avant toi (la Bible) et qui croient fermement à la vie future. Ceux-là sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent. »

Et encore :

« Dis : Ô gens du Livre ! Est-ce que vous nous reprochez autre chose que de croire en Allah, à ce qu’on a fait descendre vers nous et à ce qu’on a fait descendre auparavant ? » (Sourate 5 – Al-Ma’idah, aya 59)

Comment peut-on prétendre croire à ce qui a été donné par Dieu à Moïse et à Jésus, et dire en même temps qu’il est interdit de lire ce qui leur a été révélé ? Comment pourrait-on dire, comme certains l’affirment, que le Coran remplace la Bible et la rend inutile, sans importance, alors que le Coran lui-même recommande à maintes reprises de croire au Coran ET à la Bible ?

Les musulmans demandent parfois aux chrétiens : Pourquoi n’acceptez-vous pas notre prophète et notre livre saint, alors que nous reconnaissons non seulement Mohamed, mais aussi Jésus, Moïse et tous les prophètes de Dieu, ainsi que ce que Dieu leur a révélé ? Le chrétien se demande dans quel sens le musulman prétend croire aux révélations données à Jésus, à Moïse et aux autres prophètes quand il refuse de lire ces révélations et refuse aux autres le droit de les lire.

L’Évangile de Barnabas

Avez-vous jamais entendu parler de l’Évangile de Barnabas ? Certains disent que c’est le seul vrai Évangile, celui qui a été caché par les chrétiens. Ces personnes prétendent que les Évangiles contenus dans la Bible sont des versions corrompues de ce que Dieu avait donné à Jésus. Contrairement aux quatre livres que les chrétiens reconnaissent – l’Évangile selon Matthieu, Marc, Luc et Jean – ce livre, qui prétend avoir été écrit par Barnabas, appelé aussi Barnabé, cite explicitement le nom de Mohamed. En parlant du premier homme, il dit au chapitre 39 : « Se dressant sur ses pieds, Adam vit, en l’air, une inscription brillante comme le soleil. Elle disait : “Il n’y a qu’un seul Dieu, et Muhammad est le Messager de Dieu.” » Selon Barnabas, Jésus reprocha l’apôtre Pierre pour lui avoir attribué le titre de Fils de Dieu, et il pleura à cause de cette parole. Il dit au chapitre 112 :

« Sache, Barnabé, que je dois être grandement persécuté pour cela et que je serai vendu par un de mes disciples pour trente deniers. Ainsi, même si je suis assuré que celui qui me vendra sera tué sous mon nom, car Dieu m’enlèvera du monde et transformera tellement le traître que chacun croira que c’est moi, comme il mourra mal, je resterai néanmoins longtemps avec ce déshonneur dans le monde. Mais quand viendra Muhammad, messager sacré de Dieu, cette infamie sera enlevée. »

Ce sont des idées qui s’accordent bien avec les croyances d’un bon nombre de musulmans. Mais avant d’accepter ce livre comme authentique, il vaut mieux le considérer de plus près.

Il contredit et le Coran et la Bible

Ceux qui épousent l’idée que le document qu’on appelle l’Évangile de Barnabas est le vrai Évangile ne l’ont probablement pas lu. Comme ceux qui acceptent, sans la vérifier, l’idée que la Bible a été corrompue, ces personnes ont sûrement fait l’erreur d’accepter, sans la vérifier, l’idée que l’Évangile de Barnabas est un vrai récit de la vie et des paroles de Jésus. Oui, ce livre est en conflit avec la Bible, mais il est aussi en conflit avec le Coran.

Par exemple, il dit au chapitre 3 : « Tandis que Joseph y demeurait, le temps arriva où Marie devait enfanter. La vierge fut environnée d’une immense splendeur et elle enfanta son fils sans douleur. » Le Coran, par contre, dit clairement au sujet de Marie dans la Sourate 19 – Maryam, aya 23 : « Puis les douleurs de l’enfantement l’amenèrent au tronc du palmier, et elle dit : “Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée !” »

Un autre conflit concerne le titre de Messie. Selon l’Évangile de Barnabas, chapitre 42, « Jésus confessa et dit la vérité : “Je ne suis pas le messie.” » Il aurait dit, au contraire, que c’était Mohamed qui était le Messie. Au chapitre 43 nous lisons : « Si le Messager de Dieu, que vous appelez Messie, était fils de David, comment David l’appellerait-il Seigneur ? Croyez-moi, c’est en vérité que je vous dis : la promesse fut faite au sujet d’Ismaël, et non pas d’Isaac. » Le Coran dit le contraire, attribuant systématiquement à Jésus seul le titre de Messie, al-Masih. Par exemple, dans la Sourate 4 – An-Nisa’, aya 171, il parle du « Messie Jésus, fils de Marie. » Ni le Coran ni les hadiths n’appellent jamais Mohamed le Messie.

