49. Son ascension

Au début de cette série d’études nous avons vu que c’était d’en haut que Jésus est venu dans ce monde. Il était déjà au ciel avec Dieu au commencement de toutes choses. Il existait bien avant de prendre la forme d’un être humain et d’entrer dans le monde au moyen d’une naissance miraculeuse. Il a toujours existé ; mais pour une période d’environ trente-trois ans, il a vécu parmi les hommes sur la terre, comme l’un de nous, afin d’accomplir une mission divine pour notre salut. Cette mission, signifiée d’avance par les prophètes de Dieu, comportait une vie d’homme sans péché, des miracles pour susciter la foi en lui, la formation de douze hommes comme messagers du salut, sa mort sur la croix pour porter le poids de nos crimes, et sa résurrection d’entre les morts pour nous assurer une victoire éternelle. Ayant accompli sa mission terrestre, Jésus est remonté au ciel pour s’asseoir à la droite de Dieu le Père.

Voici le récit, tiré de Luc 24 et Actes 1, de la manière dont le Seigneur est reparti :

« Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut enlevé au ciel » (Luc 24.50,51). « … Il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d’un chemin de sabbat » (Actes 1.9-13), « et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu » (Luc 24.53).

Un fait historique

Remarquez que la montée de Jésus au ciel, appelée l’ascension, est un enseignement biblique et non pas un mythe qui fut ajouté à l’évangile des siècles plus tard. La doctrine de l’Assomption de Marie, par contre, doctrine selon laquelle Marie, la mère de Jésus, est montée corps et âme au ciel, sans que son corps ne connaisse la pourriture du tombeau, n’est nulle part mentionnée dans la Bible. Non seulement la Bible ne parle pas de cette montée au ciel, mais aucun des auteurs chrétiens des quatre premiers siècles du christianisme ne parle de la manière dont Marie est morte, encore moins d’une assomption ou montée dans le ciel. La fête de l’Assomption ne fut célébrée pour la première fois à Rome que vers la fin du septième siècle après Christ, et l’Église Catholique ne proclama officiellement sa foi à la doctrine de l’Assomption de Marie qu’en 1950. Au lieu d’être une invention de l’imagination des hommes, l’ascension de Jésus est un fait historique attesté par des témoins oculaires.

Mais quelle est l’importance de cet événement, qui a marqué de façon si convenable la fin du ministère de Jésus sur la terre ? Il s’agit de la transition du ministère terrestre du Christ vers son ministère céleste. Trois choses importantes, en fait, sont liées intimement à l’ascension : ce sont la venue de l’Esprit Saint, le règne du Christ comme roi des rois, et son rôle comme médiateur ou souverain sacrificateur.

La venue du Saint-Esprit

Peu de temps avant son arrestation Jésus parlait à ses disciples de la venue du Consolateur, c’est-à-dire le Saint-Esprit, qui les aiderait dans leur tâche. Il leur dit en Jean 16.7,8 : « Cependant, je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. » Après sa mort et sa résurrection, il leur dit, juste avant de partir : « Et voici, j’enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut » (Luc 24.49). « Car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1.5).

Dix jours après son ascension, c’est-à-dire le jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit est effectivement descendu sur les douze apôtres. Des langues, comme des langues de feu, se posèrent sur chacun d’eux et ils se mirent à parler miraculeusement des langues étrangères qu’ils n’avaient jamais apprises. Quand une foule curieuse et étonnée s’est assemblée, l’apôtre Pierre se mit debout et prêcha l’évangile à la multitude. Il leur parla de la mort de Jésus, de sa résurrection, et oui, de son ascension. Une preuve de l’ascension citée par Pierre était la venue manifeste de l’Esprit. Pierre dit : « C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez » (Actes 2.32,33).

Le début du règne du Christ

Pierre poursuivit ses remarques en soulignant la deuxième idée qui est si souvent associée à l’ascension : le début du règne du Christ. Pierre cita un Psaume de David qui avait prédit l’ascension : « Car David n’est point monté au ciel, mais il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.34-36).

Le fait que Jésus, directement après son ascension, s’est « assis », est mentionné dans plusieurs passages : Marc 16.19 dit : « Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s’assit à la droite de Dieu. » En Hébreux 1.3 nous lisons : « Après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très-hauts » (traduction dite « la Colombe »). La même idée revient en Éphésiens 1.20-22, où Paul dit que Dieu a déployé sa puissance « en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds ». Le fait de s’asseoir n’indique pas l’inactivité. Au contraire, un roi s’assied – sur son trône royal, bien sûr – pour juger, pour faire un décret, pour recevoir des ambassadeurs, bref, pour exercer son règne. Le règne du Christ n’est pas pour un temps futur ; il règne déjà, depuis qu’il est monté au ciel et qu’il s’est assis à la droite du Père céleste. Quelles que soient les apparences aux yeux humains, il est actuellement, selon Apocalypse 1.5, « le prince des rois de la terre ». La manifestation de son royaume sur terre n’est pas pour la fin du monde ; il s’est manifesté depuis le jour de la Pentecôte, dix jours après son ascension. Son trône ne se trouvera pas à Jérusalem physique en Palestine ; à maintes reprises le Nouveau Testament nous rappellent qu’il « est à la droite de Dieu depuis qu’il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances lui ont été soumis » (1 Pierre 3.22).

Quand Jésus commençait son ministère public, il disait aux hommes : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1.14). À partir de l’ascension du Christ où il s’assit sur son trône, et du jour de la Pentecôte où il établit son Église et invita les hommes à devenir citoyens des cieux, son royaume n’est plus proche – il est venu. Il est là. Et Jésus règne avec son Père sur l’univers entier.

Son rôle comme grand prêtre

Mais depuis son ascension, Jésus joue, en plus de son rôle à la tête du royaume de Dieu, un autre rôle important : Il est notre grand prêtre, notre souverain sacrificateur, notre seul médiateur. Une bonne partie de l’Épître aux Hébreux est consacrée à l’explication de ce rôle. Elle fait une comparaison entre le travail des sacrificateurs juifs dans le tabernacle ou le temple et celui du Christ dans le ciel. Le souverain sacrificateur sous la loi de Moïse devait se présenter dans le lieu très saint avec le sang d’un animal, une fois chaque année, pour demander le pardon des péchés du peuple. Hébreux 9.11,12 nous dit :

« Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est pas de cette création ; et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. »

Le service que Christ nous rend est supérieur, non seulement parce qu’il le rend dans le ciel même en offrant son propre sang au lieu du sang des animaux, mais il est supérieur pour une autre raison. Hébreux 7.23-25 dit :

« Il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d’être permanents. Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. »

Cette intervention continuelle du Christ en faveur des siens devant la justice divine est aussi représentée par l’image d’un avocat à la cour qui défend des accusés. 1 Jean 2.1 dit : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » Jésus ne plaide pas notre cas en diminuant la gravité de nos fautes, mais en rappelant que lui-même a payé sur la croix le prix de nos péchés. Non seulement Jésus plaide pour nous, mais il est lui-même le moyen par lequel nous pouvons nous approcher de Dieu pour présenter nos besoins. Hébreux 4.14-16 nous exhorte dans ce sens :

« Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. »

Jésus est le seul qui puisse nous servir de cette façon : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (I Timothée 2.5,6).

Conclusion : Son retour

En considérant l’ascension de Jésus, nous voyons la transition de son ministère terrestre à son ministère céleste. Mais dans les récits de l’ascension nous avons aussi un rappel de son retour. Les anges n’ont-ils pas dit aux apôtres émerveillés : « Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel » (Actes 1.11). Le jour de son retour − jour qui viendra comme un voleur dans la nuit, quand on ne s’y attend pas − ce jour sera le désastre pour ceux qui n’auront pas obéi à l’évangile. Ils seront bannis de la présence de Dieu pour toujours et consignés au châtiment éternel. Mais ce sera un jour de joie inexprimable pour ceux qui auront mis leur confiance en Jésus en obéissant à la bonne nouvelle. Qu’en sera-t-il pour vous − un jour de pleurs ou un jour de joie ? C’est à vous le choix. Par la foi en Christ, la repentance du péché, la confession de foi, et le baptême en Christ pour le pardon de vos péchés, vous pouvez devenir aujourd’hui citoyen du royaume de Dieu. Saisissez donc la vie éternelle en Jésus pendant que vous en avez encore le temps.


Si vous ne l’avez pas déjà fait, nous vous recommandons de lire ensuite la série d’articles intitulée « La mort de Jésus ».

48. La mission confiée aux disciples

Après sa résurrection, Jésus, selon Actes 1.3, s’est montré vivant à ses disciples pendant une période de quarante jours. En lisant les quatre récits conservés dans les Évangile selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, il n’est pas toujours facile de déterminer la chronologie des événements qui ont eu lieu pendant ces jours-là. Une chose est cependant très claire : Jésus voulait confier à ses disciples une mission très importante. Elle est soulignée dans chaque récit de l’Évangile.

Moi aussi je vous envoie (Jean)

Selon Jean 20.19-23, Jésus leur en parla déjà le jour même où il est ressuscité :

« Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jean 20.19-23)

Nous n’avons pas ici beaucoup de détails concernant cette mission, mais Jésus dit clairement qu’il « envoyait » ces disciples. Il paraît évident qu’ils auraient aussi, pour l’accomplissement de cette mission, l’aide du Saint-Esprit. Au premier abord, il semble que Jésus leur confiait déjà en ce moment l’Esprit dont il parle. En tenant compte d’autres passages, pourtant, nous voyons que les apôtres ne devaient recevoir l’Esprit qu’après l’ascension de Jésus (Jean 16.7; Luc 24.49; Actes 1.4; 2.33). En soufflant sur eux et en disant : « Recevez le Saint-Esprit », Jésus leur signalait sûrement ce qui leur arriverait par la suite.

