L’Évangile de Barnabas

Avez-vous jamais entendu parler de l’Évangile de Barnabas ? Certains disent que c’est le seul vrai Évangile, celui qui a été caché par les chrétiens. Ces personnes prétendent que les Évangiles contenus dans la Bible sont des versions corrompues de ce que Dieu avait donné à Jésus. Contrairement aux quatre livres que les chrétiens reconnaissent – l’Évangile selon Matthieu, Marc, Luc et Jean – ce livre, qui prétend avoir été écrit par Barnabas, appelé aussi Barnabé, cite explicitement le nom de Mohamed. En parlant du premier homme, il dit au chapitre 39 : « Se dressant sur ses pieds, Adam vit, en l’air, une inscription brillante comme le soleil. Elle disait : “Il n’y a qu’un seul Dieu, et Muhammad est le Messager de Dieu.” » Selon Barnabas, Jésus reprocha l’apôtre Pierre pour lui avoir attribué le titre de Fils de Dieu, et il pleura à cause de cette parole. Il dit au chapitre 112 :

« Sache, Barnabé, que je dois être grandement persécuté pour cela et que je serai vendu par un de mes disciples pour trente deniers. Ainsi, même si je suis assuré que celui qui me vendra sera tué sous mon nom, car Dieu m’enlèvera du monde et transformera tellement le traître que chacun croira que c’est moi, comme il mourra mal, je resterai néanmoins longtemps avec ce déshonneur dans le monde. Mais quand viendra Muhammad, messager sacré de Dieu, cette infamie sera enlevée. »

Ce sont des idées qui s’accordent bien avec les croyances d’un bon nombre de musulmans. Mais avant d’accepter ce livre comme authentique, il vaut mieux le considérer de plus près.

Il contredit et le Coran et la Bible

Ceux qui épousent l’idée que le document qu’on appelle l’Évangile de Barnabas est le vrai Évangile ne l’ont probablement pas lu. Comme ceux qui acceptent, sans la vérifier, l’idée que la Bible a été corrompue, ces personnes ont sûrement fait l’erreur d’accepter, sans la vérifier, l’idée que l’Évangile de Barnabas est un vrai récit de la vie et des paroles de Jésus. Oui, ce livre est en conflit avec la Bible, mais il est aussi en conflit avec le Coran.

Par exemple, il dit au chapitre 3 : « Tandis que Joseph y demeurait, le temps arriva où Marie devait enfanter. La vierge fut environnée d’une immense splendeur et elle enfanta son fils sans douleur. » Le Coran, par contre, dit clairement au sujet de Marie dans la Sourate 19 – Maryam, aya 23 : « Puis les douleurs de l’enfantement l’amenèrent au tronc du palmier, et elle dit : “Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée !” »

Un autre conflit concerne le titre de Messie. Selon l’Évangile de Barnabas, chapitre 42, « Jésus confessa et dit la vérité : “Je ne suis pas le messie.” » Il aurait dit, au contraire, que c’était Mohamed qui était le Messie. Au chapitre 43 nous lisons : « Si le Messager de Dieu, que vous appelez Messie, était fils de David, comment David l’appellerait-il Seigneur ? Croyez-moi, c’est en vérité que je vous dis : la promesse fut faite au sujet d’Ismaël, et non pas d’Isaac. » Le Coran dit le contraire, attribuant systématiquement à Jésus seul le titre de Messie, al-Masih. Par exemple, dans la Sourate 4 – An-Nisa’, aya 171, il parle du « Messie Jésus, fils de Marie. » Ni le Coran ni les hadiths n’appellent jamais Mohamed le Messie.

Le Coran, dans la Sourate 2 – Al-Baqarah, aya 29, dit qu’Allah « s’est orienté vers le ciel et en fit sept cieux. Et il est Omniscient ». Selon l’Évangile de Barnabas, il y en a neuf : « Jésus répondit : Le paradis est si grand qu’aucun homme ne peut le mesurer. Je te le dis en vérité, il y a neuf cieux… Arrête-toi à mesurer le premier ciel. Par rapport à la terre, il est comme la terre par rapport à un grain de sable. De même le deuxième ciel par rapport au premier, le troisième par rapport au deuxième et ainsi de suite jusqu’au dernier ciel » (Chapitre 178).

Le Coran autorise la polygamie ; l’Évangile de Barnabas, au chapitre 115, la défend.