Le Coran, dans la Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 29, dit qu’Allah « s’est orienté vers le ciel et en fit sept cieux. Et il est Omniscient ». Selon l’Évangile de Barnabas, il y en a neuf : « Jésus répondit : Le paradis est si grand qu’aucun homme ne peut le mesurer. Je te le dis en vérité, il y a neuf cieux… Arrête-toi à mesurer le premier ciel. Par rapport à la terre, il est comme la terre par rapport à un grain de sable. De même le deuxième ciel par rapport au premier, le troisième par rapport au deuxième et ainsi de suite jusqu’au dernier ciel » (Chapitre 178).

Le Coran autorise la polygamie ; l’Évangile de Barnabas, au chapitre 115, la défend.

Tout chrétien qui lit l’Évangile de Barnabas voit immédiatement qu’il contient de nombreux conflits avec la Bible. Si la Bible est la Parole de Dieu, l’Évangile de Barnabas ne peut pas l’être. Mais le musulman devrait comprendre aussi que le soi-disant Évangile de Barnabas n’est pas en conformité avec le Coran. S’il contredit et la Bible et le Coran, il n’est clairement pas inspiré de Dieu. Mohamed dit que Dieu a donné l’Injil à Jésus. Le livre dont nous parlons ici ne peut en aucun cas être l’Injil dont Mohamed parlait.

Il ne vient ni du premier siècle ni de la Palestine

Barnabas était un Juif du premier siècle. Les disciples de Jésus le suivaient partout dans les provinces palestiniennes, telles que la Galilée et la Judée. Il est évident que l’auteur de l’Évangile de Barnabas ne connaissait pas la géographie de la Palestine. Au chapitre 20, il dit que Jésus monta dans une barque et navigua vers Nazareth. Arrivés à Nazareth, les marins remplirent la ville et racontèrent un miracle que Jésus avait fait. Pourtant, Nazareth ne se trouve pas près de la mer de Galilée. Il se trouve dans les collines à une bonne distance de la mer. Selon Barnabas, Jésus quitta Nazareth et « monta » à Capernaüm. Encore, il se trompe, car Capernaüm se trouve justement au bord de la mer de Galilée et on ne peut pas « monter » pour y arriver.

Au chapitre 3, Barnabas dit que Jésus naquit lorsque Ponce Pilate était gouverneur. Pourtant, le roi Hérode régnait sur toute la Palestine au moment de sa naissance. Ponce Pilate ne fut envoyé pour gouverner la Judée qu’en 26 apr. J.-C.

L’auteur de Barnabas ne sait pas que « Christ » et « Messie » signifient la même chose, car il parle toujours de « Jésus-Christ » mais fait dire à Jésus : « Je ne suis pas le Messie. » En fait, Christ vient du mot grec, christos, et Messie vient de l’hébreu, mashiach. Les deux mots signifient exactement la même chose : celui qui est oint.

L’Évangile de Barnabas est rempli de ce qu’on appelle « anachronismes ». Il s’agit de l’action de placer un fait, un usage, un personnage, etc. dans une époque autre que l’époque à laquelle ils appartiennent ou conviennent réellement. On le fait généralement par erreur ou ignorance. Voici quelques exemples :

Au chapitre 92 il est dit que « Jésus et ses disciples, sur la parole du saint ange, étaient allés au mont Sinaï. Et là Jésus avec ses disciples garda les quarante jours (ou carême). » Voilà un autre problème, car il n’y avait pas de jeûne de quarante jours dans le Judaïsme de l’époque ; ni la loi ni les traditions n’en parlent. La pratique d’abstinence pendant une période de quarante jours est inconnue avant le quatrième siècle. C’est une invention catholique qui n’existait pas au temps de Jésus et ses disciples.

Chaque fois que l’Évangile de Barnabas cite les Écritures juives, il se sert de la traduction latine de la Bible, appelée la Vulgate. Or, cette traduction n’existait pas encore pendant quelques siècles après la mort du vrai Barnabas.

Au chapitre 152, on trouve cette phrase intéressante : « Aussitôt les soldats furent poussés hors du temple comme on pousse les tonneaux quand on les lave pour y mettre du vin, de telle sorte que pieds et têtes frappaient la terre à tour de rôle sans que personne les ait touchés. » L’auteur, qui veut se faire passer pour un Juif du premier siècle, ne se rend pas compte que le vin n’était pas gardé dans les tonneaux de bois au premier siècle, surtout pas en Palestine, où l’on conservait le vin dans les outres, faites de peaux d’animaux, ou dans les jarres (amphorae). Les tonneaux de vin étaient pratiquement inconnus dans l’Empire romain avant l’an 300 apr. J.-C.