Jésus ne dit pas directement dans ce passage la nature de la mission, mais elle concernait le pardon des péchés. Jésus dit : « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Encore, il nous faut un mot d’explication. Certains ont tiré de ce passage l’idée que les apôtres auraient le droit en eux-mêmes de décider qui aurait le pardon de Dieu et qui ne l’aurait pas. D’autres sont allés encore plus loin en imaginant des successeurs des apôtres, qu’ils appellent des évêques et des prêtres, et qui auraient, eux aussi, le pouvoir de pardonner ou de refuser le pardon de Dieu aux hommes. Avant d’aller trop loin dans ce sens, il serait bien de considérer de quelle manière les apôtres, selon le livre des Actes, ont exercé le pouvoir dont Jésus parle ici. Dans chaque situation ils ont tout simplement, par l’inspiration du Saint-Esprit, déclaré aux hommes les conditions selon lesquelles Dieu effacerait leurs péchés. Le Jour de la Pentecôte Pierre a dit à la foule de faire exactement ce que Jésus lui-même avait dit que les hommes auraient à faire pour être sauvés : se repentir et être baptisés. « Pierre leur dit : Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). Plus tard, Pierre se trouvait devant un chrétien qui avait péché après sa conversion, Simon, l’ex-magicien de Samarie. Au lieu d’enseigner qu’il avait lui-même le pouvoir de pardonner, ou d’« absoudre », le péché de Simon, Pierre lui dit : « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée, s’il est possible. » La mission des apôtres concernait bien le pardon des péchés, mais elle consistait non pas à décider qui pardonner et qui ne pas pardonner ; elle consistait à publier les conditions selon lesquelles Dieu, à cause du sacrifice de Jésus, pardonnerait les hommes.

Prêchez la bonne nouvelle à toute la création (Marc)

L’Évangile selon Marc, aussi, nous relate une occasion où le Christ ressuscité confie aux disciples la même mission. Il ne semble pas que Marc parle de la même occasion que Jean, puisqu’il précise que les onze disciples étaient présents, tandis qu’en Jean nous savons qu’ils étaient au nombre de dix. Peut-être s’agit-il du dimanche suivant quand Jésus est revenu trouver Thomas avec les autres. Voici ce que dit Marc 16.14-18 :

« Enfin, il apparut aux onze, pendant qu’ils étaient à table ; il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. Puis il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : En mon nom ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris. »

Cette fois-ci, la mission est beaucoup plus explicite. Il s’agit d’une mission mondiale, une mission qui concerne tous les êtres humains au monde. Il s’agit aussi clairement d’une mission d’évangélisation. Il faudrait prêcher la bonne nouvelle de la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus, l’Évangile du salut du péché offert par Dieu à tous les hommes et toutes les femmes. Jésus précise en même temps deux conditions que chaque personne doit accomplir pour bénéficier de cette grâce de Dieu : Il faut croire à cette bonne nouvelle, croire en Jésus le Fils de Dieu ; et il faut être baptisé. Si l’on ne fait pas ces deux choses, on ne peut être sauvé. Il est vrai que de nombreuses personnes prêchent aujourd’hui qu’il suffit de croire pour être sauvé et que le baptême vient après le salut. Cela ne change pas le fait que Jésus lui-même a cité le baptême aussi bien que la foi comme condition du salut. On nous dit souvent que Jésus n’a pas dit : Celui qui ne croira pas et qui ne sera pas baptisé sera condamné ; il a dit simplement : Celui qui ne croira pas sera condamné. Mais réfléchissons un peu. Dès le début du christianisme, ceux qui se convertissaient étaient persécutés, parfois mis à mort, à cause du nom du Christ. En se faisant baptiser, une personne s’identifiait clairement comme partisan de Christ. Elle affichait clairement sa foi en Jésus et s’exposait à toutes sortes de mauvais traitement de la part des incrédules. Si une personne ne croyait pas en Jésus, pourquoi accepterait-elle de s’attirer la persécution en étant baptisée ? D’ailleurs, pourquoi obéir à un commandement donné par quelqu’un dont on ne reconnaît pas l’autorité ? Logiquement, ce ne serait que des croyants qui demanderaient le baptême. Il n’était donc pas nécessaire que Jésus dise : Celui qui ne croira pas ET qui ne sera pas baptisé sera condamné. Enfin, même si un non-croyant recevait le baptême, il ne serait pas sauvé puisque Jésus a dit qu’il fallait croire ET être baptisé.

Selon ce texte en Marc 16, Jésus, en chargeant les apôtres de leur mission, leur promet encore l’aide du Saint-Esprit. Il dit : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru », et puis il en cite plusieurs. Beaucoup de gens de nos jours prétendent que tout croyant doit s’attendre à recevoir les pouvoirs qui sont cités dans ce texte. Il est important de remarquer, cependant, qu’il y a eu un changement dans le sujet des verbes entre le verset 16 et le verset 17. Après avoir parlé de « celui qui croira », Jésus parle maintenant de miracles qui accompagneront « ceux qui auront cru ». Il ne vise plus des individus, mais un groupe. Pour que cette promesse concernant les miracles s’accomplisse, il n’était pas nécessaire que chaque croyant fasse des miracles, mais seulement que les miracles soient constatés dans le groupe de ceux qui auraient cru. Cela est important, parce que, quand nous arrivons au livre des Actes qui racontent l’histoire de l’Église dans ses débuts, nous découvrons que les miracles accompagnaient bien l’Église, mais ils n’ont jamais été attribués à tous les croyants. Au contraire, à partir du Jour de la Pentecôte, l’Église comptait plus de trois mille membres, mais Actes 2.43 dit clairement : « La crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. » Plus tard, au chapitre 5, la même situation prévaut : « Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres » (Actes 5.12). Il est vrai que plus tard encore, par l’imposition des mains des apôtres, certaines autres personnes ont reçu des pouvoirs miraculeux, mais ces dons n’ont jamais été donnés à tous ceux qui avaient cru. L’apôtre Paul confirme cette idée en 1 Corinthiens 12.29,30 : « Tous ne sont pas apôtres, ou prophètes, ou enseignants. Tous n’ont pas le pouvoir d’accomplir des miracles, ou de guérir les malades ou de parler en langues ou d’interpréter les langues » (Bible en français courant).

Les miracles dont Jésus a parlé avaient un but, celui de confirmer l’Évangile, cette nouvelle révélation qui venait de la part de Dieu. Hébreux 2.3,4 dit : « [Ce] salut… annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit, distribués selon sa volonté. » Le message du salut étant confirmé, il n’y a pas besoin que ce genre de miracle continue.

Allez, faites de toutes les nations des disciples (Matthieu)

En Matthieu 28.16-20 nous avons encore une autre occasion où Jésus insiste sur la mission solennelle qu’il confiait aux disciples :

« Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée… Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.16-20).

La mission que Jésus donne ici ne concerne pas les Juifs seulement ou les Européens seulement. Le salut est offert à tous – tous sont sur un même pied d’égalité. Nous apprenons aussi dans ce passage qu’il n’est pas nécessaire de tout apprendre avant d’être baptisé. Les apôtres devaient enseigner suffisamment pour que les auditeurs croient en Christ, c’est-à-dire qu’ils prennent la décision de devenir ses disciples. Ils devaient ensuite baptiser ces personnes pour qu’elles soient sauvées, et puis continuer de les enseigner, après le baptême, tout ce que Jésus avait ordonné. (Évidemment donc, les apôtres devaient enseigner à ces nouveaux disciples le devoir dont Jésus venait de les charger : celui de faire des disciples de toutes les nations. C’est une mission qui revient à chaque personne qui se convertit.)

La repentance et le pardon des péchés seraient prêchés à toutes les nations (Luc)

Finalement, l’Évangile selon Luc, tout comme les autres, contient un passage où le Christ ressuscité parle aux apôtres de la mission qu’il leur confiait. Juste avant son ascension, « il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Luc 24.46-47). La grande mission confiée aux apôtres et à tous les chrétiens, celle qui consiste à prêcher l’Évangile à toute la création, fait donc partie du plan éternel de Dieu, tout autant que les souffrances, la mort et la résurrection du Christ.

Chacun de nous a un devoir vis-à-vis de cette grande mission. J’ai soit le devoir d’accepter et d’obéir à l’Évangile, soit celui de l’annoncer aux autres. Quel est votre devoir à l’égard de l’Évangile ? L’assumerez-vous aujourd’hui ?

47. Son apparition au bord de la mer

Avant sa mort, Jésus avait promis à ses disciples : « Après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée » (Marc 14.28). Le jour de sa résurrection, quand il se présenta à certaines femmes, il leur dit : « Ne craignez pas. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Matthieu 28.10). Avant que les disciples ne retournent en Galilée, de la Judée où le Seigneur avait été crucifié et enterré, il s’est quand même montré à eux par deux fois. Étant donné que la Pâque juive est suivie directement de la fête des pains sans levain, qui dure pendant sept jours, les disciples avaient attendu la fin de cette fête avant de rentrer chez eux. Mais aujourd’hui nous verrons un récit où le Seigneur ressuscité se présente effectivement aux disciples en Galilée, là province où s’était déroulée une bonne partie de son ministère parmi eux. Le texte se trouve en Jean 21.1-14 :

« Après cela, Jésus se montra encore aux disciples, sur les bords de la mer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra. Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble. Simon Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien. Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage ; mais les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. Jésus leur dit : Enfants, n’avez-vous rien à manger ? Ils lui répondirent : Non. Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C’est le Seigneur ! Et Simon Pierre, dès qu’il eut entendu que c’était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.

Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n’étaient éloignés de terre que d’environ deux cents coudées. Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain. Jésus leur dit : Apportez les poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se rompit point. Jésus leur dit : Venez, mangez. Et aucun des disciples n’osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c’était le Seigneur. Jésus s’approcha, prit le pain, et leur en donna ; il fit de même du poisson. C’était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu’il était ressuscité des morts. »

Comme les autres apparitions de Jésus, celle-ci sert à rassurer ses disciples concernant la réalité de sa résurrection. Ce n’était pas simplement une vision qu’ils avaient vue les fois précédentes. Il ne s’agissait pas non plus d’un fantôme ou un esprit. Après tout, il ne serait pas probable qu’un esprit allume un feu pour faire cuire du poisson et qu’il partage un repas avec des gens. Même la première fois que Jésus se montra aux disciples il s’était donné de la peine pour leur faire comprendre cette vérité. Selon Luc 24.39-43, il leur avait dit :

« Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai. Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu’ils étaient dans l’étonnement, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? Ils lui présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel. Il en prit, et il mangea devant eux. »

Comme nous l’avons déjà vu au cours des trois dernières études, les disciples de Jésus, bien qu’ils ne soient pas prédisposés à croire à la résurrection, finirent par en être totalement convaincus. En fait, ils ont donné leurs vies au lieu de renoncer à leur témoignage.