Tout chrétien qui lit l’Évangile de Barnabas voit immédiatement qu’il contient de nombreux conflits avec la Bible. Si la Bible est la Parole de Dieu, l’Évangile de Barnabas ne peut pas l’être. Mais le musulman devrait comprendre aussi que le soi-disant Évangile de Barnabas n’est pas en conformité avec le Coran. S’il contredit et la Bible et le Coran, il n’est clairement pas inspiré de Dieu. Mohamed dit que Dieu a donné l’Injil à Jésus. Le livre dont nous parlons ici ne peut en aucun cas être l’Injil dont Mohamed parlait.

Il ne vient ni du premier siècle ni de la Palestine

Barnabas était un Juif du premier siècle. Les disciples de Jésus le suivaient partout dans les provinces palestiniennes, telles que la Galilée et la Judée. Il est évident que l’auteur de l’Évangile de Barnabas ne connaissait pas la géographie de la Palestine. Au chapitre 20, il dit que Jésus monta dans une barque et navigua vers Nazareth. Arrivés à Nazareth, les marins remplirent la ville et racontèrent un miracle que Jésus avait fait. Pourtant, Nazareth ne se trouve pas près de la mer de Galilée. Il se trouve dans les collines à une bonne distance de la mer. Selon Barnabas, Jésus quitta Nazareth et « monta » à Capernaüm. Encore, il se trompe, car Capernaüm se trouve justement au bord de la mer de Galilée et on ne peut pas « monter » pour y arriver.

Au chapitre 3, Barnabas dit que Jésus naquit lorsque Ponce Pilate était gouverneur. Pourtant, le roi Hérode régnait sur toute la Palestine au moment de sa naissance. Ponce Pilate ne fut envoyé pour gouverner la Judée qu’en 26 apr. J.-C.

L’auteur de Barnabas ne sait pas que « Christ » et « Messie » signifient la même chose, car il parle toujours de « Jésus-Christ » mais fait dire à Jésus : « Je ne suis pas le Messie. » En fait, Christ vient du mot grec, christos, et Messie vient de l’hébreu, mashiach. Les deux mots signifient exactement la même chose : celui qui est oint.

L’Évangile de Barnabas est rempli de ce qu’on appelle « anachronismes ». Il s’agit de l’action de placer un fait, un usage, un personnage, etc. dans une époque autre que l’époque à laquelle ils appartiennent ou conviennent réellement. On le fait généralement par erreur ou ignorance. Voici quelques exemples :

Au chapitre 92 il est dit que « Jésus et ses disciples, sur la parole du saint ange, étaient allés au mont Sinaï. Et là Jésus avec ses disciples garda les quarante jours (ou carême). » Voilà un autre problème, car il n’y avait pas de jeûne de quarante jours dans le Judaïsme de l’époque ; ni la loi ni les traditions n’en parlent. La pratique d’abstinence pendant une période de quarante jours est inconnue avant le quatrième siècle. C’est une invention catholique qui n’existait pas au temps de Jésus et ses disciples.

Chaque fois que l’Évangile de Barnabas cite les Écritures juives, il se sert de la traduction latine de la Bible, appelée la Vulgate. Or, cette traduction n’existait pas encore pendant quelques siècles après la mort du vrai Barnabas.

Au chapitre 152, on trouve cette phrase intéressante : « Aussitôt les soldats furent poussés hors du temple comme on pousse les tonneaux quand on les lave pour y mettre du vin, de telle sorte que pieds et têtes frappaient la terre à tour de rôle sans que personne les ait touchés. » L’auteur, qui veut se faire passer pour un Juif du premier siècle, ne se rend pas compte que le vin n’était pas gardé dans les tonneaux de bois au premier siècle, surtout pas en Palestine, où l’on conservait le vin dans les outres, faites de peaux d’animaux, ou dans les jarres (amphorae). Les tonneaux de vin étaient pratiquement inconnus dans l’Empire romain avant l’an 300 apr. J.-C.

On pourrait citer de nombreux exemples de ce genre, mais il est clair que le livre contient beaucoup d’erreurs, et la sorte d’erreurs que l’on commet quand on parle d’une époque ou d’un pays que l’on ne connaît pas personnellement. L’auteur de ce livre n’était pas un associé de Jésus, ni même des premiers disciples de Jésus. Il a vécu dans un autre pays des siècles plus tard.