On pourrait citer de nombreux exemples de ce genre, mais il est clair que le livre contient beaucoup d’erreurs, et la sorte d’erreurs que l’on commet quand on parle d’une époque ou d’un pays que l’on ne connaît pas personnellement. L’auteur de ce livre n’était pas un associé de Jésus, ni même des premiers disciples de Jésus. Il a vécu dans un autre pays des siècles plus tard.

De longs passages de l’Évangile de Barnabas font preuve même de plagiat. Par exemple, au chapitre 135 on lit : « Sachez donc que l’enfer est un, même s’il comporte sept cercles superposés : il s’y trouve sept peines tout comme il y a sept sortes de péchés que Satan a engendrés comme les sept portes de l’enfer. » Ces mots et bien d’autres sont tirés directement d’un ouvrage appelé La Divine Comédie, écrit par l’écrivain italien, Dante Alighieri en 1314 après Jésus.

Le problème des manuscrits

Parlons enfin du problème des manuscrits. Il existe des milliers de manuscrits de la Bible, des copies faites à la main et dont beaucoup datent du deuxième et troisième siècles apr. J.-C. Le Nouveau Testament ne fut pas écrit très longtemps après les événements qu’il décrit. Les différents évangiles qui sont contenus dans le Nouveau Testament, ceux de Matthieu, Marc, Luc et Jean, sont mentionnés fréquemment par les auteurs chrétiens dans les documents historiques les plus anciens. Il est impossible que ces livres soient des inventions tardives, surtout pas après le temps de Mohamed.

Par contre, on ne retrouve aucune mention de l’Évangile de Barnabas qui puisse correspondre au livre dont nous parlons avant 1634. Cette référence vient d’un auteur tunisien du nom de Ibrahim al-Taybili. Quant aux manuscrits, on ne connaît que deux manuscrits de l’Évangile de Barnabas, l’un en italien et l’autre en espagnol ; tous les deux dataient du 16e siècle. Le manuscrit espagnol a été perdu, mais une copie avait été faite au 18e siècle, avant sa disparition. Aucun autre manuscrit n’a jamais été découvert. Aucune preuve n’existe pour suggérer que ce livre ait existé pendant les premiers 1 300 ans après Jésus. Ceux qui se sont renseignés estiment donc que l’Évangile de Barnabas fut rédigé par un auteur inconnu entre le 14e et le 16e siècles après Jésus, et que ce ne fut pas un auteur juif, comme l’était le vrai Barnabas.

[Il y a quelques années, des rumeurs se répandaient sur l’Internet : « Un manuscrit ancien… trouvé chez des brigands… par la police turque… des secrets… cachés depuis 1 500 ans… le Vatican a peur… » Ce manuscrit serait écrit en araméen, la langue que Jésus parlait. Ne serait-il pas l’Évangile perdu, celui de Barnabas ? En fait, non. Le manuscrit n’est pas si ancien. D’une part, il n’est pas en araméen palestinien, la langue parlée à l’époque de Jésus, mais plutôt en syriaque, une version d’araméen parlée vers la Turquie. La façon d’écrire les mots n’est pas la graphie classique, mais une graphie plutôt moderne. Enfin, le manuscrit lui-même dit qu’il a été produit à Ninive en 1 500 apr. J.-C. Il a donc été produit en 1 500 de notre ère et non pas « il y a 1 500 ans » comme le disaient les médias. Quant à son contenu : un certain Tatien avait produit au 2e siècle de notre ère une synthèse des quatre évangiles bibliques afin d’en faire un seul récit, le Diatessaron. Le manuscrit dont on parlait sur le ‘Net est apparemment un exemplaire d’une traduction du Diatessaron que l’on a produite à partir de la version grecque. Cette traduction, dont d’autres manuscrits existent, est connue sous le nom de « Peshitta ».]

Conclusion

Le soi-disant Évangile de Barnabas est évidemment une contrefaçon, un mensonge. Mais cela ne doit pas nous surprendre. Nous avons déjà vu qu’il contredit et la Bible et le Coran. Ce n’est pas la Parole de Dieu. Ce n’est pas le récit d’un témoin oculaire de la vie de Jésus. Et il ne met nullement en doute l’authenticité du Nouveau Testament. Au contraire, une comparaison du vrai et du faux ne fait que fortifier notre confiance à la fiabilité de l’Évangile que nous possédons. Procurez-vous donc une Bible, et lisez-la !