Mais le récit de cette apparition de Jésus au bord de la mer de Galilée – ou la mer de Tibériade, comme on l’appelait vers la fin du premier siècle quand l’apôtre Jean écrivait – ce récit contient, en plus d’une assurance supplémentaire de la résurrection, un échange intéressant entre Jésus et l’apôtre Pierre :

« Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit une second fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.

En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu sera vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mèneras où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer de quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. » (Jean 21.15-19)

Certaines personnes, croyant que Jésus a établi Pierre comme chef des apôtres et tête de l’Église sur terre, prennent ce passage à l’appui de leur idée. Ils affirment qu’en disant à Pierre de paître ses brebis, Jésus le désignait comme berger suprême sur le troupeau des chrétiens. Si nous tenons compte des paroles de Pierre lui-même dans sa première épître, nous aurons du mal à accepter cette thèse. En effet, dans 1 Pierre 5.1-4 l’apôtre attribue le travail de paître le troupeau de Dieu, non pas spécialement à lui-même, mais aux anciens de chaque Église locale. Il dit : « Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux… : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde… non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. » En plus, Pierre identifie assez clairement le vrai berger ou pasteur suprême : « Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. » Le seul souverain pasteur sur l’Église est, bien sûr, Jésus, celui-là qui va paraître pour récompenser les uns et les autres en leur décernant la couronne de gloire. Aucun autre berger suprême n’est mentionné dans le Nouveau Testament.

Alors, pourquoi cette scène où Jésus demande à Pierre s’il l’aime et répond en lui disant de prendre soin de ses brebis et de le suivre ? Pour mieux comprendre, il faudrait nous rappeler ce que Pierre avait fait. Au cours du dernier repas, avant l’arrestation de Jésus, le Seigneur avait dit aux disciples qu’ils seraient tous scandalisés, c’est-à-dire qu’ils l’abandonneraient. Selon Marc 14.29-31 :

« Pierre lui dit : Même si tous les autres t’abandonnent, moi je ne t’abandonnerai pas. Alors Jésus lui répondit : Je te le déclare, c’est la vérité : aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, toi, tu auras affirmé trois fois que tu ne me connais pas. Mais Pierre répliqua encore plus fort : Je n’affirmerai jamais que je ne te connais pas, même si je dois mourir avec toi. »

Mais comme nous le savons, Pierre a, effectivement, renié Jésus trois fois de suite. Il a même juré ne pas le connaître. Maintenant Jésus lui demande : « Simon Pierre, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Cette question peut se comprendre de deux manières. Jésus a peut-être indiqué de sa main ou son regard le bateau, les filets et les poissons, en demandant : « M’aimes-tu plus que tu n’aimes ces choses ? Es-tu prêt à abandonner tout espoir de succès dans les affaires du monde, toute la sécurité et les petits conforts de ton ancienne existence afin de te consacrer à mon service ? » Mais une autre manière de comprendre la phrase est la suivante : « M’aimes-tu plus que ne le font ceux-ci ? » – parlant, bien sûr, des autres apôtres, dont Pierre avait dit : « Même si ces autres t’abandonnent, je ne le ferai pas. » Maintenant Pierre ne fait plus de comparaisons. Il dit simplement : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Mais Jésus pose la même question une deuxième et une troisième fois. Et bien que Pierre soit peiné de ce que Jésus lui pose la question trois fois, pensant certainement aux trois fois qu’il avait renié son maître, c’était une grâce. Dans un esprit de pardon Jésus donnait à Pierre l’occasion d’effacer le souvenir de son triple reniement par une triple déclaration d’amour.

Après cette réaffirmation de l’amour sincère de Pierre, Jésus lui dit : « Suis-moi » (v. 19). Il est bien de se rappeler que c’est de cette façon que Jésus appelait des hommes à être ses apôtres. Aux futurs apôtres il avait dit en Matthieu 4.19 : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Au chapitre 9.9 du même Évangile nous lisons : « De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s’appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit. » Par son infidélité, son reniement du témoignage qu’il devait porter pour Jésus, Pierre s’était disqualifié comme apôtre et témoin. Ayant sincèrement et humblement réaffirmé son amour et sa loyauté, Pierre est maintenant reconstitué apôtre – non pas chef des apôtres, mais apôtre comme les autres.

L’amour que Pierre confesse pour le Seigneur lui apporte deux choses : une tâche à accomplir et une croix à porter. La tâche est représentée par les paroles : « Pais mes brebis. » Si Pierre aime Jésus, il doit le montrer en consacrant sa vie au service des brebis et des agneaux du troupeau de Jésus. Nous prouvons notre amour pour Jésus par notre manière d’aimer les autres. La croix est représentée par les paroles : « Quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer de quelle mort Pierre glorifierait Dieu. » Selon des traditions en dehors de la Bible, Pierre est mort réellement pour Jésus. Il fut conduit à une croix, mais il demanda qu’on l’y attache tête en bas, car il ne méritait pas de mourir de la même manière que son Seigneur. L’amour s’accompagne toujours de responsabilité et de sacrifice. Malgré son échec initial, l’amour de Pierre a remporté sur la peur. Il a accompli sa responsabilité, et il a consenti le sacrifice suprême.

La Parole de Dieu nous assure donc que Jésus est revenu à la vie, comme il l’avait promis. Il est revenu littéralement et corporellement. Nous pouvons compter sur cette vérité. La Parole nous demande aussi de prendre position vis-à-vis de Jésus. Comme il le fit pour Pierre, Jésus demande à chacun de nous : « M’aimes-tu ? » Quelle sera votre réponse ?

46. Sa résurrection : son importance

Notre dernière étude ensemble a démontré la certitude du fait que Jésus-Christ est non seulement mort sur la croix et qu’il fut enterré mais aussi qu’il est ressuscité d’entre les morts le troisième jour. Aucun fait dans l’histoire n’est mieux attesté que ceux-ci. Ces trois faits – la mort, l’enterrement et la résurrection de Jésus – constituent la base de ce qu’on appelle l’Évangile, la bonne nouvelle. Il s’agit du cœur du message chrétien depuis le premier siècle. En 1 Corinthiens 15.1-4 l’apôtre Paul écrit ceci à ceux qu’il avait convertis dans la ville de Corinthe :

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigné avant tout comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. » (1 Corinthiens 15.1-4)

Nous verrons à présent la signification que la Bible attache particulièrement à la résurrection.

Son importance selon Jésus lui-même

Jésus parlait parfois d’une manière voilée, mais tout au long de son ministère il se référait à sa résurrection d’entre les morts comme la preuve par excellence qui confirmerait son droit d’agir comme il le faisait. Après la première fois où il a chassé les vendeurs d’animaux et les changeurs d’argent de la cour du temple de Dieu à Jérusalem, Jean 2.18-22 nous dit :

« Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel miracle nous montres-tu, pour agir de la sorte ? Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et en trois jours tu le relèveras ! Mais il parlait du temple de son corps. C’est pourquoi, lorsqu’il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. »

En Matthieu 12.38-40, pour parler du même miracle, Jésus employa une autre image, celle-ci tirée de la vie du prophète Jonas de l’Ancien Testament :

« Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole, et dirent, Maître, nous voudrions te voir faire un miracle. Il leur répondit : Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. »

Mais avec ses apôtres, Jésus ne parlait pas toujours en paraboles. En Marc 9.31,32 nous voyons qu’il leur dit : « Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et, trois jours après qu’il aura été mis à mort, il ressuscitera. Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de l’interroger. » Avant sa mort les disciples de Jésus n’avaient pas pu comprendre ce qu’il leur disait sur ce point. Sûrement il ne devait pas mourir de si tôt ! Et si, selon eux, il ne devait pas mourir, c’est qu’il parlait sûrement toujours en parabole quand il disait qu’il devait ressusciter. Mais là, il ne parlait plus en parabole – il parlait ouvertement et littéralement de l’accomplissement même de sa mission sur la terre.

Son effet sur les disciples

Quand nous pensons à l’effet de la résurrection de Jésus sur ses disciples, nous voyons que Jésus avait raison d’insister sur ce miracle comme celui qui le ferait connaître avec plus de force que tous les autres, celui qui proclamerait le plus clairement sa divinité. C’est ainsi que Thomas a compris la vraie identité du Maître qu’il avait suivi pendant plus de trois ans. Jean 20.24-29 nous montre sa réaction devant le Seigneur ressuscité :

« Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit : La paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : Avance ici ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! »

(Remarquez que Jésus n’a pas reproché Thomas de l’avoir appelé Seigneur et Dieu, comme si c’était un blasphème. Au contraire, il a prononcé une bénédiction sur ceux qui accepteraient cette vérité sans être eux-mêmes témoins oculaires de sa résurrection.)

Les disciples de Jésus furent transformés par sa résurrection. Avant de voir leur Seigneur revenu à la vie, ils se cachaient quelque part, les portes fermées parce qu’ils avaient peur des dirigeants juifs (Jean 20.19). Après la résurrection, nous les voyons pleins de courage ; malgré les menaces des autorités, malgré les coups et la prison, ils proclament Jésus comme Seigneur de tous les hommes. Ils n’ont même plus peur de la mort, étant convaincus que Jésus a triomphé sur elle.

Si Jésus n’était pas ressuscité, la prédication et la foi chrétiennes seraient vaines, selon 1 Corinthiens 15 ; il n’y aurait pas encore de salut du péché ; les souffrances des chrétiens persécutés seraient pour rien. Mais puisque Christ est bien ressuscité, les chrétiens savent qu’il a le pouvoir de ressusciter et récompenser ceux qui ont cru en lui. Avec cette assurance, les apôtres ont supporté d’incroyables épreuves et sont presque tous morts au lieu de renoncer à leur témoignage.