De longs passages de l’Évangile de Barnabas font preuve même de plagiat. Par exemple, au chapitre 135 on lit : « Sachez donc que l’enfer est un, même s’il comporte sept cercles superposés : il s’y trouve sept peines tout comme il y a sept sortes de péchés que Satan a engendrés comme les sept portes de l’enfer. » Ces mots et bien d’autres sont tirés directement d’un ouvrage appelé La Divine Comédie, écrit par l’écrivain italien, Dante Alighieri en 1314 après Jésus.

Le problème des manuscrits

Parlons enfin du problème des manuscrits. Il existe des milliers de manuscrits de la Bible, des copies faites à la main et dont beaucoup datent du deuxième et troisième siècles apr. J.-C. Le Nouveau Testament ne fut pas écrit très longtemps après les événements qu’il décrit. Les différents évangiles qui sont contenus dans le Nouveau Testament, ceux de Matthieu, Marc, Luc et Jean, sont mentionnés fréquemment par les auteurs chrétiens dans les documents historiques les plus anciens. Il est impossible que ces livres soient des inventions tardives, surtout pas après le temps de Mohamed.

Par contre, on ne retrouve aucune mention de l’Évangile de Barnabas qui puisse correspondre au livre dont nous parlons avant 1634. Cette référence vient d’un auteur tunisien du nom de Ibrahim al-Taybili. Quant aux manuscrits, on ne connaît que deux manuscrits de l’Évangile de Barnabas, l’un en italien et l’autre en espagnol ; tous les deux dataient du 16e siècle. Le manuscrit espagnol a été perdu, mais une copie avait été faite au 18e siècle, avant sa disparition. Aucun autre manuscrit n’a jamais été découvert. Aucune preuve n’existe pour suggérer que ce livre ait existé pendant les premiers 1 300 ans après Jésus. Ceux qui se sont renseignés estiment donc que l’Évangile de Barnabas fut rédigé par un auteur inconnu entre le 14e et le 16e siècles après Jésus, et que ce ne fut pas un auteur juif, comme l’était le vrai Barnabas.

[Il y a quelques années, des rumeurs se répandaient sur l’Internet : « Un manuscrit ancien… trouvé chez des brigands… par la police turque… des secrets… cachés depuis 1 500 ans… le Vatican a peur… » Ce manuscrit serait écrit en araméen, la langue que Jésus parlait. Ne serait-il pas l’Évangile perdu, celui de Barnabas ? En fait, non. Le manuscrit n’est pas si ancien. D’une part, il n’est pas en araméen palestinien, la langue parlée à l’époque de Jésus, mais plutôt en syriaque, une version d’araméen parlée vers la Turquie. La façon d’écrire les mots n’est pas la graphie classique, mais une graphie plutôt moderne. Enfin, le manuscrit lui-même dit qu’il a été produit à Ninive en 1 500 apr. J.-C. Il a donc été produit en 1 500 de notre ère et non pas « il y a 1 500 ans » comme le disaient les médias. Quant à son contenu : un certain Tatien avait produit au 2e siècle de notre ère une synthèse des quatre évangiles bibliques afin d’en faire un seul récit, le Diatessaron. Le manuscrit dont on parlait sur le ‘Net est apparemment un exemplaire d’une traduction du Diatessaron que l’on a produite à partir de la version grecque. Cette traduction, dont d’autres manuscrits existent, est connue sous le nom de « Peshitta ».]

Conclusion

Le soi-disant Évangile de Barnabas est évidemment une contrefaçon, un mensonge. Mais cela ne doit pas nous surprendre. Nous avons déjà vu qu’il contredit et la Bible et le Coran. Ce n’est pas la Parole de Dieu. Ce n’est pas le récit d’un témoin oculaire de la vie de Jésus. Et il ne met nullement en doute l’authenticité du Nouveau Testament. Au contraire, une comparaison du vrai et du faux ne fait que fortifier notre confiance à la fiabilité de l’Évangile que nous possédons. Procurez-vous donc une Bible, et lisez-la !

La Bible parle-t-elle de Mohamed ? (Première partie – l’Injil)

Selon le Coran, Jésus annonça qu’un autre messager viendrait après lui. Cet autre messager s’appellerait Ahmad, qui signifie « celui qui est loué ».

« Et quand Jésus fils de Marie dit : ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Torah, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera ‘Ahmad’. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : C’est là une magie manifeste. » (Sourate 6 As-Saff – Le rang, aya 6)

Selon le Hadith, collection Sahih Muslim, vol. 4, no. 5810, Mohamed dit que son nom était aussi Ahmad.