La Bible parle-t-elle de Mohamed ? (Première partie – l’Injil)

Selon le Coran, Jésus annonça qu’un autre messager viendrait après lui. Cet autre messager s’appellerait Ahmad, qui signifie « celui qui est loué ».

« Et quand Jésus fils de Marie dit : ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Torah, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera ‘Ahmad’. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : C’est là une magie manifeste. » (Sourate 6 As-Saff – Le rang, aya 6)

Selon le Hadith, collection Sahih Muslim, vol. 4, no. 5810, Mohamed dit que son nom était aussi Ahmad.

Dans un autre passage du Coran, Allah promet sa miséricorde à ceux qui suivraient « le Prophète illettré » (Mohamed) qui avait été mentionné dans la Torah et l’Évangile :

« Et Ma miséricorde embrasse toute chose. Je la prescrirai à ceux qui (Me) craignent, acquittent la Zakat, et ont foi en Nos signes. Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Torah et l’évangile. » (Sourate 7 – Al-Araf, ayat 156,157)

Compte tenu de ces faits, les musulmans s’attendent à trouver dans la Bible des références à Mohamed.

L’injil

Pour ce qui est du Nouveau Testament, les musulmans trouvent que les passages où Jésus parle du Consolateur qui devait venir sont des prédictions qui concernent leur prophète Mohamed (Jean 14.16,17; 14,26; 15.26; 16.7-13).

L’argument le plus courant se base sur le mot grec, paraklétos, traduit par Consolateur. Les docteurs musulmans prétendent que les textes bibliques ont été modifiés, et qu’à l’origine, ils contenaient non pas le mot paraklétos, mais le mot periklutos, qui signifie justement « celui qui est loué », comme Ahmad en arabe. Ainsi donc, quand Jésus dit en Jean 14.16 : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur (paraklet), afin qu’il demeure éternellement avec vous », et en Jean 16.13 : « Quand le consolateur (paraklet) sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité », il serait en train de parler de Mohamed, le dernier des prophètes.

Examinons donc ces passages pour déterminer si cette explication est vraie. Soulignons que ceux qui prétendent que le mot paraklétos est une corruption du mot periklutos ne signalent pas de problème en ce qui concerne la nature et les fonctions du consolateur telles que Jésus les décrit dans l’Évangile. Voilà donc les textes en entier :

Jean 14.16,17 : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur (paraklet), afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. »

Jean 14.26 : « Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

Jean 15.26,27 : « Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement. »

Jean 16.7-15 : « Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. »

Tous ces passages ont le même contexte historique. Il s’agit des propos que Jésus a tenus avec ses apôtres la veille de sa mort, après que Judas était sorti pour le trahir. Il préparait ses apôtres pour l’épreuve qui venait (son arrestation et sa mort) et les encourageait pour l’œuvre qu’ils auraient à accomplir quand il ne serait plus là. La promesse de l’aide du consolateur leur a sûrement donné une grande assurance. Après sa résurrection, Jésus a répété sa promesse concernant le Saint-Esprit (le consolateur) : « Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il ; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1.3-5). La venue du consolateur devait donc avoir lieu dans peu de jours. Mohamed naquit en 570 ap. J-C. et se proclama prophète 40 ans plus tard. Après 600 ans, tous les disciples à qui Jésus avait parlé et qu’il avait chargé de rester à Jérusalem étaient morts depuis longtemps. Si Mohamed était le consolateur promis, la promesse ne s’est pas accomplie dans le temps que Jésus ait précisé, et les apôtres n’ont pas pu en bénéficier.

En plus, Jésus dit à ses apôtres concernant le consolateur : « Mais vous, vous le connaissez » (Jean 14.17). Les apôtres de Jésus ne pouvaient pas connaître Mohamed. En plus, il est clair dans les propos de Jésus que le consolateur ne serait pas un homme. Non seulement il l’appelle « Esprit », mais il dit que le monde ne peut pas le voir. Il dit aux apôtres : « Il demeure avec vous, et il sera en vous. »

Mohamed, en tant qu’homme mortel, ne pouvait pas « demeurer avec [les apôtres, ou même les hommes en général] éternellement » (Jean 14.16). On répond que les paroles du consolateur demeurent avec nous telles qu’elles sont contenues dans le Coran. Mais Jésus n’a pas dit ici que les paroles du consolateur demeureraient – il s’est référé au consolateur lui-même. D’ailleurs, les paroles du Coran ne sont pas présentées comme étant celles de Mohamed, mais plutôt celles d’Allah. Les paroles de Mohamed se trouvent dans le Hadith.