Sa place dans la prédication des apôtres

Compte tenu de l’importance de la résurrection du Christ en rendant inébranlable la foi des apôtres, ce n’est pas surprenant qu’elle occupe la place d’honneur dans leur prédication. Tout au long du livre des Actes, ils reviennent dessus. Le jour de la Pentecôte l’apôtre Pierre dit à la foule : « Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle » (Actes 2.24). Il poursuivit en démontrant que sa résurrection avait été prophétisée mille ans auparavant par le roi David. Il conclut en appliquant le passage à Jésus : « C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes témoins…. Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.32,36).

L’apôtre Paul, aussi, a donné dans sa prédication une grande place à la résurrection. En Actes 13 il dit ceci à un auditoire juif :

« Dieu l’a ressuscité des morts. Il est apparu pendant plusieurs jours à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple. Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie pour nous leurs enfants en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit dans le deuxième Psaume : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui. Qu’il l’ait ressuscité des morts, de telle sorte qu’il ne retournera pas à la corruption, c’est ce qu’il a déclaré en disant : Je vous donnerai les saintes grâces promises à David, ces grâces qui sont assurées… Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse. » (Actes 13.30-34,38,39)

En prêchant aux païens ce même Paul a encore parlé de la résurrection du Christ. Il dit devant les philosophes de la ville d’Athènes : « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts » (Actes 17.30,31).

Conclusion : la preuve de la divinité du Christ

Selon Romains 5.8, la mort de Christ est la preuve de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Selon Romains 1.4, la résurrection du Christ est la preuve de sa divinité. Paul écrit : « Il fut déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts. » Être « Fils de Dieu » ne signifie pas que Jésus n’existait pas, et que Dieu le Père a eu des rapports sexuels avec Marie et que Jésus fut le produit de la conception qui a suivi ces rapports. Non. Jésus existait bien avant de « prendre la forme d’un serviteur » (Philippiens 2.7), c’est-à-dire d’un être humain, et de naître parmi les hommes. Il dit lui-même : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean 8.58). Comme Dieu le Père, il a toujours existé. Quand il se disait le Fils de l’homme, il reconnaissait avoir, au moins pour l’espace de 33 ans, la nature d’un homme ; l’expression ne signifiait pas que Jésus était inférieur à l’homme ou même qu’il était la postérité d’un homme, puisque, physiquement il n’avait pas de père humain. Mais il était devenu un homme et a connu l’existence d’un homme. Quand Jésus se disait le Fils de Dieu, il prétendait avoir la nature et les traits de Dieu – il existait depuis l’éternité, il était sans péché, il avait tout pouvoir et toute connaissance, etc. Être « Fils » de Dieu ne signifiait pas qu’il était inférieur à Dieu ou qu’il était issu d’un rapport sexuel quelconque. L’expression signifie que Jésus était divin et l’avait toujours été. La résurrection en est la preuve. Parce qu’il est revenu à la vie pour toujours, nous savons qu’il n’était pas simplement un autre faux prophète ou faiseur de miracles, venu pour tromper les hommes et tirer avantage d’eux. Au contraire, il est venu pour nous réconcilier à notre Créateur et nous donner la vie éternelle.

Pour être sauvé du péché, il faut croire que Jésus est bien ressuscité d’entre les morts et qu’il est donc le Fils de Dieu (Romains 10.9,10). Il faut se repentir de ses péchés si l’on veut qu’ils soient pardonnés (Actes 3.19). Il faut confesser ou dire devant les autres que l’on croit en Jésus (Romains 10.9,10). Et il faut être baptisé au nom de Jésus, c’est-à-dire immergé dans l’eau à l’image de la mort et la résurrection de Jésus pour le pardon de ses péchés (Actes 2.38). Mais tout cela est efficace pour notre salut seulement parce que Jésus est allé à la croix, il est mort pour nous, et il est ressuscité. Comme la Bible nous le rappelle en 1 Pierre 3.21 : « … Le baptême, qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu… vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ. »

45. Sa résurrection : la certitude

Dans notre dernière étude nous avons vu, presque sans commentaire, le dimanche après la crucifixion de Jésus-Christ. Dès l’aube de ce premier jour de la semaine, ses disciples ont constaté que le tombeau où avait été déposé son corps était vide. En plus, différentes personnes se sont mis à témoigner que Jésus, encore vivant, s’était présenté à elles. Il y a eu d’abord Marie de Magdala, puis certaines autres femmes ; ensuite, Cléopas et un autre disciple ont parlé avec Jésus sur la route d’Emmaüs. À leur retour à Jérusalem, ils apprirent que Pierre, aussi, disait avoir vu le Seigneur. Enfin, Jésus s’est présenté à dix apôtres à la fois. Judas s’était déjà donné la mort, et Thomas ne se trouvait pas avec les autres. Mais les dix autres ont pu, ce premier dimanche soir après la mort de Jésus, parler avec lui, le toucher et le voir manger pour savoir que ce n’était pas un fantôme. D’autres apparitions du Seigneur ressuscité suivraient pendant une période de quarante jours, et nous en examinerons quelques-unes dans les études à venir ; mais déjà deux faits ont été exposés qui attestent pleinement la réalité de la résurrection de Jésus de Nazareth : le tombeau vide et les témoins oculaires.

Le tombeau vide

Trois jours après la crucifixion de Jésus, on a découvert son tombeau vide. C’est un fait historique, bien attesté. Si le corps de Jésus s’était trouvé dans le tombeau où on l’avait déposé, le christianisme serait mort-né. Qui aurait proclamé Jésus comme le Seigneur vivant tandis que son cadavre pourrissait dans le sépulcre ? Personne.

Ceux qui ne veulent pas accepter l’idée que Jésus est ressuscité ont proposé trois théories pour expliquer pourquoi le corps ne s’y trouvait plus.

1. Le corps volé par les disciples ? Certains nous disent que les disciples de Jésus ont volé son corps. Ce fut la première explication offerte par les non-croyants.

Rappelons-nous qu’après la mort de Jésus, les principaux sacrificateurs juifs et les pharisiens étaient allés auprès de Pilate et dirent :

« Nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple : Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : Vous avez une garde ; allez, gardez-le comme vous l’entendez. » (Matthieu 27.63-65)

Toutes les précautions possibles ont donc été prises : Le sépulcre était taillé dans le roc. Devant l’entrée une grosse pierre, pesant au moins une tonne, a été roulée pour la fermer. Le sceau du gouvernement romain fut mis sur la pierre comme avertissement contre toute personne qui penserait déranger le tombeau. Et des soldats furent placés, selon certains experts jusqu’à seize hommes dont quatre seraient de garde en tout moment. Selon la coutume romaine, un soldat pris en train de dormir pendant qu’il était chargé d’être à son poste devait être mis à mort pour sa faute. Malgré toutes ces précautions, d’aucuns ont parlé d’un vol du corps.

En Matthieu 28.11-15 la Bible nous parle de ce qui s’est passé après que certaines femmes ont vu le Seigneur :

« Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d’argent, en disant : Dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons de peine. Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce jour. »

Matthieu ne se donne même pas la peine de réfuter cette idée – après tout, qui peut dire ce qui se passe autour de lui quand il dort ? D’ailleurs, tous ces soldats n’auraient pas osé s’endormir au péril de leur vie. Les disciples n’auraient pas eu l’occasion de voler le corps de Jésus.

Si les disciples avaient pu voler le corps de Jésus, c’est qu’ils ont commis la plus grande fraude que l’histoire a jamais vue. C’est aussi qu’ils mentaient sciemment. Mais leur comportement n’est pas celui de menteurs conscients : au contraire, presque tous les apôtres sont morts pour leur témoignage (et ils ont tous été battus et emprisonnés). On n’accepterait pas de subir cela et de donner sa vie pour ce qu’on sait être un mensonge délibéré. Non seulement ils ont donné leur propre vie au lieu de retirer leur parole, mais ils savaient que beaucoup de ceux qui accepteraient leur témoignage mourraient également pour avoir cru. Pourtant, aucun d’eux n’a renoncé à son témoignage concernant la résurrection de Jésus.

2. Le corps volé par les autorités juives ? Une deuxième théorie dit que le corps de Jésus fut volé par ses ennemis. Mais cette idée est encore plus invraisemblable que la première. Les autorités juives voulaient mettre fin à la prédication des chrétiens. Ils ont dit aux apôtres : « Ne vous avons-nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom-là ? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme ! » (Actes 4.28). Si les autorités avaient le corps de Jésus, ils auraient pu tout simplement le produire et le promener dans les rues de Jérusalem. Il n’y aurait même pas eu besoin de dire aux apôtres de ne pas prêcher − on se serait moqué d’eux. Plus personne ne se serait converti au christianisme. Le fait que les chefs n’ont pas fait une telle chose prouve clairement qu’ils n’avaient pas pris le corps.

3. Jésus n’était pas mort ? La troisième théorie offerte par les adversaires de l’évangile est que Jésus n’était pas vraiment mort sur la croix – il s’était évanoui. C’est la fraîcheur du tombeau qui l’a ranimé. Mais encore il faut être réaliste : Jésus était bien mort. Il avait été battu sévèrement par des experts avant sa crucifixion. Les soldats romains savaient parfaitement manipuler leurs fouets de cuir munis de morceaux de verre et de pierre tranchante pour meurtrir tout le corps et laisser la peau suspendue en rubans sanglants. Ils connaissaient bien leur méthode d’exécution, l’une des méthodes les plus cruelles jamais inventées par les hommes, une mort lente de douleur et de suffocation. Ils savaient bien déterminer si leur victime était morte. Et dans le cas de Jésus ils l’ont aussi percé d’une lance. « S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau » (Jean 19.33,34). Ajoutons que Jésus fut enterré d’après la coutume juive : « Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs » (Jean 19.40).

Même si l’on suppose que Jésus n’était pas mort, mais qu’il s’était évanoui, comment aurait-il pu survivre pendant trois jours enfermé dans un sépulcre humide, sévèrement blessé, enveloppé de plusieurs mètres de bandes de tissu attachées avec presque 50 kilos d’aromates gluantes, sans nourriture, sans eau, sans soins quelconques ? Comment aurait-il eu la force de se dégager des bandes, rouler la pierre gigantesque devant l’entrée du sépulcre, se rendre maître des gardes, faire quelques kilomètres sur des pieds qui avaient été percés des pointes, et puis se présenter à ses disciples dans un état qui puisse les convaincre qu’il était le Seigneur de la vie ?