Dans un autre passage du Coran, Allah promet sa miséricorde à ceux qui suivraient « le Prophète illettré » (Mohamed) qui avait été mentionné dans la Torah et l’Évangile :

« Et Ma miséricorde embrasse toute chose. Je la prescrirai à ceux qui (Me) craignent, acquittent la Zakat, et ont foi en Nos signes. Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Torah et l’évangile. » (Sourate 7 – Al-Araf, ayat 156,157)

Compte tenu de ces faits, les musulmans s’attendent à trouver dans la Bible des références à Mohamed.

L’injil

Pour ce qui est du Nouveau Testament, les musulmans trouvent que les passages où Jésus parle du Consolateur qui devait venir sont des prédictions qui concernent leur prophète Mohamed (Jean 14.16,17; 14,26; 15.26; 16.7-13).

L’argument le plus courant se base sur le mot grec, paraklétos, traduit par Consolateur. Les docteurs musulmans prétendent que les textes bibliques ont été modifiés, et qu’à l’origine, ils contenaient non pas le mot paraklétos, mais le mot periklutos, qui signifie justement « celui qui est loué », comme Ahmad en arabe. Ainsi donc, quand Jésus dit en Jean 14.16 : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur (paraklet), afin qu’il demeure éternellement avec vous », et en Jean 16.13 : « Quand le consolateur (paraklet) sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité », il serait en train de parler de Mohamed, le dernier des prophètes.

Examinons donc ces passages pour déterminer si cette explication est vraie. Soulignons que ceux qui prétendent que le mot paraklétos est une corruption du mot periklutos ne signalent pas de problème en ce qui concerne la nature et les fonctions du consolateur telles que Jésus les décrit dans l’Évangile. Voilà donc les textes en entier :

Jean 14.16,17 : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur (paraklet), afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. »

Jean 14.26 : « Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

Jean 15.26,27 : « Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement. »

Jean 16.7-15 : « Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement : en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. »

Tous ces passages ont le même contexte historique. Il s’agit des propos que Jésus a tenus avec ses apôtres la veille de sa mort, après que Judas était sorti pour le trahir. Il préparait ses apôtres pour l’épreuve qui venait (son arrestation et sa mort) et les encourageait pour l’œuvre qu’ils auraient à accomplir quand il ne serait plus là. La promesse de l’aide du consolateur leur a sûrement donné une grande assurance. Après sa résurrection, Jésus a répété sa promesse concernant le Saint-Esprit (le consolateur) : « Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il ; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1.3-5). La venue du consolateur devait donc avoir lieu dans peu de jours. Mohamed naquit en 570 ap. J-C. et se proclama prophète 40 ans plus tard. Après 600 ans, tous les disciples à qui Jésus avait parlé et qu’il avait chargé de rester à Jérusalem étaient morts depuis longtemps. Si Mohamed était le consolateur promis, la promesse ne s’est pas accomplie dans le temps que Jésus ait précisé, et les apôtres n’ont pas pu en bénéficier.

En plus, Jésus dit à ses apôtres concernant le consolateur : « Mais vous, vous le connaissez » (Jean 14.17). Les apôtres de Jésus ne pouvaient pas connaître Mohamed. En plus, il est clair dans les propos de Jésus que le consolateur ne serait pas un homme. Non seulement il l’appelle « Esprit », mais il dit que le monde ne peut pas le voir. Il dit aux apôtres : « Il demeure avec vous, et il sera en vous. »

Mohamed, en tant qu’homme mortel, ne pouvait pas « demeurer avec [les apôtres, ou même les hommes en général] éternellement » (Jean 14.16). On répond que les paroles du consolateur demeurent avec nous telles qu’elles sont contenues dans le Coran. Mais Jésus n’a pas dit ici que les paroles du consolateur demeureraient – il s’est référé au consolateur lui-même. D’ailleurs, les paroles du Coran ne sont pas présentées comme étant celles de Mohamed, mais plutôt celles d’Allah. Les paroles de Mohamed se trouvent dans le Hadith.