Le consolateur devait « enseigner toutes choses » (Jean 14.26) ; il devait « conduire dans toute la vérité » ; évidemment, le consolateur est celui qui a connaissance de toutes choses. Le Coran présente Mohamed, par contre, comme étant un messager dont la connaissance était limitée. Par exemple, Allah dit à Mohamed dans la Sourate 17 Al-Isra – le voyage nocturne, aya 86 – « Et ils t’interrogent au sujet de l’âme, – Dis : l’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur. Et on ne vous a donné que peu de connaissance. » Certains auditeurs de Mohamed voulaient connaître leur sort dans l’au-delà et s’approchèrent de lui pour l’interroger là-dessus. Dans la Sourate 46 – Al-Ahqaf, aya 9, Allah dit à Mohamed de répondre ainsi : « Je ne suis pas une innovation parmi les messagers ; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé ; et je ne suis qu’un avertisseur clair. » Sa connaissance en ce qui concerne les choses à venir était donc limitée. Dans un autre passage Allah lui dit : « Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t’est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. » Allah dit donc à Mohamed d’interroger les Juifs et les chrétiens concernant les points sur lesquels il aurait des doutes, parce qu’ils avaient lu le Livre (la Bible) et pourraient l’instruire. Il serait étonnant si « le consolateur » avait besoin qu’on l’enseigne au lieu de nous enseigner toutes choses, mais cela aurait été le cas si Mohamed était le consolateur dont Jésus avait parlé.

Jésus dit plus d’une fois que le consolateur viendrait en son nom (le nom de Jésus), qu’il viendrait en réponse à la prière de Jésus, qu’il prendrait de ce qui était à Jésus pour l’annoncer aux hommes, et que son rôle serait de glorifier Jésus. Bien que Mohamed ait dit de bonnes choses au sujet de Jésus comme prophète, Mohamed n’a jamais dit qu’il venait en son nom ou qu’il avait été envoyé par Jésus ou à la demande de Jésus. Mohamed n’a pas glorifié Jésus – il ne l’a pas élevé par rapport à lui-même ou aux autres prophètes. La description que Jésus donne de ce que ferait le consolateur ne correspond pas à ce que Mohamed a fait dans son ministère.

Selon l’Évangile, c’est le Saint-Esprit qui était le consolateur promis par Jésus à ses apôtres. Dans le Hadith, Mohamed ne s’identifie jamais comme étant Esprit. Il n’emploie pas non plus le titre « consolateur » pour parler de lui-même. Le Coran reconnaît, par contre, l’existence du Saint-Esprit. Allah dit dans la Sourate 2 Al-Baqarah – La vache, aya 253 – « À Jésus fils de Marie Nous avons apporté les preuves, et l’avons fortifié par le Saint-Esprit. » L’Esprit qui avait, selon Allah, fortifié Jésus viendrait pour aider les apôtres de Jésus.

Il est important de faire remarquer que le monde dispose de milliers de manuscrits (copies faites à la main) des textes du Nouveau Testament qui datent du temps avant la vie de Mohamed. Aucun de ces manuscrits ne contient le mot periklutos dans quelque verset que ce soit.

Mohamed lui-même n’a pas dit que ce mot dans la Bible avait été changé. Au contraire, le Coran affirme plusieurs fois que la parole d’Allah ne peut pas être modifiée :

Sourate 6 Al-Anam – Les bestiaux, aya 34 – « Et nul ne peut changer les paroles d’Allah. »

Sourate 10 Yunus – Jonas, aya 64 – « Il n’y aura pas de changement aux paroles d’Allah. »

Sourate 18 Al-Kahf – La caverne, aya 27 – « Et récite ce qui t’a été révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles. »

Dans l’Évangile, Jésus fait une déclaration pareille : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24.35).

Allah dit à Mohamed de recommander très fort aux chrétiens et aux Juifs de faire confiance au Livre qui leur avait été donné et d’y obéir :

« Dis : “ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Torah et à l’évangile.” » (Sourate 5 Al-Ma-Idah – La table servie, aya 68)

Et encore :

« Dites : Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis. » (Sourate 2 Al-Baqarah – La vache, aya 136)

Il semble clair qu’Allah n’aurait pas permis aux hommes de changer les paroles qu’il avait données à Jésus. Mohamed ne suggéra jamais qu’une telle chose s’était produite. La raison pour laquelle nous avons trouvé tant de problèmes dans l’idée que Mohamed est celui dont Jésus a parlé en Jean 14-16, c’est que Jésus ne parlait pas de Mohamed, et les textes du Nouveau Testament n’ont pas été changés ou corrompus après tout.