Soyons francs : à part la résurrection, il n’y a pas d’explication raisonnable du tombeau vide de Jésus. Mais il y a une autre preuve incontournable de la résurrection :

Les témoins oculaires

Rappelons-nous que déjà le premier jour après sa résurrection, Jésus se présentait à une variété de personnes et en différentes circonstances. Les témoins n’avaient pas tous le même tempérament. Il y a eu des hommes et aussi des femmes qui l’ont vu. Il s’est présenté à des individus et des groupes. Certaines apparitions ont eu lieu en des endroits fermés et d’autres en plein air, quelques-unes le matin et d’autres le soir.

Remarquons aussi que les témoins de la résurrection de Jésus ne s’attendaient pas à le voir. Malgré la promesse qu’il avait faite de revenir d’entre les morts, on ne peut pas dire que les disciples désiraient ardemment ou espéraient sa résurrection. Les femmes qui l’ont vu se rendaient au tombeau pour embaumer un corps et non pas pour retrouver un Seigneur vivant. Quand ces femmes sont revenues en disant qu’elles avaient vu Jésus ressuscité, les autres disciples n’ont pas accueilli la nouvelle avec joie ; ils se sont moqués d’elles. Avant que Jésus ne se fasse connaître aux deux disciples sur la route d’Emmaüs en Luc 24 à partir du verset 13, il les a trouvé tristes et abattus, sans aucun espoir, malgré le témoignage des femmes qu’ils avaient entendu. Tout ceci montre que, pour ce qui concerne les apparitions de Jésus, il ne s’agit pas d’hallucinations ou de mirage. Ce n’était pas comme la personne au désert qui croit voir un oasis avec beaucoup d’eau et des arbres tandis qu’il n’y a que du sable. De telles visions ne sont pas une activité de groupe où tout le monde voit et entend la même chose. En plus, on voit généralement ce qu’on espère ou désire très fort. Finalement, toutes ces apparitions ont cessé subitement 40 jours après la résurrection, après que Jésus est monté au ciel au vu de ses disciples.

Les témoins de la résurrection de Jésus étaient des hommes et des femmes qui le connaissaient très bien. Ils n’auraient pas pu se tromper sur son identité. C’étaient aussi des personnes pieuses qui n’ont jamais été accusées de malhonnêteté ou d’immoralité. Ils appelaient les autres, aussi, à vivre selon la justice absolue. S’ils mentaient délibérément, on a du mal à trouver un mobile. En effet, ils n’ont jamais tiré un avantage matériel de ce qu’ils proclamaient. Au contraire, on les a persécutés à la mort. S’il s’agissait d’un procès moderne, on ne trouverait aucune excuse pour les enlever du jury. Les historiens ne trouvent aucune raison pour ne pas accepter leurs écrits. Plusieurs historiens ont solennellement dit qu’aucun événement historique n’est mieux attesté que la résurrection de Jésus.

Conclusion

Dans la prochaine étude, nous verrons l’importance de ce fait historique pour nous aujourd’hui. Il y a bientôt deux mille ans, un homme qu’on appelait Jésus de Nazareth a été crucifié dans la ville de Jérusalem. Le troisième jour après sa mort, il est revenu à la vie. Rien n’est plus certain. Mais qu’est-ce que cette certitude nous dit de l’identité réelle de ce Jésus, et qu’est-ce que tout cela signifie pour vous et moi ? Ce sont des questions que nous devons nous poser.

44. Sa résurrection : le premier jour

Les quatre premiers livres du Nouveau Testament, que nous appelons les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean, racontent tous La vie de Jésus, surtout de son ministère, la dernière semaine de sa vie, sa mort, et sa résurrection. Chacun des auteurs raconte, dans l’ensemble, les mêmes faits, mais, en fonction de ce qui l’a marqué le plus ou de ce dont ses lecteurs ont besoin, celui-ci donne plus de détails sur tel fait et celui-là inclut tel événement ou telle parole que d’autres ont choisi d’omettre. Quand on essaie de reconstituer une suite d’événements historiques, il est toujours utile d’avoir à sa disposition le témoignage de plusieurs personnes parce que les différentes versions peuvent se compléter. Quand nous regardons les quatre récits du jour où Jésus ressuscita d’entre les morts, ils ont, au premier abord, l’air de se contredire dans certains détails, mais ce n’est pas le cas. Aujourd’hui nous allons écouter le témoignage de Matthieu 28, Marc 16, Luc 24 et Jean 20 au sujet de ce jour si important, mais nous allons tisser ensemble les quatre récits pour que vous puissiez suivre les événements en ordre chronologique. Vous verrez qu’au cours de ce jour, non seulement les disciples ont constaté que le tombeau où avait été déposé le corps de Jésus était vide, mais Jésus s’est cinq fois présenté vivant à des individus ou des groupes qui l’avaient très bien connu avant sa mort et qui étaient donc bien placés pour témoigner de sa résurrection. Voici donc le récit du dimanche qui a transformé les disciples abattus et qui depuis deux mille ans remplit le cœur des chrétiens de joie et d’espérance.

Marc. 16.1 : « Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus. »

Luc 24.1 : « Le premier jour de la semaine, (avec certaines autres – v. 10) elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, portant les aromates qu’elles avaient préparés. »

Matthieu 28.2-4 : « Et voici, il y eut un grand tremblement de terre ; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s’assit dessus. Son aspect était comme l’éclair, et son vêtement blanc comme la neige. Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts. »

Marc 16.9 : « Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d’abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. »

Jean 20.1-18 : « [Elle] se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur ; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre. Elle courut vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis. Pierre et l’autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre. Ils couraient tous deux ensemble. Mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre ; s’étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n’entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre ; il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part. Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts. Et les disciples s’en retournèrent chez eux (dans l’étonnement de ce qui était arrivé. – Luc 24.12 ).

Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ; et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds. Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis. En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c’est-à-dire, Maître ! Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Marie de Magdala alla annoncer aux disciples (qui s’affligeaient et pleuraient – Marc 16.10) qu’elle avait vu le Seigneur, et qu’il lui avait dit ces choses. »

Marc 16.11 : « Quand ils entendirent qu’il vivait, et qu’elle l’avait vu, ils ne le crurent point. »

Marc 16.2-4 : « (Jeanne et Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles – Luc 24.10) se rendirent au sépulcre de grand matin, comme le soleil venait de se lever. Elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre loin de l’entrée du sépulcre ? Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée.

(Étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme elles ne savaient que penser de cela – Luc 24.3,4) [Elles] virent un jeune homme assis à droite, vêtu d’une robe blanche, et elles furent épouvantées ; (Voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants. Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre ; Luc 24.4,5.). »

Matthieu 28.5 : « Mais l’ange prit la parole, et dit : Pour vous, ne craignez pas ; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. »

Luc 24.5 : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? »

Matthieu 28.6 : « Il n’est point ici, mais il est ressuscité, comme il l’avait dit. »

Luc 24.6-8 : « Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu’il était encore en Galilée, et qu’il disait : Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. Et elles se souvinrent des paroles de Jésus. »

Matthieu 28.6 : « [Et il leur dit :] Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples (et à Pierre – Marc 16.7) qu’il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée : c’est là que vous le verrez. Voici, je vous l’ai dit. »

Marc 16.8 : « Elles sortirent du sépulcre et s’enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies ; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi. »

Matthieu 28.8-10 : « Elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Et voici, Jésus vint à leur rencontre, et dit : Je vous salue. Elles s’approchèrent pour saisir ses pieds, et elles se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : Ne craignez pas ; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée ; c’est là qu’ils me verront. »

Luc 24.9,11 : « À leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze, et à tous les autres. Ils tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes. »

Luc 24.13-35 : « Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades (c’est-à-dire, 11 km.) ; et ils s’entretenaient de tout ce qui s’étaient passé. Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha, et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit : De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout triste ? L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem, ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci ? Quoi ? leur dit-il. Et ils lui répondirent : Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; s’étant rendues de grand matin au sépulcre, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’ont dit ; mais lui, ils ne l’ont point vu. Alors Jésus leur dit : O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât ainsi dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. Lorsqu’ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin. Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux. Pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? Se levant à l’heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés et disant : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l’avaient reconnu au moment où il rompit le pain (mais ils ne les crurent pas non plus. – Marc 16.11). »

Luc 24.36-43 : « Tandis qu’ils parlaient de la sorte, (or, c’était le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus lui-même vint, se présenta au milieu d’eux et leur dit : La paix soit avec vous ! – Jean 20.19) Saisis de frayeur et d’épouvante, ils croyaient voir un esprit. Mais il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi pareilles pensées s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai. Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds (et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur – Jean 20.20). Comme dans leur joie ils ne croyaient point encore, et qu’ils étaient dans l’étonnement, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? Ils lui présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel. Il en prit, et il mangea devant eux. »

Jean 20.21 : « Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. »

Conclusion

Mise à part la mort de Jésus, aucun événement depuis le commencement de l’histoire n’est plus lourd que conséquences que sa résurrection. Dans les leçons à venir, nous verrons non seulement la certitude historique de ce plus grand de tous les miracles, mais aussi ce qu’il prouve une fois pour toutes.

43. Son enterrement

Voici ce que l’Évangile nous dit de l’enterrement de Jésus :

« Joseph d’Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus. Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs. Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été mis. Ce fut là qu’ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche. » (Jean 19.38-42)

Marc 15.46,47 ajoute que Joseph déposa le corps « dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l’entrée du sépulcre. Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait ».

« Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble auprès de Pilate et dirent : Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : Après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple : Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : Vous avez une garde ; gardez-le comme vous l’entendrez. Ils s’en allèrent, et s’assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir scellé la pierre. » (Matthieu 27.62-66)

Le scandale de la croix

Selon l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 15.3,4, l’Évangile se résume en trois faits : Jésus-Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, il a été enseveli (ou enterré) et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. L’ensevelissement ou l’enterrement de Jésus est important comme confirmation de sa mort. Il fut enterré parce qu’il était réellement mort. Et là, c’est une idée que certains ont eu du mal à accepter, surtout parce que Jésus est mort d’une manière humiliante, attaché à une croix comme les plus vils des malfaiteurs. C’est ce qui est parfois appelé « le scandale de la croix ». Paul dit en 1 Corinthiens 1.22-24 : « Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. » La plupart des Juifs ne voulaient pas d’un Messie souffrant et humilié. Ils voulaient plutôt un Messie conquérant qui se servirait du pouvoir miraculeux de Dieu pour les délivrer de l’oppression politique et militaire des Romains. La plupart des Grecs ne voulaient pas du Sauveur non plus – ils voulaient un philosophe qui puisse les impressionner par sa connaissance et son éloquence.