Le consolateur devait « enseigner toutes choses » (Jean 14.26) ; il devait « conduire dans toute la vérité » ; évidemment, le consolateur est celui qui a connaissance de toutes choses. Le Coran présente Mohamed, par contre, comme étant un messager dont la connaissance était limitée. Par exemple, Allah dit à Mohamed dans la Sourate 17 Al-Isra – le voyage nocturne, aya 86 – « Et ils t’interrogent au sujet de l’âme, – Dis : l’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur. Et on ne vous a donné que peu de connaissance. » Certains auditeurs de Mohamed voulaient connaître leur sort dans l’au-delà et s’approchèrent de lui pour l’interroger là-dessus. Dans la Sourate 46 – Al-Ahqaf, aya 9, Allah dit à Mohamed de répondre ainsi : « Je ne suis pas une innovation parmi les messagers ; et je ne sais pas ce que l’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé ; et je ne suis qu’un avertisseur clair. » Sa connaissance en ce qui concerne les choses à venir était donc limitée. Dans un autre passage Allah lui dit : « Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t’est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. » Allah dit donc à Mohamed d’interroger les Juifs et les chrétiens concernant les points sur lesquels il aurait des doutes, parce qu’ils avaient lu le Livre (la Bible) et pourraient l’instruire. Il serait étonnant si « le consolateur » avait besoin qu’on l’enseigne au lieu de nous enseigner toutes choses, mais cela aurait été le cas si Mohamed était le consolateur dont Jésus avait parlé.

Jésus dit plus d’une fois que le consolateur viendrait en son nom (le nom de Jésus), qu’il viendrait en réponse à la prière de Jésus, qu’il prendrait de ce qui était à Jésus pour l’annoncer aux hommes, et que son rôle serait de glorifier Jésus. Bien que Mohamed ait dit de bonnes choses au sujet de Jésus comme prophète, Mohamed n’a jamais dit qu’il venait en son nom ou qu’il avait été envoyé par Jésus ou à la demande de Jésus. Mohamed n’a pas glorifié Jésus – il ne l’a pas élevé par rapport à lui-même ou aux autres prophètes. La description que Jésus donne de ce que ferait le consolateur ne correspond pas à ce que Mohamed a fait dans son ministère.

Selon l’Évangile, c’est le Saint-Esprit qui était le consolateur promis par Jésus à ses apôtres. Dans le Hadith, Mohamed ne s’identifie jamais comme étant Esprit. Il n’emploie pas non plus le titre « consolateur » pour parler de lui-même. Le Coran reconnaît, par contre, l’existence du Saint-Esprit. Allah dit dans la Sourate 2 Al-Baqarah – La vache, aya 253 – « À Jésus fils de Marie Nous avons apporté les preuves, et l’avons fortifié par le Saint-Esprit. » L’Esprit qui avait, selon Allah, fortifié Jésus viendrait pour aider les apôtres de Jésus.

Il est important de faire remarquer que le monde dispose de milliers de manuscrits (copies faites à la main) des textes du Nouveau Testament qui datent du temps avant la vie de Mohamed. Aucun de ces manuscrits ne contient le mot periklutos dans quelque verset que ce soit.

Mohamed lui-même n’a pas dit que ce mot dans la Bible avait été changé. Au contraire, le Coran affirme plusieurs fois que la parole d’Allah ne peut pas être modifiée :

Sourate 6 Al-Anam – Les bestiaux, aya 34 – « Et nul ne peut changer les paroles d’Allah. »

Sourate 10 Yunus – Jonas, aya 64 – « Il n’y aura pas de changement aux paroles d’Allah. »

Sourate 18 Al-Kahf – La caverne, aya 27 – « Et récite ce qui t’a été révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles. »

Dans l’Évangile, Jésus fait une déclaration pareille : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24.35).

Allah dit à Mohamed de recommander très fort aux chrétiens et aux Juifs de faire confiance au Livre qui leur avait été donné et d’y obéir :

« Dis : “ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Torah et à l’évangile.” » (Sourate 5 Al-Ma-Idah – La table servie, aya 68)

Et encore :

« Dites : Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis. » (Sourate 2 Al-Baqarah – La vache, aya 136)

Il semble clair qu’Allah n’aurait pas permis aux hommes de changer les paroles qu’il avait données à Jésus. Mohamed ne suggéra jamais qu’une telle chose s’était produite. La raison pour laquelle nous avons trouvé tant de problèmes dans l’idée que Mohamed est celui dont Jésus a parlé en Jean 14-16, c’est que Jésus ne parlait pas de Mohamed, et les textes du Nouveau Testament n’ont pas été changés ou corrompus après tout.