Un faux semblant ?

Mais les Grecs et les Juifs du premier siècle n’ont pas été les seuls à être prédisposés contre le message de la mort et la résurrection du Christ. La plupart des musulmans n’acceptent pas l’idée que Jésus, qu’ils reconnaissent pourtant comme prophète, est mort sur la croix. L’argument le plus important se base sur la quatrième sourate du Coran, qui dit au sujet des Juifs :

« (Nous les avons maudits) à cause de leur rupture de l’engagement, leur mécréance aux révélations d’Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole : “Nos cœurs sont (enveloppés) et imperméables”. En réalité, c’est Allah qui a scellé leurs cœurs à cause de leur mécréance, car ils ne croyaient que très peu. Et à cause de leur mécréance et de l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie, et à cause de leur parole : “Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah”… Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué. Mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. » (an-Nisa’ 4:155-158)

Ce passage a été expliqué de plusieurs manières par les musulmans. Certains disent que Jésus s’est caché ou qu’un ange l’a protégé, alors que l’un de ses compagnons est mort à sa place. Certains disent que Dieu a fait que Judas Iscariot prenne l’apparence de Jésus, et que c’est lui qui fut tué. D’autres disent que Simon de Cyrène, qui porta la croix derrière Jésus, fut substitué pour lui sur le chemin du Calvaire. D’autres encore disent simplement que les Juifs ont essayé de le tuer mais ne l’ont pas pu, et que Dieu l’a fait monter au ciel sans passer par la mort.

Toutes ces explications ont certains problèmes. Il y a, par exemple, un problème moral si nous disons que Dieu a employé de la ruse ou de la tromperie pour faire croire délibérément un mensonge. Dieu est parfaitement saint, pur et sans péché. La Bible dit clairement en Hébreux 6.18 : « Il est impossible que Dieu mente » et en Tite 1.2 : « Dieu ne ment point. » Il avait ordonné dans la loi de Moïse : « Vous n’userez ni de mensonge ni de la tromperie les uns envers les autres. » Lui qui dit à l’homme de ne pas user de tromperie, userait-il, lui, de tromperie avec les hommes ? Comment pourrait-on désormais lui faire confiance ? Loin de Dieu, le Dieu de Vérité – loin de lui l’idée de tromper des hommes et leur faire croire ce qui est faux. Il n’aurait pas employé sa puissance miraculeuse pour tromper des hommes. C’est Satan qui agit de cette façon. Ne déshonorons pas Dieu.

Mais peut-on croire que, sans intervention miraculeuse de la part de Dieu, les hommes auraient pu crucifier et enterrer un autre à la place de Jésus ? Pendant qu’il était sur la croix il était reconnu par le centenier romain et ses soldats, les passants qui l’avaient entendu prêcher, les chefs des Juifs et les deux brigands. Il y avait aussi ceux qui le connaissaient intimement : des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, sa propre mère et son disciple Jean. Son corps devait être facilement reconnaissable après avoir été enlevé de la croix, non seulement par son visage, mais aussi par les cicatrices de la couronne d’épines que les soldats avaient placée sur sa tête. D’ailleurs, Joseph d’Arimathée et Nicodème, qui ont enterré le corps, ainsi que les femmes qui observaient quand on préparait le corps, connaissaient tous très bien Jésus. Sans tromperie miraculeuse, ils n’auraient pas pu prendre un autre pour lui.

Signalons qu’il y a une autre manière de comprendre le passage du Coran que nous avons lu. Dans le contexte, il s’agit d’un reproche adressé aux Juifs qui avaient rejeté les prophètes de Dieu, parlé contre Marie, et se vantaient d’avoir fait crucifié Jésus-Christ. En réfutant les Juifs, le Coran dit : « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! » Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de crucifixion, mais que, même si elle a eu lieu, c’est Dieu qui en fut responsable. Les Juifs n’ont fait que ce que Dieu, le Tout-Puissant, leur a permis de faire pour accomplir son plan. La même sorte de langage se trouve dans la huitième sourate du Coran qui parle des actions des musulmans à la bataille de Badr : « Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! » (al-Anfal 8:17). Les fidèles musulmans ont, en fait, tué leurs adversaires, mais ce fut uniquement, selon l’idée de ce verset, avec l’aide et selon la volonté d’Allah.

Cette façon de comprendre le passage sur la crucifixion de Jésus s’accorde mieux avec certains autres passages du Coran qui parlent de la mort de Jésus. Par exemple, dans la Sourate 19, Jésus, encore bébé dans les bras de Marie, prononce ces paroles : « Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant. » Et dans la Sourate 3, Dieu dit : « O Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre… » (al-Imran 3:55).

Sa mort dans le plan de Dieu

Oui, Jésus fut crucifié et mis à mort, mais c’était selon la volonté et le plan éternel de Dieu. Au cours de son ministère Jésus avait plusieurs fois averti ses disciples concernant la mort qui l’attendait. En Luc 18.31-33, par exemple, nous lisons :

« Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui, et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. »

Quand il était sur la croix, Jésus a dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Matthieu 27.46). Ces paroles viennent du Psaume 22. En les citant, Jésus portait à l’attention de tous que ce psaume avait prédit mille ans d’avance les souffrances qu’il subissait. Ce passage contient les mots exacts qui seraient employées par ceux qui se moquaient de Jésus (v.8,9) ; il parle de la soif d’un crucifié, du fait que les mains et pieds du Seigneur seraient percés, que ses os se sépareraient, et qu’on tirerait au sort en se partageant ses vêtements. Dieu avait vu et annoncé tout cela dans ce seul psaume de David.

Mais revenons à ces paroles : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce n’était pas juste une manière de dire : « Lisez le Psaume 22 et vous verrez que ma mort a été prédite en détail ». Jésus, pour la première fois depuis l’éternité, était séparé du Père, réellement abandonné. Il portait en ce moment les péchés du monde entier. Nous lisons en 2 Corinthiens 5.21 au sujet de Jésus : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu. » Or, Dieu ne peut tolérer le péché ni être en communion avec le péché. L’Ancien Testament dit : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité » (Habacuc 1.13). Au jour du jugement, le Seigneur dira aux coupables : « Retirez-vous de moi, maudits » (Matthieu 25.41) ; « Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1.9). La mort physique, c’est la séparation du corps et de l’âme ; la mort spirituelle, c’est la séparation de l’homme d’avec Dieu. Jésus a subi toutes les deux pour nous, afin que nous ayons la vie éternelle.

Le message de l’Évangile – la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus – est peut-être un scandale pour certains, mais pour nous qui croyons il est véritablement la puissance et la sagesse de Dieu pour notre salut. Pourquoi nier la mort de Christ ? Non seulement elle est attestée par l’histoire et par la Parole de Dieu, mais sans elle nous n’avons aucun espoir.

42. La crucifixion

Jésus dit en Marc 10.45 : « Le Fils de l’homme est venu… pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Il avait quitté la gloire du ciel afin de subir la mort à notre place. Aujourd’hui donc, nous contemplons l’accomplissement de la mission de notre Seigneur.

Nous avons déjà vu qu’au cours du procès de Jésus devant Pilate, il avait été battu par les soldats romains. La manière romaine de fouetter un condamné tuait souvent le prisonnier, même s’il n’avait pas été condamné à mort. L’instrument, fait de plusieurs lanières de cuir entrelacées de morceaux d’os ou de pierre tranchante et attachées à un manche, était manié de telle façon que la chair de la victime était rendue comme de la viande hachée, tous les nerfs exposés. La plupart des victimes perdaient connaissance avant que les soldats n’aient fini leur travail. Il n’était pas rare que la victime devienne folle sous cette torture. Jésus a supporté cela, après quoi il fut encore frappé, humilié de diverses manières, et forcé à porter le bois auquel il serait attaché.

Mais la crucifixion qui devait suivre ce fouettement et ce chemin douloureux était pire encore. C’était une mort si honteuse et si cruelle qu’il était interdit, voir inconcevable, de l’administrer à un citoyen romain, quel que soit son crime. Elle était réservée aux esclaves et aux criminels les plus détestables, étant la forme de mort la plus redoutée à travers le monde du premier siècle. Notre lecture est tirée des récits de Matthieu 27, Luc 23 et Jean 19.

Le récit

« Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d’un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis s’agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant : Salut, roi des Juifs ! Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. » (Matthieu 27.27-30)

« … Ils prirent donc Jésus, et l’emmenèrent. Jésus, portant sa croix… » (Jean 19.16,17)

« Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus. » (Matthieu 27.32)

« Il était suivi d’une grande multitude de peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles, et dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car voici, des jours viendront où l’on dira : Heureuses les stériles, heureuses les mamelles qui n’ont point allaité ! Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines : Couvrez-nous ! Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ?

On conduisait en même temps deux malfaiteurs. » (Luc 23.27-32)

« Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, ils lui donnèrent du vin mêlé de fiel ; mais, quand il l’eut goûté, il ne voulut pas boire. » (Matthieu 27.33-34)

« Ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche. Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font…. » (Luc 23.33,34)

« Pilate fit une inscription, qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin. Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate, N’écris pas : Roi des Juifs. Mais écris qu’il a dit : Je suis roi des Juifs. Pilate répondit : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.

Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. » (Jean 19.19-24)

« Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête, en disant : Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu. Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière. »(Matthieu 27.39-44)

« L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.39-43)

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis, il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19.25-27)

« Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent : Il appelle Élie. » (Matthieu 27.45-47)

« Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture fût accomplie : J’ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. » (Jean 19.28,29)

« Mais les autres disaient : Laisse, voyons si Élie viendra le sauver. » (Matthieu 27.49)

« Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. » (Jean 19.30)

« Jésus s’écria d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. » (Luc 23.46)

« Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent… Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis d’une grande frayeur, et dirent : Assurément, cet homme était Fils de Dieu. Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin ; elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. » (Matthieu 27.51-56)

« Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent, se frappant la poitrine. » (Luc 23.48)

« Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, – car c’était la préparation et ce jour de sabbat était un grand jour, – les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés, et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec lui. S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Ces choses sont arrivées, afin que l’Écriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé. Et ailleurs l’Écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont percé. » (Jean 19.31-7)

Il pensait aux autres

Même au cours des souffrances atroces du Calvaire, Jésus pensait aux autres. Quand les femmes au bord du chemin pleuraient sur lui, Jésus pensait aux souffrances qui attendaient la ville de Jérusalem quand sa destruction viendrait quelques années plus tard. Si le bois vert brûle, le bois sec ne brûlera-t-il pas à plus forte raison ? Si l’on traitait ainsi Jésus, l’innocent, qu’en serait-il de la ville qui avait réclamé sa mort ? Quand les soldats romains enfonçaient à coup de marteau les rudes pointes de fer dans ses mains et ses pieds, Jésus pensait à eux et priait : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Les Juifs qui, par jalousie et haine, avaient demandé sa mort savaient ce qu’ils faisaient. Pilate savaient aussi qu’il livrait un homme innocent à la mort. Mais ces soldats romains, venus probablement de Césarée pour renforcer la sécurité de Jérusalem pendant la fête de la Pâque, que savaient-ils de l’homme qu’ils mettaient à mort. Leur crime était, en fait, indescriptible, mais ils agissaient par ignorance, et Jésus a demandé que Dieu les pardonne. Quand Jésus était en agonie sur la croix, il pensait à Marie, celle qui l’avait mis au monde et élevé. Il pensait à la douleur et la solitude de Marie après la mort de son premier fils. Les frères de Jésus ne croyaient pas encore en lui (Jean 7.5). Il a donc confié Marie à son disciple Jean pour qu’il la réconforte et l’assiste. Jésus pensait à ces autres, malgré sa propre souffrance. N’est-il pas certain qu’il pensait aussi à vous et à moi et à tous ceux pour qui il était en train de donner sa vie ?

Il donnait sa vie de lui-même

Bien avant son arrestation, Jésus avait dit en Jean 10.17,18 : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre. » Quand Pierre a voulu le défendre pour qu’on ne le saisisse pas, Jésus lui a dit : « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? » (Matthieu 26.53). Mais il ne l’a pas fait. Au cours de son procès il n’a fait aucun effort pour se défendre contre les accusations fausses et injustes qu’on portait contre lui. Il aurait pu sauver sa peau facilement en disant qu’il n’était pas le Christ. Mais il ne l’a pas fait. Quand on lui a offert du vinaigre mêlé de fiel, c’est-à-dire d’une drogue amère qui le rendrait moins sensible aux douleurs, il l’a refusée. Il était prêt à supporter pleinement le châtiment mérité par nos péchés.

Ceux qui se moquaient de Jésus − les soldats, les sacrificateurs, les brigands et les passants − lui disaient de descendre de la croix, s’il était le Fils de Dieu, pour qu’ils croient en lui. Dieu merci, il ne l’a pas fait. Et c’est parce qu’il a tenu ferme jusqu’à la fin que nous pouvons nous confier pleinement à lui aujourd’hui pour notre salut.

41. Le procès devant Pilate

Nous avons vu le procès de Jésus devant les Juifs. Voyons à présent son procès devant le gouverneur romain, Ponce Pilate. Nous commençons notre lecture en Jean 18.29 :

« Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire… Pilate sortit donc pour aller à eux, et il dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? Ils lui répondirent : Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. Sur quoi Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent : Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort. C’était afin que s’accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu’il indiqua de quelle mort il devait mourir. [Ils se mirent à l’accuser, disant : Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, le roi. (Luc 23.2)] Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit : Es-tu le roi des Juifs ?… Mon royaume n’est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas. Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : Je ne trouve aucun crime en lui.

[Mais ils insistèrent, et dirent : Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici. Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen ; et, ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là…. Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris ; et, après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit éclatant, il le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant. (Luc 23.5-7,11,12)]

[À chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule. Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle Christ ? Car il savait que c’était par envie qu’ils avaient livré Jésus. Pendant qu’il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire : Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ; car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. (Matthieu 27.15-20)]

…Alors de nouveau tous s’écrièrent : Non pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand.

Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. Les soldats tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre ; puis, s’approchant de lui, ils disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des soufflets. Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs : Voici, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l’homme. Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent : Crucifie ! Crucifie ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, crucifiez-le ; car moi, je ne trouve point de crime en lui. Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi ; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus : D’où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. Pilate lui dit : Est-ce à moi que tu ne parles pas ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et j’ai le pouvoir de te relâcher ? Jésus répondit : tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché.

Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s’assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. C’était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi. Mais ils s’écrièrent : Ôte, ôte- crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n’avons de roi que César. [Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regard. Et tout le peuple répondit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants (Matthieu 27.24,25). Pilate prononça que ce qu’ils demandaient serait fait. Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu’ils réclamaient (Luc 23.24,25).] Alors il leur livra (Jésus) pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus et l’emmenèrent. » (Jean 18.29-19.16)

Mon royaume n’est pas de ce monde

Les chefs des Juifs avaient apparemment espéré que le gouverneur romain accepterait de valider leur décision contre Jésus sans chercher à connaître les détails. Ils lui dirent : « Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. » Mais comme Pilate ne s’est pas contenté de leur verdict, ils se voyaient obligés de formuler une accusation qui pourrait amener le gouverneur à le condamner. Le blasphème contre le Dieu des Juifs n’était pas un crime selon la loi romaine. Le sanhédrin a donc prétendu que Jésus était condamnable pour cause de révolte contre Rome. Ils ont dit que Jésus se disait roi. Or, l’empereur ne tolérait pas la moindre suggestion d’un soulèvement contre son pouvoir.

Jésus n’a point nié sa propre royauté devant Pilate. Il dit : « Tu le dis : je suis roi. » Mais il dit aussi : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas… Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » Son royaume n’a pas la même nature que les royaumes terrestres, qui se défendent au moyen des armes physiques, qui soulèvent des armées et font la guerre. Si son royaume avait été comme ceux de ce monde, il aurait excité les multitudes pour le suivre à la guerre. Mais il n’a pas agi ainsi. La force qu’emploie Jésus n’est pas celle de l’épée, du fusil, ou de la bombe terroriste, mais la force de la vérité à laquelle il est venu rendre témoignage. C’est par la vérité qu’il gagne les cœurs des hommes. Celui que l’on force à devenir chrétien n’est pas encore chrétien.

Certains enseignent que Jésus reviendra à la fin des temps pour régner sur la terre et que son gouvernement aura pour capitale la ville de Jérusalem. Beaucoup de passages bibliques montrent que cette idée est fausse, y compris ce passage où Jésus dit clairement que son royaume n’est pas de ce monde. D’autres ont parlé de guerre sainte ou mené des croisades pour répandre leurs religions ou pour défendre les intérêts de ces religions. D’autres encore se servent des pressions économiques pour gagner des convertis. Quelle que soit leur sincérité, ceux qui agissent de ces façons ne comprennent pas que le royaume de Dieu n’est pas de ce monde et sa cause n’est pas servie par des méthodes mondaines.

Même Pilate a compris ce que Jésus voulait dire. Il voyait que Jésus ne cherchait pas à susciter une révolte contre César, l’empereur romain. Il sortit et dit aux Juifs : « Je ne trouve aucun crime en lui. » Alors, les Juifs ont cité la vraie accusation contre Jésus : « Selon notre loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. »

Le comportement de Pilate

Vous avez peut-être remarqué que Pilate n’a jamais voulu prendre une décision à l’égard de Jésus. Premièrement, il dit aux Juifs : « Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. » Mais les Juifs lui ont rappelé qu’ils n’avaient pas le droit d’appliquer la peine de mort. Il fallait son accord. Après l’avoir examiné, Pilate fut convaincu de l’innocence de Jésus. Le procès aurait dû se terminer en ce moment-là, mais Pilate manquait de courage. Il envoya Jésus chez Hérode, mais Hérode ne voulut pas prendre la décision à sa place. Il essaya de le faire libérer selon la coutume de la fête, sans avoir à prononcer un verdict. Mais les sacrificateurs manipulèrent la foule pour qu’elle demande plutôt Barabbas, un brigand et meurtrier, à la place de Jésus. Pilate essaya ensuite le compromis avec les Juifs en le faisant battre au lieu de le crucifier. Mais les chefs des Juifs ne seraient satisfaits qu’avec la mort de Jésus. La demi-mesure était inutile. Finalement, Pilate se lava les mains devant tous pour proclamer son innocence dans cette affaire, mais il avait le dernier mot, et il livra Jésus pour qu’il soit crucifié.

Pourquoi Pilate, avec toute la force de l’Empire romain derrière lui, n’eut-il pas le courage de dire « non » aux Juifs ? Depuis qu’il était devenu gouverneur, Pilate avait suscité inutilement la colère des Juifs. La dernière fois l’empereur lui-même avait tranché en faveur des Juifs et renversé la décision de Pilate. Quand les Juifs disaient : « Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César », c’était une menace. Ils disaient en effet : « Ton dossier n’est pas propre. On a déjà eu à faire un mauvais rapport à ton sujet. Si tu ne fais pas ce que nous demandons, nous ferons un autre rapport à l’empereur, et tu seras renvoyé de ton poste. » Jésus avait dit à Pilate : « Celui qui me livre à toi commet un plus grand péché. » Et c’est vrai – il n’était pas l’homme le plus coupable dans ce récit. Il voulait faire ce qui était juste. Mais il lui manquait le courage de tenir ferme contre la méchanceté de ces Juifs. Il a crucifié Jésus afin de garder son emploi.

Conclusion

Il y a des hommes qui, comme les grands prêtres juifs, sont hostiles à Jésus. Soit ils le prennent pour un menteur, un faux prophète, soit ils le voient comme une menace à leurs intérêts, à leur style de vie, à leur orgueil. D’autres hommes ressemblent plus à Pilate : ils ne voient aucun crime en Jésus, aucune raison de lutter contre la cause chrétienne. Mais ils voudraient ne pas être obligés de prendre une décision à son sujet. Cependant, nous devons prendre position ; personne ne peut décider à notre place. Comme Pilate, certains hommes cherchent un compromis en ce qui concerne Jésus. Mais c’est impossible : ou bien nous sommes avec lui, ou bien nous sommes contre lui.

Dans les paroles d’un vieux chant : Jésus se tient encore au banc des accusés. Vous pouvez lui être faux si vous le voulez. Vous pouvez lui être fidèle, coûte que coûte ; mais vous ne pouvez pas rester neutre. Rappelez-vous seulement qu’un jour il ne sera plus l’accusé, mais le juge. Alors, que fera-t-il de vous ?

40. Ils devaient le savoir

En traînant Jésus devant Ponce Pilate, le Sanhédrin, ou cour suprême des Juifs, accusa Jésus d’avoir essayé de susciter une rébellion contre l’empereur romain. Mais parmi eux, ce fut pour un tout autre soi-disant crime qu’ils avaient condamné l’homme de Nazareth. À la fin du procès, le souverain sacrificateur avait dit : « Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble ? Tous le condamnèrent comme méritant la mort » (Marc 14.64). Le blasphème signifie soit le fait de renier Dieu verbalement, d’insulter son nom, de le maudire, soit une déloyauté envers Dieu, en acte ou en parole, le fait de le déshonorer ou de s’attribuer l’honneur qui lui est dû, à lui seul. Pour le sanhédrin, Jésus avait parlé contre Dieu en prétendant être le Christ, le Fils de Dieu.

Le mot « Christ » vient du grec, et le mot « Messie » vient de l’hébreu. Tous les deux mots signifient « oint ». Autrefois en Israël, on oignait, c’est-à-dire on versait de l’huile sur des sacrificateurs, des prophètes et des rois afin de les désigner comme choisis de Dieu pour exercer leur fonction. Mais l’expression « le Christ » ou « le Messie » ne se référait pas à n’importe quel prêtre, prophète ou roi ; il se référait à un personnage très spécial que Dieu avait promis d’envoyer. Celui-ci serait à la fois prêtre, prophète ET roi, et aussi le sauveur de son peuple. Au premier siècle, la nation d’Israël étant sous la domination de l’Empire romain, pratiquement tous les Juifs espéraient ardemment la venue de ce sauveur.

Bien sûr, ce n’était pas un crime que de se dire le Messie, surtout si l’on était réellement cet oint de Dieu. Mais Jésus fut condamné pour avoir dit qu’il était le Christ. Dans notre dernière étude, nous avons vu de nombreuses violations de la loi qu’ont commises les membres du sanhédrin au cours du procès de Jésus. Mais sans aucun doute, la plus grande faute commise était que les juges ont condamné Jésus sans avoir même cherché à établir que Jésus n’était pas celui qu’il prétendait être. Ils n’ont pas prouvé que Jésus avait menti en se disant le Christ, celui dont leurs Écritures avaient annoncé la venue.

Quant à l’expression « Fils de Dieu », il était employé de plusieurs façons, mais il semble avoir été un terme qui était très souvent associé au Messie qu’on attendait. Quand Pierre a confessé sa foi en Jésus en Matthieu 16.16, il dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » En Luc 4.41 nous voyons que les démons employaient le terme « Fils de Dieu » comme équivalent de « Christ » : « Des démons aussi sortirent de beaucoup de personnes, en criant et en disant : Tu es le Fils de Dieu. Mais il les menaçait et ne leur permettait pas de parler, parce qu’ils savaient qu’il était le Christ. » Encore, en Jean 1.49, nous voyons que Nathanaël associait clairement les deux idées : « Nathanaël repartit et dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. » Rappelez-vous que tous savaient que le Christ serait « roi d’Israël ».

Je ne peux pas dire à quel point ces différentes personnes comprenaient toute la signification de l’expression « Fils de Dieu » quand elle s’applique à Jésus. Les Juifs n’auraient pas utilisé ce terme de la même manière que les Grecs et les Romains dont les dieux se mariaient entre eux ou commettaient de l’adultère et faisaient de nombreux enfants divins ou à moitié divins. Néanmoins, ils croyaient que le Messie serait beaucoup plus qu’un simple homme, et pour ce Messie, il ne serait pas un blasphème que de se dire le Fils de Dieu. Cela nous ramène donc au fait que la cour suprême des Juifs condamna Jésus pour avoir prétendu être le Christ, sans écouter un seul argument en faveur de ce qu’il avait dit de lui-même.

Les preuves en faveur de Jésus

Pourtant les preuves en faveur de cette prétention de Jésus étaient nombreuses et toutes à la disposition de ses juges. Ces hommes avaient le devoir de consulter les Écritures pour voir si les prophéties concernant le Messie trouvaient leur accomplissement en Jésus. Mais ils ne l’ont pas fait. Considérez quelques preuves qui auraient pu convaincre des hommes justes et objectifs :

  1. Selon Daniel 2.44, le royaume du Messie, promis depuis plus de mille ans, devait s’établir du temps des empereurs romains. Les romains étaient les maîtres incontestés du monde au temps de Jésus. Le moment était bon, car il fallait que le Messie viennent pendant cette période d’histoire.
  2. Selon Michée 5.2, le Messie devait naître à Bethléhem en Judée. Les dirigeants du peuple juif comprenaient très bien cette prophétie. Parce qu’ils savaient que Jésus vivait en Galilée, ils ont supposé, à tort, qu’il était né en Galilée. S’ils avaient posé quelques questions, ils auraient découvert que, à cause d’un recensement, Jésus naquit justement à Bethléhem (Matthieu 2.1 ; Luc 2.4-7), comme le monde entier le sait de nos jours.
  3. Matthieu 1.22,23 nous signale que la conception de Jésus par une vierge avait été prophétisée en Ésaïe 7.14. Matthieu dit : « Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. »
  4. Tous les Juifs savaient que le Messie devait être un descendant du roi David. Un titre communément employé pour parler du Messie était « Fils de David ». En effet, Jérémie 23.5,6 disait : « Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je susciterai à David un germe juste ; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera la justice et l’équité dans le pays. » Les généalogies de Jésus en Matthieu 1 et Luc 3 démontrent clairement que Jésus était bien un descendant de David. Du point de vue légal, il était descendant de David en passant par son père adoptif, Joseph. Du point de vue physique, il était descendant de David de par sa mère, Marie, qui était également de la descendance de David. Le peuple reconnaissait ce fait. Quand Bartimée, le mendiant aveugle près de Jéricho, appelait Jésus, il cria : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi » (Marc 10.48).
  5. Les Juifs comprenaient que, selon les prophètes Ésaïe et Malachie, Dieu enverrait un messager pour préparer la venue de ce grand personnage qu’était le Messie. Malachie 3.1 dit : « Voici, j’enverrai mon messager ; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez. » Au chapitre 4 Malachie associe ce messager au prophète Élie. Tous les membres du Sanhédrin savaient fort bien qu’un prophète appelé Jean-Baptiste avait paru environ quatre ans auparavant. Ils ont envoyé quelques prêtres pour s’informer à son sujet. Selon Jean 1.23 ils ont reçu cette réponse : « Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Ésaïe le prophète. » Le lendemain, Jésus arriva pour être baptisé par Jean. Celui-ci témoigna publiquement que Jésus était celui qui devait venir, le Fils de Dieu (Jean 1.29-34).
  6. Les chefs des Juifs savaient que Jésus avait beaucoup travaillé dans la région de Galilée, au nord de la Palestine, une région habitée et par des Juifs et par de nombreux Gentils, ou non-Juifs. Ces chefs devaient aussi se rappeler que leurs Écritures avaient signalé une activité du Messie dans cette région. Matthieu le rappelle à ses lecteurs : « Jésus, ayant appris que Jean avait été livré, se retira dans la Galilée. Il quitta Nazareth, et vint demeurer à Capernaüm, située près de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephthali, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète : Le peuple de Zabulon et de Nephthali, de la contrée voisine de la mer, du pays au-delà du Jourdain, et de la Galilée des Gentils, Ce peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière ; Et sur ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort la lumière s’est levée. » (Matthieu 4.12-16).
  7. Tous les Juifs s’attendaient aussi, avec raison, à ce que le Christ fasse des miracles. Ils pensaient à des passages tels qu’Ésaïe 35.5,6 : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds ; Alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie… » Le peuple voyait les miracles de Jésus et les prenaient pour des preuves qu’il était le Messie. Matthieu 12.22-23 dit : « Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait. Toute la foule étonnée disait : N’est-ce point là le Fils de David ? » Jean 7.31 dit : « Plusieurs parmi la foule crurent en lui, et ils disaient : le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n’en a fait celui-ci ? » Les chefs du peuple étaient bien au courant des miracles de Jésus, mais au lieu de croire, ils voulurent tuer Jésus et même détruire certaines preuves de ce qu’il avait fait. Après que Jésus a ressuscité Lazare d’entre les morts, « les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent : que ferons-nous ? car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui… Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir…une grande multitude de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie ; et ils y vinrent, non pas seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus » (Jean 11.47,48,53; 12.9-11).

De nombreux autres faits pourraient s’ajouter à la liste. Selon Zacharie 9.9, le Messie ferait son entrée dans la ville de Jérusalem assis sur an âne. C’est ce que Jésus avait fait moins d’une semaine auparavant. Selon Psaume 41.10, le Christ serait trahi par un ami intime, et selon Zacharie 11.12,13, il serait vendu pour la somme de 30 pièces d’argent, le montant exact que les principaux sacrificateurs avaient versé à Judas Iscariot pour qu’il leur livre Jésus.

Conclusion

Si le sanhédrin avait pris le temps d’écouter sans passion les preuves, aurait-il pu condamner Jésus pour avoir dit qu’il était le Christ, le Fils de Dieu ? Certainement pas. Dans leurs préjugés, dans leur jalousie, dans leur haine pour celui qui avait dénoncé leur hypocrisie, ils ont rejeté leur Sauveur, et celui du monde entier. Et vous, quelle sera votre décision concernant Jésus de Nazareth ?